LE MANUSCRIT DE MARIE MADELEINE (Initiation à la Magie sexuelle d’Isis)
UN
« J’ai été élevée dans une famille pour qui la magie était familière. Mon père venait de Mésopotamie et ma mère était égyptienne. Avant ma naissance, elle avait adressé des prières à Isis pour avoir un enfant. Cet enfant, c’est moi. On me connaissait sous le nom de Marie Madeline.
Lorsque j’ai eu douze ans, on m’a envoyée étudier dans une communauté secrète d’initiés protégés par Isis. J’ai reçu les enseignements secrets de l’Egypte, les alchimies d’Horus et la magie sexuelle du culte d’Isis. Lorsque j’ai rencontré celui que vous appelez Yeshua, j’avais déjà reçu toutes les initiations. Je m’étais préparée à faire sa rencontre au puits. Les Evangiles font de moi une prostituée, car tous les initiés de mon ordre portaient un bracelet en or représentant un serpent ; cela signifiait que nous pratiquions la magie sexuelle, par conséquent, aux yeux des Hébreux nous étions des prostituées.
Lorsque j’ai vu Yeshua et que nos regards se sont rencontrés, j’ai su que nous étions destinés l’un à l’autre. Ce que je m’apprête à vous dire n’est connu que de ceux qui étaient avec moi. Bien des légendes ont couru concernant ce qui est arrivé. Mais pour moi c’est l’histoire d’un très grand amour. Que Yeshua ait eu une vision du monde, cela ne me concerne pas. Mon histoire est une histoire d’amour. Beaucoup de gens ont suivi Yeshua. Et les occasions que nous avons eues d’être ensemble n’ont pas été nombreuses. Les Evangiles n’évoquent pas ces faits, car seuls ceux qui étaient avec nous le savaient. Avant que Yeshua se rendre au jardin de Gethsémani, nous avons conçu un enfant, dont le nom devait être Sarh.
DEUX
L’histoire que je m’apprête à vous raconter va paraître fantastique. Je me souviens des roseaux de Saintes-Maries-de-la-Mer, bien qu’évidemment l’endroit ne portait pas ce nom à l’époque. C’est là que notre bateau a approché du rivage. Sar’h était encore très jeune. Elle n’avait pas un an. J’étais déchirée entre le chagrin et l’ébahissement le plus total. J’étais présente quand Yeshua a été crucifié. Avec sa mère, nous l’avons accompagné jusqu’à sa tombe et nous l’avons enveloppé. Je me souviendrai toujours de l’odeur de la myrrhe. C’est l’un des onguents que nous avons utilisés. Yeshua m’est apparu dans son corps de lumière. Je ne pouvais en croire mes yeux ; voilà pourquoi j’ai touché ses blessures. Les disciples étaient jaloux du fait qu’il soit venu à moi en premier.
C’est très bizarre d’un côté, mon bien-aimé était transporté dans une autre dimension, un autre monde, de l’autre côté, moi et notre fille traversions la Méditerranée seules, sans lui. Nous n’étions plus en sécurité et nous avions dû quitter l’Egypte où nous nous étions réfugiées. Lorsque nous avons fait la traversée et sommes arrivées sur les rives de ce qui allait devenir la France, tout était encore sauvage. Ce sont les prêtresses du culte d’Isis qui nous accueillirent, et nous nous sommes mises en chemin en direction du nord pour nous placer sous la protection des druides, car Isis les avait avertis ; ils avaient entendu son appel qui leur demandait de protéger sa fille, Sar’h. C’est ainsi que nous avons cheminé jusqu’à une autre vaste étendue d’eau, que nous avons traversée pour nous retrouver dans ce qui est aujourd’hui l’Angleterre. Et là, on nous a mises au secret dans le saint des saints des druides, au Tor et à Glastonbury. Nous étions moins en danger ici qu’en Israël ou en Egypte, mais l’influence de Rome s’étendait jusqu’en Angleterre et nous avons dû nous cacher.
Nous avons vécu là pendant des années, et c’est à cet endroit que Sar’h a épousé un homme dont les descendants sont les chevaliers du Temple. Pour ma part, je suis allée vers le nord au Pays de Galles, là où j’ai vécu jusqu’à la fin de mes jours. Je dois dire que pendant ces années où j’ai vécu seule au bord de la mer. Yeshua m’a souvent rendu visite. Bien entendu, pas comme avant, car son était constitué davantage d’énergie et de lumière que de chair, mais c’était tout de même extraordinaire de me trouver de nouveau avec lui. A ma mort, il était là et m’a emportée vers ce que certains appellent le paradis qui, en vérité, est simplement un espace dans l’âme.
TROIS
Je commence mon récit par la rencontre à la margelle du puits, car par bien des côtés, c’est ici que ma vie a commencé vraiment. Toutes les années auparavant n’ont été qu’une préparation à cette rencontre. Ce matin-là, je sentais que quelque chose se préparait. Il y avait en moi un sentiment d’excitation –une sorte de tremblement des bras et des jambes – même avant notre rencontre. J’étais déjà au puits avant qu’il arrive. J’avais déjà descendu mon seau dans le puits, et il est venu me prêter main-forte. Certains des disciples, voyant le bracelet en serpent d’or, ont pris pour acquis que j’étais une prostituée et furent consternés que leur maître vienne en aide à une personne comme moi. Mais cela ne me toucha point. J’étais dans un autre monde, transportée par les yeux de Yeshua. Nos regards se rencontrèrent, et ce fut comme si je contemplais l’éternité entière. A ce moment-là, je sus que c’était pour lui qu’on m’avait préparée – et lui aussi le savait.
Je l’accompagnais, me tenant aux derniers rangs de ceux qui le suivaient, et le soir venu nous nous éloignions ensemble ; pas tous les soirs cependant, car il était très recherché. Moi qui avait été formée aux alchimies d’Horus et à la magie sexuelle d’Isis, et qui était considérée comme une adepte avancée par mes maîtres, la première fois que je fus dans les bras de Yeshua, je tremblais comme une feuille et je dus lutter pour retrouver dans mon désir le chemin central qui mène au trône le plus élevé, chemin qui avait fait l’objet de ma formation. En mariant les techniques que j’avais apprises et les méthodes qu’il avait assimilées en Egypte, Yeshua et moi avons réussi à charger son corps ka, son corps énergétique d’une lumière et d’une force plus importante, de façon à ce qu’il lui soit plus facile de travailler avec ceux qui venaient le voir. Et voilà exactement ce qui est arrivé. Et ce n’est pas sans ironie que les Evangiles rapportent que j’étais au puits lorsque Yeshua est arrivé. Mais, ces nombreuses nuits où Yeshua et moi étions seuls, c’est lui qui vint à mon puits, pour s’abreuver par moi aux puissances d’Isis se recharger et se renforcer.
QUATRE
Je m’arrête un instant pour contempler tout ce qui est arrivé ; on dirait un rêve, un rêve d’une clarté extraordinaire encore aujourd’hui. A raconter cette histoire, mon cœur tremble comme si c’était hier. Ma première nuit avec Yeshua se dessine dans mon esprit aussi clairement que les cieux au-dessus de Jérusalem.
Après avoir réussi à vaincre mes désirs de femme et m’être élevée dans l’alchimie spirituelle à laquelle j’étais formée, j’ai pu voir la forme spirituelle de Yeshua – déjà lumineuse, déjà resplendissante de lumière. Une colombe se tenait au-dessus de sa tête, et des rayons dorés en émanaient. Sa forme spirituelle reculait les sceaux de Salomon, Hator, Isis, Anubis et Osiris, confirmant qu’il avait subi ces initiations. Il présentait aussi d’autres symboles que je ne comprenais pas, car ils provenaient de cultures qui m’étaient inconnues ou sur lesquelles je n’avais pas reçu d’enseignement ; mais à partir des sceaux égyptiens que je reconnaissais, je conclus qu’il était sur le sentier du dieu suprême Horus. Il n’était toutefois pas encore passé par son initiation à la mort, et je savais que c’était justement la raison pour laquelle j’avais été attirée vers lui cette fois-ci – afin de consolider son âme grâce aux pouvoirs d’Isis et de la Mère cosmique, de sorte qu’il puisse traverser le portail des ténèbres et atteindre Horus.
Cette nuit-là, après avoir fait l’amour et ainsi maniés nos corps spirituels et les avoir fusionné l’un à l’autre, et l’alchimie ayant déclenché ses effets en nous, Yeshua se laissa gagner par le sommeil. Tandis que je le tenais dans mes bras je sentis un changement s’amorcer en moi, un désir de le protéger, l’espoir d’être toujours avec lui, et j’eus en même temps, conscience que nous serions séparés par des forces plus puissantes que ma volonté.
CINQ
L’Eglise prétend que j’étais une prostituée ; moi je vous dis que c’est l’Eglise qui est la prostituée, car elle voudrait vous faire croire que la femme est un être impur et que la passion sexuelle entre l’homme et la femme est mauvais. Pourtant, c’est dans le magnétisme de la passion qu’est engendrée la matrice de l’ascension.
Le secret des secrets était connu de tous les initiés d’Isis, mais je n’avais pas imaginé que ce pourrait être moi qui serais appelée à le réaliser pleinement avec un être tel que Yeshua. Pour moi, c’est un cheminement de l’esprit et du cœur. Pour ceux qui aimeraient savoir quel a été notre parcours physique cependant… Après la crucifixion de Yeshua, Marie, la mère de Yeshua, Joseph d’Arimathie, Aaron, son fils, alors âgé de douze ans, deux autres jeunes femmes et moi-même avons pris la route de l’Egypte du nord. Ironiquement, nous avons d’abord été entraînés vers l’Est puis nous avons dû faire halte en chemin pour le ravitaillement, car notre bateau était minuscule. Ensuite, notre périple passa d’abord par Malte et la petite Ile d’Oudish, puis par la Sardaigne et la pointe de ce qu’on appelle aujourd’hui Cinque Terra. Finalement, nous avons abouti à Saintes-Maries-de-la-Mer, cheminé vers le nord de la France en passant par Rennes-le-Château, puis traversé la Manche pour se rendre en Angleterre comme on l’appelle aujourd’hui. Pour finir, nous nous sommes installés à Glastonbury pendant plusieurs années, jusqu’à ce que Sar’h ait douze ans.
Lorsqu’elle a eu douze ans, nous sommes retournées parmi les roseaux du bord de la Méditerranée, là où nous avions accosté en provenance d’Egypte. C’était le point le plus proche de l’Egypte qui soit aussi sans danger pour nous. Là, j’ai initié ma fille au culte d’Isis, et l’ai fait prendre un bain dans les eaux de la Méditerranée, comme l’indiquent les enseignements que j’avais reçus. Nous sommes ensuite retournées à Glastonbury, jusqu’à ce que ma fille – et fille de Yeshua – ait l’âge de se marier, à 16 ans. Elle a épousé le fils d’une famille bien connue, dont les descendants devaient donner naissance aux Templiers, bien qu’à cette époque-là, les Chevaliers du Temple n’existaient pas. Le sang dont Sar’h est issue a donc couru dans les veines des Templiers eux-mêmes. Une fois Sar’h mariée et installée dans sa nouvelle vie, je suis partie vers le nord pour le Pays de Galles, où j’ai vécu le reste de mes jours dans une petite maison en pierre près de la mer.
Derrière ma maison coulait un ruisseau qui jaillissait du flanc de la colline. Bien souvent, je me suis assise auprès de ce ruisseau qui se divisait en deux. Sur une certaine distance, les deux bras affluaient parallèlement, puis l’un obliquait vers la gauche et l’autre vers la droite. Et je réfléchissais, assise entre les deux ruisseaux, au courant qui entraînait ma vie et à celui qui avait emporté la vie de Yeshua, et au fait que, pendant un moment, les deux courants avaient filé ensemble, puis s’étaient séparés.
SIX
Je me rappellerai toujours la première fois que Yeshua est venu à moi après sa résurrection. C’était un soir de nouvelle lune, le ciel était limpide. Une légère brume flottait sur les bruyères et tout était baigné de la lumière argentée de la lune et des étoiles. Je vis une forme s’approcher sur le chemin venteux qui menait à ma maison. Par une ironie du sort, je venais de sortie pour puiser de l’eau au puits, et c’est là qu’il se tenait. Il avait la même apparence, mais il rayonnait –impossible de ne pas le reconnaître. Mes yeux se sont remplis de larmes, mon cœur tremblait. Je courus vers lui, mais je m’arrêtai net, me souvenant de ses paroles, prononcées juste après la résurrection. « Ne me touche pas encore, avait-il dit alors, car je ne suis pas encore monté jusqu’au Père ». O Combien l’initiée d’Isis en moi, pendant toutes ces années, a désiré rétablir les faits ! Qu’a-t-il voulu dire par ces paroles ? car les chrétiens n’ont reçu en héritage qu’une partie de la vérité. La part la plus importante est demeurée cachée au milieu des mystères de la Grande Mère ; et comme l’Eglise a cherché à priver de ses droits tout ce qui est féminin, la vérité est restée scellée et inaccessible.
Et cette vérité concerne le corps ka même - ce que les initiés nomment ; le double éthérique ou le jumeau spirituel, car chargé d’une quantité suffisante de vitalité et d’énergie, il ressemble au corps physique. Contrairement à celui-ci toutefois, le ka n’est pas constitué de matière, mais d’énergie – d’énergie et de lumière. Et lorsque Yeshua est venu à moi après sa résurrection, il est venu dans son ka. Cependant, son ka n’avait pas encore été stabilisé, car Yeshua ne s’était pas élevé jusqu’au Père – c’est-à-dire jusqu’à l’Esprit suprême de sa propre âme. Avant d’y parvenir, il devait passer par le portail de la mort et parcourir son chemin dans l’inframonde de son propre être. Il faisait cela pour deux raisons, d’après moi. Premièrement, en tant qu’âme maîtresse, c’était une façon d’apporter un important afflux de pouvoir à son ka. En second lieu, il lui fallait ouvrir le passage par la mort, afin que d’autres puissent le suivre et traverser les ténèbres plus facilement en suivant son sillage de lumière. Ainsi, cette première nuit de nos retrouvailles, mon cœur s’est rempli de la joie d’être de nouveau avec lui et je le ressens aujourd’hui aussi clairement et fortement qu’alors. Il est venu un peu avant minuit pour repartir au point du jour. Pendant ces heures où nous étions étendus tous les deux, nos corps ka s’entremêlèrent une fois de plus, nul besoin de parler. Nous communiquions par télépathie. Et sans l’acte sexuel physique, le pouvoir serpentin en lui s’unissait au pouvoir serpentin en moi, et ils montaient en suivant le trajet sacré le long de notre épine dorsale jusqu’au siège au sommet du crâne (le coronal) ; cela me plongeait dans une extase de béatitude pure. C’est ainsi que nous nous sommes rencontrés des années durant. Il venait me voir sous cette forme plusieurs fois par année. Parfois, nous bavardions. La plupart du temps nous étions tout simplement en union.
Je lui ai demandé où il allait quand il n’était pas avec moi. Il a répondu qu’il avait visité de nombreux lieux sacrés sur la terre, et qu’il avait rencontré bien des gens différents. A son dire, il traçait un chemin de lumière. Lors de l’un de ses visites, je lui ai demandé d’expliquer. Il traça un cercle sur la terre battue de ma maison, et je reconnus les deux triangles du sceau de Salomon, dont l’intersection forme l’étoile de David. Il me dit que plusieurs régions du monde existaient dont nous nous n’avions pas connaissance dans notre région. Bon nombre présentaient des points qui correspondaient aux points du sceau de Salomon. En se rendant en ces lieux, il s’assurait que son œuvre s’enracinerait mieux dans le sol de ce monde.
SEPT
Parmi toutes les fois où Yeshua m’a rendu visite, celle dont le souvenir est le plus vif est la fois où il est venu alors que Sar’h était chez moi. Elle venait de tomber enceinte de voulait recevoir ma bénédiction. J’étais toute à ma joie de la retrouver et de recevoir ses compagnons de voyage. Elle m’avait fait prévenir par les druides, mais la nouvelle de sa visite ne m’était parvenue que la veille de son arrivée. Elle demeura avec moi trois jours, et Yeshua apparut le second jour.
Pouvez-vous vous rendre compte à quel point la situation était particulière ? Sar’h n’avait jamais rencontré son père, et Yeshua n’avait jamais connu sa fille. Et voilà qu’ils étaient l’un face à l’autre. Le corps de son père était retourné à l’état d’éléments en un éclair de lumière au moment de la résurrection. Donc, maintenant il avait la forme de son ka, qui émettait une lumière unique. Tous deux étaient très émus. Sar’h jusqu’aux larmes, Yeshua jusqu’au pathos. Ils ont passé une heure à marcher ensemble dehors. J’ignore de quoi ils ont discuté, mais du début à la fin de leur conversation, le ciel était zébré d’étoiles filantes. Avant de partir ce matin-là, juste avant l’aurore, Yeshua mit ses mains sur l’estomac de Sar’h et bénit l’enfant. Sar’h repartit le lendemain, rayonnant d’une paix incomparable. Tout est maintenant dit sur ce que je voulais établir à propos de ma vie de mère. Subséquemment, je vais parler en tant qu’initiée aux secrets d’Isis, dans les alchimies d’Horus.
HUIT
Je me tourne maintenant vers ma chère sœur, ma sœur en esprit, la mère de Yeshua, connue aussi sous le nom de Marie. Marie était une initiée de haut rang dans le culte d’Isis. Elle avait reçu sa formation en Egypte. C’est pourquoi Joseph et elle, fuyant la colère du roi en Israël, prirent la fuite vers l’Egypte. Marie était en sûreté parmi les prêtresses et les prêtres d’Isis. Sa formation avait été différente de la mienne, mais nous servions la même cause. Pour préciser comment je comprends Marie, je dois révéler l’un des secrets les mieux dissimulés du culte d’Isis. Selon notre croyance, et la mienne, dans certaines conditions, la déesse elle-même s’incarne, soit en naissant, soit par initiation spirituelle. Marie, la mère de Yeshua fut reconnue très jeune pour sa pureté d’esprit par les prêtresses des temples d’Isis. Elle reçut la formation, devint une initiée et atteint les niveaux les plus élevés. Mais plutôt que de devenir une prêtresse, elle suivit l’entraînement pour devenir ce qu’on appelle une incarnation.
Pour devenir une incarnation, il faut être une âme très avancée, il faut un entraînement spirituel et une discipline considérables. A l’initiation finale, Marie dépositaire d’un courant énergétique provenant d’Isis elle-même. De ce point de vue, elle était donc une incarnation de la Mère cosmique. Tout se passe comme s’il y avait deux Marie : Marie l’humaine, pure d’esprit et de cœur, cachant par-devers elle un portail direct menant à la Mère Suprême, créatrice de toute matière, du temps et de l’espace.
Les conditions étaient réunies pour la conception d’un être aux qualités remarquables, qui allait devenir son fils Yeshua. Lors de ce que l’Eglise appelle l’Immaculée Conception, Marie fut le témoin et le siège d’un processus d’insémination céleste et galactique, grâce auquel le principe du Père, ou Esprit, tel que nous le concevons dans le culte d’Isis, transféra son essence en Isis, la Mère recevant l’essence du Père, la matière recevant l’impulsion de l’Esprit. Et c’est cette énergie spirituelle raffinée et puissante qui prit racine dans la matrice de Marie et donna naissance à Yeshua.
NEUF
Marie parmi les disciples lorsqu’ils vinrent vers moi auprès du puits. Elle me reconnut aussitôt comme initiée, du fait que je portais à mon bras le bracelet d’or en forme de serpent et aussi en raison du sceau d’Isis qui étincelait dans mon corps ka, car Marie était tout à fait clairvoyante et télépathe.
La personne dont j’ai d’abord croisé le regard fut Yeshua et comme je l’ai rapporté, sa présence immense me transporta dans d’autres mondes. Par la suite, mon regard a rencontré celui de Marie, sa mère. Dans ses yeux, j’au lu qu’elle reconnaissait mon statut de consoeur initiée dans le culte d’Isis, et bien que sa formation n’ait pas été dans le domaine de la magie sexuelle comme moi, elle comprit que j’avais été préparée pour Yeshua. Entre eux deux, je me sentis soulevée sur les ailes transcendantes de l’amour. Mon esprit a pris son envol. Il est ironique que j’aie ensuite rencontré les yeux de ceux qui furent ceux des disciples, et qui me jugèrent et décidèrent que j’étais une prostituée ; cette opinion est perpétuée au fil de générations de croyants.
Mais je déclare, aux yeux de Yeshua et de sa mère, je n’étais pas une prostituée, mais le vase apportant les pouvoirs curatifs et nourrissants d’Isis elle-même. Dans la vie d’un homme, qui’l soit humain ou divin, vient un temps où sa mère ne peut plus lui donner l’essentiel. Son amour pour lui est toujours là, mais ce qu’il lui faut, c’est une nourriture d’une autre nature, soit celle d’une autre femme. J’ai été cette femme. Marie m’a reconnue et a admis mon statut, et m’a confié son fils en cet instant auprès du puits. Marie et moi avons passé beaucoup de temps ensemble, à discuter des besoins de Yeshua et de sa place dans ma vie. Il était entendu que j’étais la servante d’un pouvoir qui me dépassait. J’avais été formée pour ce rôle, mais je dois vous avouer que cette reconnaissance m’émeut encore aujourd’hui. Lorsque je pense au fait qu’il m’a reconnue, je frémis. Au fil de ces journées et ces nuits passées ensemble, Marie et moi nous sommes consacrées à la tâche de subvenir aux besoins de Yeshua et de ses disciples. A cette période, Marie et moi sommes devenues très proches car je l’aimais, et je l’aime toujours pour sa grande beauté, pour sa pureté de cœur et d’esprit et pour la douceur avec laquelle elle s’est occupée du monde.
Je puis affirmer, car c’est limpide dans mon esprit, que Marie, après avoir servi comme initiée d’Isis incarnée, était un maître accompli. Son service, sa maîtrise et sa perfection – sa perfection spirituelle – sont stupéfiants.
DIX
Marie habite dans les royaumes célestes. Sa compassion et son amour se répandent sur l’ensemble de l’humanité. Chacun peut s’adresser à elle, quelles que soient ses croyances. Si quelqu’un l’invoque, qu’il sache qu’il est entendu. Il faut maintenant que je clarifie ma compréhension des choses. Je veux parler de la magie sexuelle du culte d’Isis et des alchimies d’Horus. J’ai l’intention de révéler des secrets qu’un initié n’aurait jamais dévoilés, même sous menace de mort. Mais les temps ont changé. Il ne reste plus beaucoup de temps, comme vous le savez et j’ai reçu la permission de la déesse – en fait c’est la déesse elle-même qui m’a demandé de vous révéler certains des secrets les mieux gardés de tous les temps. Ils vous sont divulgués dans l’espoir de vous voir vous élever.
ONZE
Les alchimies d’Horus sont un corps de connaissance et de méthodes visant à modifier le ka. Selon ces enseignements, si notre ka incorpore ou acquiert plus d’énergie ou de lumière, il se produit une intensification de notre champ magnétique, qui permet au désir de l’initié de se manifester plus rapidement. Toutefois, lorsque nous nous abandonnons à notre âme céleste, ou Bâ, la poursuite de désirs personnels, sans être abandonnée, n’est plus le centre de notre existence entière. Notre regard se tourne vers les hauteurs, pour ainsi dire, vers les capacités supérieures de notre être, telles qu’elles sont justement perçues par le Bâ, ou âme céleste.
Cette âme céleste, ou bâ, existe à un niveau vibratoire beaucoup plus élevé que le corps physique (le khat) ou le ka (le jumeau spirituel ou éthérique du corps physique). Au sien du ka, il existe des conduits que l’on peut stimuler et ouvrir. L’activation de ces passages secrets du ka lui confère un pouvoir très accru. Les alchimies d’Horus ont pour objet de les consolider, et d’activer les pouvoirs latents et les talents de l’initié par ce qui est désigné par le nom de Djed, les sept sceaux ascendants que les yogis et les yoginïs de l’Inde appellent les chakras.
DOUZE
Dans l’école où j’ai reçu ma formation, nous avons appris à activer le pouvoir serpentin, la kundalini, en faisant se mouvoir certains canaux de l’épine dorsale et en ouvrant certains circuits dans le cerveau. Ce procédé engendre ce qu’on l’appelle l’uroeus.
L’uroeus est généralement un feu de couleur bleue qui se diffuse dans l’épine dorsale horizontalement et verticalement ; il ondule suivant les altérations énergétiques dans ces conduits. L’activation de l’uroeus accroît l’intelligence potentielle du cerveau, la créativité et surtout la réceptivité, car la tâche de l’initié est de changer la qualité de son être même, de façon à ce que l’entrée en résonance avec le ka, l’âme céleste, soit libre et non obstruée.
TREIZE
Lorsque j’ai rencontré Yeshua pour la première fois, au puits, sa simple présence a activé mes alchimies internes. La kundalini est montée le long de l’épine dorsale, comme si je m’étais livrée aux disciplines apprises.
La première nuit où nous nous sommes retrouvés seuls, dans les bras l’un de l’autre, étendus côte à côte, nous avons pratiqué la magie sexuelle d’Isis. Cette forme spécifique de magie charge le corps ka d’une extraordinaire force magnétique en utilisant le pouvoir de l’orgasme physique, car lors d’un orgasme, il se produit une décharge considérable d’énergie magnétique dans les cellules. Au moment où cette énergie se diffuse, elle dégage un potentiel magnétique que l’on peut mettre à profit. Je désire exposer ce processus spécifique en détail, mais pour ce faire, il faut d’abord expliquer un peu davantage certaines notions de base ayant trait à la sexualité et la réalisation spirituelle, car ce secret a été dérobé par l’Eglise.
QUATORZE
Lorsque je me suis unie à Yeshua en tant qu’initiée d’Isis, il y avait des canaux particuliers que je devais ouvrir en moi. Je fus pourtant stupéfaite de découvrir que ces conduits s’ouvraient spontanément en sa présence. Au début de mon récit, j’ai mentionné combien la femme en moi tressaillait et devait lutter contre ses passions et ses désirs, car le sentier de l’initié consiste à utiliser l’énergie de la passion d’une manière très précise et non pas de se laisser simplement emporter par elle. L’alchimie exige que l’énergie, en vue d’être transformée, soit d’abord maîtrisée.
Très rapidement, Yeshua et moi avons atteint l’état connu sous le nom des « quatre serpents ». Cet état est réalisé lorsque les deux partenaires ont maîtrisé les alchimies internes d’Horus jusqu’à pouvoir activer les serpents solaire et lunaires dans leur épine dorsale. Par clairvoyance, on aperçoit un canal central situé le long de l’épine dorsale. Du côté gauche, il y a le circuit lunaire, et du côté droit, le circuit solaire, que les yogis et yogninïs appelle : ida et pingala. Dans les alchimies d’Horus, il s’agit d’activer ces deux circuits au moyen de champs magnétiques serpentins. Le serpent lunaire, du côté gauche, est d’un noir profond, la couleur du vide ; et de fait, c’est le vide incarné lui-même, porteur de toutes les potentialités et créateur de toutes choses. Le serpent solaire est doré. La tâche d’un initié est de faire en sorte que ces deux serpents s’élèvent. Tandis qu’ils montent, ils transpercent les chakras et s’entrecroisent. Dans l’alchimie d’Horus, les deux serpents s’entrecroisent au cinquième sceau, celui de la gorge, ainsi qu’à tous les autres chakras au-dessous.
Ils se font face approximativement là où se trouve la glande pinéale, c’est-à-dire au centre de la tête. Il faut visualiser un calice contenant la glande pinéale tout au fond. Les deux serpents sont vivants, à savoir, ils ne sont pas immobiles, ils vibrent, scintillent et sont parcourus par des ondes énergétiques. Et quand leurs corps se contorsionnent dans le ka, le potentiel magnétique s’intensifie. Il existe des pratiques spécifiques que j’aborderai plus loin. Pour le moment, je souhaite élucider la pratique des quatre serpents.
QUINZE
Lorsque Yeshua et moi avons fait l’amour, comme vous dites, nos serpents se sont mis à monter le long de nos épines dorsales, nos djeds. Nous l’avons fait simultanément, et au moment de notre orgasme mutuel, la charge libérée par les premiers sceaux dans la zone pelvienne de nos corps a été propulsée vers le haut, vers le trône du sommet de la tête (le coronal), stimulant les centres les plus élevés du cerveau. A ce moment d’extase sexuelle, nous avons fixé notre attention consciente sur nos corps ka, car l’extase consolide le ka. Les états extatiques sont une nourriture, une source de force pour le corps ka, et comme je l’ai déjà expliqué, chaque apport de puissance au ka le rend plus magnétique, attirant ainsi ce que l’initié désire. La magie sexuelle d’Isis repose sur la capacité innée chez l’être de sexe féminin de mettre à profit les énergies magnétiques, pour ouvrir des niveaux de conscience profonds en s’abandonnant aux énergies sexuelles et aux voies qui s’ouvrent ainsi.
Lorsqu’une femme se sent profondément aimée et appréciée, comme je l’étais par Yeshua, quelque chose se libère au plus profond d’elle-même, qui fait qu’au moment de l‘orgasme, elle sera secouée de spasmes incontrôlables. Si elle se sent en sécurité et qu’elle laisse libre cours à ses tressaillements, si elle les laisse prendre possession d’elle, alors s’ouvre un vortex magnétique d’une puissance considérable, vortex qui se centre dans sa matrice. Deux initiés qui se livrent à la magie sexuelle d’Isis peuvent accroître leur puissance et étendre leur conscience grâce au pouvoir de ce champ magnétique. Dans les pratiques les plus avancées de la magie sexuelle d’Isis, l’initié fait monter ses deux serpents dans le ka de la femme, et la femme fait monter ses deux serpents dans le ka de l’homme. La puissance cataclysmique de cette pratique est comparable à l’énergie libérée par une arme nucléaire. Le tsunami magnétique qui jaillit massivement insufflera au ka une puissance au-delà de ce tout qui est concevable – ou l’anéantira, s’il est mal guidé. C’est à cette pratique avancée du ka que Yeshua s’est livré la nuit précédent Gethsémani. L’extraordinaire intensification du potentiel magnétique de son ka lui a donné la force nécessaire pour faire face aux souffrances et à la tâche qui l’attendaient lors de son ultime initiation par le portail de la mort ; tant et si bien que son corps physique s’est dissolu en éléments constitutifs par un embrasement de lumière et de chaleur, ce que l’Eglise nomme résurrection. A vrai dire, ce n’était que le reflet visible d’un effet beaucoup plus profond en lui. Le magnétisme de son ka est à l’origine de ce résultat, car c’est par son ka potentialisé qu’il a pu franchir l’inframonde et la mort elle-même.
Lorsque Yeshua et moi nous sommes engagés dans les pratiques sexuelles d’Isis, nous savions que c’était la raison d’être de notre relation. Pour lui, chaque union avec moi était un moyen de consolider son ka. Voilà pourquoi j’ai expliqué plus haut qu’il vint à mon puits, car le puits que l’initiée offre à l’homme est une inépuisable source de potentiel magnétique. Ce puits ne s’ouvrira cependant que lorsque la femme se sent en sécurité et aimée. C’est la condition préalable pour que les pratiques donnent des résultats. Dépourvues de la substance nourricière de l’amour, ces pratiques ne sont que des techniques qui ne donnent pas le résultat requis ou attendu. Quant à moi, j’étais à la fois femme et initiée. J’avais été entraînée pendant des années et je savais quoi faire à propos des canaux, pourtant j’ai eu la surprise de me retrouver transportée comme une simple femme. Je me suis surprise à attendre avec anticipation un regard ou un geste de Yeshua, et je constate que le temps passé ensemble fut le temps le plus précieux qu’il m’ait été donné de vivre. Quelque chose en lui, son toucher, ses yeux, le sentiment qu’il m’inspirait, faisait que quelque chose en moi s’ouvrait, je me retrouvais parfois presque en train de pleurer et de me moquer de moi-même.
Moi qui avais été formée aux pratiques les plus secrète de la magie sexuelle d’Isis t qui avais été jugée par mes prêtresses comme très avancée, moi l’initiée, j’étais simple débutante en présence de la femme. Car, sachez-le, dans le cœur et l’esprit et la sagesse corporelle de la femme se trouvent quelques-uns des secrets les plus vitaux et certains des pouvoirs les plus fabuleux. Et ils n’attendent que d’être révélés. Et il suffit du simple toucher d’un autre être humain pour les dévoiler. Voilà pourquoi lorsque je parle de Yeshua mon amour et les sentiments que j’ai pour lui, et qui ont résisté au temps me submergent.
Read the rest of this entry »