Archive pour la catégorie 'POLTERGEISTS et LEGENDES'

Diaporama « Fantomatique »

Fin mars 2013, une maison hantée de Lozère a fait la Une de l’actualité. Ampoules qui éclatent, vaisselle qui vole, meubles imposants et lourds qui s’écrasent au sol, frigo renversé… Bien qu’aucun séisme n’ait été ressenti dans la région, ces événements inhabituels ont eu lieu… Des scientifiques tentent de rassurer les habitants en expliquant qu’il s’agit là de phénomènes électromagnétiques… Pourtant, tous les faits étranges ne trouvent pas forcement d’explications rationnelles. Découvrez les dix vidéos paranormales les plus étranges… Prêts ?

Faites appel à Kim Lessage, médium channel. Elle répondra avec précision à vos questions !

http://www.dailymotion.com/video/x78260

 

Photo 1 : Une femme porte son enfant dans les bras. Un fantôme apparaît en arrière plan. 
Photo 2 : Une silhouette apparaît dans une cave humide. 

Photo 3 : Une personne sort du château de Hampton (Angleterre). Ce lieu était la résidence favorite du roi Henri VIII. Le 21 décembre 2003, une vidéo de surveillance montre deux portes coupe-feu s’ouvrir et se refermer. Une silhouette en tenue d’époque apparaît… Il s’agirait du fantôme d’Henry VIII. 

Photo 4 : Il s’agit là du célèbre fantôme du musée de Greenwich. Ralph Hardy, un ecclésiastique à la retraite, a pris ce cliché en 1966. Il souhaitait photographier le bel escalier de la section de la Maison de la Reine du Musée national à Greenwich. Lors du développement est apparu une forme enveloppée de brouillard montant l’escalier. Cette silhouette semble tenir la rampe des deux mains. Les experts ont examiné attentivement le négatif. Ils en ont conclu que la photographie était authentique. Aucune falsification n’a été révélée. 

Photo 5 : Derrière l’homme à casquette, nous apercevons une entité. Ce personnage a été identifié comme étant Freddy Jackson, un homme tué deux jours avant la prise de vue. Mécanicien dans la Royale Air Force pendant la Première Guerre Mondiale, Freddy Jackson est décédé en 1919 frappé par une hélice d’aéroplane. Les membres de l’escadron Goddard’s squadron de la R.A.F s’étaient rassemblés pour une photo de groupe où Freddy Jackson fait son apparition. Publié en 1975 le cliché n’a visiblement pas subi de trucage.

Photo 6 : La photographie d’un fantôme a été prise le 22 mars 1959 dans la ville de Ipswich (Angleterre). Accompagné de son mari, Mabel Chinnery va se recueillir sur la tombe de sa mère décédée un an plus tôt. Après avoir photographié la tombe, elle souhaite finir la pellicule et prend en photo Jim, son mari, assis au volant de sa voiture. Une fois les photographies développées, le couple découvre une femme sur l’image. Mabel Chinnery certifie que c’est sa mère décédée. Jim Chinnery se souvient que sa belle-mère s’asseyait toujours derrière lui dans la voiture. Elle lui aurait même dit avant son décès qu’elle resterait toujours à ses côtés. De très nombreux spécialistes soutiennent qu’aucun trucage n’est possible.

Photo 7 : Une jeune fille attend devant la porte. 
Photo 8 : Dans l’escalier une entité a été photographiée. 
Photo 9 : Au milieu des enfants, une silhouette sans tête apparait. 

Venez en parler avec nous : http://devantsoi.forumgratuit.org/

 

Le crapaud qui se marie

 

Il y avait une fois un bonhomme si vieux, si vieux, que la mousse lui poussait sur les jambes. Ce bonhomme était père de trois jeunesses qui s’en allaient tous les jours travailler loin de chez elles, pour subvenir aux besoins de la famille.

Chaque matin, lorsqu’il faisait beau temps, le vieillard, qui pouvait à peine marcher, se faisait conduire par la plus jeune de ses filles, appelée Lida, sur un banc placé sous un pommier, au bas de son courtil.

Le crapaud qui se marie dans POLTERGEISTS et LEGENDES grenouille007Un jour qu’il était assis à sa place habituelle, il entendit un bruissement dans l’herbe et vit apparaître un énorme crapaud qui s’avança gravement jusqu’à lui et lui dit : 

— Aimerais-tu, bonhomme, à redevenir jeune ?

— Ce que tu me proposes-là, répondit le vieillard, n’est pas possible, et cependant ce serait le plus cher de mes désirs.

— Eh bien ! il ne tient qu’à toi de recommencer une nouvelle existence.

— Que faut-il faire ?

— Décider l’une de tes filles à m’épouser.

— J’avais bien raison de dire que ce n’était pas possible. Comment veux-tu que l’une de mes filles épouse un crapaud ?

— C’est à prendre ou à laisser. Je te donne trois jours pour la décider, je reviendrai savoir sa réponse et si tu n’as pas réussi, tu ne me verras plus.

Et le crapaud disparut dans les herbes.

Le soir lorsque Lida vint chercher son père pour le ramener à la maison, elle le trouva triste et pensif.

La jeune fille qui l’aimait beaucoup, lui dit : « Père tu n’es pas gai comme de coutume, il a dû t’arriver quelque chose de particulier. Dis-le moi, je t’en supplie. »

De retour à la maison, le bonhomme raconta, devant ses filles, sa conversation avec le crapaud, la proposition de celui-ci, et la condition qu’il y avait mise.

Les deux aînées se récrièrent aussitôt, disant qu’elles ne consentiraient jamais à se sacrifier de la sorte pour être sans doute les dupes d’un vil imposteur.

La plus jeune ne dit rien.

Deux jours s’écoulèrent, et Lida, voyant que son père ne mangeait plus, ne dormait plus et songeait sans cesse à la proposition du crapaud, lui dit enfin, en le conduisant le troisième jour sous son pommier : « Cher père, annonce au crapaud que je consens à l’épouser et que je me tiens à sa disposition. »

Le bonhomme fut tellement heureux du dévouement de son enfant qu’il en pleura de joie en l’embrassant.

À la même heure que la première fois, la bête hideuse aborda le vieillard, et lui dit : « Eh bien ! quelle nouvelle m’apportes-tu ? »

— Lida, la plus jeune, la plus jolie de mes filles veut bien te prendre pour mari. 

Le crapaud devint fou de joie. Il se mit à exécuter une danse insensée, à marcher sur les pattes de devant, à se rouler par terre, et à faire des cabrioles plus extraordinaires les unes que les autres.

Lorsque la joie du monstre se fut calmée, il dit au vieillard :

— Cher beau-père, amenez-moi demain Lida, au même endroit, à la même heure, et aussitôt je vous ferai redevenir jeune, et j’emmènerai ma fiancée dans mon royaume.

Le lendemain, la pauvre enfant, plus morte que vive, accompagna son père à sa place habituelle.

Cette fois le crapaud fut le premier au rendez-vous, et en voyant la charmante figure de sa promise, il recommença ses danses échevelées.

L’infortunée Lida frémit de tout son corps en songeant qu’elle allait devenir la femme de cette affreuse bête.

Le crapaud s’approcha du bonhomme, lui toucha le pied d’une baguette qu’il portait au côté, et la métamorphose s’accomplit : 

Le vieillard redevint ce qu’il était à quinze ans, un jeune et beau cavalier plein de jeunesse, de vigueur et de santé.

Le crapaud pria ensuite Lida de vouloir bien le suivre.

La jeune fille obéit avec résignation.

De sa baguette, il toucha un morceau de roc énorme qui pivota comme par enchantement et laissa entrevoir l’ouverture d’un souterrain dans lequel ils s’engagèrent tous deux. Le rocher se referma sur eux, et ils se trouvèrent dans l’obscurité la plus complète.

La frayeur qu’éprouva la pauvre enfant, en se voyant ainsi prisonnière, fut tellement grande qu’elle s’évanouit.

Le maître de ce séjour ténébreux appela au secours, et plus de mille petits crapauds, portant chacun sa lumière, arrivèrent de toutes parts et entourèrent la malheureuse Lida. D’autres la soulevèrent de terre et la portèrent doucement sur un lit de mousse.

Son mari, roi de ce peuple immonde, lui chatouilla le nez avec des herbes odo rantes qui lui firent bientôt reprendre ses sens. S’habituant peu à peu à son entourage, elle accepta, il le fallait bien, des mets et des liqueurs préparés exprès pour elle.

Au bout de quelques jours, le gros crapaud ordonna la célébration du mariage. Un dîner splendide fut servi. Puis des jeux et des danses se succédèrent avec rapidité. Des milliers de crapauds se lançaient les uns aux autres de petites couleuvres frétillantes, brillantes comme du feu, qui allaient ensuite s’accrocher par la queue aux interstices du rocher, et éclairant ainsi l’appartement mieux que n’auraient pu le faire toutes les lampes du monde réunies ensemble. Des gymnasiarques célèbres exécutèrent sur des joncs tendus des tours de leur façon. Enfin, des grenouilles coassèrent à qui mieux mieux en s’accompagnant de divers instruments. Ces plaisirs, toujours variés, durèrent plusieurs semaines.

Malgré toutes les distractions que s’efforçait de lui procurer son mari, Lida, privée d’air, de jour, de soleil, dépérissait à vue d’œil.

Le crapau en eut pitié et lui dit un jour :

« Femme, le chagrin te consume, et tu tomberais malade si je ne t’accordais quelques jours de liberté. Eh bien ! Je te permets d’aller passer huit jours dans ta famille, pars, guéris-toi, et reviens ensuite ici gouverner en reine souveraine. »

La triste mariée ne se le fit pas dire deux fois et partit aussitôt.

En la quittant, le batracien lui dit : « Ne fais connaître à personne le lieu de notre retraite, ne raconte, à âme qui vive, ce que tu as vu, et ne chagrine pas ta famille en lui disant que tu n’es pas heureuse. »

Elle promit tout ce qui lui était demandé, et partit.

Trois semaines s’étaient à peine écoulées depuis le mariage de Lida, et cependant bien des changements avaient eu lieu dans la maison de son père.

D’abord, ce dernier, redevenu jeune, avait voulu tenter la fortune et était parti pour le pays des îles. Ses deux filles, sup posant que leur sœur ne devait pas revenir, avaient partagé tout ce qu’il y avait à la maison ; aussi furent-elles fort désappointées en apercevant Lida. Celle-ci les rassura en leur disant qu’elle venait seulement passer huit jours avec elles, et qu’elle leur donnait de grand cœur la part pouvant lui appartenir. Les aînées devinrent alors plus aimables et voulurent questionner leur sœur sur ce qui lui était arrivé.

« Je regrette, répondit Lida, de ne pouvoir satisfaire votre curiosité, mais j’ai promis de ne rien raconter de ce qui s’est passé depuis mon départ et je tiendrai mon serment. »

Les curieuses ne se tinrent pas pour battues, et revinrent plusieurs fois à la charge ; mais tout fut inutile, la jeune mariée resta muette.

Lorsque le délai fatal fut expiré et qu’il lui fallut reprendre le chemin du souterrain, elle se laissa aller à un désespoir affreux.

Tout à coup, le crapaud qui, sans se faire voir, avait suivi sa femme et s’était caché dans un coin d’où il avait vu et entendu tout ce qui s’était passé depuis huit jours, s’avança au milieu de l’appartement et dit à Lida :

« Je vois que, malgré tout ce que j’ai pu faire, je ne suis pas parvenu à captiver ton cœur. Je le regrette sincèrement. Rassure-toi, néanmoins, puisque tu as su garder ton serment, je n’abuserai pas du droit que m’a donné ton père en m’accordant ta main, je te rends la liberté. Ne voulant pas non plus, ajouta-l-il, en se tournant vers les sœurs aînées, que ma femme soit une charge pour vous, je lui fais don de ma baguette de magicien avec laquelle elle obtiendra tout ce qu’elle pourra désirer. »

Cela dit, il disparut.

Lida regretta bien un peu de faire autant de peine à ce pauvre crapaud, mais elle se consola vite et ne songea bientôt plus qu’à utiliser la baguette magique.

Les trois sœurs, pour se distraire, effectuèrent chaque jour de charmantes promenades dans les environs. Une après-dînée qu’elles étaient allées plus loin que de coutume, elles gravirent un coteau du sommet duquel on avait une vue splendide. Le paysage leur plut tellement qu’elles s’écrièrent : « Qu’un château ferait bien ici, et comme on y passerait volontiers sa vie ! »

Lida ayant formé ce vœu en touchant sa baguette, elles se trouvèrent immédiatement à la porte d’un superbe château entouré d’un jardin ravissant, clos de murs de toutes parts. Elles inspectèrent leur nouvelle propriété, et furent ravies des merveilles qu’elles y découvrirent. Tout ce qu’il était possible de rêver de plus charmant se trouvait réuni en ces lieux. Tout à coup, leur attention fut attirée par des cris qui venaient de l’entrée du jardin. Elle dirigèrent leurs pas de ce côté et aperçurent, derrière la grille du château, trois individus de mauvaise mine, qui secouaient la porte avec violence et menaçaient de la briser si on ne leur ouvrait aussitôt.

Lida s’avança résolûment vers ces gens et leur demanda ce qu’ils voulaient.

— Nous voulons l’hospitalité dans cette demeure et un dîner succulent, arrosé de vos meilleurs vins. 

— Ma maison n’est point une auberge, allez ailleurs commander en maîtres. Je défends que cette porte vous soit ouverte, et elle ne le sera pas.

— Vraiment ! Eh bien ! nous la briserons. Et l’un deux, saisissant une hache, se mit à frapper à coups redoublés sur la grille.

Lida, serrant la baguette entre ses mains dit, tout effrayée : « Que celui qui cherche à entrer chez moi de force, se brise un membre ! »

Elle n’eut pas plutôt prononcé ces mots, que le malheureux qui, en ce moment brandissait la hache, se l’abattit sur le poignet gauche, qu’il coupa d’un seul coup.

Il poussa un cri de douleur et se roula par terre de désespoir.

« Le maladroit ! » s’écria l’un de ses compagnons, et, s’emparant de l’arme, voulut, à son tour, entamer la grille ; mais la hache mal dirigée lui sépara le genoux en deux. Il s’en alla rejoindre son camarade sur le sol.

Le troisième se précipita, lui aussi, sur l’instrument encore sanglant, et voulut, par un mouvement de rage, lui faire décrire un cercle autour de sa tête ; la hache, lancée avec trop de vigueur, lui échappa des mains et lui trancha le chef ! …

À l’instant même, le bruit d’une voiture se fit entendre, et l’on vit, conduite par quatre chevaux, une calèche dans laquelle se trouvait un joli garçon qui s’arrêta devant la grille, sauta à terre, et tendit les bras vers Lida, en s’écriant :

« Chère épouse, tu viens, sans t’en douter, de me délivrer de mon plus cruel ennemi. Par son pouvoir, il me tenait depuis des siècles métamorphosé en crapaud, et il a fallu que ce fût toi qui me délivrasses d’un pareil monstre ! »

La jeune femme reconnut son mari, ouvrit précipitamment la porte et s’élança vers le charmant magicien qu’elle combla de caresses, lui faisant oublier la répulsion qu’elle avait eue jadis pour l’affreux crapaud.

À partir de ce jour, leur bonheur fut sans nuages.

(Conté par Jeannette Legaud, bonne d’enfants à Vitré).

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 31 mars, 2013 |1 Commentaire »

Enigme BUGARACH

L’énigme Bugarach

 

 

http://www.dailymotion.com/video/xwi8u2

 


PROGRAMMER LA MAGIE

Alors, systémisme ou psychanalyse ? 

Chaque école propose sa clé au mystère familial.
Et le poltergeist ?
Chaque école apporte son explication. 

Selon le systémisme, exprimer les tensions trop fortes étant devenu impossible tant elles mettent en péril son homéostasie, la famille les répercute sur sa demeure, interface du système, par le biais d’un « adolescent coupable » jouant le rôle de patient identifié sans symptôme. 

Pour les psychanalystes, c’est l’inconscient groupal qui, sous l’effet de pulsions archaïques contradictoires et inavouables, est projeté et explose sur les murs de la maison, membrane matérialisée de l’appareil psychique familial.

PROGRAMMER LA MAGIE dans PENSEE meriusQuel modèle adopter ? La famille, système ou entité rêvante ? Le réseau de liens, de mythes et de croyances ou l’ectoplasme hirsute ? 

Faut-il d’ailleurs choisir ? Après tout, les deux visions paraissent compatibles. Si elles cultivent des images différentes de l’individu, toutes deux considèrent la résistance au changement et la nécessité d’évoluer comme les tendances opposées du fragile équilibre familial, et voient dans le poltergeist un symptôme comme les autres, bien que plus marqué d’irrationnel. 
Un débat fait pourtant rage entre psychanalystes et systémistes, particulièrement quant aux méthodes d’intervention applicables aux familles.

Travailler uniquement sur le présent et sur la communication, disent les psychanalystes, sans mettre à jour les processus inconscients, c’est courir le risque de voir apparaître le « syndrome pop-corn » : la fille anorexique devient boulimique, si elle va mieux son frère développe soudain un autre symptôme, ou bien le malaise devient général et éventuellement un poltergeist éclate. Pour les analystes, une thérapie doit restituer aux patients leur histoire par la levée des refoulements et aboutir à « l’insight », prise de conscience des pulsions fondamentales en jeu dans la situation, sans laquelle aucun problème ne peut-être définitivement résolu.

Mais que dirait-on d’un médecin qui prétendrait rendre pour toujours la santé à ses patients, d’un mécanicien annonçant que sa réparation tiendra éternellement ?, rétorquent les systémistes. Pourquoi demander aux psychologues une disparition permanente des problèmes, que l’on n’exige de personne d’autre ? La vie comporte une montagne de difficultés, qu’il vaut mieux apprendre à gérer que vouloir résoudre àjamais, espoir vain dont l’échec renforce la famille dans son sentiment d’impuissance, excusant toutes ses résistances ! De plus, les systémistes considèrent comme dangereux, voire malsain, le récit des rêves en famille, ouverture d’une boîte de Pandore sur des pensées qui gagneraient à rester ignorées, notamment des enfants. L’inconscient est volage et parfois agressif. Imaginez les conséquences de l’aveu d’un rêve meurtrier ou sexuel ! Le partage des rêves, s’il est possible dans certaines sociétés où l’habitude entraîne à faire la part des choses, représente chez nous le risque de les voir pris au pied de la lettre. Pire encore, il est contre-productif. Violer le jardin secret propre àchacun va à l’encontre du processus d’individuation. Et lever des refoulements qui forment souvent la base des croyances familiales, c’est s’opposer aux conceptions du monde qu’elles sous-tendent au lieu de s’en servir. Quant à la prise de conscience, si elle permet de connaître en profondeur tous les éléments d’un problème, aide rarement à en sortir, comme le rapporte la blague du bègue qui, au bout de dix ans d’analyse, bégaye toujours, « mais maintenant sait pourquoi » ! L’insight dépend des capacités de chacun, et de nombreuses familles ont plus besoin d’outils pratiques pour changer que des interprétations parfois fort compliquées que leur propose la psychanalyse. 

Ce conflit oppose aussi deux conceptions de la psyché, et du monde. Pour la psychanalyse, le psychisme demeure principalement individuel, sa cartographie est verticale, montant de l’inconscient au préconscient puis au conscient. Le monde est le reflet du dialogue entre ces éléments, dans l’opposition entre individu et collectif. Pour le systémisme l’individu existe avant tout dans les relations, son psychisme est commandé horizontalement par l’action complémentaire et parfois contradictoire des deux hémisphères cérébraux, et le monde est le lieu de la communication entre différents éléments d’un système. 

Au delà d’un accord fragile sur les pathologies, ces points de vue semblent inconciliables, entraînant avec eux des divergences sur les images du monde, le vocabulaire et les méthodes. 

Pourtant, les dissentions s’affirment moins vigoureuses lorsqu’on approche les praticiens qui se préoccupent de travailler sur le terrain plutôt que de théoriser. Le systémisme, arrivé tardivement et encore peu reconnu en France, a été adopté par des professionnels qui avaient pour la plupart reçu auparavant une formation freudienne, contrairement à d’autres pays où furent formés à la thérapie des néophytes venus d’horizons divers, sans aucune connaissance psychologique préalable, pratique inimaginable dans un pays aux structures rigides comme le nôtre. Bien qu’elle enflamme les théoriciens, la lutte entre les deux écoles ne passionne guère les praticiens français et beaucoup conjuguent pratique de l’analyse individuelle et thérapie familiale. 

Ainsi Nicole, thérapeute analytique à l’hôpital psychiatrique de Laborde, la Mecque de l’antipsychiatrie française, et praticienne familiale systémiste dans la ville voisine : 

 » Ma formation de systémiste, avoue-t-elle sans embarras, m’a surtout servi personnellement. Elle m’a permis d’acquérir une vision plus large de la vie, de relativiser le contenu transmis par les mots, de m’ouvrir à l’analogique, aux gestes, aux regards, aux positions, au ton de la voix, à tout ce qui permet de recadrer le langage dans un contexte qui l’éclaire et parfois le modifie. 
 » Cela m’aide tout le temps, ajoute-t-elle, même devant le journal télévisé, je peux recadrer les problèmes, car je sais qu’il y a dix façons de présenter les choses, que cela dépend par quelle porte on les aborde. Face à une famille, on utilise sans cesse cette approche, on tente une hypothèse, c’est une porte, et si cela ne marche pas, on entre par une autre. Impossible dans les pathologies lourdes rencontrées à Laborde, pour des raisons tant pratiques qu’institutionnelles, la thérapie familiale fait d’abord l’objet d’une séance d’évaluation, en fonction de laquelle nous proposerons soit une thérapie individuelle si le problème est personnel et relève de la psychanalyse classique, soit une thérapie de couple, soit une thérapie familiale. Celle-ci nous paraît indiquée et semble efficace dans tous les cas de problèmes collectifs, de symptômes circulants, dans la majorité des problèmes enfantins, comme l’énurésie, les angoisses et phobies, l’anorexie, mais aussi dans les pathologies dites comportementales comme l’alcoolisme, la toxicomanie ou l’agressivité. Mais ce n’est ni la panacée universelle ni même le garant du succès.

– D’autant plus, fait remarquer Anne Michel qui travaille dans un centre médico-social de la région parisienne, que le problème pratique fondamental ne se situe pas dans le choix entre systémisme et analyse, mais dans la population à laquelle on a affaire. Dès que vous mettez en péril l’homéostasie d’une famille particulièrement rigide, elle sabote la thérapie familiale, par abandon, ou par des actes manqués, des absences de l’un ou de l’autre sous de faux prétextes, ou encore par une aggravation de l’état du patient identifié justifiant une hospitalisation. Nous en sommes réduits, surtout dans le cadre médico-social où la thérapie est souvent imposée de l’extérieur par l’école ou les organismes sociaux, à revenir à une thérapie individuelle alors que nous savons bien qu’un traitement familial serait la meilleure solution. Qu’elle soit systémiste ou analytique, la thérapie familiale a ses limites, qui sont celles de la famille elle-même.

Pour Xavier Colle, psychologue au Centre Monceau de thérapie familiale spécialisé dans le traitement de la toxicomanie, la différence théorique est pourtant fondamentale. 

– Le systémisme, dit-il, peut englober la psychanalyse car il se trouve à un niveau d’abstraction supérieur. Comme le montre von Bertalanffy dans sa Théorie générale des systèmes, le systémisme utilise des modèles et peut effectuer des transferts d’un savoir à un autre car il s’intéresse aux interactions plus qu’aux caractéristiques individuelles. Un systémiste observera les relations, les communications, les réseaux et les coalitions, les phénomènes de causalité linéaire et circulaire dans lesquels la famille est prise, ce que la psychanalyse ne peut faire, puisque son objet est l’inconscient, considéré dans une logique intra-psychique de causalité linéaire. 

 » Cela dit, la rivalité entre les deux écoles de thérapie familiale est placée sur un plan intellectuel alors que sur le terrain elle se situe sur un plan commercial, c’est une défense de territoires, de bastions, de privilèges, un débat typiquement franco-français, sans intérêt. Certains thérapeutes du centre où je travaille ont une approche psychanalytique, sans aucune formation systémique. Je suis en désaccord avec eux, mais parfois je me rends compte qu’en fait, ils travaillent pratiquement comme moi, la pertinence et la finesse de leurs interventions sont totales. Un bon clinicien est un bon clinicien quel que soit son modèle. »

Rassurante réconciliation. Mais, si les conceptions d’un clinicien sur la famille et la thérapie importent peu, quels facteurs déterminent sa valeur et son efficacité ?

C’est pour répondre à cette question que John Grinder, psychologue et linguiste, et Richard Bandler, psychologue et mathématicien, décidèrent dans les années soixante-dix d’observer méthodiquement des interventions thérapeutiques. Par une démarche typiquement nord-américaine, ils choisirent des psychologues reconnus comme étant les meilleurs, sans se préoccuper de leurs écoles ou de leurs chapelles, filmèrent et analysèrent avec minutie leurs pratiques. Surprise ! En concentrant leur attention sur ce que les thérapeutes faisaient vraiment, sans tenir compte de ce qu’ils disaient faire, ils découvrirent certains types d’interactions communs à tous, et pour la plupart inconscients, comme s’il existait, au delà des théories divergentes, de grands schémas directeurs de l’activité thérapeutique. Partant du principe, après tout discutable, que l’on peut enseigner ce à quoi certains excellent sans en être conscients, ils reprirent ces grands shémas, pour en extraire des données susceptibles de « modéliser l’excellence ». On pense aussitôt à l’écoute, indispensable préalable àtoute relation d’aide. Pourquoi certains semblent-ils posséder un talent inné pour susciter la confiance et inviter autrui à s’épancher librement ?
Mais la question est plutôt de savoir comment. Et précisément, Grinder et Bandler cherchaient à élaborer un modèle, non une théorie. Une théorie essaye d’expliquer pourquoi un système fonctionne comme il le fait. Eux s’intéressaient au comment, voulaient décrire le fonctionnement du système, tentaient d’en dégager un modèle, puis d’en élaborer une réplique plus performante. D’abord limité au système thérapeutique, leur modèle fut rapidement étendu à toutes les communications, et baptisé Programmation Neuro-Linguistique (PNL). Le terme paraît quelque peu ostensiblement cybernétique et post-moderne. Il suffit de le décortiquer pour en comprendre le sens. 

La programmation constitue l’ensemble des croyances, souvenirs, façons de penser, de ressentir et de se comporter à partir duquel une famille, un individu ou un groupe construisent cette réalité de deuxième ordre dont parle Watzlawick. C’est le produit de cette écologie des liens dont parle Jacques Miermont.

Toute programmation nécessite un « hardware » sur lequel s’imprimer, un support physique, constitué chez l’être humain par le système neurologique. L’activité humaine repose sur l’utilisation des cinq sens et sur l’excitation neuro-cérébrale, d’où le « neuro » de cette programmation.

Elle est dite « linguistique » parce que c’est le langage, verbal ou non, qui structure l’activité mentale et reflète la programmation spécifique à chacun. 

Prise au pied de la lettre, la PNL ressemble fort à une nouvelle version des vieilles conceptions réductrices de l’humain, le comparant aujourd’hui aux ordinateurs après en avoir fait une mécanique horlogère ou une cellule. Elle présente pourtant deux avantages : elle ne prétend pas être autre chose qu’une grille de lecture, et elle englobe la communication comme caractéristique fondamentale de l’activité humaine. Loin de définir la nature profonde de l’être humain, elle s’attache à montrer comment il fonctionne, et surtout communique.

C’est en effet à partir de l’observation de la façon dont les thérapeutes communiquaient avec leurs patients que Grinder et Bandler dégagèrent des concepts plus généraux, destinés selon eux à rendre les relations plus harmonieuses, quels que soient leur cadre et le système de croyances qui les sous-tendent. Ils remarquèrent par exemple que, malgré les différences de discours et de méthodes d’intervention, tous les thérapeutes particulièrement efficaces semblaient copier leur attitude, leur vocabulaire, souvent même leurs gestes, sur ceux de leurs patients, par cette sorte de mimétisme naturel immédiat dont le guérisseur Jean Favier nous avait montré l’efficacité et Laurent Corbin souligné l’importance. 

tempete-en-mer-189x300 dans POLTERGEISTS et LEGENDESLes fondateurs de la PNL en déduisirent le modèle et les méthodes de la « synchronisation », que le bon sens populaire illustre par l’adage bien connu « chez les Romains, faites comme les Romains ». Hypocrisie, proclameront certains, considérant avec dédain les vertus du caméléon comme une manipulation, une faiblesse de caractère ou une perte d’identité. Certitude à la vue bien courte, répondent les PNListes (pé-ène-elle-iste), qui conduit à passer sans cesse à côté de l’autre et à ne pouvoir communiquer que dans le ghetto relationnel de ceux qui pensent, parlent et se comportent comme vous. Certitude commune, ajoutent les thérapeutes familiaux familiers des idées PNListes, aux membres de familles à transactions rigides et illusion puissante, incapables de se démarquer de leur milieu et de s’ouvrir au monde. 

Se synchroniser demande en effet de sortir de soi-même, impose l’observation, la prise en compte et l’imitation, inconscientes chez certains, du mode de perception sensorielle de l’autre que la PNL dénomme système VAKO, pour Visuel, Auditif, Kinesthésique ou Olfactif. Chaque individu privilégie l’un ou l’autre de ces modes de perception, qui transparaît dans son langage. D’un même propos un Visuel dira « Je vois clairement de quoi vous voulez parler », un Auditif : « J’entends bien que vous me dites », un Kinesthésique : « Vos propos me touchent », et un Olfactif : « Je sens que nous pourrions collaborer ». Les membres d’une famille partagent en général un même type de vocabulaire spécifique. Tout comme le mode de perception qu’il transcrit, celui-ci traduit leur façon d’appréhender la réalité, de construire le réel, et véhicule leur système de croyances. 
La PNL apporte de lumineuses précisions sur le processus de construction du système de croyances propre à l’écologie familiale. Avant de se construire un monde, une famille doit approcher celui qui existe, et dépend pour ce faire de limitations d’ordre neurologique, sociologique et personnel. Approche du monde et limitations sont loin d’être des concepts abstraits. Ce n’est pas pour rien, par exemple, que l’on dit souvent d’ene maison qu’elle reflète le mode de pensée de ses habitants. Avant de la choisir ou de la faire construire, une famille en visite plusieurs, examine des plans : c’est l’approche. L’être humain diffère de l’animal, il lui est impossible de vivre en pleine nature, à l’air libre : c’est sa limitation neuro-physiologique. Le choix sera déterminé par des critères de prix, de confort, d’esthétisme qui sont le reflet de limitations sociologiques. Il y entrera enfin des préférences irrationnelles éminemment personnelles.

A partir de leurs limitations, une famille et les individus qui la composent construisent leur univers, intérieur autant qu’extérieur, grâce à trois facultés que possède la pensée pour se fabriquer des modèles à partir du réel. 
La généralisation dirige l’apprentissage. Savoir monter un escalier ou rouler à bicyclette signifie pouvoir monter tous les escaliers et enfourcher n’importe quel vélo. 

La sélection évite d’être submergé par toutes les informations que rapportent les sens, permet d’enregistrer celles qui sont utiles. Un automobiliste concentre son regard sur l’essentiel et délaisse le superflu. 

La distorsion, enfin, représente le travail de l’imagination, transforme la réalité et change l’expérience sensorielle. Les ciels fous de Van Gogh transmettent l’émotion, on « voit » la belle maison que donnera une ruine une fois bien rebâtie. 
Déterminantes dans le mode de fonctionnement et le système de croyances que se constitue une famille, ces trois capacités illustrent le paradoxe inhérent au phénomène familial, car autant elles contribuent à fabriquer sa vision du monde, autant elles peuvent en appauvrir les ressources et rétrécir les dimensions, par un processus de boucles auto-justifiantes caractéristique de la causalité circulaire. Chacune possède aussi en effet ses aspects négatifs. Avoir vécu une relation tendue avec son père peut entraîner à rencontrer des difficultés avec tous les hommes. Une sélection morbide peut inciter à ne relever dans les situations que leur côté dramatique et à oublier ce qui va bien. La distorsion négative conduit à prendre la critique d’un comportement pour un rejet de la personnalité, à se mettre martel en tête, « elle ne m’a pas souri, ô pleurs, elle ne m’aime plus ».

Pour la PNL toute communication, familiale ou autre, se situe sur deux niveaux : le contenu de ce qui est dit, et le processus, qui représente comment les choses sont dites et détermine à l’insu des interlocuteurs la relation qu’ils vivent, comme la « ponctuation » des systémistes. Pour être efficace et durable, un changement doit concerner le processus, car le comment est le plus fondamental, en particulier dans les tensions. Une famille n’est pas rigide par plaisir, elle ne vit pas avec bonheur ses problèmes ou la pathologie de l’un de ses membres, elle ne crée pas un patient identifié par volonté de vengeance ou d’échec, mais parce qu’elle ne sait pas comment faire autrement. 

Sur ce point encore, la PNL et le systémisme se rejoignent. La deuxième génération de systémistes affirme en effet que le symptôme, s’il est la preuve d’un dysfonctionnement du système tout entier, représente surtout une formidable adaptation à ce dysfonctionnement. « C’est la solution qui pose problème, pas le problème ! », disent-ils.
Plus encore, affirment les PNListes, les ressources nécessaires au changement sont présentes dans la dynamique même de la pathologie. 

Devant de telles affirmations l’esprit logique se rebiffe. Bon, d’accord, admettons : bien que son origine collective ne paraisse pas toujours évidente, le symptôme n’est qu’un signal. Le patient identifié joue le rôle de disjoncteur d’un système sous tension, le poltergeist sert à exprimer le malaise familial. Mais de là à penser qu’une pathologie recèle, en elle-même, le remède aux problèmes qu’elle dénonce, ne serait-ce pas pousser le bouchon un peu loin ?

La question méritait d’être posée à des représentants de cette nouvelle école aux affirmations bien surprenantes.

Jane Turner et Bernard Hévin, psychologues et PNListes parisiens, animent le « Dôjô », centre de formation aux techniques de la PNL. Dans ce duo parfait, chacun reprend les paroles de l’autre pour en renforcer l’impact. Bernard, agitant sans cesse son corps compact de judoka, fourrage d’une main nerveuse une barbe touffue dont il semble sortir soudain, comme des lapins d’un chapeau, les bons mots, anecdotes et histoires drôles dont il fleurit son discours avec la voix forte et posée de l’homme habitué à parler en public. Jane, impeccable de blancheur, si droite sur sa chaise qu’elle en paraît immobile, lui donne le répons d’un ton doux agrémenté d’une pointe d’accent anglais, qu’elle ponctue parfois d’un geste élégant. 

Jane et Bernard furent les seuls psychologues rencontrés dans cette enquête à spontanément s’intéresser au poltergeist, que les autres, exceptée bien sûr Djohar Si Ahmed qui les connaît de près, semblèrent considérer comme un symptôme parmi d’autres, sans signification ni teneur particulières, pour certains plus proche du délire hallucinatoire collectif que d’un phénomène remettant en question nos certitudes (croyances ?) sur la nature de la matière et les capacités du psychisme.
 » N’ayant pu observer directement de tels phénomènes, dit Bernard Hévin, je peux réfléchir uniquement sur ce qu’ils indiquent quant au système de croyances des familles qui les vivent. Et pour un PNListe, c’est particulièrement intéressant : comment une famille arrive-t-elle à un moment donné à produire un événement pareil, négatif, perturbateur, désagréable et surtout en apparence étranger à elle-même ? Si elle est capable de le produire négativement, elle doit pouvoir le produire avec des effets positifs, à l’utiliser d’une autre manière. Quelles que soient les choses que l’on fait, ce n’est pas pour qu’elles nous nuisent.

– C’est l’idée de base, la croyance fondamentale de la PNL, intervient Jane Turner. Une intention positive existe dans tout phénomène. La question posée ne sera évidemment pas : en quoi est-il positif ?, mais : quel est le besoin sous-jacent qui demande une réponse et a pour l’instant trouvé cette issue-là ?

– Vous rejoignez donc la conception systémiste du malaise ?
– Tout à fait. La PNL reprend d’ailleurs toutes les techniques systémistes, la prescription du symptôme, l’injonction paradoxale de ne surtout rien changer, etc. Mais nous allons plus loin dans l’utilisation du symptôme ou, si vous préférez, nous en restons là où est la famille, c’est-à-dire avec son problème, sans chercher à savoir quelles en sont les raisons, ni à changer son système de pensée et de croyance.

– Imaginons que nous intervenions dans l’affaire des apparitions de poteries que vous décriviez, reprend Bernard. Dans un premier temps, nous nous efforcerions d’établir une relation avec cette famille, pour adopter son langage, ses croyances, nous synchroniser avec elle, la mettre en confiance. Il ne s’agit pas d’arriver dans la pièce et de leur conseiller gentiment d’accepter la mort de leur fils, ni de leur dire : « Vous êtes encore plus fous que les fantômes que vous inventez », ni de proclamer : « Vous savez, ce phénomène, c’est vous qui le produisez, et devinez quoi ?, derrière lui se cache une intention positive ! » Ça ne marcherait jamais ! Ensuite nous chercherions à leur faire préciser quelle est leur demande. Arrêter ce vacarme et ces apparitions ? Avant d’élaborer une tactique d’intervention, nous travaillerions sur leurs points de repère, pour faire émerger le rôle que joue le phénomène. Si, parce que le guérisseur est venu et a mis fin aux troubles, ils sont incapables de préciser cette demande, je leur demanderais par exemple : « Qu’est-ce que vous allez mettre à la place ? ». Cela les surprendrait, et s’ils ne savent pas, nous réfléchirions ensemble là-dessus, ce qui les amènerait à rechercher en quoi ce poltergeist leur servait. Ma question est au présent, et dirigée vers l’avenir, donc positive, mais elle conduit à remonter la Ligne de Temps, dont Jane est une grande spécialiste.

– La Ligne de Temps, poursuit Jane avec un sourire indulgent envers son partenaire, rejoint les délégations trans-générationnelles dont parlent les systémistes, et le système d’allégeances qui en découlent. Un événement passé n’a pas de véracité absolue, il n’existe que dans l’intériorisation que chacun en fait, en termes non seulement de souvenirs, mais aussi de signification. Il s’agit de trouver un sens qui soit plus efficace, compte tenu de ce que la famille est en train de vivre et veut obtenir. Pour cela, on l’amène à percevoir quelle est son organisation spatio-temporelle.

– A l’aide des génogrammes systémistes, ces arbres généalogiques un peu particuliers ?
– C’est une option complémentaire. Mais on utilisera plutôt la visualisation. Dans ce cas, par exemple, puisqu’ils hésitent entre le fantôme de leur fils et un égrégore de leur belle-fille, on va d’abord demander à cet « esprit » quel qu’il soit s’il est d’accord pour dialoguer. On va trouver une acceptation, sous une forme ou une autre. Par le biais du fantôme, le symptôme va « parler », et finira par nous dire pourquoi il est là. En dialoguant avec lui, on lui demandera àquoi il sert, quelle est son intention positive. Et il va répondre, tout simplement ! Il va se déclarer. Peu importe comment. Des bruits, des déplacements d’objet, un coup pour oui, deux coups pour non, je ne sais pas, je n’ai pas vécu de poltergeist. Mais j’ai l’expérience de phénomènes analogues, d’individus ayant subi des chocs épouvantables. Et le travail qui m’était demandé concernait les deux bouts, en quelque sorte, de la Ligne de Temps : aidez-moi à ce que cela ne se reproduise pas, et : aidez-moi à reconstruire ma vie. 
Alors on travaille sur les repères. Comment cela a-t-il commencé ? Comment pointer un redémarrage du phénomène ? Que faire pour retrouver les repères d’avant ? Et le fantôme va répondre, on va pouvoir amorcer une négociation, que nous appelons « gagnant – gagnant », où nous proposerons des moyens qui conviennent à tous, y compris au fantôme, ou aux bruits, ou à tout ce qu’on veut, pour que ce qu’ils expriment soit reconnu, mais par d’autres moyens que ceux qu’ils utilisent.
– Si on prend cette famille dont vous parlez, intervient Bernard, même sans la connaître je pense qu’il sont très soudés autour de ce phénomène, contre quelque chose, la peur de voir leur fils cadet partir comme l’aîné l’avait fait, la mort de leur fils, la belle-fille, que sais-je. Le moyen est franchement désagréable. Mais on peut penser que si le phénomène cessait, la famille éclaterait. Eviter la dispersion représente l’intention positive. On pourrait comparer cela avec des problèmes dans une entreprise, excepté que la famille ne peut pas déposer le bilan ! Alors la question sera : comment faire pour rester tous ensemble, et plutôt que de lutter contre, lutter pour quelque chose ? A partir de là, on peut travailler sur l’acquisition de nouveaux moyens de préserver cette unité, ou bien la famille décide qu’elle n’a rien envie de mettre à la place de ce phénomène, et le hasard devient volonté. Ils réalisent que cela permet d’avoir une vie plus individuelle, moins reliée à leur fils mort, moins confinée, et simplement d’être heureux, ensemble mais séparés.

– Le travail de toute thérapie est d’aider les individus à se placer côté cause, à devenir initiateurs de l’action, sujets de leurs vies.

– Bien sûr, mais comment faire ?
– Multiples tactiques qui se résument en une : il faut augmenter les choix, aussi bien de définitions du problème que de ses solutions.

– Un exemple ! s’exclame Bernard. Samuel, mon fils de cinq ans, se réveillait toutes les nuits à cause de cauchemars, un horrible sorcière qui venait le tourmenter. Je lui ai prêté mon boken, le sabre en bois d’entraînement aux arts martiaux, en l’autorisant à s’en servir contre la sorcière. « Bon, écoute, lui ai-je dit ensuite, cette sorcière est peut-être très forte, tu n’es pas certain de gagner. Alors on va fabriquer un piège avec une boîte dans laquelle on mettra une pomme que je vais empoisonner, je connais la formule, je te la donnerai quand tu seras plus grand. Si la sorcière prend la pomme, elle tombera dans la boîte. »

La nuit passe sans cauchemar. « Parfait, à mon avis elle est très maligne, elle a vu le piège, elle a compris qu’elle risquait gros. Elle ne reviendra plus, mais on va laisser le piège une semaine pour plus de sûreté. » Et elle n’est jamais revenue ! Quand Samuel est persuadé de voir une sorcière, il voit vraiment une sorcière. Le faire agir dans son rêve, c’est accepter le fait que ce rêve soit pour lui une réalité. Une autre réalité. Comme le poltergeist. Peu importe qu’il soit réel ou non.

– Vous tenez les mêmes propos que les guérisseurs qui interviennent dans les cas de poltergeist ! Mais c’est de la magie, tout ça. Efficace avec des enfants, ou même des adultes qui vous croient investis d’un pouvoir. Mais dans les autres cas ?

– Un autre exemple. Voilà ce que me raconte l’autre jour un participant dans un séminaire d’entreprise. « Mon couple vivait de graves problèmes. Le divorce semblait inéluctable. Nous décidons d’aller voir un psychologue. Nous tombons sur un bonhomme incroyable, vraiment un âne, qui nous écoute pendant une heure, puis nous dit : bon, écoutez, vous me devez cinq cents francs, moi je ne peux rien faire pour vous, trouvez-vous de bons avocats. On est ressortis scandalisés, on n’est bien sûr jamais retournés le voir, les psys sont vraiment d’incroyables charlatans ! » J’approuve et je lui demande : – Et c’était il y a combien de temps ? – Oh, une dizaine d’années – Et comment cela va-t-il avec votre femme ? – Eh bien, on est toujours ensemble – Donnez-moi vite l’adresse de ce psy, parce que pour arriver à cela en une seule séance, il doit être vraiment fort ! – Je ne comprends pas ce que vous voulez dire – Vous êtes allés le voir parce que vous hésitiez entre rester ensemble et divorcer, et en une heure il a réalisé le tour de force de vous souder si bien contre lui que depuis dix ans vous êtes restés ensemble. Ce type est un génie ! » Et tout d’un coup, mon bonhomme a réalisé que j’avais raison, et qu’il ne s’en était jamais rendu compte ! 

Tiens donc ! La magie redeviendrait-elle en odeur de sainteté dans certains milieux psy ?

Micky Reeman n’est pas près d’oublier le séminaire d’initiation à la PNL auquel il participa l’automne dernier. Organisé dans le somptueux décor des montagnes cévenoles par un organisme allemand, le Centre d’Entraînement à la Communication de Wiesbaden, ce fut, avoue-t-il, l’expérience la plus enrichissante mais aussi la plus inconfortable de sa vie. Certes, on l’avait prévenu que l’aventure ne serait pas théorique et qu’il serait demandé aux participants un travail sur eux-mêmes, notamment sur leurs « représentations familiales ». Mais il ne s’attendait pas à ce que de simples représentations puissent prendre un caractère aussi vivant ! 

L’affaire démarra sans fioritures ni longs préliminaires. Après une première prise de contact et une rapide présentation des grands principes, on demanda un volontaire. Intrépide, Micky s’avança. 

Et se retrouva seul au milieu d’un grand cercle, autour duquel les autres participants s’alignèrent.
Le principe est très simple, lui expliqua-t-on, tu vas choisir parmi nous des personnes qui joueront le rôle de membres de ta famille, les placer où tu veux, leur faire prendre toutes les positions que tu désires et estimes symboliques de ce qu’ils représentent pour toi, bref animer une pièce de théâtre silencieuse dont la troupe serait ta propre famille. 

Ces « sculptures », empruntées à la thérapie systémiste, ne permettent pas seulement de repérer les éventuelles délégations trans-générationnelles, mais aussi de se positionner soi-même par rapport aux différents membres de sa famille, et aux grands courants relationnels qu’elles font rapidement apparaître, en déclenchant parfois une vague d’émotions insoutenables.
Un stagiaire put ainsi affronter son grand père, disparu depuis longtemps, mais dont le passé nazi entachait d’une culpabilité inavouée le souvenir conservé par sa famille. Se rendant compte à quel point il l’avait éloigné de la sculpture familiale en l’isolant à l’écart des autres dans un exil symbolique, il put enfin s’en approcher pour lui dire, après de longues hésitations et avec beaucoup de difficulté : « je te reconnais, grand père, comme un quart de moi-même. Mais je ne partage pas tes idées, et si je condamne tes actions, je t’invite à rejoindre la lignée de mes ancêtres, tout assassin que tu aies été ».

Le processus va encore plus loin, car il permet aussi de renouer cette Ligne du Temps dont parle Jane Turner, d’en ravauder les « trous noirs », événements toujours dramatiques que la famille a rejetés, dont elle ne parle jamais, mais qui restent non résolus, inexplicables béances dans la trame de son histoire. On invita Micky et ses partenaires à se concentrer non plus sur leur position personnelle dans la famille, mais sur les lignes interactives qui la traversent et le rôle qu’y joue chaque membre. Pour cela, plus de sculpture, mais chacun dut s’asseoir à une table et dessiner, sous l’oeil vigilant d’un observateur, sa cartographie familiale, à l’aide de ficelles et de pièces de monnaie. Spectacle cocasse et parfois poignant, comme lorsque Micky éclata soudain en sanglots en réalisant combien la famille de sa mère avait vécu sans jamais en parler dans le souvenir permanent d’un jeune frère disparu prématurément, cause profonde de l’éternelle tristesse mêlée de sur-investissement affectif dont Micky avait tant souffert pendant son enfance.

C’est là qu’intervient vraiment la PNL, qui ose prétendre à la possibilité de se refabriquer un réel à partir de ce que l’on en ressent et voudrait qu’il soit. Il est possible, et permis, de changer ces lignes d’échanges, d’imaginer ce qui serait advenu si les événements avaient été différents, de se fabriquer une autre histoire, en réintroduisant par exemple des membres absents parce que reniés, rejetés ou morts dans des circonstances inacceptables. Grâce àl’intervention des animateurs du séminaire, le jeune homme fit revivre cet oncle disparu depuis si longtemps, enfant lointain à l’influence mystérieuse et, imaginant un autre réel, se reconstitua une ascendance positive.

Cette expérience, avoue aujourd’hui Micky, bouleversa les souvenirs qu’il gardait de son enfance, transforma les rapports avec sa famille. Plus encore, elle le conduisit à entrevoir d’une façon différente ses relations, à en rompre certaines qu’il n’entretenait que pour mieux se protéger du monde, à affronter celui-ci avec plus d’autonomie et de maturité.
Là, la thérapie rejoint le chamanisme, dans le sens où elle permet de se créer un réseau d’aides, de faire de ses ancêtres des « alliés », comme disent les chamans.

A ses débuts la psychanalyse, emportée par son désir de scientisme, évacua l’irrationnel hors de son champ en l’assimilant à un « esprit magique » fondamentalement primitif et archaïque, que l’introspection logique permettait de rendre conscient et rationnel et que la connaissance scientifique du psychisme finirait par chasser de la nature humaine. Cependant l’aspect magique de toute thérapie, incompréhensible alchimie de la transformation mentale, est mentionné de ci de là dans de nombreux ouvrages, et certains analystes ne renient pas le caractère parfois surnaturel de leurs interventions. Son importance était-elle au coeur de l’aveu de Freud lorsqu’il disait que s’il devait refaire sa vie il la consacrerait au paranormal ? 

Le systémisme, moins imprégné d’esprit rationaliste, marque le début d’un abandon de cette véritable croyance dans le pouvoir de la science à expliciter le phénomène humain, qui relève plus de la foi que de la raison et est d’ailleurs abandonnée par les scientifiques les plus modernes. Certes, pour les systémistes, les phénomènes paranormaux ne constituent pas un sujet d’intérêt en soi, puisque le problème n’est pas le symptôme mais la dynamique familiale qui l’a fabriqué, le rôle qu’il y joue, les solutions cherchées pour le résoudre ou les moyens parfois trouvés pour s’en satisfaire. Schizophrénie, toxicomanie, poltergeist ou pipi au lit seront considérés de la même façon, les différences d’intervention portant sur la spécificité de chaque famille plutôt que sur les particularités des pathologies. Mais les systémistes se montrent ouverts à la dimension irrationnelle présente à des degrés divers dans toute famille, plus que la psychanalyse dont ils inversent la démarche. Au lieu de faire remonter l’inconscient vers le conscient comme dans l’interprétation des rêves, ils s’efforcent de bloquer le rationnel cerveau gauche pour atteindre le cerveau droit, à l’aide de métaphores, de paradoxes, et au besoin d’objets symboliques, tels le fusible et le réseau électrique hâtivement confectionnés par Alain dans la thérapie du jeune homme hébéphrène. L’utilisation d’objets chargés de sens, propre aux pratiques magiques, rejoint le scarabée d’or et la synchronicité de Jung, à ceci près qu’ils sont employés sciemment et font partie intégrante des méthodes systémistes, d’ailleurs plus rarement explicitées que ne le laissait penser la thérapie prise pour exemple.

La PNL franchit une autre étape, et se sert de la dynamique même du symptôme, invité à coopérer dans une recherche commune de son message positif et une mutation de ses manifestations. Malgré la froideur apparente de modèles très rationnels, la pratique s’inspire franchement du chamanisme où le malade, presque toujours entouré de ses proches, est entraîné dans une descente jusqu’aux racines de son mal dont le chamane le libère en luttant, pour lui mais aussi avec lui et avec le symptôme, contre les esprits qui en sont la cause.

Le premier traité de PNL écrit par Grinder et Bandler en 1976 s’appelait The Sructure of Magic. Derrière la Magie, la PNL, de Josiane de Saint Paul et Alain Cayrol, introduisit, onze ans plus tard, la PNL en France.

A l’extrême opposé de la psychanalyse, dont elles acceptent le savoir à défaut d’en partager les méthodes et croyances, de nouvelles pratiques thérapeutiques apparues ces dernières années tentent délibérément d’établir la synthèse entre recettes magiques et découvertes récentes sur le fonctionnement mental. 

C’est là que nous retrouvons Djohar Si Ahmed et l’Institut des Champs Limites de la Psyché. 
Les entraînements à la télépathie mettent effectivement en valeur le caractère insolite, inconnu, secret et magique des communications humaines. Ils repoussent aussi la frontière entre individu et collectif, en permettant par exemple à quelqu’un ayant une tendance paranoïaque de faire la part entre ce qui vient de lui et ce qui vient d’ailleurs, de mesurer combien les processus inconscients qui déforment le message télépathique proviennent de son histoire personnelle et non de l’extérieur.

Ce n’est donc pas à une vision annihilée de l’individu qu’ils invitent, mais à un recadrage des positions respectives de l’individu et du collectif.

transforme-237x300 dans POUVOIRLa respiration holotropique, mise au point par le psychiatre d’origine tchèque Stanislas Grof à partir de travaux effectués dans les années soixante sur l’utilisation thérapeutique du LSD, représente la dernière née de ces techniques d’exploration des dimensions collectives de la psyché humaine. Atteignant un état modifié de conscience grâce à la relaxation, à une hyper-ventilation respiratoire et à l’influence quasi hypnotique d’une musique soigneusement sélectionnée, le « respirant » refait l’expérience de sa naissance. Il la revit littéralement, avec une intensité souvent pathétique et des découvertes parfois lumineuses, comme lorsqu’un participant comprit que la peur d’être étranglé qui le tourmentait depuis toujours provenait de ce qu’il était né avec le cordon ombilical enroulé autour de son cou. Certains respirants remontent jusqu’à leur vie intra-utérine, dont ils retrouvent alors cette ambiance symbiotique qui revêt une telle importance pour la psychanalyse familiale. Là aussi, l’expérience peut apporter de féconds éclaircissements, en informant sur l’état d’esprit de la mère pendant la grossesse. Plus encore, certains franchissent parfois une frontière étrange, au delà de laquelle ils atteignent un autre univers, dont ils reviennent en racontant d’incroyables histoires de vies antérieures ou d’expériences animales, trop précises, réelles et chargées de vécu pour être seulement considérées comme hallucinatoires.

Ainsi donc, s’éloignant d’une conception classique de l’individu, la psychologie semble appelée par la pensée de système et la découverte des dimensions transpersonnelles de la psyché, à intégrer toujours plus l’être humain dans les réseaux de liens et de communications dont il est membre, à le relier au monde, aux autres et à ses origines, à en accepter le caractère irrationnel et magique. 

Mais, ce faisant, elle remet en question toute notre conception de la réalité. Que reste-t-il de l’individu ? De quelle nature sont les liens qui le relient à ses ancêtres ? Qu’est-ce que la pensée ? Quels rapports entretient-elle avec la matière ?
En réhabilitant des pratiques quasiment chamaniques, les nouvelles thérapies, familiales ou pas, conduisent aussi à se poser une autre question : en quoi la pensée moderne rejoint-elle les pensées traditionnelles ? Nous avions quitté un mystère moyen-âgeux pour un mystère moderne, qui s’avère finalement presque aussi insoluble. Quels éléments de réponse les « Moyen-Ageux », les « Primitifs », auraient-ils à apporter, eux qui, après tout, jouaient avec aisance de ces notions que les « Modernes » ne réussissent à aborder que par un détour ?

Il restait à interroger un autre de ces psychanalystes « pas comme les autres », dont nous avons déjà rencontré quelques specimens et qui, en approfondissant la recherche sur le psychisme, en élargissent les limites.

Agitateur iconoclaste n’hésitant pas à dénoncer les lacunes de la théorie freudienne, sans toutefois la répudier, Didier Dumas va nous permettre, grâce à sa théorie du fantôme et à sa connaissance du taoïsme, de relier chamanisme moderne et traditions antiques. Il va aussi, au passage, jeter un dernier coup de projecteur sur quelques questions laissées en suspens au cours de cette enquête.

             Extrait de Lorsque la Maison crie, phénomènes paranormaux et thérapie familiale, Robert Laffont, Paris, 1994

Le chat noir…

La crainte du chat noir qui traverse une allée a une origine très récente. Cette croyance va d’ailleurs à l’encontre de la vénération dont le chat était l’objet en Égypte à l’époque de sa domestication, vers 3000 av-JC. 

Dans l’Égypte antique tous les chats, y compris les noirs, étaient tenus en très haute estime et protégés par la loi. Cette idolâtrie était telle que lorsque l’animal mourait, toute la famille prenait le deuil ; et les pauvres comme les riches embaumaient le corps du défunt de manière très raffinée, l’enveloppant dans des linges fins avant de le placer dans des sarcophages en matériaux précieux tels que le bronze ou même le bois (très rare dans ce pays quasi désertique qu’était l’Égypte). Et dans les cimetières de chats qui furent mis à jour par les archéologues, les chats noirs momifiés étaient loin de constituer des exceptions. 

Le chat noir... dans POLTERGEISTS et LEGENDES 150px-cat_silhouette.svg_1Impressionnés par la grande résistance du chat, capable de sortir indemne de chutes d’une hauteur considérable, les Egyptiens en vinrent à croire que le chat disposait de neuf vies. 

 La popularité du chat se développa rapidement au cours des âges. Des documents vieux de deux mille ans, rédigés en sanscrit, évoquent son rôle dans la société indienne. Et en Chine, vers 500 av-JC, Confucius possédait un chat. En l’an 600 ap-JC, le prophète Mahomet prêchait avec un chat dans les bras, et à la même époque, les japonais commençaient à adopter des chats dans leurs pagodes pour protéger les manuscrits sacrés. Jusque-là, voir un chat traverser une allée devant soi était de bon augure. 

La crainte du chat, surtout noir apparut au Moyen-Age en Europe, plus particulièrement en Angleterre. Son caractère indépendant, obstiné et sournois, ajouté à la soudaine surpopulation de ces animaux dans les grandes villes, contribua à sa disgrâce. Or les chats de gouttières étaient souvent nourris par de vieilles femmes pauvres et solitaires et, lorsque l’obsession de la sorcellerie envahit l’Europe, beaucoup de ces femmes sans abri furent accusées de pratiquer la magie noire et par association, les chats qu’elles entretenaient (surtout les noirs) furent eux aussi jugés coupables de sorcellerie. 

 Vers la fin du Moyen-Age, de nombreuses sociétés tentèrent d’exterminer les chats. Alors que la phobie des sorcières se transformait en véritable paranoïa, nombreuses furent les femmes qui moururent sur le bûcher en compagnie de leurs innocents compagnons. En France, des milliers de chats étaient brûlés chaque mois jusqu’à ce que Louis XIII, vers 1630, mît un terme à cette cruelle pratique. Vu le nombre de siècles pendant lesquels des chats noirs furent sacrifiés dans toute l’Europe, n’est-il pas surprenant de constater que le gène de la couleur noire a survécu? A moins que les chats ne possèdent effectivement neuf vies… 

 Egalement, une légende britannique raconte que Napoléon qui était très superstitieux et qui détestait particulièrement les chats noirs, en aurait vu un avant la bataille de Waterloo, ce qui expliquerait sa défaite. 

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 11 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

Le Coq pour ruiner l’oeuvre du diable

(D’après Revue des traditions populaires paru en 1891)

Publié le MERCREDI 29 DÉCEMBRE 2010, par LA RÉDACTION

 

 Le Coq pour ruiner l'oeuvre du diable dans POLTERGEISTS et LEGENDES coq

Une légende prétend qu’un meunier corse accepta une main tendue par le diable, lequel lui proposa de jeter un pont en pierres pour s’affranchir des crues récurrentes emportant une passerelle indispensable à notre homme

En Corse, du temps de la domination génoise, il y avait sur les rives du Golo, non loin du village de Castirlo, un moulin à farine qui desservait toute la vallée. Pour communiquer d’une rive à l’autre, on traversait la rivière à gué ou sur une passerelle mobile et des plus primitives. Il arrivait souvent que le passage était intercepté et la passerelle emportée par les crues. Ces accidents contrariaient particulièrement le meunier qui, privé de communications, se trouvait dans la nécessité de faire chômer son moulin. Un jour, à la tombée de la nuit, au moment où il allait passer la rivière avec son âne chargé de farine, une forte crue survint subitement.

Le meunier dans cet embarras se lamentait en lançant des imprécations : un étranger apparut, qui lui demanda pourquoi il était en si grande colère. Le meunier ne lui en cacha pas la cause et l’étranger lui promit que s’il voulait lui livrer son âme, il s’engageait à jeter un pont en pierres sur le torrent avant minuit sonnant. Le meunier accepta cette proposition inespérée et avantageuse. Peu d’instants après, la rivière était le centre d’un horrible mouvement, l’oeuvre commencée se poursuivait avec une activité diabolique et tout faisait prévoir que la promesse de l’inconnu serait réalisée.

meunier dans POLTERGEISTS et LEGENDES

Le meunier, qui n’avait pas tout d’abord réfléchi aux conséquences du contrat, devint perplexe. Cet inconnu pouvait être Lucifer et il lui avait livré son âme. Son angoisse allait grandissant avec l’avancement des travaux. Elle fut à son comble quand il vit que les trois voûtes étaient fermées et que l’on commençait à maçonner les tympans. L’ouvrage ne pouvait tarder à être achevé et minuit était encore loin. Une idée lui vint. Sans plus attendre une seconde, il alla réveiller le curé du village et lui raconta le pacte qu’il avait conclu. Après quelques instants de réflexion, le curé lui dit : « As-tu un coq parmi tes poules ? » Et sur sa réponse affirmative, il ajouta : « Va vite, remplis une cruche d’eau, et jette-en une partie sur lui : en sentant la fraîcheur de l’eau, le coq battra des ailes et chantera. Pars, et si tu arrives avant l’heure convenue, tu es sauvé. »

Le meunier se hâta de suivre le conseil du curé, et avant minuit le coq chanta. Il ne restait plus que les parapets à construire. Un épouvantable fracas suivit le chant du coq et fut répété les échos de la vallée. Avant que le pont ne fût restauré et élargi pour l’usage de la route forestière numéro 9 qui l’a emprunté, on découvrait sur la chaussée une large pierre portant l’empreinte d’un pied fourchu. Une autre légende raconte qu’en Corse, un coq blanc, que réveille le bon ange de saint Martin, pousse un cocorico strident et met en fuite le diable au moment même où il allait poser la dernière pierre d’un pont.

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 29 octobre, 2012 |Pas de commentaires »

Miroir brisé….

Superstition des 7 ans de malheur       

 

Miroir brisé.... dans HUMANITE images5

Cette superstition reste l’une des plus répandues aujourd’hui : , elle est née bien avant l’apparition des premiers miroirs de verre. Elle trouve son origine à Rome au 1er siècle av-JC.

Les premiers miroirs que possédaient les Égyptiens, les Hébreux et les Grecs de l’Antiquité étaient fabriqués à base de métal poli (cuivre, bronze, argent ou or), et étaient incassables. Vers le 4ème siècle av-JC, les Grecs s’en servaient pour la catoptromancie (divination), qui utilisait du verre fin ou des cruches de terre cuites remplies d’eau. Le récipient plein d’eau (miratorium pour les Romains) était censé révéler l’avenir de la personne dont l’image s’y reflétait. Les prédictions étaient déchiffrées par un voyant. Si l’un de ces miroirs glissait et se brisait, ce dernier pouvait interpréter la chose soit la personne n’avait pas d’avenir (il ne lui restait guère de temps à vivre), soit les épreuves qui l’attendaient étaient terrifiantes.

Au Ier siècle ap-JC, les Romains adoptèrent cette superstition en y ajoutant une petite note personnelle, qui subsiste encore à présent. Persuadés que l’état de santé d’un individu évoluait selon des cycles de sept ans, ils en déduisirent que le miroir, qui reflète l’apparence d’une personne, et donc son état de santé, augurait sept ans de maladie ou de malchance s’il se brisait.

Au XVème siècle, les premiers miroirs plats, cassables, recouverts d’une couche d’argent, étaient fabriqués à Venise. Ils étaient fort coûteux et exigeaient le plus grand soin dans leur manipulation et les maîtresses de maison répétaient inlassablement aux domestiques chargés de les entretenir qu’un miroir brisé équivalait à sept ans de malheur (ou par extension les domestiques seraient privés de salaire pendant 7 ans pour rembourser le miroir brisé).

Le corps sans âme

 

Une jeune fille, d’une rare beauté, fut enlevée à sa famille sans que celle-ci sût par qui et comment.

Elle était fiancée à un prince qui éprouva un immense chagrin en apprenant la disparition de celle qu’il aimait. Il mit tout en œuvre pour la retrouver : des courriers furent lancés dans toutes les directions, lui-même parcourut toutes les villes du royaume ; mais malheureusement aucun indice ne vint lui donner le plus petit espoir.

Ayant entendu parler de Viviane, la fée protectrice des amoureux qui habitait la forêt de Brocéliande, il alla lui offrir de riches présents, et la prier de venir à son aide. 

Viviane, lorsqu’il la rencontra, était assise à côté de son amant, l’enchanteur Merlin, sur le perron d’une merveilleuse fontaine.

Le corps sans âme dans AME ombreAprès s’être concertée avec Merlin, la fée dit au prince : « Ta fiancée a été enlevée par le Corps-sans-âme qui l’a transportée dans son palais, sur la Montagne de verre, où il l’a métamorphosée en oiseau et enfermée dans une volière. Dirige tes pas vers l’Orient, surmonte avec courage les obstacles que tu rencontreras sur ton chemin. Tu trouveras trois animaux qui te demanderont un service. Fais en sorte de le leur rendre car ils te seront d’une grande utilité. Enfin, si tu parviens jusqu’au Corps-sans-âme, voici pour te débarrasser de lui, un tout petit œuf qu’il faudra, d’une façon adroite, lui faire manger. »

Le prince remercia la fée et se mit en route. Il voyagea pendant bien des semaines, escaladant les montagnes, traversant les vallées, passant les rivières et les fleuves à la nage, ou en bateau, et cela sans rien découvrir. Un soir qu’il était exténué de fatigue, et qu’il avait choisi pour passer la nuit le creux d’un rocher, il vit venir à lui les trois animaux annoncés par la fée. Il y avait un lion, un aigle et une fourmi. Une discussion s’était élevée entre eux, au sujet du cadavre d’un cheval qu’ils avaient mis à mort tous les trois, et ils venaient demander au voyageur s’il consentait à leur en faire le partage.

— Volontiers, leur répondit le prince. Toi l’aigle, qui n’a pas de dents, je t’adjuge les entrailles de la bête ; toi fourmi je te donne la tête qui te servira non seulement de nourriture, mais encore de logement. Enfin, toi, le maître des animaux, tu auras les membres du cheval. Êtes-vous satisfaits? Oui, dirent-ils. À notre tour de te récompenser comme tu le mérites :

Le lion lui donna un poil de sa crinière en lui recommandant de ne pas le perdre.

« Chaque fois que tu seras en péril, mets ce poil dans ta bouche, en disant : « À mon secours, seigneur lion » et aussitôt tu seras métamorphosé en lion. » 

L’aigle lui donna une de ses plumes, l’assurant que, lorsqu’il serait fatigué de marcher, ou qu’il voudrait s’élever dans l’air, il lui suffirait de mettre cette plume dans sa bouche et de s’écrier : « Salut au roi de l’air », pour être immédiatement changé en oiseau.

La fourmi lui remit une de ses pattes, en déclarant qu’en agissant de la même façon que pour le poil et la plume, il deviendrait une fourmi pouvant se glisser partout, sans attirer l’attention de personne, et même, par cette métamorphose, échapper à tous ses ennemis.

Avant de prendre congé de ses nouveaux amis, le prince leur demanda s’ils savaient où se trouvait la Montagne de verre.

Tous répondirent négativement. Toutefois, l’aigle ajouta : « Étant le roi de l’air, je vais convoquer tous mes sujets pour leur demander s’ils l’ont aperçue dans leurs voyages. »

Les oiseaux du ciel s’empressèrent d’accourir à l’ordre de leur souverain ; mais aucun d’eux ne put lui apprendre où était située la montagne en question. Un faucon arriva longtemps après les autres.

— Comment se fait-il, lui dit l’aigle mécontent, que tu sois aussi en retard ?

— Maître, parce que j’arrive d’un pays inconnu, qu’on appelle la Montagne de verre.

— Alors, tu vas y conduire ce voyageur.

Le prince mit aussitôt la plume de l’aigle dans sa bouche, en disant : « Salut au roi de l’air », et il fut immédiatement changé en oiseau de proie.

vivre-lumiere dans POLTERGEISTS et LEGENDESAprès avoir attaché des guides au cou du faucon, il lui donna l’ordre de prendre son vol, et de retourner d’où il venait.

Malgré les orages, le tonnerre, la pluie, le vent, ils arrivèrent, après plusieurs semaines d’un voyage pénible, au sommet de la montagne de verre.

Le Corps-sans-âme, appréhendant quelque malheur, gémissait en s’écriant : « Je suis malade, quelqu’un en veut à mes jours, je sens ma fin approcher. » Et il allait et venait dans ses appartements, jusqu’au mo ment où, fatigué et n’en pouvant plus, il s’étendit sur son lit.

À ce moment même, une fourmi pénétra dans la pièce où se trouvait le terrible magicien appelé le Corps-sans-âme.

En le voyant couché, les yeux fermés, et ouvrant à chaque instant une bouche démesurée pour bailler, la fourmi ne tarda pas à devenir une alouette qui, un petit œuf dans une patte, s’en alla planer au dessus du dormeur. Lorsque celui-ci ouvrit la bouche, l’oiseau laissa choir l’œuf qui pénétra jusque dans la gorge du magicien. Un rugissement épouvantable ébranla tout le palais, puis un silence complet succéda à ce bruit. Le prince put alors constater que son ennemi avait cessé de vivre.

Débarrassé du ravisseur, il s’agissait maintenant de trouver le volatile qui, sous ses plumes, cachait la prisonnière.

Le prince, ne découvrant rien, dirigea ses pas vers le jardin où des chants d’oiseaux parvinrent à ses oreilles. Il aperçut bientôt une superbe volière où les rossi gnols et les fauvettes faisaient entendre leurs plus belles mélodies.

Des monstres, qui les gardaient, voulurent s’élancer sur le mortel qui osait les approcher ; mais le prince mit le poil de la crinière du lion dans sa bouche en s’écriant : « À mon secours, seigneur lion ! » Il fut aussitôt métamorphosé en un lion furieux, qui se rua sur les monstres et les mit en lambeaux.

Comment découvrir maintenant, parmi tous ces oiseaux, la jeune fille enlevée par le Corps-sans-âme ?

L’attention du prince fut attirée par une colombe, dont le bec était traversé d’une épingle d’or. Il s’en empara, arracha l’épingle et immédiatement il eut, devant lui, sa fiancée plus belle que jamais.

Qu’on juge de la joie des amoureux qui s’empressèrent de retourner dans leur pays, où leur noce ne tarda pas à avoir lieu, et qui fut, dit-on, l’une des plus belles noces du monde.

(Conté par Marg’rite Courtillon, aubergiste à Bain). 

Nous avons entendu une variante de ce conte : la fée Vivianne ne donne pas d’œuf au prince, et la jeune fille enlevée par le Corps-sans-âme, n’est pas changée en oiseau. Elle est l’esclave et la servante de son ravisseur, auquel elle doit préparer les repas. Le monstre dort 24 heures, se réveille pour manger, et se rendort presque aussitôt.

Dans moment d’expansion, il raconte à sa prisonnière qu’il ne mourra que lorsqu’un magicien, plus fort que lui, trouvera le moyen de s’emparer, et de lui faire manger, l’œuf d’une colombe cachée dans le corps d’un dragon qui garde l’entrée d’une caverne située dans une forêt voisine.

Le prince, changé en fourmi, pénètre près de sa fiancée, et apprend d’elle ce qui précède. Métamorphosé en lion il combat le dragon et le tue, mais la colombe s’envole. Il la poursuit sous la forme d’un faucon, s’empare du faible oiseau, et trouve l’œuf dans ses entrailles. Sa fiancée parvient à le faire manger au Corps-sans-âme qui meurt.

Adolphe Orain : Contes du Pays GalloHonoré Champion, 1904 (pp. 89-96).

venez nous rejoindre sur le forum : http://devantsoi.forumgratuit.org/

Publié dans:AME, POLTERGEISTS et LEGENDES |on 19 octobre, 2012 |Pas de commentaires »

Les aventures d’une Morte

Contes et Légendes

Lorsqu’on prend le chemin de fer de Fougères à Saint-Brice, on ne tarde pas à apercevoir, sur un riant coteau qui domine la vallée du Nançon, le petit bourg de Lécousse.

Son clocher pointu ressemble de loin, quand les cloches se font entendre, à un long bonnet de laine planté sur le chef branlant d’un vieillard.

Les aventures d'une Morte dans La MORT images1

C’est au bourg de Lécousse que résidait, au commencement du siècle dernier, un curé qui, de temps à autre, du haut de la chaire, disait à ses ouailles :

« Au jour du jugement dernier, lorsque le bon Dieu s’écriera : Curé de Lécousse, où es-tu ?… Je me cuterai comme Adam après sa faute dans le Paradis terrestre, et je ne répondrai pas. 

« Il criera plus haut : Curé de Lécousse, où es-tu ?… Je me cuterai encore plus avant et ne dirai rien.

« Mais le bon Dieu qui sait tout, qui entend tout, s’avancera vers moi et me dira d’un air menaçant : Curé de Lécousse, qu’as-tu fait de tes paroissiens ?… Alors je serai bien obligé de répondre, et je lui dirai : Mon Dieu ! pardonnez-moi ; mais bêtes vous me les avez donnés, et bêtes je vous les rends. »

C’est à ce même curé qu’est arrivée l’aventure suivante, si l’on en croit un petit couturier de Lécousse auquel nous devons ce récit.

Un paysan, du nom de Pierre Marchand, dont la demeure était isolée des autres habitations du bourg, s’aperçut qu’on venait, la nuit, dérober les légumes de son courtil.

N’étant pas très brave, le bonhomme n’osa pas s’embusquer dans les ténèbres pour appréhender le voleur au collet. Il imagina un autre moyen :

« Si je lui envoyais, pensa-t-il, quelques grains de plomb dans les jambes, je pourrais l’empêcher de courir et m’assurer qu’il est du pays. »

Sa femme, Jeanne Martin, qui n’avait pas grande confiance dans son adresse, lui dit :

— Prends garde de mal ajuster et de faire un malheur.

— Non, non, répondit-il, et fier de son idée, il s’en alla un soir se coucher sur la paille de son hangar, son fusil près de lui, espérant bien que le voleur ne lui échapperait pas.

En effet, à peine venait-il de s’étendre sur la paille, qu’il entendit du bruit. Il se leva doucement, remué par la peur, vit une masse sombre se glisser sous une haie et se diriger vers le carré de choux. Il prit son fusil, crut bien ajuster dans les jambes et fit feu. Un cri affreux se fit entendre.

Jeanne, non encore couchée et qui était occupée à cuire de la galette, accourut bien vite, une lanterne à la main. Ô ciel ! le mari et la femme trouvèrent une pauvre vieille étendue par terre, ne donnant plus signe de vie.

Tous les deux restèrent, un instant, muets de terreur, en reconnaissant une de leurs voisines. « Que faire ? que devenir ? » s’écrièrent-ils. La situation était grave, en effet, Pierre Marchand, les larmes aux yeux, se voyait déjà entre deux gendarmes à la prison de Fougères.

Jeanne fut la première à se remettre de son émotion. « Les femmes sont toujours plus rouées que les hommes », ajouta le couturier.

— Personne ne nous a vus ni entendus, dit-elle ; mettons la vieille dans un sac, et allons la déposer à la porte de M. le curé.

Pierre, plus mort que vif, alla chercher un sac, mit la bonne femme dedans, chargea le tout sur son dos et s’en alla, suivi de Jeanne, vers la demeure du prêtre.

Arrivés au presbytère, ils placèrent le corps de la bonne femme, déjà raide, debout et appuyé sur la porte. Puis Jeanne appela d’une voix affaiblie : « M. le recteur ? M. le recteur ? Je voudrais me confesser avant de mourir. Je meurs… Je meurs ! »

Le brave homme de curé se leva précipitamment, mit sa soutane de travers et vint ouvrir la porte, une chandelle à la main.

Les cris plaintifs avaient cessé, et les époux Marchand s’étaient sauvés.

Le cadavre de la vieille s’abattit sur le prêtre et éteignit sa lumière. Il appela sa servante, son domestique, et tous les trois réunis constatèrent, à leur tour, que la bonne femme était morte.

L’infortuné curé se lamentait de n’avoir pu secourir cette femme, peut-être en état de péché mortel. Il se trouvait aussi malheureux que Pierre Marchand et répétait comme lui : « Que faire ? que devenir ? »

Sa servante lui dit :

— Rassurez-vous, monsieur le recteur, Jean votre domestique va mettre la vieille dans un sac et la porter au gué de Marvaise. On supposera qu’elle s’est noyée.

— Faites ce que vous voudrez, répondit le curé atterré. 

Jean venait de quitter le bourg, lorsqu’il fut rejoint par un individu portant, comme lui, un sac sur le dos.

Après avoir cheminé ensemble quelques instants, le garçon du curé vit bien que son compagnon ne le connaissait pas, et seulement alors il osa lui demander ce qu’il avait dans son sac.

L’autre, qui supposa qu’à pareille heure il ne pouvait avoir affaire qu’à un voleur de son espèce, avoua, en riant, qu’il avait été à même de dérober un cochon tout entier, tué et habillé ; mais le croyant trop lourd, il s’était contenté d’en prendre la moitié.

— Je le regrette maintenant, ajouta-t-il, car me voilà à deux pas de ma demeure.

— Moi, répondit Jean, j’ai été plus gourmand que toi. J’en ai un tout entier sur le dos, que j’échangerais volontiers contre ta moitié, car je suis encore à plus de deux lieues de chez moi, et je n’en puis plus.

— Si cela te va, ce n’est pas de refus, il est sain au moins ? 

— Comme un gardon.

Et nos deux voyageurs échangèrent leurs fardeaux. Ils se donnèrent ensuite une poignée de main et se séparèrent.

Jean prit un sentier détourné, et rentra promptement au presbytère où il raconta ce qui lui était arrivé, à la grande joie du recteur et de la servante.

Le voleur, en rentrant chez lui, jeta son sac par terre en disant : « V’là ti un cochon qué lourd. » Puis il s’approcha du foyer en racontant à sa femme ses aventures de la nuit.

— Tu dois avoir faim, notre homme ; veux-tu une grillade de lard frais ?

— Volontiers, répondit-il.

Et sa femme s’en alla déficeler le sac. Qu’on juge de leur stupéfaction en voyant le cadavre !

— Oh ! tout de même, marmotta le voleur, j’ai été joué comme un imbécile que je suis.

— Tout cela est bel et bon, répondit sa femme ; mais le plus pressé est de nous débarrasser de cette vieille. Attache-la solidement sur le cheval aveugle que tu as amené hier ici, et qui n’a pas été vu de nos voisins. C’est aujourd’hui la foire de Fougères, et, en mettant la bête sur la route, elle va suivre instinctivement les premiers chevaux qui vont passer. Dépêchons-nous, car voici le jour.

Ils placèrent la vieille, à califourchon, sur la haridelle, la ficelèrent solidement, lui ramenèrent son capuchon sur le nez, et conduisirent le cheval sur la route.

Des paysans, avec des charrettes et des bestiaux, ne tardèrent pas à arriver de toutes parts, et comme le jour commençait seulement à poindre, ils ne firent pas attention ni à la vieille ni à son cheval.

La bête aveugle suivit les autres animaux et arriva sur la place d’armes à Fougères.

Un marchand de faïence venait de s’y installer, lorsqu’il vit le cheval de la vieille arriver en droite ligne sur sa marchandise étalée par terre. Il cria de toutes ses forces : « Hé, hé ! la vieille, tirez sur la bride ! tirez sur la bride ! » mais la bonne femme ne bougea pas. 

Le cheval avança brisant sous ses pieds soupières et assiettes.

Le marchand furieux s’empara d’un bâton et frappa, de toutes ses forces, la bête et la vieille. Celle-ci tomba par terre, et la foule, ameutée autour d’elle, s’aperçut qu’elle était morte. Les gendarmes accoururent et s’emparèrent du marchand qu’ils conduisirent en prison.

Un médecin fut aussitôt appelé, et déclara que la bonne femme avait été tuée d’un coup de fusil en pleine poitrine, et n’était certainement pas morte des coups de bâton qu’elle avait reçus.

Sur cette déclaration, on rendit la liberté au marchand, et on lui donna le cheval aveugle pour l’indemniser de ses pots cassés.

La justice eut beau faire, elle ne découvrit pas le coupable. Ce ne fut qu’à son lit de mort, que Pierre Marchand raconta ce qui lui était arrivé et mit ainsi en repos la conscience du curé de Lécousse.

(Conté par Pierre Le Coq, couturier, âgé de 82 ans, à Lécousse.)

Publié dans:La MORT, POLTERGEISTS et LEGENDES |on 8 septembre, 2012 |Pas de commentaires »

Message du Dragon Bleu Atharus

Nous, dragons, possédons la maîtrise totale du règne élémental. Cela signifie que nous étions, et sommes toujours, à l’aise dans les airs autant que sur terre ou sous l’eau et même au milieu des flammes.

Grand Dragon Bleu

 En examinant le passé historique de la Terre, on constate que presque chaque civilisation fait référence aux dragons, soit dans ses fables, soit dans sa mythologie. Je veux rester modeste ici, mais je me dois de décrire les faits avec justesse. La beauté, la puissance et la majesté des dragons étaient telles que plusieurs humains, qui s’étaient dissociés de l’amour et de leur source divine, devinrent jaloux et décidèrent de nous asservir à leur esprit arrogant. D’aucuns, persuadés de pouvoir mettre la main sur nous et se servir de nous à leur guise, tentèrent de nous priver de notre liberté et de nous soumettre. A l’époque, sur la planète, peu de créatures étaient l’égal des dragons en intelligence, en compassion, en force et en beauté, à l’exception peut-être des paisibles unicornes. Les dragons chérissaient leur liberté, car ils avaient atteint un degré de maîtrise spirituelle ; ils n’allaient certainement pas consentir à se subordonner à la volonté d’humains primitifs. Oui, je dis primitifs, car c’est ainsi que leur attitude nous apparaissait.

 Puisque les dragons étaient maîtres des éléments, on les croyait doués d’une sorte de magie facile à transmettre. Après des millénaires d’une entente et d’une collaboration bienveillante, pratiquement en une seule nuit, ou très rapidement du moins, les humains et eux devinrent adversaires. Bien sûr, tous les humains ne se comportèrent pas ainsi et toi Aurélia Louise Jones, ma bien-aimée, tu as cherché de toutes tes forces à nous protéger. Tu as été l’une de ceux qui apportaient clandestinement nourriture, gîte et protection à plusieurs d’entre nous. (Les dragons étaient végétariens, contrairement à ce que véhiculent les mythes populaires). En échange d’un sanctuaire, ils protégeaient leurs bienfaiteurs, se liant d’amitié avec eux. Tu as utilisé ta position influente afin de faire tout en ton pouvoir pour mettre un terme à leur massacre et à leur asservissement. Malgré tout, tu n’as pas pu endiguer l’ignorance des gens et interférer avec leur libre arbitre. Je me souviens du chagrin que ça t’a causé à l’époque et pendant longtemps par la suite.

 A un certain moment, comme nous jouissions d’une grande force et d’une longue vie, les humains décidèrent que les pouvoirs magiques des dragons devaient émaner de leur sang. C’est alors qu’ils se mirent à nous pourchasser. Les adversaires de jadis devinrent désormais de féroces ennemis, car la race humaine s’efforça d’abattre tous les dragons sur son chemin. Plusieurs d’entre eux périrent, tandis que d’autres trouvèrent refuge là où ils le pouvaient, surtout dans les régions reculées du monde. Cet exode vers des solitudes reculées laissa penser que nous étions des créatures peu sociables, non pas les êtres grégaires que nous avions toujours été. Les climats extrêmes de nos terres d’accueil ont modifié la couleur de notre peau et son apparence. Un jour, ceux d’entre nous qui restaient durent invités par la hiérarchie spirituelle galactique à être transportés sur les Pléiades. C’est alors que j’ai décidé de quitter la Terre, en quête d’une planète qui m’offrirait un foyer plus agréable. Plusieurs des dragons qui avaient survécu préférèrent migrer vers les Pléiades ou d’autres planètes qui leur proposaient un asile.

 A l’origine, tous présentaient une teinte gris-vert, et la texture de leur peau ressemblait à celle d’un éléphant. Notre aptitude à maîtriser les éléments nous  permis de développer l’épiderme reptilien fait d’écailles que montrent les illustrations de vos livres. La couleur de notre cuir fut associée à la région géographique où nous avions établi notre nouveau domicile ; il était fréquent d’entendre dire qu’un dragon bleu, vert ou même rouge avait été aperçu.

 Les dragons se tinrent loin de la population humaine, en qui ils n’avaient plus confiance. Leur nombre se réduisit à quelques rares représentants de l’espèce. Quand une perte pareille se produit en n’importe quel monde, ses répercussions se font sentir dans tous les royaumes d’existence ; celle-ci ne fit pas exception. Le jour où les humains s’aperçurent de leur erreur, il était déjà trop tard.

 Les lignes telluriques se rencontrent en plusieurs points sur terre, et ces lieux d’intersection permettent à divers mondes de communiquer. Vus avez peut-être entendu l’expression fait référence au « voile quise lève ». En certains endroits et à des moments précis, il est possible d’y parvenir effectivement, c’est-à-dire de passer, littéralement, dans un monde parallèle. La plupart des dragons qui n’avaient pas quitté la Terre ont franchi ces portails et vivent désormais en paix ici même, mais dans une autre sphère ou dimension invisible à la perception tridimensionnelle. Il en reste donc quelques-uns dans votre monde ; ils habitent des grottes, des antres et des cratères reculés. Ceux qui ont chois de rester ici attendent patiemment que l’humanité prenne conscience de la vérité selon laquelle tous les êtres, toutes les espèces sont des éléments d’une vaste fraternité, l’un ne valant pas plus ni moins que l’autre. Entretemps, leur énergie s’avère tout à fait roborative pour la planète, car elle présent e un  équilibre élémental parfait. Heureusement pour eux, peu ont été perçus et ce genre de récit rencontre habituellement l’incrédulité générale.

 Actuellement, plusieurs d’entre eux reviennent pour prêter main-forte à l’humanité qui doit rééquilibrer les éléments ; par contre, ils ne présentent pas tous la forme de dragons. A défaut de cet appui et de cet équilibre, ni Gaia ni la race humaine ne parviendraient à effectuer le changement nécessaire vers les dimensions supérieures sans connaître de grands bouleversements dans les forces élémentales planétaires. Naturellement, plusieurs d’entre nous sont déjà ci, sous forme tout à fait physique, sans toutefois être perceptibles à vos yeux car ils vibrent à la fréquence des royaumes lumineux de la cinquième dimension. Ainsi, comme moi, il accomplissent leur travail en toute tranquillité, sans être dérangés par les regards humains. Nous savons que presque la totalité des gens seraient terrifiés s’ils nous voyaient, particulièrement en grand nombre. Encore une fois nous susciterions la crainte et serions traqués.

 Nous savons que viendra un temps, très proche, où les humains se reconnecteront avec les divers aspects de leur nature divine et considéreront tous les êtres comme des parcelles variées et égales, de la Création. Nous redeviendrons alors visibles à tous, car l’amour et la fraternité vrais régneront parmi les habitants de cette planète.

 

Messages pour l’épanouissement d’une humanité en transformation, canalisé par Aurélia Louise Jones – TELOS II – Antharus, le dragon bleu, s’exprime – page 177.

Lorsque la Maison Crie…

   L’ECTOPLASME FAMILIAL  

Lorsque la Maison crie, phénomènes paranormaux et thérapie familiale

A l’époque où les Esquimaux passaient les longues nuits d’hiver bien au chaud dans leurs igloos arrondis comme des seins, « l’ensemble des songes d’une même nuit dans un même igloo était considéré comme un seul discours tenu par la collectivité à travers chacun de ses membres », rapporte Didier Anzieu. Raconté, discuté, analysé, ce grand rêve commun aidait à déterminer les activités de chacun, assurait la cohésion de la communauté et servait à résoudre les tensions issues de la promiscuité. 

Lorsque la Maison Crie... dans POLTERGEISTS et LEGENDES 300px-William_Hogarth_010

Pour les Aborigènes d’Australie, les songes jouent un rôle encore plus déterminant. Le rêve que vers huit ou neuf ans l’enfant fait d’un animal ou objet spécifique est estimé avoir été transmis par un ancêtre défunt rêvant de lui. Il détermine sa personnalité, son appartenance à un clan qui est beaucoup plus que totémique puisqu’il entraîne l’abandon de l’enfant par sa famille d’origine. Adopté par un groupe de membres du même rêve qui lui apprennent à « rejoindre » sa vision et avec qui il vivra désormais, l’enfant commence à se déplacer le long d’itinéraires sacrés propres au groupe et indiqués eux aussi grâce aux rêves inspirés par les ancêtres.

Le partage des rêves, d’une vitale importance dans la vie des tribus dites primitives, forme aujourd’hui le centre d’une cure psychanalytique familiale, le coeur de ce qu’on a baptisé la thérapie familiale analytique (TFA). 

Si la réflexion sur les groupes et sur la liaison mère-nourrisson en constitue le double soubassement théorique, la pratique de la TFA provient quant à elle de l’éclatement du cadre rigoureux imposé jusque là par Freud à la psychanalyse, remise en question dont l’un des principaux acteurs fut André Ruffiot, psychanalyste et professeur d’université à Grenoble. Ruffiot franchit le premier pas au début des années 70, lorsqu’il admit, brisant les habitudes, la présence d’un étudiant apprenti analyste pendant les séances de thérapie individuelle qu’il conduisait. A la même époque commença à se développer la thérapie de couple qui balaya un autre tabou freudien, celui interdisant les contacts entre analyste et conjoint de l’analysé (pardon, « l’analysant »), ou même entre thérapeutes respectifs des conjoints. Le couple se retrouvait ensemble, dans une pièce sans divan, en présence de deux analystes ! De quoi faire hurler Freud dans sa tombe !

André Ruffiot raconte volontiers que c’est un enfant qui l’incita à ouvrir la cure à la famille toute entière, en lui disant un jour : « Je suis divorcé de mon papa ». Cette petite phrase si pleine de sens et d’implications cachées l’amena à demander à certains couples s’ils souhaitaient être entendus en présence de leurs enfants. Dans de nombreux cas, l’accueil fut plutôt favorable. La pratique de la psychanalyse familiale était née.

En 1978, la rencontre entre Ruffiot, Anzieu et Alberto Eiguer, psychiatre argentin et autre grand fondateur de la TFA, apporta un fondement théorique à cette pratique, et donna le jour quelques années plus tard à l’Institut de Psychanalyse Groupale et Familiale. 

La pratique de la psychanalyse familiale ne diffère pas d’une cure individuelle dans ses principes, bien que la présence d’une famille entière en change considérablement le cadre et le déroulement. Deux thérapeutes au minimum, si possible de sexe différent, reçoivent la famille pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, à raison d’une heure par semaine ou quinzaine, dans une salle où tout le monde est assis en cercle. La présence d’au moins deux générations est indispensable, celle des grands parents étant nécessaire s’ils vivent avec la famille ou en sont très proches, comme par exemple s’ils s’occupent beaucoup des enfants ou sont considérés comme partie prenante du problème. 

Les règles sont identiques à celle de la psychanalyse classique : abstinence et association libre. 

La règle d’abstinence concerne la famille comme les thérapeutes. Tout contact personnel hors séance avec un analyste est banni. Les patients parlent mais ne peuvent que parler, les thérapeutes écoutent puis interprètent, mais ne donnent aucun conseil pratique ou de comportement, ne posent aucune question personnelle, ne poussent personne à s’exprimer. 

Les analysants sont invités à parler librement de leurs problèmes comme de tout ce qui leur passe par la tête, à raconter leurs rêves, à « associer », en évoquant sans souci de logique tout ce qui leur vient à l’esprit au sujet de ce qui a été abordé. Ce code de conduite est le fondement de la pratique psychanalytique. La psychanalyse considère en effet que le propre de l’être humain est la fonction symbolique : par le langage, l’humain donne un sens aux choses, aux personnes, aux émotions, aux sentiments, au monde. En donnant un sens il prend conscience. En prenant conscience, il acquiert les moyens d’évoluer.

Une thérapie familiale analytique demande des thérapeutes une écoute ineffable, un savoir-faire et une délicatesse dont Djohar Si Ahmed avait déjà montré l’importance. De nombreux psychanalystes n’hésitent pas à nommer leur métier un art, et définissent leur écoute comme une « attention flottante », ce qui ne signifie pas qu’elle soit floue ou relâchée mais que, centrée sur le discours du groupe plus que sur celui des individus, elle tente de dévoiler ce que renferment les chaînes associatives familiales, et ne rejette ni ne privilégie aucun détail du « matériel verbal » présenté.

Les questions des thérapeutes se résument donc en général à demander aux patients : « Comment exprime-t-on les problèmes dans votre famille », « A quoi cela vous fait-il penser ? », et à leur faire raconter leurs rêves, pour amener la famille à revenir, à « régresser » jusqu’à un stade de fonctionnement mental spécifique, primaire, proche de l’inconscient, et groupal.

Le déroulement d’une telle thérapie est impossible à décrire, à moins de le rapporter in extenso et de faire de constants va-et-vient entre ce qui est dit et ce qu’il faut comprendre. Il ne s’y passe rien, sinon des échanges de mots dont la valeur symbolique n’apparaît souvent qu’au spécialiste et prend progressivement sens pour la famille. Aucune séance n’apporte soudain le grand déblocage. Aucune péripétie ne marque d’une pierre blanche le moment clé de la cure. C’est un voyage dans l’inconnu, une métamorphose alchimique dont l’évolution de la famille forme le Grand Oeuvre, dont le malaise constitue le plomb, le langage le soufre, l’inconscient familial l’alambic et une famille rénovée l’or final. 

Le processus a clairement sa logique. Les blocages et hésitations qu’imposent les résistances provoquent des détours et des retours en arrière, selon un cheminement dont le thérapeute s’efforce de percevoir la clarté et dont on peut parfois donner quelques exemples. 

Les différents types de familles et les phases d’évolution qu’une TFA révèle démontrent un fait fondamental justifiant l’intérêt que l’on peut y porter, autant que l’inutilité de la culpabilisation dont les parents se sentent ou sont rendus souvent victimes : les modes de communication et de fonctionnement des familles malades ne leur sont pas spécifiques, mais s’appliquent à toutes les familles, à des degrés divers. Seule l’incapacité à en changer au gré des humeurs du moment, des variations de l’ambiance générale, de l’évolution de chacun, relève de la pathologie. La cristallisation, inaptitude à évoluer lorsque l’apparition de problèmes devrait l’imposer, provoque un sentiment inhibiteur d’impuissance, véritable source de la souffrance.

La première étape d’une telle thérapie se caractérise souvent par ce que les psychanalystes appellent une « relation blanche de mode opératoire », où tout est présenté avec une logique froide, sous la forme de mécanismes de cause à effet considérés comme évidents et naturels. La famille va mal suite au chômage du père. Les cauchemars permanents d’un enfant ont pour cause une morsure subie il y a plusieurs mois. Les bagarres incessantes entre frères sont la faute de la télévision, provoquées par les grands ensembles où la famille habite. La toxicomanie du garçon est dûe à un échec scolaire ou à de mauvaises fréquentations. L’anorexie d’une jeune fille vient de ce qu’elle n’arrive pas à se faire des amies, ce qui l’a rendue dépressive. Ne sommes-nous pas tous enclins à pratiquer ce genre d’explications sommaires, par amalgame avec des faits extérieurs corréllaires ? 

Les récits de rêves, auxquels les thérapeutes font appel pour passer cette étape et déclencher vraiment le processus, mettent ensuite généralement en valeur l’illusion groupale qui permet à la famille de continuer à exister et à fonctionner malgré des troubles dont la gravité aurait fait exploser n’importe quelle autre structure. Une illusion familiale communément répandue, particulièrement dans les cas de psychose mais encore une fois pas seulement chez les familles malades, concerne la sexualité ou plutôt l’absence de sexualité. La famille se présente comme asexuée, une communauté de membres égaux en rôles et fonctions. Le père sans pouvoir n’impose ni l’interdit de l’inceste, ni la loi, ni l’autorité, rendue inutile par la négation de tout conflit. La mère n’existe pas plus, elle est la soeur de ses filles et tous dans cette famille sont comme des frères. La confusion des générations règne, dans un double processus de parentification des enfants pris comme confidents adultes et d’infantilisation des parents dont la fonction génitrice est considérée comme accidentelle. Ce n’est plus le partage des tâches, mais le grand mélange ! Par ses propos, la famille s’attache à nier l’existence de tout conflit et à montrer combien chez elle « l’unité et l’affection règnent ». Surtout, remarquent les analystes, depuis que l’un de ses membres est malade ! Les rêves qui illustrent cette confusion font référence à l’espace indifférencié de la relation mère-nourrisson, et au Moi-peau dont parle Didier Anzieu : baignades, groupes d’anges en communion parfaite, mais aussi noyades et monstres dévorants. 

L’illusion familiale d’une unité parfaite fondée sur la similitude s’accompagne de tensions, appelés « clivages », que la famille tente de projeter hors d’elle. Dans le clivage malade-bien portant, les membres auto-proclamés sains se démarquent du malade porteur des troubles dans le but affirmé de ne pas se remettre eux-mêmes en question. « Nous, nous allons bien, c’est lui qu’il faut soigner, de lui qu’il faut parler, si nous sommes venus c’est pour l’aider, » disent-ils, adoptant une attitude proche du « c’est ton problème » ou du « je ne comprends pas comment tu peux être aussi compliqué » utilisé fréquemment pour échapper à une discussion. Le clivage avant-après conduit la famille à demander que le malade soit soigné afin que l’on puisse revenir vite à cet état de communion béate où « tout allait si bien entre tous ». Le clivage dedans-dehors consiste en un renforcement extrême de la tendance naturelle à tout groupe à se fabriquer une image de lui-même valorisante. « Nos problèmes viennent de ce que nous sommes tellement différents, inacceptables pour cette société écrasante. » Illusion groupale et clivages, principalement le dernier de ceux-ci, reviennent à intervalles réguliers au cours de la cure, pour marquer le passage de chaque étape.

Certains mots, certains rêves dénotent l’accession de la famille à de nouveaux stades de la cure. A la quinzième séance d’une thérapie qu’il suit avec sa mère et sa soeur, un jeune psychotique de huit ans rapporte : « Dans la forêt, on a vu un animal noir et blanc, un animal comme un ours mais pas un ours. Cet animal me fait penser à quelque chose d’un peu méchant. Je crois que c’est une bête qui vit dans l’eau… » Il faut être analyste pour comprendre que l’enfant cherche à se reconnaître un père (l’ours), à la fois géniteur (l’eau), représentant de l’interdit et du désir (noir et blanc, un peu méchant) et de l’ouverture au monde (la forêt). Il faut avoir participé à la thérapie depuis son début pour comprendre qu’à ce moment est en train de se forger au sein de la famille l’imago paternelle, jusque là très absente. La séance suivante en fournit bientôt la preuve, avec l’entrée dans la thérapie du papa de l’enfant !

Comme le montre cet épisode, l’association libre permet à la famille de mettre à jour les organisateurs inconscients de la psyché groupale dont il a été question à propos des groupes. Les interprétations des thérapeutes, quant à elles, restent souvent silencieuses. Elles s’inscrivent dans le cadre du transfert, autre spécificité de la méthode psychanalytique, moments où la famille, ou l’un de ses membres, tente de transposer sur les analystes les émotions, sentiments ou blocages ressentis. Là encore, les rêves jouent un rôle prépondérant, fournissant le matériau de base sur lequel porte l’interprétation. Ceux liés au transfert sont généralement clairs. Une mère rêve d’un dentiste soignant toute la famille, sous le contrôle d’inspecteurs. Un père fait un rêve à la Kafka, encombré de bureaux, de dossiers, de surveillants sévères. Un enfant perd son cartable mais le retrouve bientôt, gardé par un gros chien qui se transforme en monstre, puis en géant, et finalement devient… le thérapeute lui-même !

Ainsi peu à peu, de résistances en associations libres, de clivages en rêves révélateurs, la famille franchit les différentes étapes de sa thérapie. L’illusion groupale tend à s’estomper, les organisateurs inconscients apparaissent, les différences ressurgissent, d’abord sexuées, puis personnelles. « J’ai rêvé que je sortais avec un garçon et que je me faisais gronder par maman », dit la jeune fille de quinze ans qui n’a jamais eu d’amies, provoquant une réaction défensive immédiate de sa mère qui s’exclame : « Je voudrais bien que tu aies des amis, mais il n’y a quand même pas que le sexe dans la vie ! ». Les enfants en bas âge sont souvent les catalyseurs de l’évolution, proférant tout à coup, au grand dam de leurs parents qui s’efforcent de ne pas leur porter attention, des paroles parfois crues, violentes, hors de propos, qui exposent au grand jour les pulsions archaïques qui agitent la famille. « Ce matin j’ai vu dans la rue deux chiens qui sont restés collés », s’exclame un petit de quatre ans, à la surprise gênée d’une famille où toute mention de la sexualité est taboue.

L’expression de différences entre les membres de la famille, affirmée ou rêvée (rêves de Belle au Bois Dormant, de grillages, de passages d’une frontière), la disparition ou l’atténuation des symptômes pathologiques, fournissent aux analystes l’indication que la thérapie touche à sa fin. Les familles en prennent elles-mêmes l’initiative, en reconnaissant que tout n’est pas réglé mais qu’elles se sentent désormais la force de faire face seules à leurs problèmes.

Le franchissement de ces étapes successives, dont certaines peuvent se chevaucher, s’intervertir ou manquer totalement, offre à la famille le moyen de sortir de sa cristallisation, les outils du changement. Enrichie de son côté par la pratique, la thérapie familiale analytique permet de dégager une idée de comment fonctionne une famille.

LIRE LA SUITE….. Read the rest of this entry »

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 23 juillet, 2012 |Pas de commentaires »

Les Dames Vertes

Il semble que les dames vertes ne diffèrent des dames blanches, qu’elles soient fées ou spectres, que par la couleur de leur vêtement. Il faut peut-être chercher leur origine dans la tradition du Pays de Galles qui veut que les fées soient habillées de vert afin de mieux se cacher dans les feuillages. Il ne s’agit pas d’une variante exceptionnelle, car elles sont signalées dans de nombreux lieux:

Il existe également des grottes de la Dame Verte en Franche-Comté, telle celle de Les Nans. La dame verte est aussi présente dans le folklore picard.

 

Image illustrative de l'article Château de Brissac

 

 

 

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 23 juillet, 2012 |Pas de commentaires »

Les Spectres

De nos jours, les dames blanches semblent avoir cessé d’annoncer les décès aristocratiques, mais elles restent très présentes en tant que fantômes de lieux (grande hantise), essentiellement dans des châteaux ou des abbayes, où elles sont fréquemment supposées garder un trésor légendaire :

« En plusieurs endroits se promènent des dames blanches, qui recherchent surtout le voisinage des anciens châteaux.  »

                                                                                                    Image illustrative de l'article Château de Puilaurens
Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 23 juillet, 2012 |Pas de commentaires »

Autobus fantôme

Dans les années 1930 à Londres, un des célèbres bus rouge à impériale, portant le N°7, a provoqué de nombreux accrochages et au moins un accident mortel. Tôt le matin, il fonçait sur les automobilistes, au carrefour de Saint Mark’s Road et de Cambridge Gardens, près la station de métro de Ladbroke Grove, avant de disparaître mystérieusement. Après que les autorités eurent rectifié le tracé du carrefour le phénomène disparut rapidement.

‘était un grand autobus rouge, portant le numéro 7, qui harcela les automobilistes dans le secteur de Kensington Nord. Le point de jonction du boulevard Saint-Marc et des jardins de Cambridge, dans cette zone, passe depuis longtemps pour un coin dangereux – il est  » aveugle « , c’est-à-dire invisible en venant de l’une comme de l’autre des deux artères – et il a été la cause de nombreux accidents.

La décision de l’autorité locale de redresser la courbe fut en partie influencée par le témoignage des automobilistes, roulant à une heure avancée de la nuit, qui prétendaient avoir dû faire un brusque écart, à la jonction des deux voies, pour éviter un bus impériale qui descendait à toute vitesse le boulevard Saint-Marc aux premières heures du matin, longtemps après la fin du service des autobus réguliers.

Autobus fantôme dans POLTERGEISTS et LEGENDES 220px-East_London_Routemaster_bus_RM1933_%28ALD_933B%29%2C_Ludgate_Hill%2C_heritage_route_15%2C_5_May_2011

Un rapport à la police de Kensington disait :

 » Je tournais le coin quand je vis un bus fonçant sur moi. Les lumières des deux étages et les feux avant éclairaient à plein, mais je n’ai pu voir aucune trace ni d’employés ni de passagers. J’ai braqué violemment et je suis monté sur le trottoir, après en avoir raclé le bord. Le bus, à ce moment précis, s’est évanoui « .

A la suite d’un accident fatal, au cours duquel un conducteur avait fait un écart et heurté le mur d’en face, un témoin oculaire dit à l’enquête du magistrat qu’il avait vu le mystérieux autobus foncer sur l’auto avant que le conducteur ait pris le virage. Lorsque le magistrat mit en doute cette affirmation, des douzaines d’habitants du quartier écrivirent à son bureau et au journal local en offrant de témoigner qu’ils avaient bel et bien vu l’autobus fantôme.

Parmi les plus impressionnants de ces témoignages, il y eut celui d’un employé de la compagnie qui prétendit avoir vu le véhicule rentrer au dépôt des autobus aux premières heures du matin, s’arrêter moteur ronflant pendant un moment, et ensuite disparaître…

Le mystère ne fut jamais résolu, mais il est peut-être significatif que le bus fantôme ne fut plus jamais revu après que le danger du virage à angle aigu eut été supprimé, et l’on suggéra que la vision était  » projetée  » a l’endroit même pour dramatiser le danger inhérent à l’intersection des voies.

S’il en était ainsi, par qui se faisait cette  » projection  » ? Serait-ce dans l’esprit des automobilistes eux-mêmes, serait-ce une espèce de projection naturelle de leur peur au virage ? S’il en était ainsi, comment s’y prenaient-ils pour la superposer sur la vision des passants ? Et que valait le témoignage de l’employé du dépôt des bus qui avait vu le véhicule fantôme d’un angle entièrement différent ?

Enfin, si les apparitions sont des manifestations d’esprits désincarnés, si un fantôme est l’âme d’un mort, revenue sur terre, quelle explication peut-on trouver pour justifier des autobus fantômes et, du même coup, leurs ancêtres, les voitures fantômes, qui tiennent une si large place dans le folklore ?

Sourcehttp://www.lpde.fr/apparitions-et-maisons-hantees/l-autobus-fantome-t805.html#ixzz1oiULLL1S

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 5 juillet, 2012 |Pas de commentaires »

Trains fantômes

Les trains fantômes ne sont pas uniquement des attractions de fête foraine. Plusieurs légendes rapportent la présence d’« authentiques » trains spectraux :

Le train mortuaire d’Abraham Lincoln

Suite à la grande émotion populaire suscitée par l’assassinat du président Abraham Lincoln en 1865, sa dépouille mortelle fut transportée jusqu’à sa sépulture, située dans l’Illinois, à bord d’un train spécial drapé de noir qui fit un très long détour pour qu’un grand nombre de personnes, massées sur son passage, puissent lui rendre un dernier hommage. Depuis lors, la légende court qu’on peut parfois le voir passer, surtout la nuit ; il ne s’arrête pas dans les gares qu’il traverse, mais les horloges stoppent à sa venue. Une description en a été publiée dans le journal Albany Time :

« Il passe sans un bruit. S’il y a un clair de Lune, des nuages viennent couvrir la lune pendant que le train fantôme suit sa route. Après le passage de la locomotive, le train funèbre défile lui-même, avec drapeaux et banderoles. La voie semble couverte d’un tapis noir et le cercueil est visible au centre de la voiture, tandis que tout autour de lui, dans les airs et dans le train derrière se trouvent un grand nombre des hommes en bleu, certains avec des cercueils sur le dos, d’autres s’appuyant dessus. »

 Trains fantômes dans POLTERGEISTS et LEGENDES 220px-Eft_Spookslot_04

Le train de nuit Edimbourg Dundee

Dans la nuit du 28 décembre 1879, eut lieu la catastrophe ferroviaire du pont sur le Tay. Au cours d’un terrible tempête, le train de nuit reliant Edimbourg àDundee dérailla en passant sur le très long pont surplombant le fleuve Tay en Écosse, entrainant la chute de 13 travées. Il n’y eut aucun survivant parmi les 75 passagers. Peu de temps après le drame, on prétendit que de nombreux fantômes hantaient les alentours. Le pont fut reconstruit en 1887 et le trafic ferroviaire fut rétabli mais, un 28 décembre quelques années plus tard, on observa le passage à vive allure d’un train non programmé qui disparut une fois arrivé au milieu du pont.

Les nouvelles technologies sont également introduites dans la conception des trains fantômes. Ceux-ci proposent aujourd’hui l’interactivité (Discovery ClubDuelLa Cueva de las TarántulasScooby-Doo’s Haunted Mansion ou Ghost Blasters) ainsi que la 3D (Curse of DarKastle ou Spooky 3D).

220px-Duesseldorf_parish_fair_01 dans POLTERGEISTS et LEGENDES

Sally Corporation fabrique un train fantôme interactif pour les parcs de loisirsGhost Blasters. Six exemplaires ont été construits et se nomment Ghost Blasters ou Ghost Hunt, voir ci-dessous. Un deuxième train fantôme interactif sur le thème de Scooby-Doo fait partie de leur catalogue: Scooby-Doo’s Haunted Mansion. Sept exemplaires ont été construits et se nomment de multiples façons.

Le « Feux Follets », construit en 1958, était un ancien grand train fantôme de fête foraine comme il en existait jusqu’au début des années 1990, 312 m² de superficie au sol, cinq à six hommes nécessaires pendant sept jours pour le montage, cette charge de travail a sonné le glas de ce type de trains fantômes.

Aujourd’hui, le « Feux Follets » se trouve dans un parc d’attraction français, à Ensuès-La-Redonne, sur la Côte Bleue. Il s’appelle désormais « Magic Mystery House » mais n’est plus que l’ombre de son ombre. Laissé à l’abandon pendant plus de dix ans, ses sujets et ses nombreuses décorations ont servi à habiller d’autres métiers forains. Il a perdu ainsi sept fois le prix de sa valeur en quinze ans mais les propriétaires du parc comptent bien le restaurer dans les années à venir.

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 5 juillet, 2012 |Pas de commentaires »

Les apparitions de crise

Dans certaines circonstances particulièrement dramatiques, telles que l’accident ou l’agonie d’une personne, il arrive parfois que son fantôme apparaisse instantanément à ses proches. Dans une étude publiée en Angleterre en 1886 et portant sur 17 000 personnes, les chercheurs posaient comme hypothèse qu’il s’agissait d’un message télépathique, émis involontairement par la victime, et reçu par le destinataire sous la forme d’une hallucination.

Dans une lettre adressée à Camille Flammarion en 1896, le jeune compositeur André Bloch relate, qu’alors que lui et sa mère séjournaient à Rome, cette dernière vit apparaître à côté d’elle son jeune neveu René Kraemer, âgé de 14 ans, qui la regardait en riant tout en lui disant : « mais oui, je suis bien mort ». De retour à Paris quinze jours plus tard, ils eurent la confirmation de la nouvelle de son décès qui s’était produit au moment précis de la vision.

Les expériences de visions et d’apparitions sont des perceptions souvent réalistes d’êtres humains, d’animaux ou d’objets alors que leur présence matérielle n’est pas attestée.

Les apparitions de crise dans POLTERGEISTS et LEGENDES 220px-Barbara_Radziwill_ZjawaBarbary_19th_century

La plupart des expériences d’apparition sont rapportées dans l’environnement quotidien et des sujets, souvent lors d’états modifiés de conscience (par exemple au coucher ou au lever). Si elles peuvent dans certains cas s’avérer effrayantes, elles sont généralement davantage l’objet de curiosité et d’une tentative de compréhension. Il arrive également que des apparitions soient décrites de façon récurrente dans certains lieux réputés hantés. Ces expériences s’insèrent souvent, comme dans d’autres cultures, dans des représentations sociales associées à des aspects religieux (par exemple, les apparitions mariales).

Alors que le « fantôme » tel qu’il est décrit dans les œuvres de fiction est censé être transparent et avoir un comportement aberrant (comme le fait de traverser les murs), les apparitions sont habituellement décrites comme étant particulièrement réalistes. Il arrive d’ailleurs fréquemment que la personne interprète ce phénomène en terme d’apparition seulement dans l’après-coup. Il est très rare qu’un « échange » s’engage. Seule la vue est généralement sollicitée.

Les expériences de visions et d’apparitions sont parfois associées à des perceptions psi lorsque la personne pense acquérir des informations auxquelles elle n’avait manifestement pas accès. L’exemple le plus connu est celui des « apparitions de crise » qui se produisent quand une personne en situation particulièrement stressante (accident, décès) semble « apparaître » auprès de certains de ses proches.

Les expériences de visions et d’apparitions sont décrites habituellement par les psychologues comme de possibles mises en scène hallucinatoires. Ces hallucinations ne seraient pas pathologiques mais pourraient avoir des fonctions d’un point de vue psychodynamique. Par exemple, le philosophe Bergson décrivait le cas d’une personne distraite arrêtée par un groom devant la cage d’un vieil ascenseur d’hôtel. Cette personne se rendit alors compte que l’ascenseur n’était pas au bon étage et qu’elle aurait dû tomber dans le vide. Or, le groom qui lui était apparu n’était pas réel : il est possible que son esprit ait créé cette apparition comme moyen le plus efficace pour la faire réagir immédiatement, à partir de perceptions inconscientes du vide.

Ces expériences intéressent particulièrement les psychologues concernant de façon plus générale le fonctionnement hallucinatoire du psychisme. Cependant, ces expériences sont d’autant plus complexes à comprendre quand elles paraissent associées à des perceptions psi et / ou qu’elles sont perçues par plusieurs personnes. Des recherches récentes ont notamment mis en évidence l’impact de différents facteurs externes (comme les infrasons ou certains types de champ électro-magnétique) sur la survenue possible d’apparitions.

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 5 juillet, 2012 |Pas de commentaires »

Les faux revenants

 

Selon plusieurs récits légendaires du moyen-âge, il arrive que des morts récents se manifestent et semblent refuser de se laisser mener au tombeau. Selon une tradition largement partagée, les morts « habitent » leurs tombeaux et il est malvenu de les y déranger. Il arrive que le défunt manifeste lui-même son mécontentement et menace l’intrus de l’amener à le rejoindre.

Une autre catégorie concerne les défunts qui sont contraints de revenir parmi les vivants à cause d’opérations de nécromancie. Dans son roman Métamorphoses écrit au IIe siècle, Apulée fait le récit d’un prophète égyptien qui fait revenir un cadavre à la vie :

« Il y a ici un Égyptien nommé Zatchlas, prophète du premier ordre. Dès longtemps il s’est engagé avec moi, au prix d’une somme considérable, à évoquer temporairement une âme du fond des enfers, et à lui faire animer de nouveau le corps qu’elle aurait quitté. »

« Un léger soulèvement se manifeste vers la poitrine du mort, son pouls recommence à battre, ses poumons à jouer ; le cadavre se met sur son séant; la voix du jeune homme se fait entendre : J’avais déjà bu l’eau du Léthé, dit-il, et presque franchi les marais du Styx. Pourquoi me rengager dans les tristes devoirs de cette vie éphémère? Cessez, cessez, de grâce, et me rendez à mon repos. Ainsi parla le cadavre. »

Selon une ancienne légende polonaise du XVIe siècle, un sorcier du nom de Pan Twardowski qui, tel Faust, aurait vendu son âme au diable en échange de pouvoirs surnaturels, réalisa l’apparition de la défunte reine de Pologne Barbara Radziwiłł à la demande de son époux, le roi Sigismond II.

                 Les faux revenants dans POLTERGEISTS et LEGENDES

Lucie Desjardins et Pascal Bastien ont des domaines d’intérêt complémentaires. La première est spécialiste du XVIIe siècle, le deuxième du XVIIIe siècle. «Plusieurs œuvres littéraires des XVIIe et XVIIIe siècles mettant en scène des revenants puisent leurs sources dans une véritable croyance, affirme Pascal Bastien. La figure du revenant est un prétexte pour dialoguer sur les liens entre histoire culturelle et fiction». Beaucoup de récits, par exemple les canards, ces petites brochures souvent vendues pour quelques sous, s’inspirent de faits divers riches pour l’historien qui explore les archives judiciaires et criminelles de l’époque.

Pascal Bastien a relevé une cinquantaine de cas d’escroquerie de faux fantômes, de faux revenants ou de fausses maisons hantées. Les stratagèmes que les escrocs mettent en œuvre pour faire croire à un revenant ou à une maison hantée, dans un but malhonnête, sont une source d’information précieuse.

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 5 juin, 2012 |Pas de commentaires »

Chasseurs de fantômes

 

Légendes du Québec : cap sur le mystère

Tels des chasseurs de fantômes, le géographe émérite Henri Dorion et le photographe Pierre Lahoud se sont aventurés aux quatre coins du Québec pour dénicher nos lieux de légendes et de mystère. Il en résulte un bouquin fascinant qui nous invite à redécouvrir le Québec par la voie de nos histoires de diable, de revenants et de grand manitou.

 Au fil des 320 pages de ce livre intitulé Lieux de légendes et de mystère du Québec, on se laisse envoûter par des récits incroyables, comme le grand serpent de Kabir Kouba, les fantômes du lac Hertel ou la Griffe du Diable de Saint-Lazare-de-Bellechasse. Des histoires plus grandes que nature qui se transmettent de génération en génération. Toutes les légendes dont il est question ici sont rattachées à un lieu précis que l’on peut encore voir de ses propres yeux.

Chasseurs de fantômes dans POLTERGEISTS et LEGENDES Il s’agit du premier livre, selon Henri Dorion, à faire le lien entre la légende et l’explication du lieu d’où elle provient. «Chaque légende part de quelque chose de mystérieux, d’incompréhensible, voire de dangereux, comme des craquements mystérieux hantant un village ou d’un phénomène naturel incroyable, comme dans le parc du Bic. Notre but a donc été de présenter ces lieux générateurs de légendes», dit-il.

 Le Québec, terre de légendes ? Oui. «Surtout dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, tandis qu’à Montréal, c’est tout le contraire», disent les auteurs. Il faut croire que les Montréalais s’en tiennent aux légendes du Forum… Chose certaine, on constate en lisant cet ouvrage que les légendes québécoises ne viennent pas uniquement de Saint-Élie-de-Caxton, village natal du très imaginatif Fred Pellerin ! «Je suis allé puiser dans les livres et rencontrer les villageois pour tenter de reconstituer ces histoires, tout en y ajoutant ma touche personnelle», dit Henri Dorion. Ce livre, plein d’humour et de verve, rend ainsi hommage à toute la richesse de l’imagination populaire. «Les gens se servaient autrefois de légendes pour expliquer ce que la science d’alors ne pouvait comprendre», rappelle-t-il.

 C’est ainsi qu’une simple roche, sous laquelle aboutit un ruisseau, représente, dans la légende, une femme pétrifiée par les dieux qui attend, sans relâche et en pleurant, le retour de son amoureuxperdu en mer. Il s’agit de la roche pleureuse de l’Isle-aux-Coudres. Si certaines légendes font sourire, comme celle du mécréant qui a vu son champ de patates de Rigaud transformé, sous la colère de Dieu, en champ de pierres, d’autres donnent encore la chair de poule, comme la maison hantée de Trois-Pistoles, où un cadavre aurait été enterré à la suite d’une bagarre entre marins. «Quand je suis allé prendre les photos sur place, j’ai senti que ce site avait une âme, une âme maléfique», raconte Pierre Lahoud. Est-ce un lieu véritablement ensorcelé?

Le livre contient 11 chapitres, chacun narrant une légende selon un thème précis. Les auteurs racontent d’abord la légende entourant un lieu précis, puis ils font appel à la science et à l’histoire pour remonter à la source de ces phénomènes étranges. Par exemple, Henri Dorion a consulté des experts en géomorphologie pour retracer la longue histoire du Bic.

 Donc, légendes et réalité s’affrontent constamment. Mais la plate réalité n’arrive pas toujours à prendre le dessus sur la légende, souvent bien plus intéressante. Les auteurs donnent également les indications routières, avec une carte précise, pour aller visiter ces lieux légendaires. En complément du texte, les magnifiques photographies de Pierre Lahoud permettent de capter l’esprit des lieux. L’ouvrage est également le fruit d’une collaboration familiale. Une des filles de Henri Dorion, Anik Dorion-Coupal, a réalisé les magnifiques illustrations du livre, des aquarelles retravaillées à l’ordinateur. Une autre fille de M. Dorion, la comédienne Nathalie Coupal, interprète, dans un disque compact fourni avec le livre, 10 chansons inspirées de ces légendes anciennes. C’est le prolifique Henri Dorion qui a composé les paroles.

Le tandem Henri Dorion et Pierre Lahoud a écrit jusqu’à maintenant cinq livres appréciés sur la géographie québécoise: La Gaspésie vue du ciel (2009), Québec, une capitale vue du ciel (2008), Le Québec 50 sites incontournables (2007, avec Yves Laframboise), Villes et villages du Québec vus du ciel (2005) et Le Québec vu du ciel (2001).

 81d3a28f dans POLTERGEISTS et LEGENDES

Pour vous en donner un aperçu, voici quelques légendes qui font appel aux monstres et aux forces divines, recensées dans ce livre.

 1 Le Gisant de Grande Vallée : Avec le temps, les forces de la mer ont sculpté sur le rivage le visage d’un profil humain, que les marées recouvrent deux fois par jour. Qui est cet homme pétrifié? Un naufragé du Saint-Laurent? Un monument divin à la mémoire des victimes de l’Empress of Ireland ? Un hommage à un prêtre martyr que les Amérindiens ont fait griller, à petit feu, pour prolonger sa souffrance? Nul ne le sait. Rendez-vous en Gaspésie pour formuler votre propre hypothèse.

 2 La Tête d’indien : À Saint-Georges-de-la-Malbaie, entre Gaspé et Percé, les éléments ont sculpté un autre profil de visage humain à même la falaise. La reproduction naturelle est quasi parfaite. Des arbustes sur son crâne représentent les cheveux tandis que des marques blanches sur la pierre semblent imiter les larmes qui jaillissent de cet homme pétrifié. Selon la légende locale, cet Indien pleure sa belle, enlevée par un pirate du Vieux Continent. « Allez le voir. Allez le consoler. Allez écouter le chant des vagues qui lui apportent, jour et nuit, un message que lui seul, sans doute, sait décoder.»

 3 La Roche pleureuse : Aux yeux des insulaires de l’Isle-aux-Coudres, c’était impossible que l’eau s’écoule sans relâche d’une simple roche. Vite, une légende pour expliquer le tout! Eh bien, la voici : cette roche qui pleure représente une amante pétrifiée par les dieux, qui attend, depuis la nuit des temps, le retour improbable de son amoureux, perdu sur les océans du vaste monde. Un hôtel, la Roche pleureuse, jouxte cet étrange  phénomène naturel.

4 La Noyée de Charlevoix : Quiconque s’est aventuré dans l’arrière-pays de Charlevoix, en empruntant la Route des montagnes, un circuit touristique de 151 km, a pu apercevoir des sommets qui évoquent la silhouette d’une femme couchée sur le dos. Là-bas, tout le monde désigne cette sculpture inusitée comme la Noyée de Charlevoix. La légende, c’est celle d’une jeune femme qui aurait consommé son amour sans le consentement de ses parents, chose évidemment à ne pas faire. La jeune femme aurait été ainsi punie de sa désobéissance. En plus de l’admirer au loin, on peut grimper sur le sommet de la Noyée en parcourant, en raquette ou en ski, la Traversée de Charlevoix.

134019 5 Le rocher à l’Oiseau : Sur la rive nord de la rivière des Outaouais, dans la MRC de Pontiac, on raconte qu’un bébé amérindien jouant près d’une falaise aurait perdu pied, plongeant vers une mort certaine. Cependant, un aigle, vif comme l’éclair, aurait secouru l’enfant de ses griffes. Cette légende s’inspire des peintures rupestres amérindiennes que l’on retrouve sur le rocher à l’Oiseau. Ce site archéologique, connu depuis les débuts de la Nouvelle-France, est uniquement accessible en bateau.

 6 Le champ des Guérets : Pour avoir le plus beau champ de patates, il faut y consacrer du temps. Beaucoup de temps. C’est ainsi qu’un mécréant décida de cultiver son précieux champ de tubercules sept jours sur sept, incluant le dimanche, jour du Seigneur. Le Tout-Puissant, furieux, transforma les bonnes patates du «pas catholique» en champ de pierres. « Cette année-là, il y eut moins de patates sur les tables de Rigaud, mais la région avait gagné un lieu de pèlerinage «, écrivent les auteurs. Ce mystérieux champ de pierres, qui est en réalité un dépôt de roches résultant de la dernière période glaciaire, est voisin du sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes.

7 La Maison hantée de Trois-Pistoles : Un vieux bâtiment de pierre du XIXe siècle, exposé aux quatre vents, où ne subsistent que les murs et les fondations, il n’en fallait pas plus pour que des rumeurs circulent. Cet étrange squelette de pierre serait-il hanté? Si oui, par qui? Par l’âme d’un marin qui aurait été assassiné, puis enterré sur place, racontent les habitants du coin. En y allant prendre des photos, Pierre Lahoud avoue avoir ressenti que les lieux sont encore imprégnés d’un étrange mystère. « Ses murs donnent encore la chair de poule «, dit-il.

 8 Les âmes du lac Hertel : Un petit lac de montagne au sommet du mont Saint-Hilaire a généré un nombre incommensurable d’histoires d’âmes en peine, d’extra et d’intraterrestres (merci à l’ancien animateur d’ésotérisme Richard Glenn). Qu’en est-il exactement ? « Pour nous plier au code de recherches consacrées aux phénomènes paranormaux, nous avons voulu photographier ces âmes volantes, mais rien ne s’est imprimé dans nos appareils pourtant fort sophistiqués «, écrivent les auteurs. Preuve supplémentaire que ces histoires, c’est de la foutaise, diront les sceptiques. D’autres diront que c’est plutôt la preuve que ce lieu est véritablement ensorcelé…

 9 Le monstre du lac : Memphré, monstre lacustre dont le milieu de vie serait le majestueux lac Memphrémagog, est sans contredit la bête québécoise qui jouit de la plus grande notoriété, même s’il n’existe aucune preuve de son existence. Or, les sceptiques seront confondus. À la hauteur de la station de ski Owl’s Head, le lac est si profond qu’un monstre géant peut bien s’y réfugier… ou pas. À vous de mener votre propre enquête.

 10 Des habitants méchants ou un génie du mal : En faisant le tour de la Gaspésie, avez-vous été surpris de lire, sur un panneau routier, un nom de village inusité : Les Méchins ? Comme on sait que les Gaspésiens sont tous des gens chaleureux, ce nom de village ne peut être attribué à la méchanceté de ses habitants. Explication de la légende : cenom provient d’un monstre! Eh oui, un cyclope aurait tenté de chasser, à coup de bâton de base ball, euh, pardon, de troncs d’arbres, les premiers colons osant s’y établir. Un prêtre armé de son crucifix aurait réussi à le chasser pour toujours. C’est du moins ce que raconte la légende…

 

Source : Cyberpresse : http://www.infos-paranormal.net/

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 25 mai, 2012 |Pas de commentaires »

Les armées fantômes

Fichier:Chateau-Combourg.jpgDe nombreuses légendes circulent au sujet de prétendues armées de fantômes, se manifestant sur des champs de bataille ou des lieux au passé historique :

  • Deux mois après la bataille de Edgehill (octobre 1642), divers témoins dont des officiers du roi, affirmèrent avoir vu durant la nuit, à plusieurs reprises, les armées rejouer la bataille dans le ciel.
  • En 1915 se développa la légende des Anges de Mons, selon laquelle un groupe d’anges serait apparu aux soldats de l’armée britannique à la fin de la bataille de Mons en Belgique. Son origine est une nouvelle intitulée The Bowmen (Les archers), de l’écrivain fantastique Arthur Machen, publiée en septembre 1914 dans le quotidien London Evening News, qui est devenue le support d’une rumeur colportant qu’il s’agissait de faits réels.
  • Dans les années 1930, à Cadbury Hill, colline fortifiée située dans le Somerset, au sud de l’Angleterre, et résidence possible d’un site d’un des chevaliers de la Table ronde, un jeune couple aurait assisté au défilé d’une troupe de cavaliers armés, s’éclairant avec des torches, qui disparurent subitement.
  • Dans la nuit du 2 janvier 1950, une conductrice fut victime d’un accident sur les rives d’un loch écossais. En terminant sa route à pied, elle vit des hommes vêtus de tuniques et de collants, tourner en rond à la lueur de torches. Une enquête ultérieure de la Society for Psychical Research conclut qu’elle avait peut-être assisté à la recherche des morts Pictes à l’issue de la bataille de Nechtansmere.

Au Japon :

Kizu, les fantômes de l’unité 731, est un documentaire (0h50) qui revient à l’époque de 1938 jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, où plusieurs milliers de prisonniers de l’occupant japonais ont servi de cobayes aux médecins d’un centre secret.

En 1932, l’armée japonaise prend possession de la Mandchourie. Bientôt, les forces nipponnes vont entreprendre une conquête fulgurante de la Chine, de l’Asie du Sud-Est, des Philippines et de l’Indonésie. Le projet de domination de toute l’Asie de l’Est prend forme. C’est également en 1932, qu’une unité japonaise très secrète et dirigée par le médecin Shiro Ishii, s’installe en Mandchourie pour expérimenter et produire à grande échelle des armes bactériologiques. Pendant 14 ans, cette sinistre entreprise, l’unité 731, va « consommer » des milliers de cobayes humains fournis par la police militaire nippone, la Kempatai. 20 000 japonais vont travailler à produire la peste et le choléra pour porter la mort dans les troupes des forces alliées.

Voir la vidéo :

http://www.dailymotion.com/video/x7xnxq


Ce documentaire est basé sur un secret étouffé pendant 50 ans. Les premières images dévoilent le déterrage d’impressionnants stocks d’armes bactériologiques abandonnées dans la plaine Mandchoue et recueillent les confidences d’hommes décidés à livrer, à vider leurs secrets, cette plaie qu’ils gardent au fond de leurs mémoires.

L’histoire de l’unité 731 est l’une des pages les plus sombres de l’histoire récente du Japon. Au lendemain du conflit mondial, ces actes de barbarie ont été tus. Ce fut d’abord un secret de guerre que chacun avait ordre de taire à vie, puis l’affaire devint un secret d’état, lorsque les autorités américaines négocièrent un « oubli » total des faits en échange des rapports sur les expérimentations.

Aujourd’hui encore, Tokyo s’abstient de faire la lumière sur ces atrocités. L’obscurité demeure, en dépit des révélations d’historiens japonais et américains, et des preuves apportées par des victimes chinoises. Ces preuves sont désormais étayées de témoignages d’anciens de l’unité 731 qui, pris de remords au soir de leur vie, sont de plus en plus nombreux à sortir de l’ombre pour avouer les atrocités commises en Mandchourie.

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 8 mai, 2012 |Pas de commentaires »

Dames de Pierre d’Oliferne (Jura)

 

(D’après « Traditions populaires comparées » paru en 1854)

Célèbres par leurs enchantements, les flancs de la verte montagne d’Oliferne, où s’élèvent les ruines solitaires de l’ancien château, retentiront toujours du son des cors, des voix humaines et des aboiements prolongés qui composent le concert magique où se plaît encore, dit-on, l’âme de l’ancien seigneur de cette terre qui s’illustra par un véritable bras de fer avec le roide France

Dames de Pierre d'Oliferne (Jura) dans POLTERGEISTS et LEGENDES 150px-Franche-comt%C3%A9_administrative.svgUn garde forestier, témoin oculaire de ces prodiges, assurait il y a bien longtemps, tout ému qu’il en était encore, qu’attiré un beau matin par le bruit de la chasse, il était arrivé à une clairière de la forêt ; que là il avait trouvé rassemblés, sous les amples rameaux d’un chêne, une foule de grands seigneurs, de belles dames et de piqueurs, les uns mangeant sur le gazon, les autres gardant les chevaux ou distribuant la curée à de nombreux limiers ; que la joie la plus vive animait le banquet ; que, n’osant aborder une société aussi brillante, il s’était reculé ; qu’il avait pris, pour s’échapper, un oblique sentier dans le bois ; mais qu’enchanté d’un spectacle si nouveau pour lui, il avait retourné la tête, afin d’en jouir encore… Plus rien, tout avait disparu. Dans de vieilles chartes, le nom de ce château fut quelquefois écrit Holoferne, comme celui que portait un général persan des troupes de Nabuchodonosor et qu’a rendu illustre l’acte courageux d’une héroïne d’Israël, Judith. Holoferne signifiait le vaillant capitaine ; et tout ce que l’on raconte du courage indomptable du seigneur d’Oliferne est si prodigieux, qu’on serait tenté de croire à un secret rapport entre le chasseur sauvage de cette montagne et la signification du nom qu’elle a porté.

Le même garde forestier nous a donné sur l’ancien seigneur de celte terre des renseignements biographiques dont l’authenticité n’est pas moins certaine. L’ancien seigneur d’Oliferne avait été un puissant personnage de son époque. A croire notre garde forestier, il aurait balancé le pouvoir du roi de France ; et, suivant lui, c’était beaucoup dire ; mais il était aussi haut que son manoir. Le narrateur entendait par ces paroles que le baron était aussi orgueilleux que son château était élevé au-dessus des deux grandes vallées de l’Ain qu’il dominait, l’Anchéronne et la Valouse. Car on disait que cette forteresse de son domaine était de celles qu’on ne peut prendre ni conquérir que par l’art de la nécromancie (Essai sur l’histoire de la Franche-Comté). « Ce présomptueux vassal, disait le roi, se moque de tout le monde et se croit au-dessus de nous : je veux le forcer de rentrer dans des sentiments de soumission plus convenables à la condition d’un simple feudataire. »

Le monarque le menace, en conséquence, d’une guerre, par un envoyé qui lui en porte la déclaration : « Dites à votre maître, répond le seigneur d’Oliferne, qu’on ne récolte pas assez de foin dans tout son royaume pour remplir les fossés de mon château. » Les fossés de la forteresse d’Oliferne sont, en effet, la profonde vallée de la rivière d’Ain, d’une part, et le bassin de la Valouse, contenant tout le canton d’Arinthod, de l’autre ; avec le ténébreux ravin de l’Anchéronne et celui de Vescles, qui rendent, en effet, inabordable la haute position d’Oliferne. Inattaquable à la force brutale, le fier baron resta vainqueur ; il eut ensuite à se défendre contre la ruse. On ne chercha plus qu’à saisir sa personne, et des émissaires apostés le guettèrent pour le surprendre dans le sommeil. Or, se doutant bien de l’espionnage, que fit le rusé seigneur ? Partout où il se retirait pour passer la nuit, il arrivait sur un cheval ferré à rebours, de manière à faire croire qu’il était parti de ce lieu dans la direction des empreintes des fers de sa monture sur le sol.

A la fin cependant, soit par le nombre, soit par une plus habile stratégie, soit par la trahison, le roi se rendit maître de la formidable forteresse. Le seigneur s’échappa sans doute ; mais ses trois filles, saisies dans leur refuge, payèrent de leur vie la résistance de leur père. Elles périrent par le supplice de Régulus : on les renferma dans un tonneau que l’on garnit d’une multitude innombrable de clous, dont les pointes étaient tournées contre elles, et on les lança dans la pente de la montagne. Le tonneau roula ainsi jusqu’au fond de la vallée, trajet d’une demi-lieue qui fut fait en moins de deux minutes ; la rivière d’Ain le reçut dans ses flots.

2560998538_ce2e832385_m dans POLTERGEISTS et LEGENDESLa pitié du peuple, qu’émut cette triste aventure, imagina dès lors une métamorphose pour en perpétuer le souvenir. On montre sur la rive opposée, en face d’Oliferne, trois pointes de rocher, d’inégales hauteurs, et ces aiguilles s’appellent les Trois Damettes. On donne le même nom à la forêt qui couvre la montagne. Au reste, toute cette historiette, dont la moitié nous reporte aux temps mythologiques, et l’autre moitié aux hostilités de la France contre le comté de Bourgogne, est une de ces compositions populaires où la chronologie est ordinairement fort maltraitée, et à travers lesquelles il ne faut pas chercher de la vraisemblance. Ce qu’il y a de plus apparent dans ces traditions, c’est que le chasseur d’Oliferne ressemble singulièrement au chasseur nocturne qu’on appelle, à Condes, le roi Hérode, traversant la vallée de l’Ain la veille du Jour des Rois.

Ainsi, les pics des Trois Damettes d’Oliferne garderont un éternel souvenir de leur catastrophe, dont la couleur est aussi danoise ou Scandinave qu’orientale, grecque ou romaine. Leur supplice n’est pas de l’invention des seuls Carthaginois : vous le trouvez dans la Suède et le Danemark, à une époque fort ancienne, à en juger par les recueils poétiques du Folk Visor, où l’on voit un jeune roi menacer la jeune Karine, si elle ne veut pas être tout à lui, de la faire mettre dans un tonneau armé de pointes de fer, et qui l’y fait périr en effet. « Alors deux blanches colombes descendent du ciel et prennent la petite Karine. On n’avait vu venir que deux colombes : en ce moment, on en voit trois », écrit Marmier dans ses Souvenirs de voyage.

Les âmes toutes filiales des dames d’Oliferne n’ont pu se décider à se rendre où vont toutes les âmes ; elles ont préféré se réfugier dans les trois aiguilles de pierres, poste élevé d’où elles peuvent, tout le jour, contempler à leur aise, le manoir paternel, et dont elles se détachent, au soir, pour se promener dans ce romantique séjour. Tantôt leurs mânes vont s’asseoir, pâles et silencieux, au champ-Dolent - nom tout à fait druidique indiquant partout où on le rencontre la proximité d’un monument gaulois -, sur le bec de Grimona, ou sur les trois pierres de Brandon - indice d’un dolmen -. bornes de leur ancienne châtellenie ; tantôt on les voit marcher d’un pas grave à travers les forêts jadis sacrées de Trépierre - autre indice d’une pierre levée – et de Chastain – Castum nemus. Une autre fois, on les entendra gémir parmi les chênes dodoniens du mont de la Colombe, ou pleurer dans les roseaux de l’étang de Saint-Colomb.

 

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 28 avril, 2012 |Pas de commentaires »
123

Homosexualité dans la société |
madioucisse |
Les anniversaires des stars |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Sénégal Junior Intelligence
| Anglais pour non-spécialist...
| bobs3