Archive pour la catégorie 'NATURE'

VIVRE sa véritable nature

 

naturelPour certains écologistes, la terre est une entité vivante à laquelle participent tous les êtres vivants. Alors, l’harmonie consisterait, comme pour les Stoïciens, à se fondre dans la nature jusqu’à la disparition de l’individualité. « Je suis celui qui a été cheval, et puis arbre, et qui est homme maintenant », dit Marc Aurèle. On est une miette du Tout, mais une miette éternelle. Un humain, une conscience, certes. Mais un instant, seulement.

Pour autant, vivre selon la nature ne suppose pas de s’abstraire de soi. Car cela revaudrait à s’abstraire de la nature. Celle-ci désigne ce qui nous héberge et ce que nous hébergeons. Il s’agit plutôt d’harmoniser notre nature avec la nature. Pas d’abnégation mais au contraire c’est par une affirmation de sa présence que l’être humain s’offre à la nature. Dans le monde de l’immanence, l’homme est sujet. Il pense, il agit à partir de ce qui est, dans ce qui est, vers ce qui est. C’est à lui-même qu’il rend des comptes. Ses actes ne visent aucune récompense divines – sont-ils néanmoins désintéressés ? Ses idées ne craignent pas le jugement de Dieu – elles n’en sont pas moins morales.

Là où tous les philosophes conviés par Schlanger s’accordent c’est pour dire que nous vivons selon la nature (du reste, pourrait-il en être autrement ?) Par contre, ils divergent quant à la manière. Ce qui diffère entre les doctrines cynique, cyrénaïque, stoïcienne, épicurienne concerne la manière dont nous sommes tenus de nous engager dans cette vie. L’opposition concerne le rapport de ce que l’on croit être et ce qui devrait être. Les philosophies découlent de visions, d’expériences diverses. L’esprit a sa source dans le corps, donc. Puis il l’habille. La conception de la bonne vie ne préexiste pas à la vie vécue. Il n’est pas demandé à l’homme de se conformer à un programme, mais il peut choisir une manière de vivre et y réfléchir constamment. Le livre de Jacques schlanger nous entraîne à cette sorte de gymnastique qu’est la philosophie. C’est-à-dire un exercice de nos facultés. Il a pour dessein de nous faire fructifier notre nature.

Alors, la lecture des philosophes qui vise la pratique rejoint celle de la poésie qui, selon Isidore Ducasse alias Lautréamont a « pour but la vérité pratique ». Elle nous guide individuellement, secrètement. La lecture directe, ainsi la nomme Jacques Schlanger, impose un rapport intime à ce qu’on lit, une appropriation aux effets autant concrets que métaphysiques. Jacques Schlanger prend pour exemple l’athlète. Peu importe qu’il me montre ses haltères, ce sont ses épaules qui sont considérables. C’est-à-dire ce qu’il fait de ses outils. Cette attitude est aussi celle d’Épictète. Celui-ci s’appuie sur la sagesse du charpentier qui possède son métier, construit une maison, sans vous entretenir de sa technique. Il convient pour tout homme d’en faire autant : « mange, bois, pare-toi, marie-toi, aie des enfants, occupe-toi de la cité en homme ; supporte les injures, supporte un frère ingrat, un père, un fils, un voisin, un compagnon de route. Montre-moi tout cela pour que nous voyions que tu as réellement appris quelque chose chez les philosophes. » Les Entretiens d’Épictète ponctuent l’ouvrage philosophique de Schlanger, avec d’autres textes des auteurs précédemment cités. Comme nous l’avons dit, les Anciens sont des interlocuteurs. Ils dialoguent ici à égalité avec l’auteur de Vivre selon la nature autour d’un problème essentiel : comment bien vivre.

 

Mais vivre tout court, n’est-ce pas déjà bien vivre ? Si vivre consiste à conserver son être, il faut pour cela, à l’instar des plantes et des animaux, repousser les choses qui me nuisent et aspirer à celles qui me sont propres. Pour l’homme, vivre est plus compliqué. En effet, il n’a pas, lui, de savoir inné de ce qui lui convient. Il tâtonne, il lui faut réfléchir pour pallier au manque d’instinct qui lui permettrait la conservation de son être. Paradoxalement, son insuffisance et sa supériorité se tiennent. Il déraisonne parce qu’il est doué de raison, l’être humain. Lui seul, parmi les êtres vivants, peut vouloir ne pas tendre à persévérer dans l’être. Qu’est-ce qu’un homme ? se demande Hamlet. Probablement ce qui se demande s’il lui faut être ou ne pas être. Si la destruction et le mal ne sont pas des sujets abordés par Jacques Schlanger dans ce livre, la question du suicide y est examinée. Dans la perspective qui est la sienne, celle de la bonne vie, le suicide participe d’une obstination à être. Celui qui se tue affirme son existence jusqu’à la mort. Vouloir vivre une bonne vie suppose d’accepter de ne plus vivre afin de ne pas avoir à vivre de manière inadéquate. L’éthique, dans son sens premier, voudrait qu’il soit laissé à chacun cette possibilité d’interrompre le fil de sa vie. La lecture de Schlanger pourrait nourrir le débat qui accompagne actuellement en France le projet de loi autorisant l’euthanasie. Mais qui décide s’il est encore bon de vivre, la société ou soi-même ? Est-on pour soi-même le meilleur juge ? Autre question posée par Jacques Schlanger dont le livre est d’une portée subtilement politique.

EXTRAIT DU LIVRE de Jacques Schlanger 
Vivre selon la nature - Éditions Hermann , novembre 2013 - 188 pages.  

Publié dans:NATURE |on 27 mai, 2015 |Pas de commentaires »

Le destin de la forêt amazonienne

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Si nous nous rassemblons en un immense mouvement mondial pour sauver l’Amazonie et que nous lançons des sondages dans les trois pays concernés, nous donnerons au président colombien le soutien dont il a besoin pour convaincre le Brésil et le Venezuela. Les trois leaders cherchent des occasions de briller au prochain sommet pour le climat de l’ONU. Offrons-leur une opportunité en or.

L’Amazonie est primordiale pour la vie sur Terre: 10% des espèces connues vivent au sein de cette splendide forêt vierge, et ses milliards d’arbres jouent un rôle clef dans l’atténuation du dérèglement climatique. Les experts disent que la création de cette réserve serait une véritable révolution pour contrer la déforestation rampante. Signez cette pétition maintenant; lorsque nous atteindrons 1 million de signatures, les chefs indigènes remettront notre pétition et nos sondages directement aux trois gouvernements:

. Après plusieurs années de déclin, la déforestation a repris de plus belle l’an passé, et les taux ont atteint au Brésil un pic de 190% en août et septembre par rapport à l’année précédente. Les lois actuelles ne parviennent pas à arrêter les bûcherons, mineurs et éleveurs. Le meilleur moyen de régénérer la forêt est de créer des réserves plus vastes encore, et ce corridor écologique serait une formidable avancée pour préserver les fragiles écosystèmes de l’Amazonie.

Certains disent que les réserves naturelles freinent le développement économique, d’autres affirment qu’elles sont mises en place sans consultation des communautés indigènes. Mais ceux qui portent ce projet se sont engagés à travailler en collaboration étroite avec les peuples indigènes. 80% du territoire concerné par leur plan est déjà protégé. Tout ce qui manque pour que cette proposition avant-gardiste voit le jour, c’est une coordination et une mise en oeuvre régionales.

Des peuples indigènes et des activistes ont donné leur vie pour lutter contre la dévastation de l’Amazonie. Si nous mobilisons notre immense communauté internationale, alignée derrière les membres d’Avaaz en Amérique latine, nous aurons un pouvoir unique: celui de pousser les dirigeants à se mettre d’accord et faire ce pas décisif dans la lutte contre le changement climatique et contre l’extinction des espèces. Signez maintenant: offrons à ces leaders un immense soutien public pour ce fantastique projet de protection de l’Amazonie.

https://secure.avaaz.org/fr/amazon_corridor_loc/?bNPJdgb&v=56451

La communauté Avaaz s’est battue à maintes reprises pour nos forêts, et pour contrer des projets menaçant l’Amazonie en Bolivie, au Pérou et au Brésil. Nous avons aujourd’hui une chance de remporter une victoire concrète et vitale qui garantirait notre futur à tous. Si ce projet se réalise, il pourrait être reproduit dans les plus importantes forêts du globe. Ensemble, plantons cette première graine pour soigner notre monde.

Avec espoir et détermination,

Alice, Bert, Ana Sofía, Oscar, Marigona, Joseph et toute l’équipe d’Avaaz

PLUS D’INFORMATIONS:

Brésil: un scientifique appelle à un «effort de guerre» pour sauver l’Amazonie (20 minutes)
http://www.20minutes.fr/planete/1474282-20141104-bresil-scientifique-appelle-a-effort-guerre-sauver-amazonie

Amazonie: la déforestation en hausse de 500% (Le Figaro)
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/11/18/97001-20141118FILWWW00255-amazonie-la-deforestation-en-hausse-de-500.php

L’orpaillage menace la forêt amazonienne et aussi ses habitants (Le Monde)
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/01/15/l-orpaillage-menace-la-foret-amazonienne-et-aussi-ses-habitants_4557368_1650684.html#1Oh3cp7p1tZ3mMTz.99

Changement climatique: déclin du puits de carbone amazonien lié à une surmortalité des arbres (CIRAD)
http://www.cirad.fr/actualites/toutes-les-actualites/communiques-de-presse/2015/changement-climatique-declin-du-puits-de-carbone-amazonien-lie-a-une-surmortalite-des-arbres

La Colombie propose le plus grand éco-corridor du monde avec le Brésil et le Venezuela (Business Standard, en anglais)
http://www.business-standard.com/article/news-ians/colombia-proposes-world-s-largest-eco-corridor-wi

La Colombie veut créer un “couloir environnemental” à travers les Andes et l’Amazonie (Phys.org, en anglais)
http://phys.org/news/2015-02-colombia-environmental-corridor-andes-amazon.html

La Colombie veut réduire le taux de déforestation de l’Amazonie à zéro d’ici 2020 (Colombia Reports, en anglais)
http://colombiareports.co/colombian-program-save-amazon/

Une nouvelle étude démontre que la sécheresse en Amazonie ajoute du dioxyde de carbone dans l’atmosphère (NOAA Boulder Labs, en anglais)
http://www.boulder.noaa.gov/node/29

La biodiversité amazonienne (BBC Nature, en anglais)
http://www.bbc.co.uk/nature/places/Amazon_Basin

 

Publié dans:AMERINDIENS, NATURE |on 7 avril, 2015 |Pas de commentaires »

Bien utiliser la thérapie florale

 

oui-a-la-therapie-floraleDes millions de personnes dans le monde emploient aujourd’hui les fleurs de Bach pour résoudre leurs conflits psychologiques. Mais on ne s’improvise pas thérapeute et l’autodiagnostic, souvent erroné, mène généralement à l’échec. Pour être efficace, la thérapie florale ne peut s’affranchir d’un soutien thérapeutique.

Selon certaines enquêtes, plus d’un tiers de la population française aurait un jour utilisé les remèdes floraux du Dr Bach. Le petit dépliant disponible chez tous les revendeurs répond à cette énorme demande. Non seulement, il résume la philosophie qui a présidé à la conception de ce système thérapeutique mais, surtout, il propose un petit manuel d’utilisation des différents remèdes. Ainsi, naît, chez le néophyte, le sentiment d’avoir enfin rencontré la thérapie dont il est à la fois le sujet à traiter et le thérapeute. Avec l’attente d’un résultat rapide et durable. Bien souvent, malheureusement, l’expérience se révèle décevante.

La thérapie florale est aujourd’hui galvaudée

Pourtant, la thérapie florale, créée au début des années trente, ne serait pas devenue universelle si elle ne reposait pas sur des bases solides. Depuis longtemps, elle serait tombée dans l’oubli. Alors, comment expliquer le malentendu dont elle fait l’objet ?

La faute en revient en partie au Dr Bach lui-même. Il désirait que sa thérapie soit accessible à tous, grâce notamment au faible coût des remèdes et à leur simplicité de mise en œuvre. Aussi a-t-il identifié 38 états émotionnels répartis en sept classes. Ainsi, si j’identifie le malaise que je traverse comme de la peur, je suis invitée à regarder lequel des cinq remèdes suivants me correspond le plus : Rock Rose, Mimulus, Cherry Plum, Aspen, Red Chestnut. L’indication de chaque remède est résumée en quelques mots. Par exemple, Mimulus répond à des peurs précises : crainte de la vie quotidienne ; trac, peur de l’autre. Mais, par exemple, quelqu’un qui est manipulé depuis son enfance par la peur de ne pas être reconnu pour ce qu’il est ou/et ce qu’il fait, ne tirera aucun bienfait de Mimulus, mais de Vervain. À vouloir être simple, la thérapie florale est devenue simpliste.

D’autre part, il n’est indiqué nulle part que le soutien d’une personne entraînée ou d’un psychothérapeute est souhaitable. Or comment une personne qui n’a pas entamé un travail sur soi peut-elle être capable de reconnaître son égocentrisme, son incapacité à écouter tout en inondant son interlocuteur du récit de ses innombrables soucis (Heather) ? Qui se rendra compte qu’il est intolérant, et aussi critique que vaniteux (Beech) ? Qui acceptera que son caractère autoritaire et parfois tyrannique est en grande partie responsable de ses problèmes relationnels (Vine) ? Bien peu en vérité ! Aussi, les remèdes autoprescrits ne correspondent souvent qu’à des états superficiels de la personnalité. Et si l’aide d’un psychothérapeute n’est pas sollicitée, aucun changement profond et durable n’est à espérer.

Se donner du temps

Lorsqu’on répète depuis l’enfance un comportement inadapté, on ne peut espérer que celui-ci disparaisse en quelques jours, quelques semaines au plus. Philip Chancelor le montre bien dans son « Manuel des fleurs guérisseuses du Dr Bach » s’attache à l’étude de cas plutôt qu’à la présentation des remèdes. Aucune transformation réelle n’a été obtenue en moins d’un an. Le chemin est long et les chutes fréquentes. Il est nécessaire que la volonté de guérir soit développée et régulièrement confortée.

Qui désire prendre des remèdes floraux, répond – sans le savoir, le plus souvent – à l’appel de ce qu’il y a de plus profond en lui. Que vient-il chercher exactement ? Il a bien des difficultés à le dire à ce point de son cheminement. Ce n’est qu’après la prise régulière de quelques remèdes pendant plusieurs mois qu’il comprend qu’il tient à exprimer le meilleur de lui-même et enfin à s’épanouir.

Car si les changements induits par la thérapie florale sont imperceptibles d’un jour sur l’autre,ils sont incontestables au bout de quelques semaines.

Associer les thérapies comportementales

Mais si les remèdes floraux permettent de transformer les défauts décelés en nouvelles qualités, ils en révèlent d’autres, plus profonds, de sorte qu’à chaque nouveau pas que le patient fait vers son but, ce dernier semble s’éloigner d’autant ! C’est pourquoi il nous paraît essentiel d’associer aux remèdes floraux, certaines thérapies comportementales pour que le patient prenne une part plus active à son processus de libération.

Certains outils proposés sont particulièrement puissants. Comme « les trois lois de la communication » qui permettent de se sentir en sécurité en toute circonstance. Comme le « processus décisionnel » qui nous révèle le ou les endroits où nous butons toujours et nous apprend à développer la force intérieure à réaliser nos envies, quels que soient les obstacles rencontrés.

téléchargement (1)D’autres outils seront plus spécifiques du travail de psychothérapie, tel « le processus des trois questions baïonnette » qui identifie le schisme entre notre ego et notre essence et ouvre sur la résolution de ce conflit qui n’a que trop duré.

Ce n’est qu’en conjuguant l’action des thérapies florale et comportementale que le processus de transformation peut être véritablement consolidé.

 

Bibliographie

Formation

« Les remèdes floraux, un chemin vers soi » : dans une approche conciliant les fleurs du Dr Bach et certaines thérapies comportementales, le Dr Bauplé propose une formation destinée aux thérapeutes.

Infos et points de vente fleurs de Bach : 

  • Dans les pharmacies et les boutiques bio ou en VPC sur Internet
Publié dans:GUERISON, NATURE, PLANTES |on 23 février, 2015 |Pas de commentaires »

Conversation avec Dame Nature – exercice

 

NATUREToute chose est un esprit. C’est la façon animiste de comprendre le monde. Le Père Thomas Berry disait une chose que j’aime beaucoup et qui s’applique bien ici : «le monde n’est pas une collection d’objets, mais plutôt une communion de sujets». Le vent a ses esprits, de même que les arbres, l’herbe, les montagnes. Les «objets» sont aussi des esprits ; des tambours et percussions aux tasses à café et aux suspensions murales, en passant par les bâtons de marche, les carillons éoliens. En fait il n’y a que peu de raison de croire que même l’ordinateur sur lequel je suis en train d’écrire ceci n’est pas un esprit.

Cependant les esprits, en particulier ceux de la nature, n’occupent pas tous le même espace. Les esprits de Dana sont une façon d’articuler entre elles un phénomène multiculturel des traditions Irlandaises primitives. Dans la religion Shinto du Japon, on peut les appeler «Kami», chez les Bouddhistes Tibétains, ce seront les Dakinis. En Irlande, ces esprits sont collectivement connus sous le nom de «Tuatha Te Danann», le Sidhe (ou Sith ou encore Sí en Irlandais moderne), et ultérieurement, ils resteront dans la mémoire populaire comme le Peuple des Fées. Quand on parle des esprits de Dana, il n’est pas fait allusion qu’aux Tuatha Te Danann. Ceux-ci sont des esprits de  Dana, mais ce terme peut aussi être appliqué à certains esprits ancestraux, ou à ceux qui habitent certains lieux du monde naturel, ou encore à certains objets.

J’aime tout particulièrement une cascade à Glendalough, dans le comté de Wicklow en Irlande, qui pour moi est un esprit de Dana. Une définition simple de ce terme pourrait être : tout ce qui évoque les caractéristiques de Dana ou du sacré.

Néanmoins, je préfère utiliser la définition du kami de Patricia Monaghan, ainsi qu’elle l’utilise pour illuminer l’idée de la Déesse en Irlande. Voici ce qu’elle écrit: «Cela fait allusion à ces moments, endroits, mythes ou êtres dans lesquels la présence divine se fait sentir d’elle-même. La floraison des cerisiers, l’affleurement aigu d’une roche, le soleil trouant les nuages : ce sont des kami car ils nous rappellent l’ordre – la divinité – dans lequel nous sommes nés. En Irlande, de même, on peut expérimenter la présence de la Déesse comme une hiérophanie (manifestation du sacré), une faille par laquelle la puissance divine entre dans notre conscience humaine, grâce à des arrangements naturels et des moments spécifiques comme moyen de communication.

La pratique est alors ceci : promenez-vous dans la nature, dans un endroit qui est particulier pour vous, vers où vous vous sentez attirés. Allez-y avec l’intention d’identifier les esprits de Dana dans cette zone, et un esprit aîné qui fasse office d’ambassadeur pour le numineux de l’endroit. Pour faire cela, mettez-vous simplement en accord avec l’endroit pendant que vous vous y promenez. Faites attention à vos ressentis, vos sens (psychiques et non physiques), et là où votre regard est le plus attiré. Quelles caractéristiques du paysage semblent «porter l’espace» ? Qu’est ce qui, évoquant une qualité de divine beauté, chante à votre âme ?

Quand vous avez identifié cet esprit, vous pouvez envisager de faire une offrande (j’utilise souvent le tabac ou le Whisky aux Etats Unis). Ensuite, restez simplement quelques temps comme cela. Vous pouvez aussi ouvrir un dialogue. Parler avec la nature est différent de parler avec d’autres humains.

Il est évident que les pierres et les arbres ne parlent pas Français (ni quelque autre langage humain). Ils ont un langage différent. De la même façon que nous pouvons lire un livre, nous pouvons aussi lire la nature : les ombres qui tombent le long de la surface d’une pierre, le bruissement des feuilles d’un arbre, le glougloutement d’un ruisseau ou le chant des oiseaux. Ce sont tous des langages de plein droit, et si nous pratiquons l’ouverture d’esprit et écoutons attentivement avec nos sens intuitifs, alors ces langages deviendront aussi clairs que si nous conversions avec de vieux amis.

Dans tous les cas, le simple fait de passer du temps dans la présence de ces esprits est suffisant. Notez comment ils vous affectent, comment ils semblent, dans l’espace où ils se tiennent, apporter une ouverture vers le liminal, là où nous pouvons rencontrer la numinosité de l’âme. Ce sont là les véritables aînés de la tradition. Ils sont les véritables druides.

Les sens physiques

Cette pratique est assez simple, mais l’expérience peut être relativement profonde. Combien de fois sommes-nous attentifs à la présence physique de la nature ? Même quand nous sommes à l’extérieur, nombre d’entre nous ont tendance à être distraits. Notre esprit erre loin de nous, et soudainement nous ne sommes plus du tout dans la nature !

Nous sommes de nouveau au bureau, en classe, dans de vieilles disputes, ou en train de nous demander ce que nous allons manger le soir. Voici alors la pratique : passez du temps en extérieur, dans la nature, autant que vous le pouvez. La façon dont vous le faites n’a pas vraiment d’importance. Partez en randonnée, asseyez-vous sous un arbre, errez sans but dans un parc ou nagez dans une rivière. Prêtez attention à la présence physique de la nature. Cela peut vous aider de vous concentrer sur chacun de vos sens physiques, un par un.

Qu’entendez-vous ? Passez du temps juste à écouter la nature, que ce soient ses sons ou ses silences. Que voyez-vous ? Prenez le temps de vous concentrer sur une couleur, une lumière, une ombre, un mouvement, l’immobilité.

Que sentez-vous ? passez du temps dans les senteurs de la nature ; le parfum des fleurs, de l’herbe, du sol. Que goûtez-vous ? N’ayez pas peur d’explorer cet espace également !

Quel goût l’air a-t-il ? Si vous connaissez les plantes comestibles de la région, goûtez-les (attention : soyez certains d’avoir bien identifié ces plantes).  Maintenant reportez votre conscience sur la totalité de ce que vous voyez, et passez encore un peu de temps à être pleinement attentifs et conscients du tout, quelle que soit la nature des informations qui parviennent à vos sens.

Vous pouvez aussi essayer de faire ce qui suit quand vous aurez fini : répétez cet exercice sensoriel dans une ville ou une grande cité. Que remarquez-vous des réactions de vos sens suivant l’environnement ? A quel moment s’ouvrent-ils le plus ? Quand se taisent-ils ? Passez autant de temps que vous en avez envie à pratiquer cet exercice ; je vous invite à le répéter souvent. Passer du temps dans la nature en accordant nos sens à sa présence physique peut nous révéler autant de trésors que de parler avec les esprits ou prêter attention aux plans non ordinaires de la réalité.

Créer un lien avec les lieux

Allez dans le monde vert de la nature, plus c’est sauvage et mieux c’est. Si le seul endroit où vous pouvez aller en extérieur est un parc public ou un jardin, ou même un magasin de jardinage, ce sera toujours ça. Utilisez tout ce qui peut être à votre portée.

téléchargement (1)Trouvez un endroit qui vous attire, qui soit suffisamment confortable pour pouvoir y passer un peu de temps. Cela peut être un arbre particulier, une pierre, la rive d’une rivière, une clairière en forêt, votre coin favori du jardin ou votre droséra adoré.  Installez-vous confortablement et prenez le temps d’être bien présent. Branchez-vous sur vos sens physiques, et notez ce que vous remarquez.

Commencez par être conscient de vous-mêmes comme étant «l’observateur» du lieu. Maintenant modifiez votre perception, et soyez conscient de vous-mêmes comme étant «l’observé». Continuez en modifiant votre perception entre les deux états, et notez ce que vous remarquez. Puis, portez votre attention sur la présence physique du lieu. Restez ainsi un petit moment.

Maintenant imaginez pendant quelques temps que ce que vous ressentez comme étant la présence physique du lieu est aussi sa présence spirituelle. Restez ainsi un petit moment. Allez et venez entre l’expérience de la présence physique du lieu et celle de sa présence spirituelle. Notez ce que vous remarquez. Maintenant ayez conscience de vous-mêmes comme faisant partie de ce lieu, de la même façon que les arbres, les plantes, les rivières, la maison, les chats, etc. A quoi cela ressemble de participer à l’expérience du lieu ?

Voici quelques questions auxquelles j’aimerais que vous consacriez du temps, après cet exercice. Pendant la pratique de cet exercice, ai-je fait l’expérience de quelque chose que je considère comme sacré?

Dans les deux expériences du lieu, la physique et la «spirituelle», laquelle considérez -vous comme l’âme du lieu ?

Cet exercice vous demande de contempler la différence fondamentale qui existe entre la nature et l’âme. Quels sont les problèmes posés par la perception du physique et du spirituel comme une dualité ?

Optionnel : essayez le précédent exercice dans un cadre urbain. Que remarquez -vous?

L’art de la Hedge-Witch

Par Geraldine Lambert, traduit par Sam’ et Xael

c0a15b24835df309cf9a786fce6033eaJ’ai toujours été intéressée par le concept de mondes alternatifs, où les perceptions de la réalité sont en dehors de notre quotidien mondain. Cette fascination et l’expérience rêvée d’un autre monde m’ont donné envie d’en savoir plus sur l’art de la hedge-witch1 et les autres méthodes pour passer dans le monde surnaturel. Une hedge-witch ou haegtesse est connue sous plusieurs noms – la passeuse, celle qui marche entre les mondes, la sorcière des  frontières, etc. En passant dans un autre monde, la sorcière est à cheval entre deux existences différentes, le monde de l’invisible et le monde ordinaire de la forme. La hedge-witch ou passeuse est un nom donné à ce type de pratiques. 

Ce sont souvent des femmes, mais pas toujours. Il s’agit d’une voie solitaire, bien que certains covens soient constitués de passeurs qui se rencontrent en astral, d’autres covens de diverses traditions peuvent inviter un passeur ou une passeuse dans leur cercle pour qu’il/elle pratique son art. Une hedgewitch est donc une personne qui franchit spirituellement la frontière entre ce monde et l’autre dans le but d’acquérir connaissances et  informations, expériences et aventures. Ces expériences peuvent être soudaines et spontanées ou élaborées en utilisant, par exemple, une préparation à base de plantes et des outils pour induire une transe et donner le moyen   de voyager pour que l’expérience ait lieu. D’autres voies sont similaires en ce sens, comme le chaman, médium et voyant pour n’en nommer que quelques-unes. En projetant sa conscience, la hedge-witch passe la frontière vers le monde du sublime, partie cachée de l’ensemble, le monde en dehors de la réalité perceptible. 

L’origine du terme hedge-witch ou hedge-rider2 est lié à l’esprit de la haie (hedge en anglais), il est prouvé qu’il était utilisé par les anciens peuples germains. Mike Howard note dans son article «Glossing the Hedgewitch» que la signification de l’expression «boundary crosser»3 est répertoriée dans les vieilles lois de Vastogoland (Europe du Nord) vers 1170. Il précise : «femme, je vous ai vue chevaucher une clôture4, vos cheveux et ceinture lâches, dans l’habit d’un troll5, au moment où le jour et la nuit sont égaux.»6 

Howard pense que la clôture se rapporte à l’ancien Gandr nordique (baguette  magique)7. Cette «baguette» aurait peut-être été fabriquée à partir d’une haie qui divise symboliquement les mondes. L’habit du troll était une cape invisible et le moment de la journée, sans être ni le jour ni la nuit, est symbolique de l’entre deux, moment magique pour travailler, au crépuscule ou à l’aube. Dans le livre d’Eric de Fried «Hegde Rider», il affirme que «heks» vient du néerlandais moyen «haghetesse», qui signifie «hedge-rider» ou «esprit de la haie», qui signifie aussi l’âme de la haie. Le terme hedgerider apparait aussi dans le vieux norrois, «hagsissand», et dans le vieil anglais, «haegtesse».8 

La définition du terme «hedge rider» est une référence symbolique à la clôture ou la haie comme limite de démarcation entre un lieu et un autre, ou un monde et l’au-delà ou Autre Monde. Les haies de prunellier, aubépine et sureau étaient les plus habituelles et ont été utilisées pour protéger les gens et animaux des envahisseurs et animaux sauvages (il est également curieux de voir que la maison de la sorcière est en bois de sureau dans le folklore). Avant, le village était considéré comme un lieu de protection et de sécurité. La vie était plus «civilisée» pour les villageois dans les limites de la haie, parce que les autres étaient là pour offrir de l’aide en ce qui concerne la société, les compétences et la nourriture. Cependant, contrairement à la vie du village, au-delà de la frontière, les choses étaient plus imprévisibles et dangereuses. La terre et les forêts étaient pleines de dangers démoniaques, comme les bêtes sauvages et les étrangers, les esprits des eaux et des bois. Le monde sauvage au-delà de la haie était effrayant et inconnu. C’est pourquoi la nature sauvage est nommée l’au-delà ou enfers, où les esprits sauvages et familiers président. La haie a été le séparateur de ces deux endroits et «l’entre deux» du monde familier et de l’inconnu sauvage. C’est pourquoi la chevaucheuse de frontières ou hedge-witch est un nom qui décrit symboliquement la personne qui voyage entre les mondes, avec un pied de chaque côté de la barrière, pour ainsi dire. 

Il y a différentes façons de voyager entre les mondes et de nombreuses portes d’entrées. Certains trouvent que c’est une expérience spontanée qui peut se produire sans préparation ni avertissement. Cela peut être très perturbant au début, mais comme pour toutes choses pratiques, cela fait partie de la vie d’une sorcière de vivre l’extraordinaire ainsi que l’inconnu. Dans son livre «Magic, Witchcraft and the Otherworld», Susan Greenwood décrit l’autre monde comme «le royaume des divinités, esprits et autres êtres expérimentant un autre état de conscience. On considère l’au-delà comme faisant partie d’un ensemble holistique coexistant avec l’ordinaire, la réalité quotidienne ; il est source d’une puissance effrayante.» 9 

En allant dans l’Autre Monde, le voyageur peut percevoir beaucoup de visions, images et sons, avec les yeux de son esprit. Une fois que la signification de l’expérience vient ou fait sens, cela devient ce que j’appelle un moment crucial, quand le sens caché s’explique soudain dans le monde ordinaire. J’appelle cela des «vraies rêveries» parce que leur signification et leur action passe de l’esprit dans le monde physique et logique et/ou une action peut alors être prise. C’est comme pour les prémonitions et prophéties, où les expériences se produisent pendant une transe ou un rêve par exemple, et sont transmises par le communicant qui comprend les évènements passés, présents et futurs, aussi bien que les esprits errants qui parlent avec les Déesses du destin ou des esprits enseignants.

 

Outils magiques et méthodes pour entrer dans l’autre monde 

Les actes magiques ne peuvent pas toujours se produire spontanément, aussi il faudrait explorer d’autres méthodes et outils pour atteindre ces états modifiés de conscience.  La répétition et les activités banales peuvent aider à se préparer à atteindre des états de transe pour voyager. Des activités telles que le chant et le plain chant, les percussions, la marche et la danse en continu contribuent à atteindre cet objectif. Les outils pour la divination et la clairvoyance comme les surfaces réfléchissantes, par exemple des bols d’eau ou miroirs, les flammes de bougie et les images picturales du tarot peuvent être utilisés pour entrer en transe à des fins de voyance.

 Surfaces réfléchissantes

En tant que praticienne de la divination par le miroir, j’ai constaté que les surfaces réfléchissantes sont un moyen  utile et efficace pour entrer dans l’espace alternatif, et aussi une façon de rencontrer des entités et esprits. Les surfaces réfléchissantes ont toujours été considérées comme magiques, qu’il s’agisse de l’eau, d’une boule de cristal, de métaux polis (bronze et cuivre) ou de miroirs. Les miroirs traditionnels avaient du mercure ou vif-argent peint derrière la surface du verre, ce qui permettait aux forces de descendre sur le plan terrestre et aussi d’élever le niveau de la conscience humaine. Les miroirs vus avec les «yeux psychiques» (le front ou troisième oeil, les poignets ou l’estomac/plexus solaire) peuvent recevoir des empreintes où des symboles, formes et signes apparaissant à divers moment du travail de transe. C’est une façon de traverser l’abîme pour trouver un sens et des réponses aux questions et aussi pour rencontrer des entités spirituelles qui vivent au-delà de cette sphère. 

images (9)Les miroirs ne font pas que refléter les objets de la pièce, ils projettent également des images vers l’astral aussi bien qu’ils reçoivent l’énergie de l’observateur dans son processus. Dans certaines maisons, les miroirs sont recouverts lorsqu’une mort a eu lieu dans la famille pour empêcher le défunt de revenir à travers le miroir dans le monde des vivants. Je me souviens de ma grand-mère recouvrant les vieux miroirs de sa maison avec des draps pour que l’esprit de mon grand-père ne soit pas tenté de revenir. Elle disait que les reflets avaient un mauvais effet sur lui et que nous devions l’aider sur son chemin. La surface réfléchissante est un moyen de franchir l’abîme pour trouver un sens et des réponses aux questions et de rencontrer des entités.

 

L’art du miroitement

L’art du miroitement ou de la métamorphose consiste à transférer sa conscience dans une forme animale dans le but de servir physiquement la sorcière. Dans la tradition européenne, il y a beaucoup d’histoires de sorcières qui gardaient des animaux comme familiers, esprits assistants, ou qui se transformaient physiquement en lièvres, souris et rats. Dans le folklore nordique, Freya est capable de se transformer en faucon tout en portant une cape de plumes magiques qui la rendent invisible. On lui prête aussi la capacité de pouvoir invoquer ou projeter un double astral lors d’un voyage spirituel. Hans Peter Duerr écrit qu’il existe des rapports montrant des femmes sud-américaines qui, en mâchant certaines graines, voyageaient dans l’autre monde pour rencontrer des esprits et se transformer en animaux.10 L’illustratrice et graveuse sur bois Claire Leighton rapporte dans son livre «Country Matters» comment une sorcière locale a été vue se transformer en lièvre qui s’est fait tirer dessus par un fermier. L’artiste raconte que le jour suivant, la sorcière soignait une blessure qui était sur le même côté de son corps où le lièvre avait été touché.11 La métamorphose en animal est aussi le sujet d’une chanson folk, The Fith Fath song. Les paroles de la chanson décrivent la transformation en diverses créatures avant de «rentrer à la maison» sous le nom de La Dame ou Le Dieu Cornu. Tous ces exemples montrent comment l’esprit de la sorcière peut se déplacer dans différentes formes pour devenir une partie du monde naturel sauvage. Cela montre comment nous pouvons interagir avec ces mondes comme un ensemble, à travers les yeux de la conscience. 

Envol, herbes et baumes

L’usage d’herbes et de baumes spécifiques pour faciliter le voyage et l’envol dans l’Autre Monde a souvent été débattu et a été un sujet d’intérêt chez les chercheurs comme chez les sorcières. Hans Peter Duerr dans son chapitre sur les baumes des sorcières (Dreamtime – l’heure des songes) présente un compte-rendu historique dans lequel une femme accusée de sorcellerie, appelée Agnes Gerhardt, avoua sous confession en 1596 avoir, avec ses compagnes, frictionné la plante de leurs pieds avec un baume confectionné à base de tanaisie,  d’ellébore, d’asaret frit et mixé avec un oeuf afin de «s’envoler vers la danse telle des oies des neiges».12 Duerr prétend que les recettes collectées pour les pommades d’envol ont été recueillies à la base dans les écrits de physiciens, astrologues et scientifiques passionnés de «magie naturelle». Certains de ces «baumes végétaux» comportent des plantes connues pour aider le sommeil en provoquant la fatigue. Celles-ci incluent l’Hyoscyamus niger, la ciguë, la «moonshade», le tabac, l’opium, le crocus et les feuilles de peuplier. Cette liste comprend des herbes réputées populaires dans les baumes magiques d’envol actuel. Je devrais aussi mentionner que certaines de ces plantes contiennent des alcaloïdes toxiques qui peuvent provoquer la mort si elles ne sont pas utilisées avec discernement. 

images (10)Duerr continue en donnant davantage d’exemples historiques de ces herbes et pommades «efficaces». Il écrit : Andrés Leguna, en 1750, parle d’une «certaine pommade végétale, telle que le baume de peuplier», avec laquelle les sorcières s’enduisent. Son odeur oppressante et désagréable indiquait qu’elle était composée d’herbes soporifiques telles la ciguë, les solanaceae, l’hyoscyamus niger et la mandragore.»13 Un autre baume contenant de la potentille, de la belladone, de la berle douce, du salsifi des prés, du céleri sauvage et de l’aconit toxique est censé permettre aux femmes d’«imaginer qu’elles volent» et leur induire des «rêves de danses, où elles se gavent de musique».14 Dans cette déclaration, la célèbre belladone et l’aconit extrêmement toxiques sont mentionnés, bien qu’il soit possible que les autres herbes de la liste aient pu être utilisées en tant qu’aide spirituelle convenant à l’individu. 

Que ce soit en rêvant qu’elles volent, en mangeant et se gavant de vin, les sorcières mentionnent leur rencontre avec Frau Holda, la reine d’Elphame15 et parfois avec le diable lui-même. Ces déclarations ont principalement été faites sous la torture durant des interrogatoires menés par l’inquisition. L’usage spécifique de plantes permet à la sorcière de s’unir à l’esprit de la plante en vue de former un partenariat. Il est admis qu’une fois cette alliance créée avec la plante (ou l’animal/l’esprit en général), la sorcière peut accéder à son énergie16 ce qui a pour effet que la plante communique avec elle par l’intermédiaire des rêves et du sommeil. Une fois encore, il est question de la nature de la conscience et de la même façon que les métamorphes animaliers, la sorcière peut moduler ses états de conscience pour se relier aux plantes, aux esprits des lieux aussi bien qu’aux éléments des dimensions des autres mondes. 

Bien que franchir les frontières (psychiques) peut être effrayant, cela peut procurer des expériences plus profondes et plus stimulantes d’envol et de vision, de transformation et de perception du double ou de l’esprit lui-même. Les visions obtenues et la connaissance reçue peuvent être comme une pensée soudaine, ou peuvent apparaître à travers le contact avec l’esprit et par des références symboliques dont les sens peuvent être multiples pour la sorcière qui les décodera. J’ai découvert que parfois les informations apparaissent comme un film animé ou comme un territoire étranger où j’observe la scène de dessus, à environ une hauteur de 3 mètres. 

Ce n’est qu’un exemple, il y a de nombreuses façons de recevoir des informations avant de pouvoir les interpréter et les utiliser afin d’améliorer une situation. Je pense qu’il est important de mentionner que cette information reçue ne vient pas toujours sous la forme de mots ou de messages, et certaines connaissances peuvent apparaître sous des formes dérangeantes et étranges. Robin Artisson dit dans son essai «Sur l’ensorceleuse et la passeuse de haie», «l’inconnu est toujours une réalité, un tout. Mais l’autre côté de la vie, le monde inversé, contient à la fois un penchant sombre et chaotique de ce monde, et à la fois un autre penchant, aux pouvoirs plus étendus et plus puissants.»17 

En résumé

Toutes les méthodes et les témoignages mentionnés donnent un éclaircissement sur les façons de voyager dans les différents niveaux de la réalité alternative, l’Autre Monde, où les forces spirituelles et élémentaires, la mort, l’ombre et les autres puissances peuvent être expérimentées et recherchées. La sorcière passe-haie voyage sur cette route cachée et agit de sorte qu’un pont entre le Soi (l’ego) et les autres, le visible et l’invisible, l’ombre et la lumière, les relie pour qu’ils ne fassent plus qu’un. Contacter les ancêtres appartenant à l’Autre Monde apporte un sentiment de totalité, une unité holistique dans l’existence en complétant la vie quotidienne et ordinaire. A l’instar des enseignements du Tao silencieux, le monde de la sorcière passe-haie est complété de différentes parties qui sont chacunes une facette de ce Tout. C’est le développement de la réunion de ces connexions qui permet la communication et l’information nécessaire pour voyager au-delà de la frontière.

 

Article publié dans Dolmen Grove Issue 2

1 – La «sorcière passe-haie». Dans la culture germano-nordique, les haies sont considérées comme des frontières, tout comme les portes, entre différents espaces psychiques

2 – «chevaucheuse de frontières»

3 – «passeuse»

4 – Chevaucher une clôture dans l’idée de pouvoir ouvrir et fermer le passage et passer d’un état à l’autre.

5 – Être surnaturel féerique

6 – M. Howard, Glossing the Hedgewitch, The Cauldron 127 Feb 2008

7 – Le Gandr pourrait être aussi un bâton. Certains Gandr sont surmontés de tête d’animal (surtout de cheval, dont l’esprit est réputé notamment en chamanisme pour véhiculer et guider l’esprit lors d’un voyage dans un autre monde). D’aucuns prétendent même qu’il s’agirait de l’ancêtre du balai de sorcière et l’équivalent réduit des mats chamaniques (grâce auxquels les chamans évoluent sur différents plans de conscience).

8 – E. Hedge Rider, Vries, Pendraig 2008

9 – S. Greenwood, Magic,Witchcraft and the Otherworld, Berg 2000

10 – H.P. Duerr, Dreamtime, Blackwell 1985

11 – C. Leighton, Country Matters, Victor Gallancz 1932

12 – H. P. Duerr, Witches Salves, Dreamtime, Blackwell 1985

13 – H.P. Duerr, Dreamtime, Blackwell 1985

14 – H.P. Duerr, Dreamtime, Blackwell 1985

15 – Royaume des elfes/fées

16 – «shadow» dans le texte original, «l’ombre» est souvent associée à l’énergie que dégage une personne

17 – R. Artisson, Connecting the Hex and the Hedge Crosser

Publié dans:MAITRISE, NATURE |on 17 décembre, 2014 |Pas de commentaires »

Le Grimoire de Cerrida-fénix

images (9)Pour celles et ceux qui nous lisent à chaque parution, ils doivent se rappeler qu’un «Grémoire» est le terme en vieux français pour «grimoire».

Je voudrais revenir sur un point que j’avais abordé en 2009 lors d’une parution et vous dire :

«En rédigeant nos grimoires, nous protégeons l’herbe, la pierre et l’animal en décrivant leur utilité, en dessinant leur forme car ce n’est pas la disposition qui fait l’effet mais l’acte de la disposition (Cornelius Agrippa)

C’est en rédigeant ton grimoire, Sorcière, que tu continues à préserver la mémoire de tes soeurs ancestrales et c’est grâce à ce devoir de mémoire que nous sommes toujours là, malgré tout ce passé, qui a tenté de nous faire disparaître.»

Rappel de quelques dates …

• Le mois de février : L’origine du mois de février serait un peu controversée, ce nom proviendrait du nom de la Déesse romaine Februa ou Junon Februa et l’autre du nom du Dieu Februus, plus tard identifié sous la dénomination de Pluton ou Dis;

Quoi qu’il en soit, c’est le mois de la Glace dans l’Hémisphère nord, c’est une période de mise en sommeil. Les apparences montrent un peu d’inactivité et, pourtant, la Vie est juste à effleurer la Terre, prête à jaillir. Que ce soit chez les Romains ou les Celtes, c’est le moment de la purification et de l’initiation. A cette période, au Tibet, on fête Bouddha et la Fête des Fleurs. En janvier, nous avons mis fin à nos anciennes habitudes, à l’année passée et tout ce dont on voulait se débarrasser, Février nous offre les nouveaux départs, l’environnement, invitant le corps et l’esprit à être réceptifs à une nouvelle spiritualité et de nouvelles expériences.

• 1er – 3 février : célébration des Mystères d’Eleusis dans l’Ancienne Grèce pour honorer le Retour de la Fille du «Monde d’En-Bas», Déméter et Perséphone, Cérès et Proserpine;

• 7 février : Jour de Sélène et de toutes les Déesses lunaires;

• 9 février : nouvelle année à Singapour, ville située au sud de la Malaisie, ce jour était dédié à la Déesse Kuan Yin, promesse de l’arrivée du printemps;

La Déesse Kwan Yin, dont le nom signifie «Princesse du Coeur du Lion», est considérée par les érudits taoïstes comme un Être venu jadis de l’une des plus brillantes étoiles de notre galaxie, et au Tibet, où le Dalaï Lama est reconnu comme l’incarnation d’un Etre cosmique du nom de «Chenrezig», ce dernier serait la polarité masculine de Kwan Yin.

Kwan Yin, Déesse vénérée à travers tout l’Orient, vient de Regulus (Alpha de la Constellation du Lion). Kwan Yin est une divinité où se rejoignent deux grands symboles : celui de la Mère Divine (en Chine principalement) et celui du Bodhisattva de la Compassion, que l’on trouve au Tibet sous la forme de Chenrezig (« les Yeux de l’Amour «) et de Tara. Kwan Yin et Chenrezig, son pendant masculin. On lui offre des oranges et des épices en offrandes, elle aide les femmes et les filles, guérit et guide les voyageurs.

• Entre le 14 et le 15 février : à Rome, les Lupercalia sont célébrées en l’honneur de Luper­cus, Dieu de la Fertilité et protecteur des mou­tons contre les loups, ce qui explique son nom. C’est l’une des plus anciennes fêtes romaines. Le festival se tenait à Lupercal (au pieds du mont Palatin) où Remus et Romulus ont été nourris par la Louve. Les prêtres païens, les Luperques, se rassemblaient et sacrifiaient des chèvres et des chiens en offrandes. Leur frénésie sexuelle semblait être appropriée au Dieu Lupercus.

NB : je rappelle que les païens ne pratiquent pas le sacrifice. Nous sommes au XXIème et je renvoie à notre texte sacré de la «Charge de la Déesse» de Doreen Valiente.

Au Japon, lors du festival shinto de Sebsubun- Sai, les gens jettent des graines de soja grillées sur le seuil des temples shinto, devant leur porte ou à l’intérieur pour purifier tous les espaces en criant : «Dehors les diables, dedans la chance!». Une fois terminé, chacun ramasse le nombre de graines correspondant à leur âge , plus une pour leur assurer chance et prospérité.

Imbolc

Imbolc se célèbre le 1er ou le 2 février, Festival du commencement du Printemps.

Au fond, Imbolc est une fête syncrétique car c’est une Fête païenne qui fut largement christianisée, elle porte pour ce faire le nom de «Chandeleur, Candelmas».

Imbolc tient son origine du mot «Oilmec» en gaélique1 et signifie ‘Lactation des brebis».  

1 Gaélique : prononcé «gallic» par les autochtones est autre nom gaélique pour ce festival est la Freile Bride «la Fête de la Mariée» honorant la Déesse Brigid. Le Festival est aussi appelé le Jour de la MARMOTTE, en raison du rituel décrit plus loin dans le Grémoire.

En ce jour de parution, nous aurons, à l’heure où je vous entretiens, tous fêté ou allons fêter le premier des quatre grands festivals Celtes. Les brebis au temps jadis recommençaient à avoir du lait et donc allaitaient leur progéniture. De tradition paysanne, les «françois» attendaient avec impatience cette période, car il s’agissait souvent d’une question de vie ou de mort pour les personnes âgées et les enfants de boire du lait frais.

images (10)Dans la tradition païenne, nous versons du lait frais sur la Terre-Mère afin de demander la fertilité et la vigueur pour l’année qui suit. Vous noterez que cette fête est à l’opposé de Lammas, fête des moissons, sur la Roue de l’Année.

Imbolc, c’est la fête des «Lustrations», de la Lumière qui s’élève et augmente un peu plus chaque jour. Faisant partie des quatre Sabbats majeurs, c’est une fête célébrant le Feu et surtout la Grande Déesse sous un de ses archétypes : la Jeune Vierge ou Maiden (terme anglais).

Nous sommes en période lumineuse de l’année et nous célébrons le retour du Soleil qui fertilisera notre Terre-Mère. D’ailleurs, c’est en février que les jours rallongent de manière significative.

On se régale tous de bonnes crêpes bien fumantes, bien rondes, sucrées à souhait, en tenant dans une main la poêle pour les faire sauter et dans l’autre une pièce d’or (elle n’a pas forcément besoin d’être en or) en faisant un voeu. Notre Mère-Nature nous le montre avec des oeufs souvent petits en février, le cercle orange sur un beau blanc (le soleil, peut-être?) de nos bienveillantes poules qui ne recommencent à pondre que lorsque le soleil darde suffisamment haut ses rayons pour éclairer leurs pupilles. Tout y est, je vous dis, il suffit d’ouvrir nos sens

Le retour à la Lumière se met sous le signe physique du Soleil, du Feu et de la Purification. C’est le moment de l’année où nous en profitons pour allumer des feux et nous purifier. Purification corpo­relle : Il existe un moyen très simple, doux et sans danger : une eau doucement tiédie à température du corps que vous consommerez au lever du lit en lune décroissante (petit rappel : de la pleine lune à la nouvelle lune). Un verre suffit. Vous serez sur­pris du résultat.

Imbolc représente le renouveau de la vie de la Terre après l’Hiver et la force grandissante du Soleil. Imbolc est un festival de la Lumière et de l’aube. Il est de tradition d’allumer plusieurs bou­gies pour ce Festival, pour encourager le Soleil à briller plus ardemment et la Terre à évincer le froid des mois de l’Hiver. Pour cette raison, Imbolc est aussi appelée Candlemas, c’est peut-être le nom le plus populaire pour ce Festival.

 

La langue celte parlée dans le nord de l’Ecosse et est l’une des plus vieille langue d’Europe. Cette langue fait partie, avec le Gaélique d’Irlande, des langues celtes dites en «/c» (ou langues gaéliques), au contraire du Breton, du Cornique ou du Gallois qui sont dites en «/p» (ou langues britonniques). Pour faire simple donc, en Irlande et en Ecosse on parle le Gaélique, si ce n’est qu’en Ecosse le mot s’écrit Gàidhlig, alors qu’en Irlande il s’écrit Gaeilge.

 

Publié dans:ESPRITS, NATURE |on 9 décembre, 2014 |Pas de commentaires »

Comment ressentir les esprits de la nature

 

Je vais éluder la question de la nature exacte des esprits, qu’ils soient des êtres indépendants dans une réalité non physique parallèle à la notre, ou qu’ils soient des êtres invisibles habitants notre monde, ou qu’ils soient des éléments de notre psyché que nous projetons vers l’extérieur. Non pas que ça ne soit pas important, mais je vous laisse le soin de décider exactement ce qu’ils sont : les tutoriels que je partage devraient fonctionner indépendamment de votre réponse.

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Ressentir les esprits

Comment ressentir quelque chose qui n’a pas une présence physique ? Dans les traditions occidentales populaires, en particulier celles basées sur la médiumnité du 19ème siècle, il peut y avoir des signes physiques de la présence d’un esprit, comme la chambre qui devient tout à coup froide, ou un objet qui tombe d’une étagère. Toutefois, ces signes supposés s’expliquent souvent par des choses plus terre à terre : la chambre devient froide parce que le chauffage s’est éteint, ou l’objet est tombé de l’étagère car il était déjà en équilibre précaire. Le problème avec ces signes, également, c’est qu’ils peuvent vous amener à tellement vouloir une « vraie preuve » de l’existence des esprits que vous commencez à attribuer la moindre petite chose aux « esprits ». C’est ce qu’on appelle le biais de confirmation. 

Il peut vous conduire à ignorer sélectivement tout ce qui ne soutient pas votre désir de « vraie preuve ». Finalement, vous pouvez vous retrouver tellement concentré à essayer d’interpréter la signification de chaque petit changement dans votre environnement que vous manquez complètement les esprits  eux-mêmes parce que vous ne pouvez plus filtrer ce qui est de ce qui n’est pas le signe de leur présence.

Je suis favorable à une tactique qui est certes plus subjective et personnelle ; elle ne prouvera pas la réalité des esprits à n’importe qui, mais elle peut vous aider à trouver le meilleur moyen pour vous faire sentir leur présence. (Les esprits, je veux dire, pas n’importe qui !) Nous avons des sens physiques basés sur notre corps. Nous voyons avec nos yeux, entendons avec nos oreilles, et ainsi de suite. Certaines personnes pensent que nous en avons aussi d’autres, des sens non physiques. Ils sont basés principalement sur notre esprit et notre imagination. Cela ne signifie pas nécessairement que nous faisons tout cela ; cela signifie simplement que nous ne pouvons pas pointer un organe en particulier d’où ces sens viennent (en dehors de la complexité brillante qu’est le cerveau humain). Je tiens particulièrement à mettre l’accent sur l’intuition. L’intuition est une façon de penser sans une utilisation immédiate de la raison et de l’inférence. 

Vous est-il déjà arrivé de savoir que quelque chose était vrai ou juste sans avoir à y penser ? Avez-vous déjà eu un « feeling » ou un « pressentiment » ?

Peut-être que vous étiez en train de marcher de nuit, apparemment seul, et vous avez eu la chair de poule bien que n’ayez rien entendu, et vous vous êtes mis dans un endroit sûr aussi vite que possible. C’est l’intuition au travail. Vous pouvez aussi utiliser votre intuition pour ressentir les esprits. Pour moi, je le sais simplement quand un esprit  est là ; chacun a une petite place qu’il touche dans mon esprit quand il arrive, et chacun a sa signature « énergétique », comme une couleur ou un son ou un nom. Il n’y a pas de repère physique de la présence de l’esprit ; c’est juste un petit « tilt » à l’arrière de ma tête qui « semble » être un esprit particulier. 

Votre intuition peut prendre diverses formes. Peut-être les êtres différents, énergies ou influences, vont se traduire dans votre esprit par des couleurs ou émotions. Ou vous allez « ressentir » leur présence dans une partie de votre tête ou corps. Vous pouvez les voir avec les yeux de votre esprit – non pas par vos yeux physiques, mais par des visions et images dans votre tête. De même, certaines personnes ont une oreille mentale, certainement différente de l’audition physique, mais qui traduit l’énergie de l’esprit en mots ou en voix. (Juste pour préciser, d’un point de vu clinique, les personnes qui ont des hallucinations visuelles ou auditives, comme des troubles psychotiques, ont généralement du mal à différencier les hallucinations  des visions et voix physiques, et manifestent également d’autres symptômes. Donc si vous « entendez » les esprits, mais savez qu’il ne s’agit pas de voix physiques, ne paniquez pas à l’idée d’être schizophrène.) 

Pratiquez !

 Le monde naturel est plein d’esprits – esprits des arbres et des autres plantes, des champignons, des animaux, et le reste. Cet exercice est censé vous aider à ressentir leur présence ; ne vous préoccupez pas de communiquer avec eux. Soyez ouvert à ressentir leur énergie. Allez dans un endroit qui a plus d’une espèce d’arbres, de préférence deux qui sont vraiment différents, comme un arbre à feuilles caduques et un conifère. Un endroit où vous pouvez vous promener un peu sans trébucher sur d’autres personnes, même si vous n’avez pas à être dans un isolement complet. Maintenant, approchez l’un des arbres. Comme vous vous rapprochez, voyez si vous remarquez un des éléments suivants : 

- Une image, couleur, phrase/mot ou son particulier qui vient à votre esprit

- Une sensation ou émotion (par exemple : vouloir être plus près ou s’éloigner de l’arbre, un sentiment de joie ou de calme, une augmentation ou diminution de votre énergie, un sentiment de connexion ou répulsion, etc.) 

Si vous vous sentez à l’aise, asseyez-vous contre l’arbre, dos à lui si possible, et passer autant de temps que possible immergé dans la présence de l’arbre. Tant que vous êtes assis, continuez de noter ce que vous ressentez dans votre esprit et votre corps. Si vous pouvez passer au moins une quinzaine de minute sous l’arbre, cela devrait vous donner assez de temps pour vraiment vous faire une bonne idée de l’esprit de l’arbre. Encore une fois, ne vous préoccupez pas de la communication avec l’esprit de l’arbre. Soyez juste conscient de sa présence. Ensuite, allez vers un arbre d’une espèce distincte, de préférence un qui soit éloigné du premier. Encore une fois, comme vous vous approchez de ce deuxième arbre, notez tout ce qui vient dans votre esprit ou dans votre corps. Aussi bien ce qui est différent, que ce qui est semblable. 

Asseyez-vous sous cet arbre pendant au moins quinze minutes et essayez d’obtenir un bon ressenti de l’esprit. Après cela, vous pouvez bien sûr recommencer avec d’autres arbres, l’herbe, les pierres, et ainsi de suite. Cela pourrait être un peu plus difficile avec des animaux puisqu’ils se déplacent ; toutefois si vous trouvez quelque chose qui bouge lentement, comme une chenille, faites l’essai. Ne touchez pas l’animal, contrairement aux plantes et champignons, les animaux sauvages ne réagissent pas bien au contact physique, et il n’est absolument pas nécessaire dans tous les cas. Si vous voulez, vous pouvez noter vos résultats une fois que vous avez terminé l’exercice, afin de pouvoir y revenir et reconsidérer vos résultats. En fait, vous pouvez même retourner au même endroit et retravailler avec les mêmes êtres plusieurs fois afin d’avoir une idée vraiment approfondie d’eux. 

Problème et solution

Vous n’êtes pas obligé d’avoir de bons résultats la première fois. Par exemple, tout ce que vous pouvez trouver en allant vers les arbres c’est « Et bien, ils me font tous les mêmes ressentis ». Bravo, vous avez découvert l’arbritude ! Cela peut prendre plus de temps et de pratique pour être en mesure de détecter les nuances les plus subtiles et individuelles de leurs esprits. Aussi, gardez en tête que deux esprits peuvent vous sembler très proche l’un de l’autre. Pensez-y comme la rencontre de deux personnes avec des noms très similaires, qui partagent un grand nombre de lettres identiques, comme Katie et Kathy, ou Nicholas et Nicole. 

Une des raisons pour laquelle je suggère de répéter l’exercice au même endroit est de pouvoir ainsi confronter vos résultats. Si vous obtenez les mêmes résultats à chaque fois, c’est un bon signe. Si vos résultats avec les mêmes êtres sont très différents à chaque fois, n’abandonnez pas, mais prenez-en note. Peut-être que vous sentez les esprits dans des ambiances différentes ; peut-être le temps est différent et ils répondent de manière unique à chaque fois. Au fil du temps, vous pouvez obtenir une meilleure idée de ce qui cause ces différences. 

Soyez prudent lorsque vous comparez vos notes avec celles d’autres personnes. Les sens non-physiques sont beaucoup plus subjectifs que les sens physiques. Vous pouvez marcher jusqu’à un chêne et sentir l’écorce rugueuse et toucher ses vertes feuilles lobées. Mais peut-être l’esprit vous évoquera l’image d’un vieil homme, tandis que votre ami verra une jeune dryade. Ou peut-être que vous voyez la couleur verte, alors qu’il s’imagine le boom profond d’une grosse caisse.

 Encore une chose – tous les esprits dans la nature ne sont pas très sympathiques et chaleureux, mais dans mes presque vingt ans d’expérience avec eux, j’en ai rencontré très peu qui étaient vraiment hostiles. Certains ne m’appréciaient pas, ou ne voulaient pas être dérangés, mais pour la plupart, si je quittais leur présence, ils ne m’ont pas suivie. Au cas où un esprit semblerait s’accrocher et causer des problèmes, même lorsque vous quittez son domaine, je trouve que ce qui le maintien est votre peur et notre anxiété ; l’esprit qui fait ce genre de chose se nourrit de ces émotions. 

Si cela vous arrive, la solution la plus simple est de vous calmer. Passez quelques instants à vous concentrer uniquement sur votre respiration, ralentissez-la, ne prêtez attention qu’à l’air entrant et sortant de vos poumons et aux sensations de votre corps à travers votre système respiratoire. 

Vous pouvez également vous distraire avec un livre, ou en comptant le nombre de couleurs que vous voyez dans l’environnement autour de vous. Il y a aussi des rituels de bannissement, du plus simple en faisant brûler des bâtons de fumigation aux cérémonies élaborées ; ils travaillent généralement dans le même sens – convaincre votre esprit à tous les niveaux pour arrêter de nourrir l’esprit méchant et lui ôter sa raison de vous suivre. (Ces cérémonies peuvent souvent utiliser diverses formules comme « va-t’en, mauvais esprit ! », l’effet interne de détachement est le même.) 

Conclusion / Ceci est juste une introduction de base à la détection esprits de la nature. Si votre chemin finit par être différent de ce que j’ai décrit ici, suivez-le !

 lunebleuelwe@gmail.com

http://la-lwe.bbfr.net/f60-lune-bleue

Publié dans:ESPRITS, NATURE |on 29 novembre, 2014 |5 Commentaires »

Astuces pour profiter de l’automne

 

 images (2)Boire du lait chaud une heure avant de se coucher : Prendre soin de son Vatta c’est se coucher tôt, mais c’est aussi boire du lait chaud aux épices pour calmer le système nerveux. Cela peut être du lait animal ou végétal (amande, coco, etc.). Les épices doivent être sucrées comme le sont la cannelle, la cardamome, le gingembre et l’anis. Faites infuser généreusement et dormez profondément !

Boire chaud toute la journée : Boire un peu d’eau chaude toute la journée est excellent pour la digestion, cela liquéfie ce que vous digérez et permet d’éviter toute forme de sécheresse intestine qui cause d’incomparables ennuis. Je crois ne pas avoir besoin de vous faire un dessin !

Manger chaud, lourd et onctueux : Autrement dit, manger des patates douces ! Des exemples ? Au moment d’écrire ces lignes je mangeais une soupe de carotte et de la compote de pomme.

Ce matin j’ai mangé un petit bol de grau avec des poires cuites. Une purée de patates douces, toutes sortes de potages et l’usage des légumes racines sont recommandés (betteraves, carottes, etc.) ! Plus vous manger ainsi, plus vous apaisez votre corps devant la grande stimulation quotidienne. 

Au risque de faire crier les crudivores, je vous conseille aussi de manger peu de crudité, leur légèreté n’est pas conseillée ! Bien sûr, vous le savez ce n’est pas un dogme et la limite de ce conseil se retrouve dans ce que vous ressentez !

Que faire de vos pensées ? Nous sommes ce que nous pensons n’est-ce pas ? Il est intéressant durant l’automne de privilégier une attitude calme, de privilégier la douceur et de cultiver la régularité. 

Bref, il est nécessaire de faire des câlins à vos amis, votre amoureux ou votre amoureuse, votre chat ou toute personne qui vous inspirerait avec douceur, et ce, tous les jours !! 

Sans blagues, se donner une petite routine quotidienne, par exemple, je fais tous les matins quelques exercices, des respirations profondes et une dizaine de minute de médiation. Veilliez à être doux avec vous-même aussi ! 

Pratiquer le Yin Yoga afin de cultiver la douceur comme routine quotidienne : On veut apaiser, alors l’opportunité de tenir les postures longtemps, puis de se détendre et de se relaxer pendant les postures est excellent ! Faire des torsions, pratiquer la posture sur les épaules (communément appelée la chandelle par les enfants de 6 ans), ou la pince (se plier en deux lorsque vous êtes assis), ainsi que tout étirement du bas du corps comme le grand écart (à votre mesure), sont tous excellent ! 

Huilez votre corps : Drôle de chose vous dites ? L’huilage est vraiment ancré dans la tradition de l’Ayurvéda. Si l’été encourage un huilage à l’huile de coco qui est refroidissante, l’automne et l’hiver c’est l’huile de sésame qui est conseillée. Si vous faites la moue, je vous suggère simplement de tenter l’expérience après ou même avant un bain ou une douche avant de vous coucher. 

Il est certain que l’huile de sésame n’est pas l’odeur la plus aphrodisiaque si tel était votre objectif, mais il est toujours possible de la rendre plus passe-partout (ou moins répulsive diraient certains !) en y ajoutant quelques gouttes d’essence de rose ou de lavande par exemple. L’idéal est de la réchauffer un peu avant, un mini bain marie dans de l’eau chaude peut faire l’affaire. 

Sans l’ombre d’un doute vous apprécierez combien elle est nourrissante pour votre peau et 
combien elle apaise le système nerveux. Ce qui me surprend toujours, c’est que je n’ai jamais froid après avoir appliqué de l’huile de sésame sur mon corps, et cela dure un bon moment ! 

Toujours incertain ? Tentez la chose seulement avec vos pieds : enduisez-les d’huile et massez-les quelques minutes. Appréciez les résultats et évitez de glisser !

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 « Rien n’a plus de valeur que cette journée » Goethe

Prenez bien soins de vous !

Isab’ailes et Michel A.

Publié dans:NATURE |on 23 octobre, 2014 |Pas de commentaires »

Quand la Nature et l’Homme vibrent des mêmes émotions

 

 images (1)Voilà bientôt 100 ans que le Dr. Edward Bach nous a quitté, pourtant son oeuvre et ses remèdes, les célèbres « Fleurs de Bach », sont plus que jamais utiles pour aider à retrouver la paix de l’esprit et baliser notre chemin de vie, en toute simplicité !

Hommage à un homme et un héritage d’exception…

Edward Bach naît en 1886 en Angleterre. Passionné de nature et mu par une empathie immense pour tous les êtres vivants souffrants qui croisent son chemin, il décide très tôt de devenir médecin. Son rêve d’enfant de découvrir une méthode de guérison simple et à la portée de tous animera sa vie. Entré à l’université à l’âge

de 20 ans, il devient, à l’âge de 28 ans, diplômé en médecine, chirurgie et santé publique. Tour à tour pathologiste puis bactériologiste, il entame une brillante carrière au cours de laquelle les consultations et la recherche médicale se mêlent intimement pour l’amener à la mise au point de vaccins injectables préparés à partir de germes intestinaux et destinés à traiter les maladies chroniques. 

Les résultats obtenus sont formidables, mais E. Bach a à coeur de développer une médecine moins agressive pour les patients. 

Vers une médecine plus humaine

Son entrée à l’Hôpital Homéopathique de Londres en 1919 marque un tournant dans sa carrière. Il y découvre les travaux d’Hahnemann (le père de l’homéopathie) qui l’amènent à mettre au point 7 vaccins préparés selon la méthode homéopathique qui feront sa renommée internationale, les « Nosodes de Bach ». Ces années de travail acharné l’épuisent mais le confortent dans l’idée que la médecine se perd en techniques complexes en oubliant ce qui est vraiment important: le malade. Sa clientèle importante lui a en effet révélé que, bien plus que la maladie, c’est la façon qu’a le patient d’y réagir qui conditionne ses chances de guérison ! Edward Bach va donc suivre l’idée qui l’a toujours habité : chercher des remèdes centrés sur la personnalité du malade et qui soient issus de la Nature, à l’opposé de ceux basés sur les germes de la maladie qu’il a employé jusqu’alors. 

Tous les remèdes sont dans la Nature

L’année 1928 marque pour Edward Bach le début de découverte de sa nouvelle méthode de guérison. De plus en plus oppressé par la ville, avide de grand air et fidèle à sa détermination habituelle, il quitte Londres, renommée et sécurité financière, pour partir à la recherche des plantes de la Nature à même de soulager les malades. Doté d’une intuition profonde, en communion avec l’énergie du végétal, véritable canal humain entre l’énergie de la plante et celle du malade, il est capable de reconnaître la plante permettant d’équilibrer telle ou telle disposition d’esprit du patient ! Car là est sa conviction : les maladies physiques trouvent leur origine dans le déséquilibre émotionnel qui affecte la personne et finit par se matérialiser dans son corps physique. Mettant au point les méthodes permettant de recueillir l’énergie des fleurs, E. Bach découvre ainsi, entre 1928 et 1936, 38 remèdes communément appelés « Fleurs de Bach ». Chaque remède avec lequel, pendant 6 ans, il va ainsi traiter ses patients, permet d’équilibrer une émotion. Les résultats qu’il obtient sont remarquables. 

La mission d’une vie

Ayant découvert les 38 remèdes à même de rétablir l’équilibre émotionnel des patients, Edward Bach s’éteint en 1936, à l’âge de 50 ans. Pour un homme dont l’un des idéaux était d’être fidèle à sa mission de vie et de permettre aux autres de découvrir la leur en usant de ses remèdes tant comme moyen de guérison que comme outil de développement personnel, on ne peut s’empêcher de penser qu’il s’en est allé une fois sa mission accomplie. Si aujourd’hui le plus connu de ses remèdes est en réalité un mélange qu’il mit au point pour les situations d’urgence – le «Rescue» – les 38 fleurs de Bach continuent d’aider les gens de par le monde à faire face aux peurs, manque de confiance en soi, deuil, colère, amour excessif,… en somme tout ce qui constitue la nature humaine. Aujourd’hui encore, des conseillers formés à la méthode du Dr. Bach par Le Centre Bach [demeure d’Edward Bach dans les dernières années de sa vie et aujourd’hui encore gérée par ses successeurs, fidèles à son enseignement] aident les personnes à retrouver la sérénité grâce à ces élixirs floraux et en suivant l’idée, si chère au Dr. Bach, de simplicité au service de l’autre. 

téléchargementSi les récents développements de la physique quantique et de ses applications aux êtres vivants permettent aujourd’hui de mieux comprendre les fondements scientifiques de l’efficacité des fleurs de Bach, tout aussi important est le message transmis par E. Bach au travers de son existence: retrouver la responsabilité de sa santé et accomplir sa mission de vie dans le respect du monde qui nous entoure est le plus sûr chemin vers la santé et le bonheur.

 

Sources : Formation de Conseiller Agréée en Fleurs de Bach dispensée par la Fondation Bach, Livre : « Les découvertes médicales d’Edward Bach, médecin » (Ed. le Courrier du Livre).

 

Publié dans:NATURE |on 1 octobre, 2014 |Pas de commentaires »

LE MIEL au secours de la Médecine Conventionnelle

 

téléchargement (1)Le miel vient au secours de la médecine. Ce tueur de microbes représente une des rares alternatives à la résistance aux antibiotiques des super-bactéries. La science qui est en train de valider les effets thérapeutiques du miel commence à lui redonner la place que les Anciens lui avaient attribuée en tant que remarquable cicatrisant de plaie.

Utilisé depuis au moins 8000 ans avant J-C, le miel est en train de conquérir ses lettres de noblesse en médecine pour ses propriétés antiseptiques et antibactériennes. Depuis 25 ans, il est employé par le service de chirurgie viscérale du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Limoges, pour faciliter la cicatrisation des plaies très complexes dites de 2ème intention, avec d’excellents résultats.

Si depuis ces vingt dernières années, les recherches se multiplient, les premières observations de ses propriétés sont bien antérieures. Dès les années 1930, des praticiens surtout des chirurgiens, relatent, dans des publications, les réussites observées sur la cicatrisation de brûlures et de plaies sur lesquelles du miel a été appliqué. En Allemagne dans les années 1930, les professeurs Zaïss, Krunitz et d’autres ont traité au miel des milliers de plaies avec succès, sans désinfection préalable. Dans les années 1970, Cavanagh l’utilise, comme avant lui Bulman (1955) pour cicatriser les plaies constatant qu’elles deviennent stériles en quelque jours et guérissent promptement.

Dans toutes leurs observations, ils mettent en évidence et corroborent de manière empirique une vitesse de cicatrisation deux fois plus élevée sous l’influence du miel. Il faudra attendre les années 1980-1990 et le développement d’une véritable recherche en plaies et cicatrisations, pour que l des études scientifiques soient conduites avec une valeur statique. L’expérience du CHU de Limoges est à ce titre exemplaire. Son initiative revient à un homme, véritable pionnier, le professeur Bernard Descottes, chef de service et passionné tant par la diversité végétale que par le monde animal à travers cet insecte qui est l’abeille.

« Pendant 25 ans, cet homme a mené avec énergie, plaisir et détermination un combat pour que le miel soit reconnu en tant que cicatrisant. Ce fut un combat parce que le miel n’a jamais eu sa place comme dispositif médical dans la cicatrisation », raconte Ghislaine Pautard, infirmière aux soins intensifs du CHU de Limoge.

En 1988, le professeur lance, avec l’aide l’équipe infirmière et l’accord des patients accueillis dans le service, une étude randomisée mettant en comparaison le miel avec les dispositifs  médicaux en usage à cette époque, à savoir la Biogaze et le Débrisant. Les résultats viennent confirmer les premières observations consignées au XIVè siècle, à savoir une vitesse de cicatrisation des plaies traitées par le miel deux fois supérieure à celle des plaies traitées par les deux autres dispositifs médicaux. « L’étude a porté sur des plaies post-opératoires de seconde intention ; ce sont des plaies qui présentaient des difficultés, importantes et/ou des risques infectieux (présence d’hématome, abcès) », précise Ghislaine Pautard. L’homme est génétiquement programmé pour cicatriser, ajoute-t-elle, aussi nous n’utilisons pas le miel sur des plaies de 1ère intention ». De 1984 à 2010, au CHU de Limoges, plus de 3 000 plaies infectées ou non, essentiellement au niveau de la paroi abdominale, ont été traitées avec du miel. Un travail sur le pouvoir antibactérien et cicatrisant des miels a montré comment les pansements et les soins au miel pouvaient réduire grandement le temps de cicatrisation, sans infection ni effet secondaire.

Des propriétés antiseptiques aux mécanismes complexes

Pour assister à une véritable renaissance de l’utilisation du miel à des fins thérapeutiques, encore faut-il comprendre son mécanisme d’action. Des recherches, effectuées ces trente dernières années, commencent à apporter de vrais éléments de réponse dans la compréhension des procédés complexes impliqués qui suscitent l’intérêt des universitaires.

Plusieurs raisons expliquent les effets thérapeutiques du miel sur les plaies, particulièrement les plaies récalcitrantes, infectées, au premier rang desquels ses propriétés physiques. Par sa viscosité, le miel forme une barrière protectrice sur la plaie qui prévient ainsi la formation de biofims (agrégats complexes de nombreuses espèces bactériennes) à l’origine d’infections croisées, d’infections résistantes aux traitements antibiotiques.

En deuxième lieu, le miel, du fait de son osmolarité (capacité à extraire l’eau des cellules vivantes), conséquente à sa forte teneur en sucre, crée un appauvrissement de l’eau disponible pour les germes et bactéries mettant en péril leur survie. En outre, le miel possède des propriétés hygroscopiques (tendance à absorber l’humidité de l’air) qui contribuent à créer sur la plaie un milieu humide dont on sait aujourd’hui qu’il est favorable à la cicatrisation. Son osmolarité entre à nouveau en jeu pour favoriser l’exsudation en générant un flux de lymphe vers l’extérieur de la plaie entraînant avec lui bactéries, débris cellulaires et donc réduisant l’œdème au sein de la plaie.

L’influence de l’origine des fleurs butinées

téléchargement (2)Ces propriétés physico-chimiques sont importantes, mais elles ne suffisent pas, à elles seules, à expliquer l’efficacité antiseptique du miel. D’où li viennent ses propriétés spécifiques ? Pour partie, il semblerait qu’elles soient en relation avec les  plantes qui ont fourni les nectars initiaux. Ainsi, selon les plantes butinées par les abeilles, ses propriétés diffèrent. Ainsi, le miel de thym, dont la plante est reconnue pour ses propriétés antiseptiques, est l’un des plus intéressants du point de vue de l’activité antimicrobienne. Les composés intrinsèques de la plante de plus précisément les huiles essentielles présentes dans les nectars des fleurs influencent directement les qualités antibactériennes. Le miel de lavande serait également bon bactéricide et particulièrement indiqué pour les applications externes en cas de brûlures, piqûres d’insectes, plaies infectées. Il est également largement cité pour les maladies infectieuses et en particulier pulmonaires. La pinocembrine, huile essentielle détectée dans le miel de tournesol, possède également une activité antimicrobienne caractérisée  vis-à-vis de staphyoccosus aureus (http://www.phac-aspc.gc.ca/lab-bio/res/psds-ftss/staphylococcus-aureus-fra.php ) . D’autres études réalisées au plan international ont permis de souligner l’intérêt d’autre flore comme le buisson théier qui ne pousse qu’en Nouvelle-Zélande et duquel est produit le miel manuka. Il y a donc transfert d’une partie des propriétés de la plante butinée au miel produit par les abeilles. Et dans ce cas, ce sont surtout les huiles essentielles qui sont impliquées.

Quand le miel libère de l’eau oxygénée

Pour une autre partie, les propriétés antibactériennes du miel lui sont directement conférées par le monde animal et rendues possibles par le merveilleux travail de l’insecte. « C’est en 1962 que J.W White a mis en évidence que le glucose présent dans le miel se transforme, sous l’effet de la glucose oxydase, en acide gluconique libérant du peroxyde d’hydrogène qui n’est autre que de l’eau oxygénée », explique Ghislaine Pautard. Quelle est l’origine de cette enzyme « la glucose oxydase » ? Elle est introduite dans le miel à partir de sa constitution dans le jabot de l’abeille. Cette enzyme appartient à l’abeille, elle apparaît lors de la fabrication du miel. C’est donc l’insecte qui octroie au miel se teneur en glucose oxydase. Ainsi, une partie des propriétés sont le résultat du processus même de fabrication du miel.

Rappelons que le miel est fabriqué à partir du nectar des plantes ou des substances vivantes qui se trouvent sur elles, comme c’est le cas du miellat. Le meillat est issu des sécrétions de petits insectes piqueurs (homoptères) qui se nourrissent de la sève d’arbustes. Leurs excréments liquides sont de véritables gouttelettes sucrées riches en acides aminés que les abeilles vont également butiner. En arrivant à la ruche, le jabot rempli de nectar et de miellat, les abeilles le régurgitent sur la langue d’une de leurs sœurs. La circulation de nectars d’abeille en abeille répond au principe de la trophallaxie qui caractérise tous les insectes sociaux. Il s’agit d’un « bouche à bouche » au cours duquel l’un des insectes échange non seulement sa nourriture mais aussi des informations. Le nectar va ainsi circuler de jabot en jabot jusqu’à devenir miel. L’abeille va venir stocker le miel dans les alvéoles de la ruche qu’elle va operculer avec un peu de cire. C’est à ce stade que l’enzyme (glucose oxydase) est transférée dans le miel.

La défensine-1 – une protéine responsable de l’activité antimicrobienne

Dans le processus de cicatrisation, la libération d’eau oxygénée n’est qu’un des mécanismes d’action du miel, elle n’explique pas tout. En utilisant une nouvelle approche de neutralisation successive des différents facteurs bactéricides individuels du miel, des chercheurs néerlandais ont identifié, très récemment, en juillet 2010, une molécule sécrétée par les abeilles et baptisée la défensine-1 qui serait responsable d’une grande partie de l’activité antibactérielle du miel. Cette protéine, fabriquée par les glandes hypotharyngiennes et mandibulaires des abeilles, conserve dans le miel ses propriétés immunitaires.

Pour le professeur à l’origine de cette découverte, le Professeur Sebastien AJ Zaar, chercheur du département de microbiologie médicale du centre médical académique d’Amsterdam, « le miel ou ses composantes isolés pourraient être d’une grande valeur pour la prévention et le traitement des infections causées par des bactéries résistantes aux antibiotiques ». En effet, dans leurs expériences, quantités d’espèces testées, incluant des bactéries impliquées dans des intoxications alimentaires, Bacillus subitilis ou Escherichia coli résistantes à plusieurs antibiotiques, ou des bactéries impliquées dans des infections nosocomiales, ayant développé des résistances aux antibiotiques… ont toutes été tuées par une basse concentration en 10 à 20 % de miel (1 ou 2 millilitres de miel dans 10 millilitres de bactéries.

Le miel de manuka, véritable « tueur » de bactéries

Ce qui a également contribué à faire avancer la recherche, ce sont les écarts d’efficacité constatés des variétés de miels sur les différentes souches bactériennes. Ainsi, il a été mis en évidence la particularité du miel de manuka, fabriqué à partir des fleurs d’un arbrisseau originaire d’Australie, qui conjugue des propriétés antibactérielles et anti inflammatoires spécifiques attribuées à une molécule : le méthylglyoxal (MGO). C’est une étude menée par le Professeur Thomas Henle du Centre Hospitalier Universitaire de Dresde (Allemagne) qui a mis en évidence cette molécule dont la concentration dans le miel varie généralement de 1 à 10 mg par kg. Dans le miel Manuka, les concentrations en MGO atteignent jusqu’à 800 mg/kg/ cette forte concentration a pour effet d’accentuer considérablement la puissance de l’efficacité antibactérienne. Le professeur Thomas Henle a ainsi montré  que le MGO de niveau 100 est suffisant pour enrayer une infection causée par Staphylococcus aureus. Cette action sur des bactéries multi-résistantes est extrêmement intéressante dans un contexte de perte d’efficacité des antibiotiques. Elle semble bien conjuguée à des propriétés anti inflammatoires et cicatrisantes : le miel de manuka diminue les enflures, augmente la circulation sanguine et accélère la formation d’un nouveau tissu cicatriciel. Suite à ces découvertes majeures, le miel de qualité MGO a été normalisé, on trouve sur le marché des miels estampillés MGO 30 adaptés à la nutrition, MGO 100 appropriés toujours en nutrition, sur des brûlures, des coupures, MGO 250 pour les plaies et les escarres et jusqu’à MGO 550 réservés à des usages en traitement choc, en application externe pour les brûlures, plaies, escarres.

Pourquoi des dispositifs médicaux ne se développent-ils pas plus vite ?

images (1)Plus les recherches s’approfondissent sur le miel, plus elles révèlent la complexité de ce merveilleux produit vivant naturel qui suscite humilité et émerveillement. Toutes les interactions entre les différents bactéricides présents dans le miel n’ont certainement pas encore été élucidées. Il n’est donc pas aisé de quantifier la contribution des différents facteurs qui interviennent car ils peuvent être mutuellement dépendants, ou avoir une activité additive ou synergique selon l’espèce bactérielle ciblée. Certains laboratoires tels que Comvita et Aspec Medical proposent déjà des applications thérapeutiques à base de miel. Deux marques de dispositifs médicaux (pansements alginates ou tulles incorporant du miel de manuka et rendus stériles) Mesitran et MediHoney sont essentiellement commercialisés aux Etats-Unis où ils ont obtenu l’agrément de la Food and Drug Administration, mais aussi en Australie. Ils sont agréés par les autorités sanitaires, prescrits par le corps médical et utilisés par des professionnels de santé pour le traitement des plaies. Le pansement Medihoney a quant à lui été homologué dans l’Union européenne. En France, le laboratoire Aguettant propose Actrys, un pansement sous forme de pâte aux composants naturels ; argiles verte, miel, cire, huile végétale riche en acides gras essentiels, non remboursé. Dans le service du professeur Descottes, les soignants avaient eux aussi utilisé le miel en imprégnation sur des pansements pour guérir de plaies graves et/ou infectées. Ce service partage aujourd’hui ses protocoles de soins aux personnels médicaux demandeurs. Le professeur Descottes avait précisé l’usage de pansements au miel sur des plaies franches propres par coupure accidentelle qui ne posent aucun problème infectieux en la recouvrant de compresses renouvelées chaque jour. « Sur des brûlures du 1er et 2è degré, l’application immédiate d e miel recouvert de compresses sèches apporte rapidement une sédation de la douleur, évite la formation de phlyctènes et accélère le retour à une peau normale sans trace cicatricielle ».

A la maison, on peut donc utiliser le miel sur des petites brûlures/blessures, mais requérir un avis médical dans tous les autres cas.

Le miel, une arme efficace contre les infections nosocomiales

Une utilisation élargie du miel dans la cicatrisation permettrait de faire de colossales économies dans le domaine de la santé. « A l’image ce qui se développe en Océanie et aux Etats-Unis, la commercialisation de produits thérapeutiques à base de miel pourrait émerger en Europe, conclut la pharmacienne Clémence Hoyer. Mais il semble paradoxal que des groupes pharmaceutiques, dont les produits sont accusé de décimer les abeilles, s’intéressent au miel…. D’autant que ce serait prendre une partie du gigantesque marché des dispositifs médicaux.

L’autre domaine dans lequel el miel pourrait apporter une contribution essentielle à un problème mondial de santé publique, est celui d’enrichir l’arsenal thérapeutique à notre disposition, pour lutter contre les super-bactéries devenues résistantes aux antibiotiques (streptocoque,  staphylocoque doré résistant à la méthicilline, entérocoque). Le développent des infections nosocomiales et des résistances aux antibiotiques seront peut-être l’occasion de réintroduire le miel dans la pharmacopée moderne. Une utilisation judicieuse, pertinente du miel doit permettre de réduire la surconsommation d’antibiotiques en France, surconsommation dont on sait qu’elle favorise l’émergence de ces souches bactériennes résistantes aux traitements.

Compte tenu de son très grand champ d’application, à la fois préventif et curatif, antiseptique et antibiotique et de sa grande efficacité dans de nombreuses indications, de sa facilité de mise en œuvre, de sa parfaite innocuité et de l’absence d’effets secondaires, contre-indications ou incompatibilité, de premier plan qui ne demande qu’à être mieux connue. Le miel trouvera, dans un avenir proche à n’en pas douter, une place importante dans l’arsenal thérapeutique médical. Toutefois, il est urgent d’agir et de protéger les cultures dont les abeilles se nourrissent. Il ne faudrait pas attendre que les abeilles aient disparu pour se rendre compte à quel point le miel est précieux.

L’Association Francophone d’Apithérapie, créée à l’initiative du professeur Bernard Descottes en 2008, vise à développer la recherche scientifique en retard dans l’univers francophone, par rapport au monde anglophone mais aussi vise à promouvoir la reconnaissance des produits de la ruche auprès du monde médical et para-médical. http://apitherapiefrancophone.com/

Publié dans:GUERISON, NATURE |on 29 septembre, 2014 |1 Commentaire »

Les entités de la planète

 

Les esprits ont-ils toujours une substance, une impression humaine ? Et s’ils étaient partout dans le vivant, de l’oiseau au rayon de soleil, avec chacun quelque chose à nous apprendre ? Dans son livre « Comment la terre s’est tue », David Abram nous partage cette vision des cultures orales.
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La maison familiale avait été, comme la plupart des maisons sur cette île tropicale, bâtie à proximité de plusieurs nids de fourmis. Comme on faisait beaucoup la cuisine dans l’enclos (où demeuraient, outre le Balian, son épouse et leurs enfants, différents membres de leur nombreuse famille) et qu’on procédait aussi à la préparation minutieuse d’offrandes de nourriture pour les rituels et les fêtes dans les villages voisins, le sol et les bâtiments étaient vulnérables à l’invasion d’une population considérable de fourmis. De telles invasions peuvent aller d’une nuisance occasionnelle à un siège périodique, voire même permanent. Les offrandes quotidiennes servaient donc à empêcher de telles attaques de la part des forces naturelles qui entourent (et supportent) la terre familiale. Les dons de riz quotidiens gardaient les colonies de fourmis occupées et, vraisemblablement, satisfaites. Leur disposition régulière, au coin des différents bâtiments de l’enclos, semblait établir une certaine frontière entre la communauté des humains et celle des fourmis. Honorant cette frontière par des présents, les humains espéraient, semblait-il, pouvoir persuader les fourmis de la respecter elles aussi et de ne pas entrer dans les bâtiments. 

Pourtant je restais intrigué par l’affirmation de mon hôtesse selon laquelle il s’agissait de présents « pour les esprits ». Il faut reconnaître que, entre notre notion occidentale d’« esprit » (si souvent décrit en contraste avec la matière ou la « chair ») et les présences mystérieuses que les cultures tribales et indigènes respectent tant, une certaine confusion a toujours régné. J’ai déjà fait allusion aux malentendus grossiers liés au fait que les premiers à étudier ces coutumes aient été des missionnaires chrétiens qui n’étaient que trop disposés à voir des esprits occultes et des fantômes immatériels là où les membres de ces tribus offraient simplement leur respect aux vents locaux. Alors que la notion d’« esprit » en est venue à avoir, pour nous Occidentaux, des connotations avant tout anthropomorphiques ou humaines, cette rencontre avec les fourmis fut la première d’une série d’expériences qui m’ont suggéré que les « esprits » d’une culture indigène étaient avant tout ces modes d’intelligence ou d’attention qui ne possèdent pas une forme humaine. 

En tant qu’humains, nous connaissons bien les besoins et les capacités du corps humain – nous vivons nos propres corps et nous connaissons donc, de l’intérieur, les possibilités de notre forme. Nous ne pouvons connaître avec la même familiarité et la même intimité l’expérience vécue d’une couleuvre à collier ou d’une tortue serpentine ; il nous est difficile d’avoir une expérience précise des sensations d’un colibri collectant, à petites gorgées, le nectar d’une fleur, ou d’un hévéa absorbant la lumière du soleil. Et, pourtant, nous savons ce que l’on sent en buvant l’eau fraîche d’une source ou en se prélassant et en s’étirant au soleil. Notre expérience peut être sans doute une variante de ces autres modes de sensibilité, néanmoins nous ne pouvons, en tant qu’humains, faire l’expérience précise des sensations vivantes d’une autre forme. Nous ne connaissons pas de manière tout à fait claire leurs désirs ou leurs motivations.

Nous ne pouvons savoir ou ne pouvons jamais être sûrs que nous savons ce qu’ils savent. Pourtant, que la biche ait l’expérience de sensations, qu’elle soit porteuse de savoirs lui permettant de s’orienter, de trouver de la nourriture, de protéger ses petits, qu’elle sache comment survivre dans la forêt sans les outils dont nous dépendons, voilà qui est évident pour nos sens humains. Que le manguier ait la capacité de créer des fruits, et l’achillée millefeuille, le pouvoir de diminuer la fièvre d’un enfant, possèdent la même évidence. Pour les humains, ces Autres nous livrent des secrets ou sont détenteurs d’une intelligence dont nous avons nous-mêmes souvent besoin. Ce sont ces Autres qui peuvent nous aviser de changements de conditions climatiques inattendus, ou nous prévenir d’éruptions volcaniques ou de tremblements de terre imminents. Ils nous montrent, lorsqu’ils fourragent, où trouver les baies les plus mûres, ou alors, quelle est la meilleure route pour rentrer à la maison. En les regardant construire leurs nids ou leurs abris, nous recueillons des indications quant aux manières de renforcer nos propres demeures. Leur mort même nous enseigne la nôtre. Nous recevons d’eux d’innombrables dons : nourriture, combustible, abri et vêtement. Mais ils restent Autres pour nous, habitant leurs propres cultures et déployant leurs propres rituels – jamais tout à fait compréhensibles. 

De plus, ce ne sont pas seulement ces entités que les Occidentaux reconnaissent comme appartenant aux « vivants » – pas seulement les autres animaux et les plantes – qui parlent en tant qu’esprits aux sens de ceux qui appartiennent à une culture orale. C’est aussi la rivière sinueuse où s’abreuvent les animaux, les pluies torrentielles de la mousson, et la pierre qui s’ajuste parfaitement au creux de la main. La montagne, elle aussi, a ses pensées. Et les oiseaux qui bruissent et jacassent alors que le soleil disparaît sous l’horizon sont les voix mêmes de la forêt tropicale humide.

Les entités de la planète dans ESPRITS couv_1368Comment la terre s’est tue, David Abram
Editions La Découverte (Novembre 2013 ; 347 pages) 

Publié dans:ESPRITS, NATURE |on 27 septembre, 2014 |Pas de commentaires »

L’eau : aux sources de la santé

images (5)Notre nature solide nous a presque fait oublier notre origine marine. L’eau reste pourtant la pierre angulaire de notre santé, bien loin du rang anecdotique auquel l’ont reléguée les boissons à la mode. D’un bout à l’autre du corps, petit tour d’horizon de rôles insoupçonnés… 

Chaque année de par le monde, plusieurs centaines de milliers de morts peuvent être imputées à l’obésité et au diabète causés par…les sodas ! Souverains liquides du royaume de la malbouffe, ces derniers ont bouté hors de nos tables la seule boisson réellement indispensable au maintien de la santé : l’eau ! Inexistante pour certains, insuffisante pour beaucoup, la consommation d’eau est pourtant la clé de l’équilibre de l’organisme ! Constitué de près de mille milliards de cellules en constante communication, le corps humain fonde son fonctionnement sur les interactions complexes entre molécules [sucres, graisses, protéines, …] dont 99% sont… des molécules d’eau ! C’est dire l’importance de cette dernière pour l’équilibre général de notre santé ! 

Soif… et bien plus !

La déshydratation cause bien sûr la sensation de soif, celle-ci constituant un mécanisme de survie de l’organisme en mal d’équilibre hydrique pour assurer ses métabolismes. Mais les conséquences du manque d’eau minent la santé bien avant que n’apparaisse la soif ! L’eau étant à la fois le constituant majeur, tant du milieu interne que du milieu ambiant de toutes les cellules, elle est à la fois vectrice de nutriments et voie de drainage privilégiée des déchets du fonctionnement cellulaire. Manquer d’eau, c’est donc, non seulement avoir des tissus mal nourris, mais aussi et surtout avoir des tissus desquels les toxines

ne peuvent être évacuées ! Que l’on parle d’usure de cartilages [composés, notons-le, de près de 80 % d’eau !], de stress, de dépression, d’hypertension, de troubles digestifs ou encore d’allergie, l’eau est au centre du problème. Le cerveau sera l’un des premiers organes à pâtir de la déshydratation latente : fatigue, troubles de la mémoire et autre souffrances nerveuses précèdent souvent de très loin la sensation de soif. Il est donc fondamental de ne pas attendre de la ressentir pour s’hydrater ! Bon nombre de maux pourraient être prévenus par la simple consommation d’eau !

 

Quelle eau choisir ?

Eau du robinet, eau de source, eau minérale, eau filtrée, eau osmosée… le choix est vaste ! Très contrôlée dans nos pays riches, l’eau du robinet présente l’avantage indéniable du moindre coût et d’un impact environnemental réduit. Sa désinfection passe néanmoins par l’ajout de chlore dont l’effet oxydant sur notre chimie interne serait néfaste car promoteur d’une susceptibilité aux infections virales. Eliminer ce chlore par simple aération de l’eau du robinet pendant quelques heures est donc le minimum à faire… qui n’évitera cependant pas la contamination par des teneurs élevées en nitrates, composés médicamenteux et pesticides en tout genre. De composition plus stable, les eaux minérales en bouteille continuent d’avoir du succès, malgré leur coût. La vocation d’une eau de boisson étant avant tout le drainage des toxines de l’organisme – plus que sa nutrition en minéraux – il est important de la choisir la moins minéralisée possible, c’est-à-dire avec une valeur de «résidus secs à 180°» [indiquée sur l’étiquette] idéalement inférieure à 50

mg/L, ou du moins la plus proche de cette valeur. Les eaux fortement minéralisées peuvent, certes, apporter un peu de minéraux [magnésium, calcium, …], mais ceux-ci sont peu assimilables. Ces eaux fortement minéralisées devraient donc être consommées de manière modérée ou alors comme des «alicaments » [aliments à vertus thérapeutique], comme le sont les eaux thermales ou encore les eaux modifiées par les systèmes d’osmose modernes. La dynamisation de l’eau par passage dans un vortex [carafe ou autre] semble également lui restituer les caractéristiques d’une eau «vivante» très intéressante pour la santé. 

Se noyer dans un verre d’eau ?

Théoriquement, un minimum de 6 à 8 verres d’eau répartis sur la journée, en dehors des repas [1/2 heure avant les 3 principaux repas et 2 heures après] est idéal, mais à adapter au tempérament et à la nature de chacun de manière progressive ! Même si les boissons telles que thé, café, sodas sont un apport de liquide, elles ne remplacent pas l’apport d’eau pure et concourent même parfois à la déshydratation de l’organisme en plus de lui apporter des calories inutiles ! Des eaux de qualité et de faible minéralité sont disponibles chez nous, alors abusez-en… ce qui vous constitue en majorité est essentiel à votre santé !

Pour en savoir plus : http://eauseanceilive.blogspot.be  et www.lanutrition.fr

Publié dans:NATURE |on 23 septembre, 2014 |Pas de commentaires »

D’après nature

Par Lee Jae-Hyo

Sphères de bois ou nébuleuses de pierres, les sculptures de l’artiste sud-coréen lui sont soufflées par la nature. Une fidèle complice qu’il respecte infiniment.

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A Yang Pyung où il vit, dans la province de Geonggi, au sud de Séoul, la forêt et la rivière Han ne sont jamais très loin. La nature est sa plus fidèle complice. « J’éprouve un immense respect pour la nature. C’est elle qui me souffle mes œuvres. Je ramasse les rondins de bois dans les forêts, les pierres viennent du lit de la rivière. Choisir les uns ou les autres détermine déjà l’œuvre à venir », explique Lee. L’énergie de la nature, l’épure de ses lignes, l’humilité de ses éléments, décident des formes. « Je ne sais pas vraiment qui, du matériau ou de l’artiste, commande l’autre ! C’est comme si ma main suivait la pensée de la matière… Le bois possède ses caractéristiques propres. Je ne travaille pas contre lui, mais avec lui. C’est le matériau lui-même qui dicte mon geste, sa texture qui décide de la forme. On ne peut pas l’imposer de l’extérieur. » Et la forme parfaite, récurrente dans le travail de Lee, est la sphère « qui se cherche dans la plupart de mes œuvres », dit-il. 

Souvent monumentales, ses pièces requièrent un long et dur travail physique. Lee fait alors appel à ses voisins, « qui ne connaissent rien à l’art », pour l’aider à les manier. Une belle connivence s’est instaurée entre eux. Le plus souvent, Lee façonne ses œuvres dans son atelier, même s’il préfère les voir exposées en plein air. « La plupart sont en bois, un matériau vivant, sensible au climat. Comme pour les hommes, le temps patine l’œuvre. C’est important. »  

Il faudrait pouvoir les toucher, éprouver la caresse du bois poli, tellement poli qu’il est aussi lisse qu’une soie. Les sentir aussi, humer les veines du bois, le métal des pierres. « Certaines de mes œuvres “en creux” sont utilisées comme des sièges ou des sofas. Je ne fais pas de pièces de design à proprement parler. Mais pourquoi pas ? La frontière est parfois incertaine entre le design et l’art. Le plus important, c’est de vivre l’œuvre. » 

Lee Jae-Hyo n’est pas seulement un créateur. Il est un intercesseur, capable de révéler, au travers de ses œuvres patiemment élaborées, la nature intime de la matière, son essence quasi spirituelle.  

www.leeart.name

lee Jae-Hyo Né en 1965, Lee a grandi dans l’usine de briques de son père. « La cour était mon terrain de jeu. Les outils et les matériaux naturels, mes premiers jouets », se souvient le plasticien, nourri des maîtres du land art, diplômé en arts plastiques de l’université Hongik et lauréat du prix international de la sculpture en paysage forestier en 2002.

Publié dans:NATURE |on 13 août, 2014 |Pas de commentaires »

Les arbres nous ressourcent

 

images (2)Embrasser un arbre ?

 « Une expérience insolite », assure Patrice Bouchardon pour Psy.com. Pour l’animateur de séminaires en forêt, les arbres, malgré leur silence apparent, sont vivants. Et peuvent donc nous aider à retrouver notre tonus, à mieux respirer, à développer nos sens.

Debout, l’oreille posée contre un arbre, j’écoute, comme le faisaient autrefois les Indiens avec la terre. L’expérience donne à découvrir des chuintements, des bourdonnements, des bruits de ville », raconte Idalgo, 42 ans, pourtant doté d’un esprit cartésien. Ce samedi matin, la forêt de Fontainebleau est le théâtre de curieuses expériences. Une vingtaine de personnes écoutent, touchent, hument en chœur… les arbres !

Derrière cette activité insolite se cache un homme jovial, Patrice Bouchardon, animateur de « stages nature » (renseignements au 02.47.52.62.45) pas tout à fait comme les autres. Ingénieur de formation, il a toujours nourri un vif intérêt pour les arbres qui l’a conduit à une réflexion sur notre rapport à la nature. En quoi ce contact contribue-t-il à notre équilibre ? Comment développer notre perception de ces végétaux ? Au-delà du simple engouement pour l’aventure sportive et l’écologie (91 % d’entre nous déclarent aimer la forêt, sondage Sofres 2000), notre fondu de futaies insiste sur les bienfaits des chênaies et autres sapinières.

Retrouver son tonus

« Allez vous adosser contre un arbre qui vous inspire, détendez-vous et concentrez-vous sur votre respiration, propose Patrice Bouchardon à ses stagiaires. D’où part-elle ? De votre ventre ? De votre gorge ? » Cette exploration attentive du souffle a pour effet immédiat une sensation de tonus retrouvé… qui s’explique : les arbres ont une influence positive sur la qualité de notre atmosphère. « Ce sont eux qui transforment l’oxyde de carbone en oxygène, si précieux pour notre vitalité », rappelle Jacques Fleurentin, pharmacologue.

En forêt, chaque arbre en produit environ sept litres par jour. Plus qu’il n’en faut à l’homme, dont les besoins quotidiens tournent seulement autour de un demi-litre. De plus, cet oxygène naissant au sortir de la feuille est « anionisé », c’est-à-dire qu’il est accompagné d’ions négatifs. Ces derniers présentent trois caractéristiques majeures : ils favorisent la dilatation des vaisseaux sanguins, améliorent l’oxygénation des tissus et luttent contre le stress. Pendant une séance de respiration avec un arbre, nous pouvons en quelque sorte prendre rendez-vous avec notre vitalité d’une manière plus « végétale ».

Développer ses sens

Quand le corps est noué, nos sens ne remplissent plus leur mission et nous avançons dans la vie comme des robots. Dans la forêt, narines et oreilles ouvertes, nos gestes perdent, au contraire, de leur automatisme : une étape importante pour mettre le mental au repos. Patrice Bouchardon l’assure : « Les arbres peuvent nous aider à ouvrir nos portes sensorielles afin de mieux habiter notre corps. » D’où les quatre exercices qu’il propose.

Elargir son champ de vision

« Déroulez vos pieds sur le sol et plongez votre regard dans le feuillage de l’arbre en amoureux du voir », suggère le gourou forestier. Notre vue est tellement sollicitée que nous regardons souvent sans voir. « Au début, mon regard s’arrêtait au premier rideau d’arbres, témoigne Inès, 37 ans. En découvrant les espaces entre les arbres et les feuilles, j’ai compris que l’on pouvait aiguiser sa vue et aller au-delà des obstacles. Comme dans la vie. »

Explorer le toucher

Notre peau recèle deux millions de récepteurs sensoriels. Malgré cela, le toucher est devenu tabou dans notre société : comme nous n’établissons souvent qu’un contact visuel, l’image mentale prédomine sur la sensation. Pour rendre la place qu’il mérite au premier des sens, l’exercice consiste à occulter la vue. « Yeux fermés, mains tendues, j’ai parcouru le tronc, enjambé les racines… Ça m’a rappelé mon enfance », raconte Carlos, 26 ans. C’est vrai, ces retrouvailles sont souvent de l’ordre d’une jubilation enfantine. Mais ce n’est pas seulement pour raviver nos souvenirs que Patrice Bouchardon encourage ce contact, c’est aussi « pour renouer avec la spontanéité de l’enfance et reprendre confiance dans ses capacités physiques. »

Apprendre à sentir

Sentir au lieu de penser, serait-ce le secret ? Sentez le tronc d’un arbre, les bourgeons, les feuilles. Identifiez les odeurs. Derrière chacune se cachent des images, donc des émotions. « Le cerveau de l’olfaction, appelé aussi rhinencéphale, fait partie du système limbique, le siège de nos émotions et du plaisir », explique Benoît Schaal, biologiste au CNRS. « Un jour, dans un verger de pommiers, mon corps s’est mis à pétiller, raconte Thérèse, 45 ans. Quand je suis morose, je me replonge dans cette sensation. »

Ouvrir ses oreilles

Aujourd’hui, nous ne prenons conscience d’un son que lorsqu’il nous agresse ! « Si vous posez votre oreille contre un arbre, c’est bouleversant… » Patrice Bouchardon parle de mille bruits différents : des craquements graves, sourds ou aigus. Premier bénéfice : la détente cérébrale. Le mental encombrant et trop bavard est congédié, laissant la place à notre sensibilité et à notre réceptivité. Pratiquée régulièrement, cette technique permet d’être davantage à l’écoute de soi et des autres.

Avez-vous déjà fait cette expérience ?

Et qu’avez-vous ressenti ?

Venez répondre sur «  La Vie Devant Soi « 

Publié dans:ENERGIES, NATURE |on 28 juillet, 2014 |Pas de commentaires »

La nature ne fait pas de déchets

 

Nos villes ne savent plus quoi faire de leurs déchets. Nous dépensons des milliards pour tenter de les recycler. Et si on s’inspirait de la nature ?

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Face aux problèmes qui se posent à nous au cours de la crise environnementale présente, nous cherchons des solutions dans les leçons que nous pouvons tirer du comportement de la nature (pour les besoins de la discussion, je distingue artificiellement les activités humaines des activités naturelles). Comment est-elle arrivée à gérer aussi habilement, depuis plusieurs milliards d’années, l’ensemble des activités infiniment diverses qui se passent sur la Terre. A-t-elle des secrets que nous pourrions lui emprunter ?

Elle en a à coup sûr ! Il en est un que nous pouvons résumer ainsi : la nature ne fait pas de déchets. Elle utilise et recycle tout. Par exemple, dans la forêt, les animaux morts deviennent la nourriture de charognards et de nombreux insectes. Les feuilles mortes sont happées dans le sol par les vers de terre qui les mangent et restituent à la terre ce que nous qualifions d’excréments et qui sont de fait des éléments fertilisants. Celles qui restent en surface se décomposent sous l’action de bactéries et se transforment en humus qui nourrit les plantes mangées par les herbivores, eux-mêmes mangés par les carnivores … La chaîne est sans fin.

Chez les économistes, cet idéal s’appelle « économie circulaire ». Et notre ami Emmanuel Delannoy en est un grand partisan, lui qui dirige l’Institut Inspire pour « réconcilier développement économique et biosphère ». C’est un allié d’Humanité & Biodiversité dans les tables rondes qui abordent ce dossier. L’expression parfois utilisée « cradle to cradle » (du berceau au berceau) indique que rien ne se perd, il n’y a pas de matière inutilisée. Telle n’est pas, et de loin, la situation chez les humains.

Mexico et Rio génèrent plus dix mille tonnes de déchets par jour

La masse des déchets qu’ils accumulent atteint des proportions gigantesques et s’accroît à une vitesse telle que de nombreuses villes sont largement dépassées par la situation. Mexico et Rio de Janeiro en génèrent aujourd’hui plus dix mille tonnes par jour, ce qui représente une file de camions longue de dix kilomètres. Des décharges immenses sont souvent déjà débordantes dans plusieurs pays d’Asie et d’Afrique. Elles constituent des lieux de grande insalubrité. Ces paysages de désolation illustrent dramatiquement les difficultés des humains à gérer leur planète.

À l’échelle mondiale, la quantité de déchets a été multipliée par dix par rapport au siècle dernier et, avec la hausse du niveau de vie dans les pays asiatiques, elle pourrait augmenter d’un facteur cinq avant la fin de ce siècle si des mesures drastiques ne sont pas prises.

Plusieurs villes ont déjà décidé de s’attaquer à la situation. En Californie, San Francisco s’est imposé un objectif de zéro déchet en 2020 par réduction et recyclage. Elle a déjà atteint la moitié de son objectif. Les échanges et la réutilisation des matériaux comme le papier, le verre, le ciment et l’acier sont déjà effectifs. Mais ces activités sont encore relativement peu présentes dans les pays défavorisés qui ont la plus grande augmentation du niveau de déchets.

Ces propos ont pour but de porter l’attention sur un des aspects généralement peu connus de la crise écologique contemporaine. Le mot « écologie » se réfère à la tenue de la maison (Oikos en grec est la maison). C’est bien de notre tenue de la maison terrestre qu’il s’agit ici.

 Venez en discuter avec nous sur « La Vie Devant Soi « 

Référence de la lecture qui m’a inspiré ce billet: « Waste production must peak this century  » : Nature vol 502 – oct 2013 – page 615. Le Point.fr 

Publié dans:NATURE |on 23 juillet, 2014 |Pas de commentaires »

L’intuition au service de la nature

 

images (22)La carrière de Natacha Calestrémé s’est bâtie sur son 6ème sens. Une précognition bouleversante sur le sort des abeilles a donné le jour à un documentaire, devenu une référence scientifique, et à un polar écologique haletant paru en novembre dernier.

Jamais elle n’aurait pensé que les images cataclysmiques qui lui ont traversé l’esprit, ce jour-là, deviendraient réalité. 

 

Pourtant, ce matin de mars 2005, Natacha Calestrémé, écrivain et réalisatrice d’une quinzaine de films, a vécu -ce qu’on appelle en parapsychologie- une précognition. En septembre 2003, le journal britannique The Guardian publie un article du chercheur Hans Heinrich Katz, conclusions de quatre années d’études. Les recherches montraient qu’un gène artificiel, présent dans la culture de colza OGM avait été transféré dans le corps des abeilles par le biais d’une bactérie. Bactérie présente dans l’estomac du corps humain. Personne n’y prêtera attention. Deux ans plus tard, l’article est repris sur le Net. Toujours aucun retentissement. 
En lisant cet article qui, tout de suite, a retenu son attention, Natacha Calestrémé éprouve un terrible pressentiment. «  J’ignore pourquoi mais dès les premières lignes, mon pouls s’est accéléré. J’ai soudain l’intuition que l’homme avec sa manie de bouleverser les écosystèmes, de transformer le vivant en manipulant les gènes, va provoquer une hécatombe. Et que les abeilles vont être les premières victimes. Immédiatement, je vois le côté monstrueux de la situation  et l’aspect inéluctable de ce que ce gène peut engendrer: me viennent alors en tête des images de centaines de milliers d’abeilles décimées. Tout cela me paraît pourtant tellement énorme que j’ai dû mal à croire qu’un tel désastre peut réellement avoir lieu. » 
De cette vision qu’elle considère encore comme improbable naîtra l’idée d’écrire un roman futuriste, avec comme postulat de départ une mortalité massive chez les abeilles. Pour le rédiger, l’écrivain entame dès 2006 un travail de longue haleine, et étudie de près les hyménoptères. Un an plus tard, en août 2007, cette hécatombe a réellement lieu. Les impulsions électromagnétiques émises par les antennes-relais et le cocktail détonant pesticides-fongicides-insecticides, aspergé sur les cultures agricoles, affaiblissent les butineuses qui ne sont alors plus immunisées contre les virus, les bactéries et autres parasites en tout genre. Conséquence : 60 à 90% des abeilles domestiques meurent aux Etats-Unis, en Allemagne, en Chine, en Italie, en Pologne, en France… Sans abeilles, pas de pollinisation. Pas de pollinisation, pas fruits ni de légumes. Une drame pour l’humanité et l’avenir de la planète dont tous les journaux feront l’écho. 
Natacha Calestrémé n’aurait jamais imaginé deux ans plus tôt que cette sensation dans sa poitrine serait, en fait, une perception de l’avenir. Ses recherches menées très tôt, avant tout le monde, lui permettent alors d’être la première à proposer un film d’enquête sur le sujet. Son documentaire, Disparition des abeilles, la fin d’un mystère, cinq fois primé, reste aujourd’hui encore une référence scientifique en la matière. S’ensuivra Le Testament des abeilles, un polar écologique haletant, très bien écrit et extrêmement bien documenté, paru en novembre 2011 (éditions Albin Michel). Six ans après cette incroyable précognition, ce livre -qui devait au départ raconter une fiction futuriste- s’avère finalement être un roman basé sur un fait devenu malheureusement très actuel : la mort massive des abeilles, un drame écologique bien ancré dans le présent.C’est grâce à ce 6ème sens, particulièrement développé, que toute la carrière de Natacha Calestrémé s’est bâtie. Cette intuition lui a permis de récolter des images étonnantes pour chacun des films de sa toute première série documentaire, Les Héros de la nature, qu’elle a réalisée en 2005. Comme « connectée » à la nature, elle se souvient être parvenue à filmer exactement ce qu’elle souhaitait en anticipant chaque déplacement des animaux, pourtant réputés pour leur imprévisibilité. « En s’oubliant totalement, en réalisant qu’on est juste invité sur terre, en essayant de rester humble, on reçoit des signaux de l’Univers et on peut espérer pressentir ce qu’il va se passer. »
Ce sens de l’intuition chez l’écrivain-réalisatrice est loin d’être un cas isolé. De nombreuses œuvres artistiques sont nées d’une forme de perception extrasensorielle. Pour Natacha Calestrémé, cela n’a rien d’étonnant : « Tous ceux qui exercent des professions artistiques développent une part d’imaginaire qui leur permet de se connecter à une autre réalité, accessible en laissant tomber notre esprit qui est sans cesse en mode analytique. Les artistes ont un côté désinhibé, ils se mettent moins de barrières. Ils croient peut-être plus en leur imagination, et osent la rapprocher de la réalité en défiant l’impossible. Pour moi, se fier à son intuition c’est accepter que le hasard n’existe pas. » Découvrir son site : www.natachacalestreme.fr »
Publié dans:NATURE |on 20 juin, 2014 |Pas de commentaires »

Les Champignons magiques

 

téléchargement (2)Nombre de fables et de chansons font allusion à des champignons colorés, aux pouvoirs magiques. Ils sont parmi nous. Mais étrangement, nos connaissances sur leur histoire et sur l’influence qu’ils ont pu avoir sur notre culture occidentale restent sporadiques. Les champignons jouent-ils à cache-cache ?

Dans sa recherche de transcendance, l’homme s’aperçoit dès la préhistoire que certains champignons semblent produire en lui des visions fantastiques. « Les plus vieilles traces représentant des hommes et des champignons à psilocybine remontent à 2500-5000 ans avant notre ère. C’est au sud-est de l’Algérie sur le plateau du Tassili qu’ont été retrouvées dans des cavernes des peintures rupestres. Ces fresques représentent des hommes couverts de champignons ou encore des hommes entourés de motifs géométriques et dansant avec des champignons à la main », rapporte William Belvie, ethnobotaniste et ethnomycologue, dans Le Jardin défendu des fruits de la connaissance

Considérant que ces substances sont des portes précieuses vers des mondes sacrés dont il peut recevoir des enseignements, l’homme élabore alors des cultes en leur honneur. Cueillettes, recettes et usages sont ritualisés de manière précise. De nombreux symboles et objets sont élaborés pour leur rendre hommage. Des histoires sont racontées pour évoquer leur présence et leurs effets. Des petites sculptures en forme de champignons trouvées en Amérique centrale, aux gravures sur pierre représentant des hommes coiffés de champignons en Sibérie, certaines traces de ces rites ancestraux perdurent. Si bien que l’influence de ces cultes sur le folklore de nos ancêtres est avérée. 

Cependant, toucher à ces champignons hallucinogènes n’est pas anodin. « Les champignons hallucinogènes ouvrent un accès à un monde psychédélique et, nous pouvons penser, à tout ce qui constitue la psyché humaine profonde », nous dit Jeremy Narby, docteur en anthropologie à l’université de Stanford. Les sociétés ressentent alors la nécessité d’en réguler l’usage, de le cacher, voir de l’interdire. Ainsi certains cultes disparaissent au fil de l’histoire, notamment en Europe. D’autres ne perdurent que par l’entremise d’initiés utilisant des symboles codés pour les transmettre. Reste-t-il des influences de ces rites et de ces légendes dans notre culture contemporaine ? Un héritage serait-il parvenu jusqu’à nous ? 

Les champignons, le retour

Après avoir passé des siècles à voyager incognito et à rester quasi invisibles à l’œil occidental, les champignons hallucinogènes vont ressurgir de manière assez fortuite au beau milieu… de New-York. Dans les années 50, Robert Gordon Wasson, un banquier et sa femme, se prennent d’une véritable passion pour les champignons – quels qu’ils soient. Recherches et expéditions deviennent des maîtres mots pour ce couple de New-Yorkais. Se rendant notamment au Mexique, ils y trouvent la trace d’une guérisseuse mexicaine, Maria Sabina, qui les initie aux champignons hallucinogènes. Les voilà intrigués. 

Cherchant à mieux comprendre leur expérience, ils emmènent dans leurs aventures des experts tels que Roger Heim, mycologue français qui était par ailleurs directeur du Muséum d’histoire naturelle de Paris, Richard Evans Shultes, conservateur du Musée de botanique de Cambridge et considéré comme le père de l’ethnobotanique, ou Albert Hoffman, le chimiste découvreur de la molécule du LSD. Les Wasson sont aussi amis avec le rédacteur en chef de Life, un important magazine américain de l’époque. L’histoire des champignons magiques se retrouve en couverture dudit magazine. Nous sommes en 1956, à la veille des années beatnik, hippies, et leur envie d’ouverture psychédélique. Les champignons font un retour en force en Occident. 

Des charades à décrypter

Cette découverte de l’existence d’un savoir ancestral autour des champignons va aiguiser la curiosité des spécialistes réunis par les Wasson. Voyageant à travers le monde tout autant qu’à travers les livres, ils se mettent à la recherche des traces des champignons hallucinogènes dans l’histoire de l’humanité. Leur principale difficulté est de déchiffrer un savoir qui fut longtemps caché et qui s’est parfois éteint. Mais qui cherche trouve. 

Premier constat : les cultes aux champignons ont été étonnamment bien camouflés au long de l’histoire. « Par exemple, bien que le peyotl était connu au Mexique, le culte des champignons est resté caché pendant 5 siècles de colonisation. Ce qui est extraordinaire, parce qu’il est très répandu », explique Michel Sitbon, fondateur des Editions du Lézard. En effet, rares sont les observateurs européens de l’époque qui signalent ces substances dans leurs recherches. Pourquoi plus de mystère autour de ces substances plutôt que d’autres ? Les champignons auraient-ils l’esprit cachotier ? Quoi qu’il en soit, leurs adeptes ont su longtemps préserver leur secret. 

Deuxième constat : leur usage semble pourtant être véritablement répandu. « L’équipe réunie par les Wasson découvre des éléments liés aux champignons bien sûr dans les traditions amérindiennes, mais aussi dans le chamanisme continental, dans l’Inde ancienne, l’Egypte antique, dans la Grèce antique…» , poursuit Michel Sitbon. En fait, partout où poussent les champignons hallucinogènes, les hommes semblent les avoir utilisés dans des rituels sacrés. « Et ces chercheurs constatent non seulement que de nombreux peuples utilisent encore les champignons pour certains rites, mais que, bien que leur usage ait été stoppé en Occident, un noyau culturel continue à y perdurer inconsciemment », poursuit William Belvie. 

Des champignons dans la culture occidentale

Influence d’un héritage ancestral ? Apparition d’une nouvelle iconographie beatnik ? Présence d’archétypes fondamentaux et impermanents liés aux champignons dans la psyché humaine ? Le constat est qu’une iconographie des champignons est aussi présente dans notre culture contemporaine. Elle semble même bénéficier d’un certain capital sympathie parmi les jeunes générations. Livres et dessins animés d’enfants sont remplis de champignons colorés – souvent des Amanites-tue-mouche, l’un des champignons hallucinogènes principaux. 

Du Petit chaperon rouge, qui se disait en allemand et en anglais Le petit chapeau rouge, aux lutins et gnomes généralement représentés assis sur des champignons. De Tintin qui est confronté à d’énormes champignons rouges et blancs dans L’Etoile mystérieuse, aux Schtroumpfs, petits personnages vivant dans des champignons que Gargamel cherche à mettre dans une potion magique. De Rantanplan qui mange des champignons rouges tachetés de blanc dans La ballade des Daltons et hallucine des saucisses, à Astérix et Obélix qui boivent une potion magique dont les ingrédients sont secrets… la liste est longue. « Aldous Huxley, un auteur visionnaire qui s’est beaucoup intéressé aux psychédéliques, a participé au scénario deFantasia de Walt Disney, dans lequel à un moment des champignons type Amanite-tue-mouche dansent en rond. Il faut aussi savoir que Lewis Caroll, qui a écrit Alice au pays des merveilles, était ami avec un anthropologue qui a étudié le chamanisme sibérien de l’Amanite-tue-mouche. Il s’en serait inspiré notamment quand Alice mange du fameux champignon et quand elle boit du liquide qui s’appelle « boit-moi ». Aussi lorsqu’elle rétrécit et qu’elle passe sous une porte, et qu’elle grandit de nouveau jusqu’à devenir géante, car certains effets de l’Amanite-tue-mouche provoquent des sensations de déformation corporelle – il peut paraître plus grand ou plus petit », raconte William Belvie. 

« Nous retrouvons l’Amanite-tue-mouche dans de nombreuses mythologies européennes jusqu’aux jardins d’enfants où ils sont fréquemment représentés », conclut Jeremy Narby. Il semblerait que notre culture contemporaine n’ait pas fini de jouer avec la représentation de ces petits champignons colorés, qui continuent de garder un certain mystère.

source INREES
Publié dans:NATURE, PLANTES |on 13 juin, 2014 |Pas de commentaires »

Sauvons la biodiversité

 ! par Philippe Desbrosses !

 

téléchargement (7)Chaque plante, chaque espèce vivante est un maillon de la chaîne qui nous relie et nous protège de la disparition… Nous assistons  actuellement à une extinction massive des espèces végétales qui ébranle les fondements de la vie sur terre.

La disparition accélérée de la biodiversité, tout comme la disparition des abeilles menace gravement la pérennité des écosystèmes et à terme, l’existence même de l’humanité. Nous savons que de nombreuses espèces et des milliers de variétés comestibles agrémentaient autrefois les espaces de cueillette, les parcelles cultivées, les jardins et les tables familiales. L’immense prodigalité de la nature nous avait gratifiés d’espèces généreuses aux appellations quasimythiques : panais, héliantis, scorsonnères, chervis, margose, livèche, crosnes, carottes, tétragone, arroches, topinambour, rutabaga, pois-asperge, roquette, raifort, physalis, salsifis, cerfeuil tubéreux, laitues diverses, melonnette, agastache, aneth, radis noir, coriandre, pourpier, persil, ciboulette, poireau perpétuel, ail rocambole, pastèque à confire, rhubarbe, piments divers, poivrons doux, tomates aux 2000 variétés, châtaignes, noix, noisettes, pommes aux milliers de variétés, estragon, origan, chicorée, concombres, haricots cocos et autres flageolets, basilics, bette sanguine, ansérine Bon Henri, courge sucrine, onagre ou jambon végétal, cardon, poirée, cyclanthère, cresson de Para, cresson des jardins et alénois, claytone, ail des ours, courges et potirons aux 1000 variétés, fèves, pommes de terre aux 3000 variétés, crambe, fraises, pimprenelle, raiponce, pissenlit, patience, oseille, oca, lentillon, pois, lupins…

comme on le voit on est loin d’épuiser les listes interminables qui figuraient encore sur les catalogues du XIXème siècle. Où sont passées ces richesses d’un fabuleux patrimoine légué par nos ancêtres, véritable mémoire vivante des éco-agrosystèmes qui stimule encore l’imaginaire de l’éternel paysan jardinier qui sommeille en nous ? En un demi-siècle seulement, la « modernité – efficacité -rentabilité » à chassé toute cette poésie rustique et ce savoir-vivre de nos terroirs pour lui substituer la pensée unique et la monoculture industrielle.

Bien sûr certaines espèces n’étaient pas connues de toutes les populations du globe et le terme « légumes oubliés » est parfois inapproprié. Il illustre cependant, à l’échelle de la planète, une réalité très préoccupante : la disparition accélérée d’un patrimoine génétique inestimable constitué et entretenu par des milliers de générations avant nous sur tous les continents, où la F.A.O. constate que 75 % des variétés comestibles ont disparu en à peine un siècle. 

A ce constat nous devons réagir et agir, car c’est notre chaîne alimentaire et notre sécurité environnementale qui est menacée à court-terme.

Il faut que nos balcons, nos vergers, le moindre parterre, terrasse, ou terrain vague… deviennent les asiles improvisés de ce Bien commun qui, avec l’eau et la terre constitue notre principale ressource vitale.

En effet, demain la crise peut s’aggraver, nous pouvons nous passer d’informatique, d’aéronautique, d’automobiles et d’électro-ménager, et même de « troquets » et de « mobylettes » comme dirait Coluche… mais on ne peut pas se passer de manger et de respirer.

A l’image de tout ce qui s’organise dans le monde et en France par le foisonnement d’initiatives comme les « Incroyables Comestibles », « Les colibris » ,« Femmes semencières », « Terres de liens », « Graines de troc », « Slow food », « La ruche qui dit oui », « Brin de paille », « Disco-soup », « Slow money », « Kiss Kiss Banck », « Sikana », « Kokopelli », le réseau « Semences Paysannes », « Terre et Humanisme », et une multitude d’innovations citoyennes que nous n’avons pas la place de citer toutes ici, mais qui déferlent chaque jour sur la toile et démontrent que la société civile s’est emparée de son destin, pour reconstruire un monde d’espérance, de solidarité et de sauvegarde quand s’effondrent les structures obsolètes du vieux monde en perdition.

Nous lançons en commun cet appel pour un grand élan culturel et social en faveur d’une reconquête de l’autosuffisance alimentaire, de la relocalisation des productions, de la sauvegarde des ressources phyto-génétiques et de l’environnement.

Nous espérons être rejoints et rejoindre ceux qui oeuvrent déjà dans cette campagne de  sensibilisation et d’action pour la biodiversité en nous fédérant autour de la devise « Liberté – égalité – fraternité – biodiversité »* (*suggérée par Olivier Maurel). La « biodiversité » étant probablement la prochaine valeur humaniste à conquérir, car elle fait appel à la nécessité d’accepter comme une richesse, toutes nos différences pour que ce monde se guérisse du réductionnisme, du racisme et de l’uniformisation qui appauvrissent et dégradent nos écosystèmes.

  • Rompre avec la « Pensée Unique » qui produit des esclaves et des monstres.

Nous pensons qu’ une symbiose entre les projets et les acteurs, partageant les mêmes valeurs,  aurait une grande efficacité pour créer des liens et renforcer la caisse de résonnance auprès d’un public déjà fortement mobilisé par ces enjeux.

Nous envisageons de lancer un plaidoyer global pour la défense et la valorisation de la biodiversité, réunissant des acteurs historiques et de nouveaux entrepreneurs du « secteur » y compris d’une manière plus large avec, tous ceux qui contribuent à la réhabilitation de la qualité de la nourriture, à l’art de la cuisine, à l’éducation du goût, aux partages des recettes et des savoir-faire traditionnels, à la  convivialité, à la découverte d’un nouvel art de vivre fondé sur la réciprocité, la qualité et la solidarité.

Le but de cet appel initié par les fondateurs historiques de Incredibles Edibles en Angleterre, et repris par la France aujourd’hui, sous l’impulsion de François Rouillay, est de proposer un nouveau paradigme pour 2018 : l’autonomie et l’autosuffisance alimentaire pour toutes les familles modestes dont 80 % des besoins pourront être satisfaits localement. 
Promotion des circuits courts et des agricultures urbaines et vivrières avec comme objectif complémentaire la réponse aux drames du chômage et de la pauvreté.

Il s’agit en fait d’un plan ORSEC pour faire face aux nouveaux défis de la « malbouffe » et de la désintégration du tissu social auxquels vont  etre confrontés de manière aigüe, les élus de toutes tendances et de toutes régions, avec l’obligation de refonder les politiques publiques d’aménagement des territoires sous peine d’une explosion sociale irrépressible.

Déjà de nombreuses municipalités et collectivités territoriales mettent en oeuvre, ou soutiennent, des initiatives d’agricultures urbaines, de jardins collectifs, de circuits courts, de développement éthique et solidaire pour redonner l’auto-suffisance, l’espoir et la dignité aux familles en difficulté. Dans nos modèles de microagricultures bio-inspirées et très productives on peut faire la démonstration que de petites surfaces de 100 m2 bien conduites, avec des investissements très faibles, suffisent à nourrir une famille pendant une grande partie de l’année et, avec 1000 m2 en permaculture il est possible, en plus, de dégager un « revenu d’existence ». (Réf. Etude Agro- Paris- Tech 2012 & 2013 sur la ferme bio du Bec-Hellouin en Normandie).

Dans ce programme, nous proposons avec les associations « Intelligence Verte », et « Mille Variétés Anciennes » de mettre en commun nos expériences et nos collections de graines « natives » (reproductibles) au service des acteurs et des promoteurs de la biodiversité.

Nous pouvons amplifier cette opération avec l’aide de mécénat et de fondations qui apporteront les moyens nécessaires à la production et à la multiplication des collections de variétés natives pour les mettre à disposition des groupements et des associations de jardiniers dans des conditions avantageuses.

téléchargement (8)Elles pourront ainsi se multiplier et reprendre leur rôle irremplaçable de sécurité et de souveraineté alimentaire parmi les populations. Cette démarche fait suite à notre action « Pochettes de survie – graines de première nécessité », imaginé comme un Kit Croix-Rouge, que nous avons déjà expérimenté en Roumanie et en Bulgarie en 1991 après l’effondrement de l’Union Soviétique. Nous avons participé alors à l’opération : « Une famille un  jardin », « Semer l’espoir » auprès de 200.000 familles qui n’avaient plus l’élément principal, nécessaire à la reconquête de leur auto-suffisance alimentaire : LES SEMENCES…

Cette opération fut un succès. Elle a apporté le réconfort et la subsistance à des populations très affectées et menacées de disette.

  • Qu’en est-il aujourd’hui ?

Le constat d’abandon des productions vivrières dans de nombreuses régions du monde, corrélé à des catastrophes naturelles et à d’autres facteurs conjoncturels doit faire prendre conscience de la vulnérabilité des populations,  même en cas de crise mineure. Notre sécurité alimentaire, nos ressources phyto-génétiques, l’épuration de l’air et de l’eau, la régulation du climat, la protection des sols, les paysages, l’énergie renouvelable, le bois d’oeuvre, les textiles naturels, toutes ces fonctions dépendent des espèces végétales.

Or nous perdons chaque jour des dizaines d’espèces. C’est la plus grande extinction massive depuis la disparition des dinosaures.

images (9)Notre projet de kit semences « Pochette de survie – graines de première nécessité » a pour ambition affichée de restaurer le patrimoine génétique, véritable mémoire vivante de l’humanité, mais aussi de permettre aux populations en difficulté de retrouver les bases d’une reconquête nutritionnelle et d’une autonomie durable en leur procurant les semences adaptées à leur autosuffisance et à leur situation.

Ce projet est le fruit d’une expérience de 30 années de travail organisé sur la Ferme expérimentale de Sainte Marthe en Sologne avec différentes O.N.G. et le  conservatoire de mille variétés en collection.

Maintenir et diffuser ce patrimoine génétique de part le monde doit être une aventure grandiose menée comme un programme humanitaire.

Le programme « Une Famille, un Jardin » se propose, au delà de la transmission de ses kits de survie via ses formations et sa dimension pédagogique, d’aborder et d’intégrer toutes les problématiques liées aux ressources hydriques, à la protection des sols et à l’utilisation des énergies renouvelables.
Il a pour objet de fournir aux populations en difficultés, des espèces adaptées aux contextes agronomiques, pédoclimatiques et socio-culturels des régions concernées.

N.B. : A l’époque nous n’imaginions pas que la France serait rattrapée par le vent de l’histoire et que les effondrements économiques successifs de ces dernières années la plongerait dans une situation de vulnérabilité et de paupérisation identique à certaines régions de l’Europe de l’Est, d’Afrique d’Asie ou d’Amérique Latine… C’est pourquoi nous allons nous efforcer de réunir les moyens de notre ambition et nous faisons d’ores et déjà un appel solennel à toutes les bonnes volontés, aux particuliers qui souhaitent s’engager et à toutes les institutions, entreprises et fondations qui voudront bien contribuer à cette belle aventure humaine.

Contact : info@intelligenceverte.org 
www.intelligenceverte.org

Les Entretiens 2014 : La Forêt qui pousse… 26, 27, 28 Septembre 2014 « Que le fracas de l’arbre qui tombe ne fasse pas oublier le murmure de la forêt qui pousse » www.entretiensdesologne.org

Publié dans:NATURE |on 31 mai, 2014 |Pas de commentaires »

Pouvons-nous vivre sans nature

 

dieu6Arrivé de loin pour découvrir l’Europe, la France, Paris, j’étais vite devenu un parfait citadin. La grande ville comblait tous mes voeux et la nature ne me manquait en rien. Jusqu’à cette tiède nuit de printemps où, pour rire, j’ai escaladé les grilles d’un parc.

Nous avons perdu le contact charnel avec la nature et c’est ce qui rend lz vie urbaine stressante.

Même nos rêves sont désormais ceux d’une nature apprivoisée et non sauvage.

Nous avons besoin de la nature pour vivre, mais elle a aussi besoin de nous.

Là, d’un seul coup et contre toute attente, dans la lumière oblique des réverbères, les arbres centenaires me sont apparus d’une force fantastique. Des avions nous survolaient, scintillants, et des immeubles encerclaient le parc, mais la force archaïque du végétal n’en avait cure et j’ai pensé aux temples incas ou khmers abandonnés par les hommes et broyés par les racines. Le plus étonnant est que cette même force se dégageait du plus petit bourgeon, et qu’elle était sensuelle. Couché dans l’herbe, j’ai perçu avec délectation le grouillement érotique qu’allait révéler, vingt ans plus tard, le film « Microcosmos » : le moindre mètre carré d’humus est un univers, mu par le désir de vie. Cette nuit-là, j’ai réalisé, non pas que la nature me manquait, mais tout ce que je raterais si je continuais à la négliger. 

Ce n’est pas un hasard si ma mémoire me fait évoquer un film. Que nous en soyons conscients ou pas, pour la plupart d’entre nous, les tempêtes, volcans, troupeaux d’antilopes, jungles tropicales et cachalots – mais aussi les mœurs des blaireaux et des chauves-souris ou l’écheveau relationnel touffu entre lombrics, scarabées, cloportes, levures et bactéries dans l’humus du moindre jardinet – nous ont été révélés par les grands films de nature au cinéma, puis par la télévision, et aujourd’hui par les vidéos du Web. Urbanisation et virtualisation sont les deux faits civilisateurs qui à la fois nous éloignent de la nature et la filtrent, nous rapportant d’elle une image de plus en plus médiatisée, une image d’une beauté inimaginable pour nos ancêtres, mais désincarnée.

Parlant de cinéma, à une époque où nous savons tous que la déforestation et le désert gagnent chaque année quelques dizaines de milliers de kilomètres carrés, comment ne pas penser à « Soleil vert », l’un des premiers films écolo-catastrophe (1973) ? Si vous ne l’avez pas vu : sur une planète désertifiée, les biches et les sous-bois fleuris traversés de clairs torrents n’existent plus que sous forme de films que l’on montre aux vieux pour qu’ils acceptent d’être euthanasiés. Même sans dramatiser à ce point, les faits s’imposent. La nature est d’autant plus menacée que nous ne la connaissons plus charnellement. Le botaniste Jean-Marie Pelt, fondateur de l’Institut européen d’écologie, à Metz, secoue la tête : « Désormais, même les étudiants qui veulent consacrer leur vie à l’écologie ne savent plus rien du monde des libellules, des têtards, des fougères ou des champignons – et ne leur demandez pas de s’orienter sans boussole ! Ils ne connaissent que la biologie moléculaire qui est abstraite, mentale, desséchante. » 

Ressentant ce dessèchement, nous sommes aujourd’hui des foules à avoir « soif de nature ». Une soif dont on s’aperçoit vite, à y regarder de près, qu’elle recouvre des attentes variées, rarement lucides, souvent ambivalentes. 

 

Des denrées rares 

Psychothérapeute cognitiviste, auteure de plusieurs ouvrages sur la gestion des émotions, dont le fameux « Comment apprivoiser son crocodile » (Robert Laffont, 2002), Catherine Aimelet-Périssol liste les besoins que cette soif de nature recouvre chez ses patients : « Ils sont en quête de cinq denrées rares : l’espace, le temps, le silence, la pureté et la beauté. Cinq facteurs dont l’absence rend la vie urbaine stressante, saturante, épuisante ; alors que la nature – qu’il s’agisse de la mer, de la montagne, de la forêt ou d’une simple campagne – est censée permettre de les retrouver à coup sûr. Tout ce qui rend la ville difficile doit trouver sa solution dans la nature où l’on pourra enfin respirer, se détendre, renouer avec ses horloges internes, dormir, rire, laisser libre cours à sa gourmandise et à sa sensualité, ainsi qu’à son goût pour la contemplation, bref, se retrouver soi-même. » 

La thérapeute ne nie pas le bien-fondé de ces attentes. Mais elle en souligne l’ambivalence : « D’un côté, nous voudrions nous abandonner à la nature pour nous ressourcer et “renaître” à notre condition originelle. Mais de l’autre, nous ne cessons – depuis des millénaires et cela s’accélère – de développer des techniques pour nous autonomiser le plus possible de la nature. Que vise la civilisation, sinon nous rendre indépendants de cette “terre mère” sauvage et tyrannique, voire terrorisante ? La terreur est d’autant plus forte que nous sentons confusément cette sauvagerie en nous-mêmes. »

Les tours operators qui organisent des expéditions en Antarctique, en Amazonie ou dans le Sahara n’ont, paraît-il, jamais été autant sollicités. Mais leurs voyages sont à ce point balisés et sécurisés que ce qu’ils nous proposent ressemble finalement plus à un spectacle en 4D, avec odeurs et sensations tactiles, qu’à un contact avec la « sauvagerie » : celle-ci a été éliminée. Quand le naturaliste et philosophe François Terrasson (1939-2006) organisait ses stages de « découverte de la nature », il n’avait pas besoin d’aller si loin : il vous emmenait dans la forêt de Fontainebleau et vous y laissait seul une nuit, avec un sac de couchage, mais sans lampe de poche, ni briquet, ni téléphone. Beaucoup de gens craquaient tant l’expérience faisait remonter en eux des peurs archaïques insoupçonnées.  

En réalité, la nature dont la plupart d’entre nous disent avoir si soif est un jardin. Je m’en suis rendu compte avec force à la fin des années 1980, quand des amis russes nous ont rendu visite et que je leur ai fait faire un tour de France. J’ai alors vu, par leurs yeux émerveillés, à quel point notre pays était cultivé depuis des siècles, planté, taillé, jardiné et ciselé. Des polders bataves ou picards aux deltas du Pô ou du Guadalquivir, toute l’Europe occidentale a été travaillée par des mains humaines. Des mains qui, souvent, se mirent au service de visions imaginaires : les paysagistes aiment raconter, par exemple, que la campagne de Toscane – que beaucoup décriraient comme une « nature sublime » – fut rêvée par des peintres comme Ambrogio Lorenzetti (1290-1348), bien avant d’exister matériellement. 

Ce « jardin Europe », dont la longévité multiséculaire dit assez qu’il fut pensé par nos ancêtres de façon intelligente, durable et écologique, nous pouvons l’habiter en pratiquant nous-mêmes le jardinage ou l’agriculture, des pratiques qui ont à nouveau le vent en poupe. Mais le plus souvent, avouons-le, nous ne faisons que traverser ledit jardin, à toute allure, en voiture ou en TVG. Comme si le seul fait de baigner nos yeux dans les couleurs des champs de blé, de luzerne ou de colza, suffisait à nous régénérer. Pourquoi pas ? Mais alors, quelle différence avec l’expérience de Natacha ?

Publié dans:NATURE |on 17 mai, 2014 |Pas de commentaires »

le jardin collectif

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Une poignée de haricots verts devant le commissariat, deux salades ramassées dans des plates-bandes du collège, quelques pommes de terre le long du parking, les oeufs proposés par le voisin et une tarte avec les pommes cueillies sur le trottoir d’en face. Le repas est prêt ! Surréaliste ? Pas tout à fait. Une ancienne ville industrielle du nord de l’Angleterre a transformé en trois ans cette folle utopie en réalité, au point d’être presque autosuffisante en alimentation aujourd’hui ! 

L’expérience de ces « incredible edibles » ou « incroyables comestibles », soutenue par le prince Charles himself, essaime rapidement dans tout le Yorkshire et fait déjà des émules aux quatre coins du monde… Les experts du monde entier, du Chili comme de l’Australie, se bousculent chaque semaine dans la petite ville pour essayer de comprendre et d’en prendre de la graine. Comprendre comment de simples végétaux ont pu induire un tel changement de société en si peu de temps.

On cultive pour la collectivité

L’histoire commence en 2008, à Todmorden, petite ville de 14 000 habitants dans le nord de l’Angleterre. Ancienne ville industrielle, en pleine crise économique avec son lot de chômage, de précarité et d’incivilités, Todmorden se vide inexorablement de ses habitants. Trois mères de famille décident de ne plus se poser en victimes du système, mais plutôt d’agir et de contre-attaquer. En commençant par regagner la première des libertés : celle de se nourrir. 

Ainsi sont nés les « incroyables comestibles », ces fruits et légumes cultivés localement par l’ensemble des habitants – ici, chaque citoyen entretient bénévolement un carré de terre pour la collectivité. Cultiver en ville, mais où donc ? Partout où c’est possible ! Des parcelles de jardins aux simples bandes de terre, en passant par des bacs posés sur les trottoirs, les parkings, les cours des écoles et de l’hôpital, jusqu’à la caserne des pompiers, les moindres recoins disponibles se recouvrent soudain de plantations et débordent de généreux produits frais et disponibles. Avec partout la même pancarte : « Food to share » (« nourriture à partager, servez-vous, c’est gratuit »).

Un an après, la ville s’est véritablement transformée en verger et potager géant à la disposition de tous. Aujourd’hui, plus de 70 sites de plantation urbains fournissent pommes, fraises, petits pois, cerises, aromates, fenouil, carottes et oignons… Les habitants se servent et participent à leur tour en mettant la main à la bêche, en plantant, en arrosant et en créant de nouvelles cultures. Le pari pour l’autonomie complète est presque gagné puisque, fin 2011, la ville couvrait déjà plus de 80 % de ses besoins en alimentation. Car on trouve aussi des animaux, comme des poules, élevés par les habitants et dans certaines écoles. En intégrant les enfants au coeur du dispositif – chaque école a sa plantation -, les organisateurs ont souhaité les transformer en apprentis jardiniers et les font ainsi participer à l’approvisionnement des cantines.

Une expérience qui a recréé du lien social

Si les experts se bousculent dans cette petite ville, c’est qu’au-delà d’assurer la sécurité alimentaire, le mouvement génère des conséquences vertueuses insoupçonnées. Alors qu’avec la gratuité des fruits et des légumes, on aurait pu craindre des pillages, saccages ou autres abus, c’est tout le contraire qui s’est produit : le tissu social s’est reformé, les relations humaines se sont améliorées et la criminalité diminue d’année en année ! 

En se réappropriant la nourriture, les gens retrouvent du sens et du lien, se reconnectent à la nature et découvrent un nouvel art de vivre. De la méfiance et du cloisonnement on est passé à l’ouverture et au partage. L’autonomie alimentaire entraîne aussi des changements dans l’économie locale (moins de chômage notamment), l’apprentissage des enfants et la gestion de l’énergie (moins de dépenses pour amener les denrées dans la ville). Éducation, économie et collectivité sont considérées comme les trois piliers interdépendants du programme. C’est en activant ces trois paramètres que l’autonomie est retrouvée. Autrefois désertée, Todmorden accueille aujourd’hui des familles qui reviennent s’installer. À quand la France ? Quelques initiatives commencent à fleurir en Alsace, en Auvergne ou encore dans les Vosges…

À suivre sur  http://www.lepoint.fr/art-de-vivre/

Publié dans:NATURE |on 5 mai, 2014 |Pas de commentaires »
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