Identifier ses émotions pour vivre mieux

Savoir si le malaise que l’on ressent relève de la frustration, de la tristesse ou de la culpabilité est particulièrement utile pour faire des choix constructifs au quotidien. Nos émotions sont en ce sens des guides de haute portée. Or nous ne sommes pas tous capables de les discerner. Une équipe de l’université du Michigan dirigée par le chercheur en sciences cognitives Emre Demilrap vient en effet de découvrir que les personnes diagnostiquées comme dépressives ont plus de difficultés qu’une population « saine » à distinguer ces sentiments négatifs qui les envahissent à certains moments : culpabilité ou colère ? Et, encore plus difficile, colère ou frustration ?
106 personnes âgées de 18 à 40 ans ont donc été recrutées, la moitié étant constituée de malades dépressifs. Équipées pendant une semaine d’un carnet électronique, elles devaient enregistrer chaque jour leurs émotions, à 56 moments pris au hasard. Elles devaient aussi indiquer leur niveau de ressenti allant de 1 à 4 et concernant 7 émotions négatives (tristesse, anxiété, colère, frustration, honte, dégoût, et culpabilité) et 4 émotions positives (bonheur, excitation, éveil, activité).
Toutes les informations enregistrées lors de cette recherche devraient être particulièrement utiles pour mieux comprendre la vie émotionnelle des personnes dépressives, ce qui fera progresser leur prise en charge et leur traitement. Mais, autre apport inestimable, cette étude rappelle que notre « intelligence émotionnelle » est un atout pour vivre mieux. Emre Demilrap avance quelques conseils en ce sens : « Parvenir à être plus spécifique quant à ses émotions négatives peut être vraiment bénéfique. Au lieu de vous dire « Je vais mal », demandez-vous : qu’est-ce que je ressens vraiment ? de la colère, de la honte ou de la culpabilité ? Cela vous aidera à contourner cette émotion et à améliorer votre existence ».

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