Archive pour la catégorie 'La MORT'

NDE : Réflexions

 avec Patrice van Eersel

Après avoir rencontré tous les pionniers de la recherche sur les NDE depuis une trentaine d’années, Patrice van Eersel a proposé quelques pistes de réflexion autour des expériences de mort imminente lors de la grande conférence INREES du 27 Novembre 2008.
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Si la thématique de la mort est présente dans toutes les cultures depuis des siècles, comme dans le livre tibétain de la mort, ou dans les différents récits religieux, elle reste encore un sujet complexe et tabou pour notre société. Malgré cela, l’expérience de mort imminente est aujourd’hui en train de devenir un phénomène de masse reconnu à travers le monde notamment grâce aux progrès médicaux et en réanimation, un endroit clé des rencontres aux frontières de la mort. c’est sous cet angle que Patrice van Eersel a engagé la conférence : « Ce qui est complètement nouveau, c’est que les NDE se démocratisent parce que les techniques médicales se sont perfectionnés. Un simple accident peut nous amener dans une unité de soin intensif, et c’est dans ce temple des sociétés modernes que ressuscitent des milliers de personnes dont certaines ont vécu ces expériences »

Le film documentaire Aux frontières de la mort projeté avant la conférence nous apprenait ainsi à travers le témoignage d’Evelyn Elsaesser-Valarino, spécialiste du phénomène et membre d’honneur de l’INREES, qu’environ 20% des personnes proches de la mort traversaient une NDE selon une étude publiée aux Etats-Unis. Une statistique confirmée par les recherches de Pim van Lommel, qui après avoir mobiliser une dizaine d’hôpitaux sur une période donnée et comptabilisée toutes les personnes qui y avaient eu un arrêt cardiaque – soit 344 Personnes – a constaté que près de 18% avaient vécu une expérience de mort imminente. Une étude que n’a pas manqué de relayer Patrice van Eersel durant la conférence. « c’est très intéressant, et c’est d’un point de vue scientifique une des études les plus forte qui existe »

Le journaliste et écrivain nous rapportait également quelques anecdotes intéressantes sur le brusque changement de vie des expérienceurs après leurs NDE. « Ils reviennent souvent avec un besoin artistique, comme Oliver Sacks. c’est très frappant. Ce neurochirurgien a été pris d’une folie musicale alors qu’il ne savait pas une note de musique auparavant. » Une évolution qui peut également se traduire sous forme de cheminement spirituel, comme le décrivait l’un des expérienceurs interviewés dans le documentaire : « Actuellement j’ai trouvé un équilibre dans une vie de célibataire car le fait d’avoir eu cet expérience a eu beaucoup d’influence sur ma vie de couple, mais également sur ma vie professionnelle. j’ai une formation technique de monteur en tableau électrique. c’est un métier qui est très cartésien, et j’ai eu beaucoup de mal à intégrer cette expérience qui nous amène vers une nouvelle vision sociale, humaine et spirituelle. » 

Après avoir repris les différentes étapes d’une expérience de mort imminente – le sentiment de calme et de paix, la dé-corporation, le tunnel, le contacts avec d’autres entités, le panorama de la vie, la frontière et le retour – Patrice van Eersel revenait sur une autre caractéristique frappante présentes dans les différents témoignages : cette difficulté à décrire ces expériences. « Il n’y a pas de mot. c’est ce que disent beaucoup d’expérienceurs. Ces personnes disent que la lumière était beaucoup plus fort que le Soleil, mais que ça n’éblouissait pas. qu’à côté, même le plus bel orgasme de votre vie n’est rien, ou bien que tout allait très vite, mais que c’était complètement en même temps immobile… » Voilà quelques-unes des observations qui révèlent la complexité métaphysique de cette expérience et qui montrent l’obligation d’humilité dont doit faire preuve un professionnel de santé dans l’écoute de ces témoignages. 

Et c’est justement sur ce thème qu’a continué Patrice van Eersel, revenant sur le rôle des infirmières, qui ont aidé au fil de l’histoire les personnes en fin de vie et qui ont été les premières à relever certains témoignages. Raymond Moody, précurseur de l’étude des NDE, avait d’ailleurs découvert de la bouche même d’Elisabeth Kübler-Ross que ces expériences n’étaient inconnu des soignants travaillant avec des personnes en fin de vie. « c’est à ce moment là une grande actrice de l’Acte I qui passe le relais à un jeune acteur de l’Acte II »souligne avec sourire Patrice van Eersel, profitant également de cette soirée pour saluer les travaux de l’INREES évoquant notamment le Manuel de description clinique. Le texte fondateur de l’INREES qui sera un ouvrage collectif regroupant et présentant par catégorie la totalité des expériences extraordinaires répertoriées à ce jour, ainsi que les suggestions d’approches thérapeutiques et d’écoute à paraître en 2009.

couv_170 dans La MORTLa Source noire, Patrice van Eersel
LGF – Livre de Poche (Juin 1987 ; 445 pages) 

Aux frontières de la mort Réalisé par Patrice van Eers & Denise GilliandAV3 DISTRI (Novembre 2007) 

Publié dans:La MORT |on 13 juin, 2014 |Pas de commentaires »

La vie après la vie avec R.MOODY

 

téléchargement (11)Médecin et docteur en philosophie, le Dr Raymond Moody est l’un des premiers à avoir recueilli des témoignages de personnes ayant vécu une expérience de mort imminente (EMI). Précurseur dans ce domaine, il publie en 1975 un premier livre « La vie après la vie » dans lequel, il fait part, avec une certaine prudence, de ses premières analyses. Depuis, cet ouvrage est devenu une référence sur l’après-vie. Extraits.

Les répercussions de leur expérience sur la conduite de leur vie ont généralement des formes plus calmes, plus subtiles. Beaucoup m’ont assuré qu’à la suite de ces évènements leur vie avait gagné en profondeur et en largeur de vues ; ils se sont mis depuis lors à réfléchir et à s’interroger davantage sur des problèmes philosophiques fondamentaux.

« En ce temps, je n’avais pas encore entamé mes études supérieures, j’avais grandi dans une toute petite ville parmi des gens assez étroits d’esprit, d’ailleurs, je n’étais pas très différente d’eux. J’étais le type de la chipie en plein âge ingrat, un rien snob par-dessus le marché. Mais après ce qui m’est arrivé, j’ai commencé à avoir envie d’en savoir plus long. Pourtant, à cette époque, je n’imaginais pas qu’il puisse y avoir des gens ayant des connaissances là-dessus ; je n’étais jamais sortie de mon petit monde clos. Je n’avais aucune notion de psychologie ni de quoi que ce soit de ce genre. Tout ce que je savais, c’est que, à la suite de cette affaire, j’avais brusquement mûri ; un monde tout nouveau pour moi venait de s’ouvrir, dont je ne savais même pas qu’il put exister. Je me répétais sans arrêt : « Il y a donc tant de choses à découvrir encore ! » En d’autres termes, la vie ne se borne pas au cinéma du vendredi soir et aux matches de football ; il y a, dans ma propre vie, beaucoup plus que ce que j’en connais moi-même. Et j’ai commencé à me poser des questions sur les limites de l’humain et de la conscience. Tout un univers inconnu s’offrait à mes recherches. »

Autre déclaration : « Depuis lors, je n’ai plus cessé de m’interroger sur ce que j’ai fait de ma vie, sur ce que je vais faire de ma vie. Ma vie passée, je n’ai pas à m’en plaindre ; je ne crois pas que le monde me doive grand-chose puisque j’ai vraiment pu faire ce que je voulais, et comme je le voulais, et que je suis toujours en vie, et que je peux encore faire davantage. Mais depuis ma « mort », à la suite de mon expérience, j’ai brusquement commencé à me demander si ce que j’ai fait, je l’ai fait parce que c’était bien, ou seulement parce que c’était bon pour moi. Auparavant, j’agissais sous le coup d’impulsions ; maintenant je réfléchis d’abord aux choses, calmement, lentement. Il faut que tout passe d’abord par ma conscience et soit bien digéré d’abord. Je m’efforce de faire en sorte que mes actes prennent un sens, et mon âme et ma conscience ne s’en portent que mieux. J’essaye d’éviter les préjugés, de ne jamais porter de jugements sur les autres. Je cherche à faire ce qui est bien, parce que c’est bien et non parce que c’est bon pour moi. Et il me semble que ma compréhension des choses s’est infiniment améliorée. Je ressens tout cela à cause de ce qui m’est arrivé, à cause des lieux que j’ai visités et de tout ce que j’y ai vu. »

D’autres font état d’un changement d’attitude envers la vie physique qui leur a été rendue. Une femme, par exemple, dit très simplement : « La vie m’est devenue bien plus précieuse depuis lors. »

Un autre sujet précise : « Ce fut une autre bénédiction. Car avant ma crise cardiaque, j’étais perpétuellement centré sur les projets d’avenir de mes enfants, et obnubilé par le passé ; si bien que je me gâchais toutes les joies du présent. Maintenant, j’ai complètement changé d’attitude. »

Certains attestent que leur expérience a profondément modifié leur manière de concevoir l’importance relative du corps physique par rapport à l’esprit. C’est ce qui ressort de façon particulièrement significative des expressions utilisées par cette femme, qui s’était vue séparée de son corps tandis qu’elle allait « mourir » :
« A partir de ce moment, j’ai été plus consciente de posséder un esprit que je ne l’avais été d’avoir un corps physique. C’est l’esprit qui est devenu pour moi la partie la plus essentielle de moi-même, au lieu de la forme de mon corps. Auparavant toute ma vie, cela avait été le contraire : je portais toute mon attention sur mon corps ; quant à ce qui se passait dans ma pensée, eh bien, cela allait de soi, sans plus. Maintenant, c’est mon esprit qui se situe au centre de mes préoccupations, tandis que mon corps a pris la seconde place, celle d’un véhicule pour la pensée. Je ne me suis plus souciée d’avoir ou de ne pas avoir de corps : cela n’a plus présenté d’intérêt dès lors que, à l’égard de toutes choses, c’était mon esprit qui importait le plus. »
Dans un très petit nombre de cas, certains m’ont affirmé qu’à la suite de l’expérience il leur semblait avoir acquis, ou simplement remarqué eux-mêmes, des facultés d’intuition voisines de la médiumnité.

1. « A la suite de ces évènements, j’ai presque eu l’impression d’être remplie d’un esprit nouveau. Depuis lors, on m’a souvent fait remarquer que je produisais un effet calmant sur les gens, agissant de façon immédiate lorsqu’ils se sentent soucieux. Et je me sens mieux accordée avec l’entourage, il me semble que j’arrive à deviner les gens beaucoup plus vite qu’avant. »

2. « Un don que je crois avoir reçu à la suite de ma « mort » est que j’arrive pleinement à deviner les besoins des autres ; souvent, par exemple, quand je me trouve avec d’autres personnes dans l’ascenseur de l’immeuble où je travaille, j’ai presque le sentiment de pouvoir lire leurs pensées sur leur visage, je sens qu’ils ont besoin d’aide, et quelle sorte d’aide. Il m’est souvent arrivé de parler à des gens dans ces conditions, et de les emmener avec moi dans mon bureau avec moi afin de leur proposer mes conseils. »

3. « Depuis mon accident, j’ai souvent l’impression de déchiffrer les pensées et les vibrations qui émanent des gens ; je perçois aussi leurs ressentiments. J’ai souvent été capable de savoir d’avance ce que les gens vont dire avant qu’ils n’ouvrent la bouche. On aura du mal à me croire, mais il m’est arrivé des choses bizarres, très bizarres, depuis lors. Un soir, chez des amis, je devinais les pensées des invités, et quelques personnes qui étaient là et qui ne me connaissaient se sont levées pour partir ; elles m’avaient pris pour un sorcier, je leur avais fait peur. Je ne sais pas du tout si c’est quelque chose qui m’a été donné pendant que j’étais mort, ou si je possédais déjà ce don sans le savoir et ne m’en étais jamais servi jusqu’à ces évènements. »

Une unanimité remarquable se manifeste quant aux « leçons », si je puis dire, rapportées de ces voyages aux abords de la mort. Presque tous les témoignages mettent l’accent sur l’importance, en cette vie, de l’amour du prochain, un amour d’une qualité unique et profonde. Un homme, à sa rencontre avec l’être de lumière, s’est senti totalement aimé et accepté, alors même que toute sa vie se déroulait en un panorama destiné à être vu de l’entité. Il lui semblait que la « question » posée par celle-ci équivalait à lui demander s’il se sentait capable d’aimer les autres avec la même intensité. Il pense maintenant que sa mission sur terre consiste à s’efforcer d’apprendre à aimer ainsi.

En outre, bien d’autres insistent sur l’importance de la recherche de la connaissance. Pendant leur expérience, il leur a été suggéré que l’acquisition de la connaissance se poursuit même dans l’après-vie. Une femme, entre autres, à la suite de sa « mort », n’a plus laissé échapper la moindre occasion de s’instruire. Un homme transmet ce conseil : « Quel que soit votre âge, continuez à apprendre, car c’est, je crois bien, une activité qui ne cesse jamais, même dans l’éternité. »

La vie après la vie avec R.MOODY dans La MORT couv_382La vie après la vie, Dr Raymond Moody
Éditions J’ai Lu (Novembre 2003 ; 189 pages) 

Publié dans:La MORT |on 11 juin, 2014 |Pas de commentaires »

Mourir en toute sérénité

Existe-t-il un art du mourir comme nous connaissons l’art de vivre ? Face à nos difficultés modernes à supporter la fatalité, le bouddhisme ancestral nous montre la voie de la continuité.

C’est parce qu’il ignore que son « moi » n’a pas de substance en propre que l’homme a peur de mourir. C’est parce qu’il voit dans la mort la fin de sa vie que l’homme répugne à l’accepter. Comment en serait-il autrement ? La tradition raconte que le Bouddha mourut très vieux, couché et souriant. Au terme d’une vie d’ascèse, il avait atteint le nirvana, la volontaire extinction de soi.

                                                                                                              MortBouddhisme

Je n’existe pas

Jour après jour, malades ou bien portants, nous faisons un pas de plus vers elle. Aussi sûrement que nous vivons aujourd’hui, nous mourrons un jour. Vivre avec la mort, c’est comprendre qu’elle fait déjà partie de nous. L’accepter commence par lui faire de la place et, pour cela, se demander : que sommes-nous ? La question du moi est au cœur de la réflexion bouddhique. « Je » n’existe pas, du moins pas vraiment. Il n’est pas de substance fixe et immuable en l’homme, pas plus qu’en tout être vivant. Aucune réalité existante ne saurait échapper à la loi de l’impermanence. Il suffit pour s’en convaincre d’observer les fluctuations de notre esprit, les variations de nos sentiments et de nos humeurs ou le passage des saisons. Si nous vivons et agissons bel et bien en ce monde, notre « moi », cette impression subjective quasi indéracinable d’une identité réelle et stable, est une construction mentale. Un aménagement psychique qui coïncide avec l’apparition du « je » dans la petite enfance. 

Pour Lama Puntso du centre Dhagpo Kagyu Ling en Dordogne, « il y a une violence inhérente au fait même d’exister. Entrer en relation avec la vie lors de la naissance et en sortir au moment de la mort sont des événements violents ». Pour la compenser, l’individu va développer une conscience du soi, indispensable pour se maintenir en vie et s’émanciper en tant que sujet. Le « je » devient l’entité référentielle et narcissique pour appréhender le monde. Avec lui, nous accumulons objets, relations et connaissances pour solidifier le territoire de l’égo. La saisie égoïste s’enracine dans l’illusion de la permanence, impression trompeuse liée à une tentative toujours renouvelée d’éviter la souffrance du changement. 

Pour le bouddhisme, c’est la principale source de tous nos problèmes et le fondement du Samsara, le cycle des renaissances. Si la mort apparaît à tout un chacun comme une séparation douloureuse, une rupture d’équilibre voire une injustice, le bouddhisme, qui y voit au contraire un processus de naissance, nous enseigne l’esprit d’Éveil – dit Bodhicitta, et la possibilité de se libérer de nos souffrances pour mourir comme un nouveau-né. Mais ces principes ancestraux ont-ils un sens quand surviennent, pour nous ou nos proches, la maladie et la mort ? 

La nature de Bouddha

En France, la loi Léonetti de 2005 incite les structures hospitalières et médico-sociales à mettre en œuvre une démarche d’accompagnement de la fin de vie. La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs en fixe ainsi les objectifs : « soulager les douleurs physiques et prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle ». Depuis 2002, les Forums internationaux bouddhisme et médecine, créés par l’Institut de sagesse et de compassion, multiplient les passerelles entre la science bouddhiste de l’esprit et les thérapies occidentales. Car, au-delà de gestes de soins, la culture palliative est avant tout un savoir-être, et s’ancre dans une parole. « Au cours de la maladie, nous rencontrons une série de souffrances particulièrement difficiles à traverser, liées à d’inévitables renoncements. Nous devons faire le deuil de notre bonne santé, de notre aisance à nous mouvoir et à nous projeter dans l’avenir. Puis celui de notre autonomie, de notre situation professionnelle et de notre rôle dans la famille. Voir grandir ses enfants, il faut aussi y renoncer, affirme Lama Puntso. Il est nécessaire de pouvoir nommer sa révolte, sa tristesse, dire ce qui se vit »

Au cœur de cette démarche d’écoute, la compassion est la vertu cardinale du Bodhicitta. Association laïque à vocation spirituelle, Tonglen utilise les outils du bouddhisme pour accompagner les malades et leurs familles : « nous tissons un lien d’humanité avec ces personnes souvent isolées. Nous leur montrons qu’elles ne sont pas seules et que derrière la douleur il y a encore des ressources », raconte le Dr Cathy Blanc, Présidente de l’association. Un rôle tiers, bénéfique aussi au personnel soignant, qui peut alors mettre des mots sur les situations et prendre un recul auquel la formation ne le prépare pas toujours. Tonglen, qui signifie « donner-recevoir », est le nom d’une puissante technique d’éveil de la compassion. Elle consiste à prendre sur soi la douleur et la souffrance des autres et à leur donner le bonheur, le bien-être et la paix de notre esprit, en utilisant le support de la respiration. « Au chevet du patient, nous proposons un temps de  »pause », une méditation guidée pour l’aider à trouver en lui les espaces de tranquillité, ceux que la maladie n’atteint pas. Ce n’est pas une compassion doloriste, moralisante. C’est un regard digne sur la part d’humanité qui l’habite jusqu’au bout »

Pour les maîtres bouddhistes, nous sommes tous dotés de ce potentiel de sagesse. Celui qui tient la main de celui qui part lui fait don de sa foi et de son avance sur le chemin de l’Eveil. En retour, celui qui part fait don de ses peurs, de ses peines et nous présente la vérité de notre propre agonie future. Pour le pratiquant initié, cet engagement à atteindre l’Eveil est l’expérience de la nature de l’esprit, de l’absence de soi et de la vacuité de tous les phénomènes. « Ces principes n’ont de sens que pour celui qui s’y est préparé, souligne Christophe Fauré, psychothérapeute. Une personne mourante est épuisée. Ce qui importe est la paix de son tout dernier instant »

Le temps d’une pensée

La loi du karma dit que quoi que l’on fasse et quoi que l’on pense, dans l’instant même, trouve sa conséquence dans notre conscience. Tout acte laisse son empreinte dans une sorte de variable matricielle.« A chaque instant, nous nous situons sur ce point de convergence de causes et de conditions qui déclenchent l’apparition des choses », explique Maître-zen Kengan D. Robert du temple Denshinji à Blois. Dans l’ici et maintenant, « ce n’est pas ce qui se passe après la mort qui importe mais le fait d’arriver à avoir l’esprit en paix au moment ultime ». Dans le bouddhisme, la vie et la mort forment un tout et sont considérées comme une série de réalités transitoires constamment changeantes. Puisque tout phénomène naît de causes, sert de cause au phénomène suivant et se détruit en lui donnant naissance, nous nous situons dans une succession de naissances et de morts. L’essentiel est alors que se fasse librement le passage d’un état à un autre. 

On appelle p’owa, ou « transfert de conscience », le rite pour le moment de la mort. Cette pratique consiste à projeter sa conscience dans le cœur d’un bouddha imaginé au-dessus de sa tête. Visualisée comme une petite sphère lumineuse au niveau du cœur, elle s’élève par le canal central jusqu’au sommet du crâne d’où on la projette vers le haut à l’aide de mantras spécifiques. Au Tibet, les personnes âgées s’entraînent à cet exercice très populaire. Pour s’y préparer, on fait de nombreuses fois monter et descendre la conscience jusqu’à ce que des signes apparaissent, comme des démangeaisons ou une petite boursouflure de la fontanelle. L’enveloppe de chair n’est ici que le véhicule du souffle vital. 

Une conception désincarnée complexe pour les occidentaux : en effet, « la plupart des gens s’identifie à leur corps. Si mon corps se dégrade alors je me dégrade », nous dit Christophe Fauré. 70% à 80% des personnes en fin de vie souffrent de douleurs physiques et d’autres symptômes tout aussi gênants comme les problèmes respiratoires, les nausées, les escarres. Aussi, comment parvenir se détacher du corps quand la douleur n’a jamais été aussi forte ? « Ce n’est pas ce que nous proposons aux personnes que nous accompagnons. Au contraire, faire corps avec la douleur, accepter qu’elle soit là, c’est déjà lui faire perdre de son intensité », décrit Pascale Calmette, qui coordonne l’équipe de bénévoles de l’association Tonglen dans la région de Montpellier. « La souffrance est une chose très concrète, que l’on ressent dès que l’on pousse la porte de la chambre d’hôpital ». Derrière les grandes idées de présence et de compassion, il y a la réalité des odeurs, des appareils et de la nervosité d’une personne qui se sent mourir. « Alors en tant qu’accompagnant, quand on se sent dépassé, il faut s’en remettre à ce en quoi l’on croit. Appréhender la mort sera toujours une question spirituelle, dans le respect de la foi de chacun », ajoute Pascale. 

Après expiration du dernier souffle, la conscience migre dans les bardo, ces états de conscience post-mortem. On ne parle pas d’âme mais d’un flux énergétique et cosmique, en chemin vers une nouvelle forme provisoire. La mort est un passage. Les vivants en sont les gardiens. Un rôle que nous n’endossons pas sans gêne ni angoisse. Pourtant, nier la mort peut être porteur de conséquences pour nos sociétés. Dans Le livre tibétain de la vie et de la mort, Sogyal Rinpoché nous interroge : « persuadée qu’il n’existe pas d’autres vies que celle-ci, l’humanité peut-elle penser son avenir ? »

Source INREES
Publié dans:La MORT |on 11 juin, 2014 |Pas de commentaires »

La Vie après la Vie, perception Universelle

 

« Les hommes sont différents dans la vie, semblables dans la mort.« 
[Lao Tseu]

par Michael

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Certains auront reconnu un titre bien connu des personnes qui s’intéressent à la recherche sur l’après vie, celui du Dr Raymond Moody qui a ouvert une perception nouvelle sur l’élaboration d’hypothèses sur la survie de la conscience après la mort physique. Depuis, de nombreux ouvrages sont sortis, et les recherches dans ce domaine se sont progressivement affinées. Je ne vais pas traiter ici de ces recherches mais plutôt émettre une perception sur l’hypothèse de l’après vie car il m’a semblé qu’il subsistait certaines crispations idéologiques autour de ce thème.

En effet, l’esprit humain a une tendance atavique à interpréter l’inconnu à partir du connu, il ne peut être neuf d’interprétation et de préjugés hérités de son conditionnement culturel, religieux et familial. Tant que, bien entendu, un travail de connaissance de soi n’a pas été profondément engagé, l’esprit ne peut voir le réel tel qu’il est sans le prisme déformant de ses créations mentales. Dans ce site nous parlons d’une spiritualité universelle au delà des dogmes parce que nous pensons intimement que Dieu est UN, mais que ses expressions, les religions et philosophies sont aussi multiples qu’il y a d’humains, un proverbe Zen énonce : « Mille homme, mille vérités ».

Regardons attentivement le monde : nous voyons diverses conceptions de l’au-delà et si nous prenons le passé de l’humanité, il y en a eut tant et tant par le passé, aussi infinies qu’est la créativité humaine, et nous pourrions en inventer encore d’innombrables. Mais ceci nous permettra-t-il de comprendre la réalité de l’après vie ?

Au même titre que le mot n’est pas la chose qu’il décrit, la description d’un couché de soleil ne vous fera pas vivre le couché de soleil réellement. L’après vie est donc logiquement sujette à ce principe : nous créons notre propre réalité avec nos pensées. Ainsi nous ne verrons pas tous le même couché de soleil si viennent interférer nos créations mentales et surtout nos propres limitations, issues bien souvent de notre propres peurs. Dans certains témoignages sur les expériences de mort imminente par exemple, si la trame du scénario reste semblable d’une personne à l’autre, la forme elle varie en fonction du contenu psychique de la personne. Ainsi un chrétien verra Jésus, un bouddhiste, le bouddha, un athée un philosophe qu’il apprécie et un enfant, peut être Mickey. Ceci nous amène à comprendre que nos idées sur le réel ne sont pas le réel et que nos croyances sur l’au-delà bien que, comportant un fond commun de vérité, ne seront jamais la vérité de ce qui est. C’est aussi pour cela que les traditions initiatiques ont toujours amené les êtres à se détacher de leurs illusions et à voir la réalité telle qu’elle est. Dans le livre des morts tibétains, le Bardö Thodol, on énonce aussi que les visions terrifiantes ou bienfaisantes que perçois le désincarné sont relatives à son propre degré de clarté intérieur. Et que ces visions sont issues de sa propre ignorance vis à vis de sa nature véritable. Le monde des idées serait donc empli de toutes ces projections créées par le mental ; d’après certains récits il existerait bien des rues pavées d’or, des Jérusalem céleste ou des temples bouddhiques merveilleux, mais ces imageries seraient de pures illusions créées et alimentées par les croyants eux-mêmes.

Ceci n’est pas difficile à comprendre, quand nous rêvons, le contenu du rêve est relatif au contenu de notre esprit, nous verrons la plupart du temps des personnes, des lieux qui nous sont communs et un autre ne rêvera pas ce que nous avons dans notre esprit. Un chrétien rêvera peut être de Jésus, mais un musulman rêvera plutôt de ce à quoi il croit en rapport avec sa foi, et une personne sans religion rêvera d’autres choses, de paysages, d’êtres qu’il aime etc. Donc, nous pouvons transposer par analogie cette personnalisation du rêve à la conception de l’au-delà en rapport avec chacun, et c’est justement cela qui amène à comprendre que l’après vie est universelle pour tous , comme la vie l’est. Regardons cette planète, chacun s’est créé sa conception de la vie, mais la vie elle laisse les êtres créer cela, elle reste un vaste terrain de créativité humaine ou aucune de ses conceptions ne peut être supérieure à l’autre, car en amont c’est l’universalité de la vie qui permet le particularisme et non l’inverse. Le global permet au particulier de s’exprimer, car de par sa vastitude il offre la possibilité à des combinaisons infinies de particularisme d’exister.

Le problème vient au moment ou l’ego s’attache à ce particularisme et que par oubli de l’universel énonce que son particularisme est la norme absolue. Cette attitude est le résultat de la peur entre les êtres humains, des guerres de religions et des conflits économico-politiques. Voilà pourquoi les sages ont toujours poussé l’humain a dépasser son particularisme pour vivre en son cœur la source de l’universel. Une fois cette source pleinement vécue le particularisme peut être accepté de manière légère, sans accroche et en comprenant que le voisin vit son particularisme mais que nous sommes relié par l’universel.

Il est dommage de voir comment certains auteurs récupèrent les témoignages sur l’après vie au profit de leur particularisme, en oubliant l’universel, souvent parce qu’ils sont encore prisonnier eux-mêmes de leurs croyances religieuses ou qu’ils font parti d’une institution religieuse qui veut encore s’arroger le droit de gouverne sur les âmes du monde …

Je l’énonce simplement et personne n’est obligé de me croire, l’après vie peut être laïque !

La laïcité nous offre un cadre de tolérance et de respect entre les particularismes sur le plan social. La spiritualité laïque peut nous offrir la même chose sur le plan spirituel et plus encore, nous permettre de toucher l’essence universelle du monde, le fond commun qui permet à la diversité d’être si riche. Et si la recherche sur l’après vie se poursuit, nous serons à même dans les années à venir de démontrer encore plus clairement que l’après vie répond à la même universalité. D’ailleurs, je pense que même sans preuve, l’universel parle à tous, mais que la peur et le conditionnement religieux ou familial nous empêche de penser par nous même, de voir avec lucidité ce que notre cœur vibre au fond de lui. C’est du bon sens, comment peut-il en être autrement ? Combien d’êtres humains ont foulé le sol de la terre depuis l’aube de l’humanité ? Des milliards et des milliards n’est-ce pas ?

Où sont ces âmes ?

Celles des égyptiens, des chaldéens, des étrusques, des mayas et tant d’autres civilisations prodigieuses. N’avaient-ils pas, eux aussi, leurs conceptions de l’après vie, leur religiosité, leur amours, leurs peurs et leur espérances, tout comme nous tous aujourd’hui. Et demain, comment percevrons-nous l’après vie ? Tous ces concepts évoluent, mutent, se mélangent, toute religion n’est-elle pas le syncrétisme de celles qui la précédent ? L’archéologie nous amène cette compréhension, en ce sens que si nous faisons parti d’une religion aujourd’hui, nous faisons aussi un peu parti de celles sur lesquelles elles se sont inspirées. Les conceptions qui viendront seront elles aussi inspirées de celles d’aujourd’hui, elles évolueront vers davantage de clarté et surtout d’unicité entre les êtres, privilégiant toujours l’universel au particulier, mais tout en respectant la richesse des particularismes.

En attendant, la vie laisse se développer toutes ces conceptions, elle laisse libre la créativité des êtres et elle offre aussi l’opportunité à ceux-ci de la comprendre réellement grâce au chemin qu’elle a manifesté, par le biais des traditions spirituelles du monde entier. Je ressens la vie comme un champs d’expérimentation permanent, comme un immense terrain de jeu, où chaque enfant va de sa créativité propre et où il peut partager avec les autres enfants le fruit de ses recherches intérieures. La terre, comme une mère aimante laisse ses enfants s’exprimer, elle veille … Mais si ceux-ci se retournent les uns contre les autres parce qu’ils ont oublié leur identité commune, alors celle-ci s’attriste et parfois réagit de manière abrupte, sommes-nous prêt à prendre conscience devant l’urgence ?

source : http://www.unisson06.org

 

 

Publié dans:La MORT |on 2 juin, 2014 |Pas de commentaires »

La vie après la vie par Intraterre (telos)

 

 

images (10)Nous sommes réunis en union de conscience, nous tous Frères de Lumière de la Confédération intergalactique, et souhaitons, ce jour, parler aux humains terrestres de la vie après la vie.

Grande question que se posent les humains.
Qu’y a-t-il après la vie terrestre ?
Tout s’arrête-t-il dans la décrépitude du corps ?
La vie s’arrête-t-elle là, à un corps qui se dissout, qui se transforme pour devenir poussière, est-ce tout ?
La vie terrestre est-elle uniquement une naissance et une mort ?

Bien des humains se posent la question et ne comprennent pas le fonctionnement de LA VIE, la Grande Vie.
Certains d’entre vous vont dire : « Mais ce message est d’une simplicité fort banale ! »
Vous direz cela car vous savez qu’il y a LA VIE et que la mort terrestre n’est pas la fin. Mais dites vous, chers frères de la Terre, qu’un grand nombre d’entre vous se pose la question de savoir ce qu’il y  a après le départ terrestre.

Nous allons vous expliquer : Il existe un Monde où les énergies sont beaucoup plus légères, beaucoup plus heureuses que celles du monde terrestre. Le monde terrestre est lourd, pesant, délicat à vivre, perturbant. L’autre Monde est un Monde où vivent des êtres qui sont dans la joie de la rencontre avec la Lumière divine, avec Son Amour, et ces  êtres nous les appelons les âmes. Le Monde des âmes, la Maison des âmes, est fort proche de vous, il n’est pas loin. Il est  derrière le voile de l’incompréhension et de l’illusion qui est créé lorsque vous arrivez dans le monde terrestre, dans l’énergie terrestre. 

Dans le Monde des âmes existe un monde, nous pourrions dire presque indentique au vôtre, avec des êtres-âmes qui vivent en réfléchissant, en pensant à ce qu’elles ont vécu sur la Terre, en revoyant ce qu’elles auraient pu améliorer. Et c’est ainsi, qu’à un certain moment, les âmes décident de revenir s’incarner sur Terre pour parfaire ce qu’elles n’ont pu réussir à accomplir dans une vie passée.

Une âme, avec l’accord de ses Guides qui sont autour d’elle dans le Monde des âmes, décide de s’incarner en choisissant son père et sa mère terrestres en fonction de ce qu’elle souhaite vivre sur la Terre, en fonction du chemin terrestre qu’elle souhaite entreprendre et de ce qu’elle souhaite améliorer de ce qui n’a pu être fait précédemment, dans une vie passée.
Elle s’incarne donc à la conception et là, elle quitte le Monde léger, le Monde de Lumière, le Monde où tout peut être créé par la pensée. L’âme descend dans le corps de la mère terrestre et va s’implanter dans les premières cellules qui vont créer l’enfant nouveau-né. Pendant le temps de la gestation, l’âme est accompagnée par ses Guides. Une âme n’est jamais….jamais…..jamais abandonnée lors de l’incarnation, ni même pendant la gestation, ni même durant sa vie terrestre.
Une âme est toujours accompagnée par ses Guides célestes qui la protègent, la guident vers ce qu’elle a choisi de vivre.

Vous allez dire : « Mais pourquoi alors, tant de souffrances chez certains humains ? »
Les âmes, parfois, peuvent choisir des chemins de vie terrestres fort étonnants mais il se peut aussi que ce qu’elles ont choisi soit un choix beaucoup plus doux que ce qu’elles vivent réellement.

En effet, la famille dans laquelle s’incarne l’âme, la société dans laquelle elle vit, le monde terrestre dans lequel elle va vivre, tout cela influe sur les sentiments humains.

L’âme, parfois, est en discordance avec l’être humain et avec ce qu’elle avait souhaité vivre de la façon la plus douce.
L’être humain, parfois, entraîne l’âme sur un chemin qu’elle n’aurait pas souhaité. Mais les Guides veillent et l’être humain est, parfois, ramené  sur le bout de chemin qu’il aurait dû emprunter à un certain moment afin de permettre à l’âme de vivre ce qu’elle avait souhaité avant l’incarnation.

Ainsi, l’âme grandit dans le ventre de la mère terrestre, elle devient le  foetus, elle devient l’enfant nouveau-né, elle devient l’adolescent, elle devient l’adulte. A travers ce corps terrestre, son  véhicule terrestre, l’âme vit son chemin d’évolution. Elle vit cet apprentissage terrestre de la meilleure façon possible afin que à la fin de sa vie terrestre elle puisse repartir dans le Monde des âmes, accueillies par ses âmes-amies, ses âmes-parentes, par ses Guides.

Une fois revenue dans le Monde des âmes, après le départ terrestre, elle va faire le bilan de sa vie, vous le savez. Elle va peser le bon et le moins bon, elle va être accompagnée et aidée par ses Guides à comprendre ce qui aurait pu être amélioré ou qui a été parfaitement réussi. Les Guides vont entourer l’âme, l’amener à la compréhension du bienfait de cette vie terrestre car, même s’il y a eu difficultés dans la vie terrestre, il y a évolution de compréhension et évolution dans la connaissance qu’à reçue l’âme.

Chaque passage  terrestre est une grande évolution pour une âme. Comme vous le voyez le passage terrestre n’est qu’un tout petit morceau de LA VIE car l’âme ne meurt jamais, l’âme est éternelle : elle vient du Monde des âmes, elle s’incarne le temps d’une vie d’apprentissage dans le corps terrestre et lorsque cela est le moment, elle repart pour revenir dans le Monde des âmes en quittant son enveloppe terrestre. 

Le corps physique est une enveloppe terrestre précieuse pour l’âme….fort précieuse.
Sans cette enveloppe physique, l’âme ne pourrait absolument pas vivre une expérience terrestre, les énergies de la Terre étant beaucoup….beaucoup trop lourdes et désastreuses pour elle.

C’est pourquoi il est important qu’elle s’incarne dans le corps physique qui est, comme vous pourriez le penser, un scaphandre que porte le plongeur lorsqu’il va dans les grandes profondeurs. 
Cela est un peu à l’identique pour une âme. Lorsqu’elle s’incarne dans le terrestre, elle va dans des profondeurs fort lourdes, pesantes et dangereuses parfois. L’enveloppe physique est alors sa protection pour son évolution.

C’est pourquoi il est important de comprendre que LA VIE, la Grande Vie, n’a pas de fin.
Les âmes vont et viennent, du terrestre au Monde des âmes, du Monde des âmes au monde terrestre ou, parfois, sur d’autres planètes où l’expérience est différente.

Mais sachez que l’expérience terrestre est l’expérience  qui permet à l’âme d’évoluer de la façon la plus rapide car les évènements, les apprentissages sont délicats il est vrai, mais fort prometteurs pour son évolution.

Il est important de comprendre que lorsque  l’âme se détache du corps physique au moment du départ de la Terre, c’est une libération pour elle car, enfermée dans le scaphandre physique elle vit une certaine difficulté d’enfermement où tout est limité, étriqué, et lorsqu’elle quitte le corps physique c’est la libération totale. Il n’y a plus de limites, il n’y a plus d’espace restreint, elle va vers la Liberté, la Lumière, la Joie.

Voilà ce qu’est LA VIE, La Grande Vie, la vie après la vie terrestre existe. C’est le cercle d’Amour, de compréhension du Divin, cest le cercle de LA VIE, tout simplement.

Il est important, chers frères de la Terre, que vous compreniez que rien ne s’arrête au départ terrestre d’une âme, à la mort terrestre. Au contraire, à la mort terrestre telle que vous la concevez, c’est le renouveau, la renaissance pour une âme dans une nouvelle compréhension de LA VIE, dans une nouvelle évolution de son chemin de vie.

Le départ de la vie terrestre est une RENAISSANCE dans la joie pour tout être-âme qui quitte l’enveloppe terrestre.

Chers frères de la Terre, nous souhaitions fortement vous parler de cela car nous savons que bien des humains se posent la question de ce qui peut se passer, de ce qu’il peut y avoir après la mort terrestre.

Soyez apaisés, soyez heureux de cela : la Vie continue joyeusement, avec Amour dans l’enveloppement de la Lumière du Créateur. 

Soyez aimés, chers frères de la Terre, soyez aimés.
Nous vous accompagnons avec Amour et vous disons « à bientôt ».

Vous pouvez reproduire ce texte à condition
-qu’il n’y ait aucune modification de son contenu
-qu’il ne soit pas coupé
-que vous fassiez référence au site « le site cristal mariandi. com »

 

 

Pas de blouse blanche pour une fin de vie

A Besançon, une maison expérimentale accueille des personnes en fin de vie ne nécessitant pas de soins hospitaliers trop lourds. Un personnel aux petits soins, la possibilité d’accueillir ses proches, et surtout beaucoup de chaleur humaine et de convivialité…Tout est fait pour que les résidents se sentent « comme à la maison » et puissent aborder cette dernière étape de leur vie le plus sereinement possible.

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Nadine trinque, lève sa coupe de champagne (sans alcool), grignote un morceau de millefeuille, mais le sourire est timide. Ce pot est synonyme de retour à domicile pour elle, après une semaine passée à la « Maison de vie » de Besançon. Une semaine comme une parenthèse, dans sa « deuxième maison », où elle vient régulièrement passer quelques jours de repos, comme une « piqûre de rappel de vie ». Nadine est rongée par un lourd cancer qui la cloue dans un fauteuil roulant et la rend dépendante pour se nourrir, se laver, se déplacer… mais ne l’empêche pas de garder le sens de l’humour et vouloir faire la fête avec tout le personnel de la « maison ». Pour les remercier, elle a demandé à ses filles et à son mari d’acheter des bouteilles de champagne (avec alcool) et des gâteaux. Mais Nadine est partagée entre la joie de rentrer chez elle et la tristesse de quitter ce lieu où la vie est plus légère.

C’est tout le paradoxe de cette maison expérimentale, qui accompagne des personnes en fin de vie ne nécessitant pas de soins hospitaliers trop lourds : aux rires et sourires des sept résidents et du personnel se mêlent parfois les larmes. Car ici, tout se partage : les repas, les apéros l’été sous le tilleul, les sorties ciné, mais aussi les départs. Installé dans le quartier bucolique de Saint-Ferjeux à Besançon, ce lieu a été imaginé et pensé pendant huit ans par Laure Hubidos avant de voir le jour en juin 2011. Bénévole de longue date dans l’unité de soins palliatifs du CHU de Besançon, cette quadragénaire dynamique et charismatique rêvait de créer un lieu qui soit une alternative à l’hôpital et au domicile pour des personnes en fin de vie. Un lieu entre la maison de soin et la maison de famille.

Pas de blouses blanches

« Bien souvent, je voyais que des personnes malades, quand elles avaient le sentiment de devenir une charge trop lourde pour leurs proches, se rendaient à l’hôpital alors qu’elles n’avaient pas besoin d’être hospitalisées », raconte cette ancienne attachée de presse, dont la vocation a mûri au fil des ans. L’hôpital, avec ses règles strictes, son personnel débordé, ne répondait pas au besoin d’accompagnement de ces personnes et de leurs proches.

Le dossier financier est difficile à boucler, mais quand le gouvernement lance un plan national pour le développement des soins palliatifs en 2008, les fonds se débloquent peu à peu : le conseil régional s’engage à financer la maison aux deux tiers, la Croix-Rouge entre comme partenaire du projet, et les Sœurs de la charité installées à Saint-Ferjeux mettent à disposition une bâtisse. Après d’importants travaux de réfection, l’installation d’un ascenseur, de salles de bain accessibles aux handicapés et le recrutement d’une dizaine de personnels, la Maison de vie ouvre ses portes en juin 2011.

Sous la garde de l’imposante basilique de Saint-Ferjeux, le site fait penser à une maison d’hôtes : parquet cérusé, meubles chinés, chambres personnalisées. « La déco, cela peut paraître superficiel, justifie Laure Hubidos, mais cela aide les résidents à se sentir chez eux. » Pour comprendre les spécificités de ce lieu, il faut relever les petits détails, comme l’absence de blouses blanches du personnel. « On ne distingue pas qui est résident, qui travaille et cela nous met tous au même niveau, explique Rachel Lyautey, aide médico-psychologique. Au début, les résidents sont surpris, mais on leur a demandé leur avis, et ils préfèrent qu’on soit en civil. »

Un minimum de règles

Avant d’être soignant, le personnel se veut surtout accompagnant. Les soins spécifiques des résidents sont ainsi réalisés par des infirmiers et médecins libéraux extérieurs à la maison. Quand les malades en font la demande, l’équipe mobile de soins palliatifs du CHU peut intervenir dans la maison. « C’est important de mettre le soin à distance, explique Brigitte Camus, infirmière coordinatrice. Cela permet de préserver les relations avec les résidents. Nous on s’occupe de la bobothérapie, des soins de confort ou à la demande du patient. »

La règle dans la maison est… de limiter les règles au strict minimum. Les résidents peuvent fumer dans leur chambre ou boire un verre de vin le soir s’ils le demandent, rester dans leurs chambres ou se mélanger au groupe. Les horaires sont libres, les familles viennent quand elles le souhaitent et des lits de camp sont sortis quand un proche veut dormir sur place. « Récemment, une résidente nous a demandé de contacter son mari dont elle était séparée. Il est venu passer deux semaines avec elle, l’a accompagnée jusqu’au bout, c’était un moment très fort », raconte la directrice de la maison. Souvent, les proches reviennent après ces tranches de vie. L’équipe se met parfois en quatre pour offrir des petits plaisirs aux patients. La semaine dernière, une sortie cinéma a été organisée pour aller voir le film Stars 80. Une aide-soignante a accompagné l’équipe sur sa journée de congés.

Ces attentions sont très appréciées. Véronique Ringenbach est arrivée dans la Maison de vie en avril, après qu’une IRM ait révélé la présence d’une violente tumeur au cerveau, qui lui paralyse le corps. Elle ne peut sortir de son lit, mais reste très coquette, « par respect pour ceux qui m’entourent », dit-elle, les yeux parfaitement maquillés d’un trait fin et les mains manucurées. « L’autre jour, j’ai envoyé une des aides médico-psychologiques, Rachel, faire du shopping pour moi. J’avais besoin de pulls, d’un pantalon, d’une écharpe. J’ai décrit les formes et les couleurs que je souhaitais. J’ai fait confiance à Rachel, car j’aime bien son style. » 

« L’autre jour, j’ai écrit à ma fille, qui vit en Alsace, pour lui dire que l’équipe m’a promis de fêter mon anniversaire le 23 décembre, poursuit Véronique. Vu la date, on me l’a rarement fêté dans le passé. Ma fille m’a répondu : ‘Je suis très heureuse que tu fêtes ton anniversaire avec ta nouvelle famille.’ C’est curieux, je n’ai jamais employé ce terme de ‘nouvelle famille’ dans mes lettres, mais c’est ce que ma fille a compris par mon ton et c’est exactement ce que je ressens. »

« Tout sauf un mouroir »

Pour l’équipe, la liberté de travail est une aubaine. « Du fait d’être dans une petite structure, on fait notre métier de soin jusqu’au bout, note Rachel Lyautey. Le matin, par exemple, si on veut prendre une heure pour faire la toilette d’un patient, on le fait. » « Chaque journée est différente », s’enthousiasme Aurélie Mastropietro, jeune assistante de vie de 28 ans, qui ne se verrait pas travailler ailleurs. « Des amis me disent : « Mais à ton âge, c’est pas trop difficile ? » Mais ici, c’est tout sauf un mouroir. » Les rôles se diluent parfois : la directrice part faire les courses, l’infirmière coordinatrice s’inquiète de la décongélation du riz pour le repas de midi, la psychologue prend le balai et le personnel de nuit, féru de pâtisserie, prépare des gâteaux qui embaument la cuisine pour le petit déjeuner.

La difficulté, pour ce personnel ultra investi, est de réussir à se mettre à distance quand les souffrances se font trop vives. Ils sont aidés par un psychologue qui vient tous les quinze jours faire de l’analyse de pratique et leur faire prendre du recul. Toutes les interventions extérieures sont des occasions de souffler : quand des bénévoles organisent des ateliers de shiatsu ou de relaxation, les résidents comme le personnel peuvent en profiter. « C’est un métier qui pompe beaucoup d’énergie, justifie Laure Hubidos. Et pour donner, il faut recevoir. » Brigitte Camus, l’infirmière coordinatrice, insiste : « On s’adapte aux résidents, mais on ne leur laisse pas croire non plus que la maladie leur donne tous les droits, car ce serait les tromper. »

La mort fait bien évidemment partie du quotidien de cette maison, mais elle n’y est pas au premier plan. « La fin de vie est surtout triste pour ceux qui restent, explique Brigitte Camus. On cherche à éviter la tristesse avant la mort et à accepter le renoncement. » Les décès sont toujours vécus dans la douleur. Cependant, le sentiment d’avoir accompli sa mission jusqu’au bout aide à accepter le départ. « En juillet, un patient dont j’étais très proche est parti, raconte Aurélie Mastropietro. J’ai tenu à l’accompagner jusqu’au bout et à lui faire sa toilette mortuaire. Ce geste était très important. » Et puis les équipes sont vite rattrapées par le quotidien. « Quand quelqu’un part, on sait qu’un autre résident qui aura besoin de nous arrivera », poursuit Rachel Lyautey. 

téléchargement (1)« Beaucoup d’oreilles et beaucoup de bras »

La sérénité avec laquelle la mort est abordée dans cette maison n’étonne pas Nathalie Voide, la psychologue qui vient, un jour par semaine, suivre les résidents. « On n’atterrit pas dans le soin vers la mort par hasard et chacun a cheminé sur ses questions », note-t-elle. Nathalie Voide aide les patients à mettre des mots sur ce qui leur arrive, leur maladie, la fin qui approche. « Je fais des propositions mais je ne force jamais à parler d’un sujet. Pour certains résidents, cette maison sera la dernière. Il faut donc beaucoup d’oreilles et beaucoup de bras pour les accompagner. »

La Maison de vie a ouvert sur la base d’une expérimentation de 18 mois, qui prendra fin en décembre, mais Laure Hubidos a confiance que sa mission sera prolongée. « Nous avons commis quelques erreurs au début, parfois accepté des patients aux pathologies trop lourdes, mais nous répondons à un réel besoin. » En témoigne la liste d’attente pour obtenir une chambre dans la maison et les demandes qui affluent au-delà de la région Franche-Comté. Et si ce lieu a un coût (800 000 euros par an), il permet d’éviter des hospitalisations, en soins palliatifs ou à domicile, qui seraient aussi onéreuses mais moins adaptées.

Dans la salle à manger, la devise du fondateur de la Croix-Rouge, Henri Dunant, est inscrite en grandes lettres rouges : « Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent ! » Une phrase qui résume bien l’esprit qui anime ce lieu. « Quand on lit cette phrase, cela coupe toute envie de pleurer », note Colette Hoffmaier, arrivée deux jours plus tôt et qui se sent déjà « comme à la maison ».

Lire l’article sur Le Monde.fr

Publié dans:La MORT |on 25 mai, 2014 |Pas de commentaires »

La mort d’un proche peut-elle servir notre vie ?

  par Max-Emilien Robichaud 

La mort d’un proche peut-elle servir notre vie? 
Comment renaître à la vie ?

images (2)Quelle questions me direz-vous? Et pourtant la mort fait bien partie intégrante de notre vie et elle semble bien un passage obligé. Oui bien sûr, si elle n’a pas encore frappé à notre porte, pour nos proches et amis, elle ne figure peut-être pas encore à notre agenda ou dans nos cogitations quotidiennes. Mais nous connaissons peut-être quelqu’un qui vit ou a vécu cette situation. Et alors comment négocions-nous ce tournant avec ces gens? J’ai vécu comme beaucoup, comme vous peut-être de ces pertes significatives notamment un frère bien aimé récemment. J’ai par ailleurs eu la chance de pouvoir m’en dégager complètement comme plusieurs autres notamment mes clients avec certaines  exercices, certaines techniques dont la Mort Consciente.

Et si nous connaissons ou avons nous mêmes vécu cette trame de vie, comment cela se passe-t-il? Cette chronique aborde le processus de deuil pour soi et les autres qui en sont affligés, suite à ma propre expérience en cela et à celles de d’autres. Elle invite à vos propres réflexions et réactions. Quant à moi, elle sert bien sûr mon propre processus de deuil et j’espère qu’elle saura vous inspirer.

En effet mon frère Omer est décédé récemment et je suis allé dans ma famille pour effectuer ce passage. Je rends hommage à tous ceux qui l’ont si bien accompagné, en particulier bien sûr sa femme Nora et ses enfants.

Ses derniers mots à sa famille

Permettez-moi de vous partager dès lors les dernières pensées imprimées au verso de sa carte hommage qui m’ont touché droit au cœur. Bien que choisies par son épouse, elles lui vont comme un gant et parlent si bien de lui. Vous m’en direz tant:
« Au revoir chère épouse que j’ai tant aimée. Et vous enfants de ma tendresse, adieu. Adieu maman, adieu ma petite fille, mes frères et mes sœurs. J’ai lutté très fort pour rester avec vous. Mais Dieu me voulait près de lui. Ne me pleurez pas car je suis finalement soulagé de mes souffrances. Laissez les souvenirs apaiser votre douleur. Même si vous ne pouvez me voir ni me toucher, je suis là. Je ne suis pas loin. Ce n’est qu’un au revoir jusqu’au jour où vous viendrez me rejoindre. »

Je garde près de moi ces paroles si précieuses et tellement touchantes qui parlent si bien de ce frère bien aimé. Peut-être avez-vous un proche ou un ami dont vous chérissez la mémoire; je vous souhaite de jouir d’un tel souvenir. Je pense à tous ceux et celles qui vivent ou qui ont vécu un tel départ. La mort arrive parfois sans s’annoncer et d’autres fois comme dans ce cas-ci après une longue maladie.

Le choc de la nouvelle

Imaginez recevoir la visite d’un policier, d’un militaire vous annonçant la mort d’un proche, d’un être cher. Peut-être que pour le commun des mortels il s’agirait plutôt ici d’un coup de téléphone. C’est bien ce que j’ai vécu déjà trois fois dans ma vie pour l’aîné de la famille, mon père et plus récemment pour cet autre de mes frère, Omer celui-ci.

Ce n’est jamais facile à vivre et tant que nous sommes bien humains, les émotions montent vite, sinon tout de suite, du moins dans les minutes ou les heures à venir. Oui, il y a d’abord le choc de la nouvelle, surtout, s’il s’agit d’un accident, d’un suicide ou d’un homicide bien sûr.

Allo, me dit mon autre frère Norbert, Omer est décédé ce matin mercredi 13 octobre 2010 à 10h00 et tout le reste pour conclure il ajoute : je te reviendrai pour la suite des choses, comme on le sait très bien. Sur le coup, j’ai tout encaissé sans trop réagir, ni mot dire, sinon merci de m’avoir avisé. Je raccroche et déjà l’émotion m’envahit et comment me dis-je, ce frère si précieux que j’ai côtoyé, n’est plus!

Je lui avais rendu visite  deux mois auparavant et je prévoyais le revisiter deux  mois plus tard  en novembre car je le savais bien malade. Mais la mort a cogné à sa porte sans attendre ma planification. En fait, la mort ne cogne même pas à la porte. Non, elle l’enfonce en quelque sorte et se moque bien du protocole ou de toute autre bienséance par ailleurs; enfin, d’un certain point de vue du moins. Car, sauf une morte subite, le corps annonce peu à peu cette échéance qui reste tout de même saisissante pour tous. Mais peut-on s’y préparer de quelque façon que ce soit?

J’imagine que la femme de mon frère Omer, Nora et ses enfants voyaient plus que nous, frères et sœurs, venir la fin car ils l’accompagnaient au quotidien. Quelle dose de courage ils ont fait montre, Nora en particulier.

La distance, le temps de se rendre

Ce qui ajoute souvent à la douleur, c’est ne pas pouvoir se rendre au chevet du malade, à l’hôpital par exemple ; c’est ici pour moi une répétition du même scénario comme pour les deux derniers disparus de ma famille. Serait-ce le prix à payer pour vivre loin, très loin de sa famille? Peut-être, sans doute. J’envie parfois mes frères et sœurs qui l’ont accompagné jusqu’à son dernier souffle.  Mais encore là, ce n’est peut-être là que l’herbe plus verte du voisin. Je sais bien que ce peut être plutôt très difficile, épuisant et souffrant de voir et d’accompagner un être cher avec ses grandes douleurs, même avec les drogues disponibles aujourd’hui. Par ailleurs, je sentais moi, mon frère souffrir à distance et j’aurais préféré, tout compte fait, l’accompagner avec les autres.

Heureusement, un des mes frères m’a permis de lui dire mes mots d’adieu par son cellulaire qu’il a rapproché de son oreille. Il ne parlait plus déjà mais je suis certain qu’il avait encore sa conscience comme lorsque ma mère, malade, lui a parlé aussi de la même façon. J’ai trouvé les mots car ils me sont venus sans effort. J’en appelais surtout à son esprit, à son âme de bien me recevoir. Il faut dire qu’il avait demandé à parler à toute la famille et même cherché de sa femme et ses enfants la permission de s’en aller; ce qui lui a été certes accordé quoique dans les larmes.

Les dernières paroles

Cher Omer, que je lui ai dit, je ne sais pas si tu m’entends et j’en appelle à ton esprit et à ton âme pour recevoir mes dernières paroles. Je fais des mains et des pieds pour me rendre près de toi mais, pars, si tu dois nous quitter maintenant. Je ne veux certes pas prolonger tes grandes souffrances. Je t’accompagne jour et nuit depuis vendredi et peut-être que cela peut t’aider à aller vers la lumière avec amour et sérénité. Vas-y pour ton bien et suis ton chemin vers ce paradis qui sera le tien. Tu resteras dans mes pensées et mes prières pour toujours. Peut-être pourras-tu rejoindre et contacter notre frère aîné Ronald et notre père Dosithé d’où tu seras.

Je remercie Omer, mais aussi Norbert qui a tenu son cellulaire près de son oreille. Quel cadeau pour moi de lui parler ainsi à distance. Quelle belle initiative! Merci Omer, Norbert et la vie tout de même.

Oui les derniers moments sont tellement importants dans le processus de deuil. Je  me sui rendu par la suite pour le service avec toute la famille comme je l’ai fait pour les autres. Le deuil doit idéalement se vivre en famille et en relation. Entre temps, il importe d’annoncer la nouvelle à son entourage familial immédiat, amis et aussi au travail.

Les condoléances et les sympathies

Les gens sont ainsi interpelés par une expérience commune et connue et ils sont très heureux de témoigner leurs sympathies; un téléphone, un texto, un courriel, un seul mot et même une tape sur l’épaule et peut-être même un « hug »ou une étreinte font tellement de bien. J’en suis tellement reconnaissant mais il faut aussi savoir le demander. J’ai ainsi rejoint par courriel une bonne cinquantaine de gens qui m’ont si gentiment répondu : amis, connaissances mais aussi membres de la grande famille Toastsmasters et également ceux et celles que j’ai accompagnés dans un cheminement spirituel au cours des ans.

Il faut certes s’attendre à une certaine réserve de ceux et de celles qui sont plus ou moins proches de soi et c’est dans la normale des choses. Aussi, peu de gens sont à l’aise avec la mort et j’en étais auparavant avant de devenir thérapeute. Je me rappelle en particulier le décès d’un patron que j’aimais beaucoup et que je n’ai même pas pu visiter durant ses derniers moments. Je m’en sentais totalement incapable de le voir amaigri par son cancer. Je peux très bien comprendre cette difficulté car je l’ai moi-même vécue. Mais il importe de le reconnaître et aussi de le dire.

L’importance des rituels

Peu importe les traditions et selon les cultures et les religions, les rituels de fin de vie s’avèrent très importants et généralement pour tous. Nous vivons, n’est-ce pas en relation et en société, notre vie et notre fin doivent en être empreintes. Je me souviens, plus jeune, comme j’ai pu juger ces derniers moments de salon funéraire. Mais, par la suite, avec les expériences de décès, j’en ai réalisé toute leur utilité et tous leurs bienfaits pour les proches comme pour tous les autres.

Il importe de consacrer un espace, un lieu, un temps et un certain cadre pour dire, nommer et laisser sortir les sentiments, les émotions et tout ce qui doit être témoigné de cette expérience intensément humaine. Il y va d’un deuil réussi sinon avorté qui va de toute façon se remontrer la face un jour ou l’autre. 

Quant à moi, j’en ai profité pour écrire un texte que j’ai livré devant des confrères Toastmasters, des membres de cette organisation du même nom, vouée à la communication et au leadership. Quel bienfait pour moi car j’ai senti que cette énergie enregistrée de cette mort se transformer en moi et devenir de plus en plus positive et génératrice de bien-être. J’ai aussi écrit un hommage sur le site du salon funéraire qui m’a fait grand bien. Je veux de plus écrire un poème en hommage à ce frère disparu du moins physiquement de ma vie et de celle de ma famille que je veux livrer devant les miens. D’autres vont peut-être écrire une lettre, un page de leur journal personnel, chanter, danser, dessiner, sculpter, jouer de musique, etc. Peu importe le médium choisi, une telle action permet d’exorciser ce qui nous contracte dans ce processus  qui, s’il est bien vécu, peut ainsi devenir une ode, un hommage à la vie. Quant à moi, j’ai utilisé aussi l’exercice de la Mort Consciente, une technique de visualisation et d’imagerie simple et très efficace pour dégager les pensées, les émotions, les liens et expériences difficiles reliés à une telle perte significative.

Les pleurs, un exutoire nécessaire. Le processus de mort consciente!

Je ne connais guère d’humains qui ne pleurent pas leurs proches. Il semble bien que ce passage soit aussi généralement obligé. Le corps, le cœur, l’esprit ont semble-t-il besoin de cet exutoire et de ce moyen d’évacuation et de libération. Libération certes nettement physique mais certes aussi émotionnelle, mentale et même énergétique. En effet une telle expérience si intense provoque de fortes tensions autant physiques que psychiques et tout notre être cherche à les dégager le plus vite possible pour revenir à un état soi-disant normal, du moins plus calme et plus serein. Nous sommes ainsi faits qu’un tout corps étranger autant dans notre œil que dans notre nez ou même dans la cellule, sera automatiquement expulsé, normalement du moins.

Il en est de même de toute situation nouvelle souvent intolérable, du moins nettement inconfortable. Le corps comme la psyché ont le réflexe de se débarrasser, se libérer de tensions. Bien sûr, ils peuvent s’y habituer, s’y acclimater dans une certaine mesure, comme notre système nerveux ne remarquera plus le passage d’un train à proximité après une certaine accoutumance. Mais la mort de nos jours, elle, n’est plus la monnaie courante de certaines époques ou contrées où elle était ou est encore quotidienne, compte tenu des guerres et des épidémies ou plutôt pandémies de nos jours et auparavant.

Oui, il arrive que les gens s’y habituent ou s’y résignent surtout dans les encore trop nombreuses régions du monde affligées par tant de calamités. Ici en Amérique, l’expérience de la Grippe espagnole du début du dernier siècle serait un exemple où de nombreuses familles ont été touchées. Autrement de nos jours et dans notre vie actuelle, la mort constitue un évènement plus espacé et épisodique. 

Oui pleurer aide énormément à dégager et à libérer ces tensions. Certains trouvent cet exercice très facile, même trop facile car ils en deviennent vite submergés. Il faut peut-être alors donner comme un rendez-vous à l’émotion en informant sans plus sa psyché de se laisser aller par exemple entre 20h00 et 21h00 ou à tout autre moment propice. Pour d’autres, pour qui pleurer les traumatise, il faut alors y aller par petite dose pour se ménager.

C’est ainsi que j’ai pleuré mon frère en autant que la situation me le permettait et cela devant ma fille et mon fils par exemple. Il faut dire que j’avais déjà évacué à l’avance le trop plein par ce processus de mort consciente; une thérapie simple et facile de simulation de mort consciente pour libérer les attachements et laisser aller. Il s’agit ici de se laisser guider dans une détente physique et mentale et ensuite dans une  sorte d’imagerie sur la perte d’un être cher passée ou à venir ou sur toute perte ou tout deuil de la vie. La répétition de ce rituel permet de libérer les attachements, les pensées et les émotions reliées. La beauté de ce processus c’est qu’il transforme les énergies négatives en positives; le sujet replonge dans sa vie avec encore plus de plaisir et de mordant.

De la mort à la vie

Lorsque le deuil est bien vécu, il arrive que cette énergie dite souvent négative et sombre se transforme en force de vie et de transformation. Je l’ai très rapidement ressentie dès l’annonce de la mort de mon frère que je savais si souffrant. Et voilà mon frère Norbert qui me confirme les dates et heures des services funéraires à Moncton et dans notre village natal, Rober ville.

Voici enfin mes mots laissés à mon frère sur le site du salon funéraire:

Cher Omer et bien sûr Nora, Pierre Mathieu, Emmanuelle et André,

Omer, notre dernière rencontre remonte à la mi-août 2010 et je l’ai tellement appréciée et j’en garde un si beau souvenir. Déjà tu nous disais que tu étais tout fin prêt à partir et moi je planifiais de te revoir en novembre mais la vie en a décidé autrement. Je n’ai pas cessé de penser à toi et de prier pour toi et les tiens et ce, jour et nuit depuis que j’ai appris la nouvelle de ton hospitalisation vendredi dernier.

Que j’aurais aimé être à ton chevet comme tous ceux qui t’ont accompagné mais je l’ai fait autrement par le biais de nos esprits et nos âmes. Je te sentais de loin et je sais que tu as eu une bonne pensée pour toute la famille avant de nous quitter. Tu as porté ces maladies depuis si longtemps et pourtant à chaque visite, tu étais toujours si présent, si attentionné, si intéressé à l’autre et ce, en dépit de ton état de santé.

Tu as été, tu es et tu resteras pour moi et certes pour tous ceux qui t’ont connu une référence de courage, de cœur, d’amour et de joie de vivre. Chacun de nous avons vécu notre vie et notre vinaigrette pendant que toi tu vivais la tienne au quotidien, avec ses hauts et ses bas et certes ses contraintes et malaises et hospitalisations. Comme un bon soldat, tu as maintenu la garde haute et suivi ton chemin mais bien qu’entouré tu étais probablement solitaire de ton état. Saches que ton parcours de vie nous reste comme un grand témoignage de force de vie et de courage; tu es de cette trempe d’hommes d’airain forgés d’acier dans sa structure mais avec au centre un cœur des plus tendres et généreux. Je me souviens de nos années d’université et de tes doux égards pour les tiens car tu avais cette belle qualité de compassion pour les autres.

Omer, notre frère bien aimé, reçois tout mon amour et celui de tous les autres. Je te souhaite le plus beau repos du soldat qui a su combattre de toutes ses forces et qui maintenant peut jouir de la quiétude et de la sérénité dans ce paradis que tu espérais sans doute atteindre. Je reconnais en toi cet homme de foi et d’engagement et ce, depuis très longtemps.

Reçois cette récompense si bien méritée et peut-être pourras-tu rejoindre et contacter notre père et notre frère Ronald. Au revoir Omer et je demeure désormais en lien avec toi. Tu as ta place dans mon cœur, mon esprit et mon âme. Je communique désormais tous les jours avec toi comme je le fais d’ailleurs avec Ronald et Dosithé.

Ton frère, Max-Emilien

Conclusion

Oui la mort fait mal quand elle frappe un proche ou un ami d’autant si nous n’y sommes pas préparés et même lorsqu’elle se fait attendre comme dans le cas de mon frère Omer. Nous la savons pourtant dans le voisinage dans les nouvelles quotidiennes mais le plus souvent elle ne reste que dans notre tête; plus rarement elle atteint notre cœur, nos émotions, nos tripes. Cela se produit inévitablement pour un être cher. Là nous devons y faire face et laisser notre corps, notre cœur et notre esprit vivre ce passage certes douloureux. Mais la bonne nouvelle  c’est que cette trame de vie peut nous aider à encore mieux poursuivre notre route car nous savons notre vie encore plus précieuse. Oui dans ces circonstances, la mort peut, je crois, servir notre vie et celle des autres.

Vos commentaires, questions, témoignages sont les bienvenus! 
 

 

Max-Emilien Robichaud,
Centre Osmose : 5800 St-Denis, Suite 403
Courriel: erobichaud@centreosmose.com

 

 

Publié dans:La MORT |on 6 mai, 2014 |2 Commentaires »

La mort mène à la Vie!

 

téléchargement (11)Que ça nous plaise ou non, près de 200 mille personnes meurent chaque jour sur cette planète. On a occulté le sujet depuis des millénaires, voire même ignoré, parce qu’il nous effraie. Et pourtant, tout le monde meurt. Chacun d’entre nous va quitter son enveloppe physique pour retrouver son corps de lumière, au moment parfait choisi par l’Âme. La mort est devenue le dernier tabou à une époque qui ne les supporte plus… Alors, dans un Nouveau Monde, elle ne peut qu’être transmutée! Et si la mort était en fait le dernier voile qui nous sépare de la Vie? Et si la mort menait à la Vie?

Mon premier livre, écrit en 2004, s’intitule On ne meurt pas. Je le sais, intellectuellement, mais j’en avais aucune idée dans mon expérience, parce que je ne l’avais pas encore intégré… avant l’été 2013. C’est toujours comme ça pour moi, et pour la majorité d’entre nous. J’acquiers une connaissance qui se loge dans mon mental, je la maîtrise, je l’enseigne parfois même, mais mon corps n’a aucune idée de quoi je parle! Jusqu’à ce que j’en fasse l’expérience. Or, grand paradoxe, je prétends depuis des années qu’on n’a pas à vivre une expérience de mort imminente (EMI) pour connaître l’état de grâce, la paix et l’amour inconditionnel dont témoignent les expérienceurs. Alors comment comprendre la mort sans la vivre? La méditation et la pratique de la pleine conscience m’ont menée graduellement à reconnaître ces états en moi et à connecter, en partie du moins, avec toute la grandeur de l’être humain, avec toute ma propre grandeur.

Mais la vraie mort, connaissais pas. J’ai bien eu des contacts avec mon père, décédé alors que je n’avais que 14 ans, à travers une médium de talent. J’ai par la suite développé ce don pour me connecter à mon Soi supérieur, et même recevoir périodiquement des visites de défunts quand je pouvais servir d’intermédiaire et favoriser une guérison. Mais je ne connaissais rien de la mort comme telle. En juin 2013, ma meilleure amie, Anne-Marie, a été opéré pour un sarcome utérin rare et agressif. Elle a vu la mort dans les yeux. En 8 mois, j’ai travaillé l’équivalent de 2 semaines pour pouvoir l’accompagner dans ce passage. Dès les premiers jours de sa maladie, j’ai ressenti l’urgence d’écrire son histoire en temps réel, ce que j’ai fait pendant les premières semaines de l’été. Mais il fallait qu’elle vive la grande guérison et que je constate son dénouement avant d’en transmettre les détails. Ce qu’on a fait ensemble, un pas à la fois. J’ai vécu toutes les étapes avec elle dans le but avoué de m’en imprégner pour servir de témoin par la suite. J’ai même vécu un peu la mort et la résurrection avec elle.  Elle seule, par contre, peut transmettre comment elle « s’est tassée » pour permettre à ses cellules, qui sont intelligentes et possèdent toute la connaissance, de choisir le chemin de la guérison. Je l’ai assistée dans ce processus et j’ai vu ses réactions. J’ai compris ses choix, dont celui de ne pas suivre de chimiothérapie. Elle n’a pas lutté. Elle n’est pas partie en croisade contre le cancer. Elle a accueilli la Vie telle qu’elle se présentait, sans juger, sans se sentir victime, sans se demander « pourquoi moi? » Elle a aussi accueilli la mort. Et une fois l’étape de détachement franchie, nous avons toutes les deux pris conscience que cela n’avait plus d’importance, parce qu’il n’y a que la Vie.

Anne-Marie a touché à des états de grâce que je ne connais pas encore, mais puisque nous sommes des jumelles cosmiques (la même âme séparée en deux), j’ai ressenti son bien-être et j’ai participé à sa transmutation. La chenille en état de survie permanente qui carburait à la culpabilité, l’insécurité et la colère s’est transformée en papillon léger, libre de tout karma, guérie de ses multiples blessures auto-infligées sur des dizaines de vies. Parce qu’ultimement, le karma est un choix, pas un châtiment, et on ne peut que se blesser soi-même. Mon amie a vaincu la mort et a fait tomber l’illusion qui l’accompagne. La mort est en somme la dernière chaîne qui maintient les êtres humains prisonniers de la roue de la réincarnation. Dépasser l’illusion de la mort, c’est atteindre la vie éternelle. C’est aussi, pour moi, ce que le  mot « résurrection » signifie.

En acceptant que tous les chemins mènent à la Vie, on défie la mort. En reconnaissant que toutes les maladies mènent à la Vie, on défie la mort. En prenant pour acquis que la mort mène à la Vie, on défie encore la mort. Mon amie peut décider de quitter demain pour un autre monde, ça demeure la décision de son Âme, mais je peux affirmer dès maintenant qu’elle partira guérie. Et j’en témoignerai avec reconnaissance puisque qu’elle m’aura montré la voie. Voilà comment se manifeste concrètement l’ultime rédemption du genre humain. Merci Anne-Marie!

(Le livre sur cette guérison spectaculaire devrait paraître à l’automne 2014)

 

ARTICLE DE  France Gauthier

 

Publié dans:La MORT |on 3 mai, 2014 |Pas de commentaires »

Les âmes errantes des morts

 

images (14)A chaque catastrophe entraînant de nombreuses victimes, des histoires d’âmes errantes refont étrangement surface. Comme au Japon après le séisme et l’accident nucléaire de Fukushima où la région serait, d’après de nombreux témoins, hantée par les défunts. Rumeurs ? Affabulations ? Hallucinations ? Ou réalité ? Décryptage avec la journaliste et médium, Patricia Darré.

« Et les esprits des morts, que vont-ils devenir ? » Un an après la catastrophe de Fukushima, nombreuses sont les victimes dont le corps n’a été ni réclamé, ni retrouvé. Dans toute la région du Tohoku, les habitants s’inquiètent. Selon leurs croyances bouddhiques, les morts ne peuvent trouver le repos si des rites appropriés n’ont pas été respectés. Dans toute la zone sinistrée du nord-est japonais, les esprits errants des défunts, en quête de sépulture, hanteraient encore les lieux où ils périrent.

Au pays du soleil levant, beaucoup d’histoires de revenants alimentent actuellement les conversations. Certains disent avoir senti une « présence ». D’autres racontent avoir vu des entités, parfois même les avoir entendues parler. 

Chaque fois qu’une terrible catastrophe survient quelque part, des histoires d’âmes errantes refont étrangement surface. Comme après le tsunami de décembre 2004 en Thaïlande et au Sri Lanka. Alors : rumeurs ? Affabulations ? Hallucinations ? Ou réalité ? 

Dans un livre qui l’a rendue célèbre (Un Souffle vers l’éternité, Michel Lafon), Patricia Darré, journaliste à France Bleue Berry, affirme être capable de communiquer avec les esprits. Pour l’Inrees, elle décrypte ces phénomènes et tente de nous éclairer sur ces témoignages.

Selon vous, que faut-il entendre par « âme errante » ?
Ce sont des âmes perdues, angoissées. Des défunts restés bloqués dans le monde des vivants. A cela, il y a plusieurs raisons : cela peut être soit parce qu’ils n’ont pas encore réglé un problème dans notre monde ; soit parce qu’ils sont trop attachés à la matière, ne croient pas en l’au-delà, et par conséquent, ne savent ni où ils sont, ni comment sortir de cet entre-deux ; soit parce qu’ils ne comprennent pas qu’ils sont morts ni ce qui s’est passé. C’est le cas des personnes décédées avec beaucoup de violence et de brutalité : dans un attentat, une catastrophe naturelle, un accident… Comme les milliers de victimes de Fukushima, du tsunami de 2004 mais aussi celles du 11 septembre 2001. Quand je me suis un jour rendue à Ground Zero, il y avait tellement d’âmes errantes qui venaient me voir pour comprendre ce qui leur était arrivé que je ne savais plus où donner de la tête. A tel point que j’ai dû fuir ! 

Selon les croyances japonaises, ces esprits errent dans l’attente d’une sépulture. Pourquoi cela semble-t-il si important pour les défunts ?
Pour moi, la sépulture n’est pas la véritable raison de cette errance. Mais il est vrai que si le défunt vient d’une civilisation où la culture d’une sépulture est importante, comme c’est le cas au Japon, cela va le tourmenter, et l’obséder. Je me souviens être entrée en contact avec un guerrier celte dont le squelette fut découvert dans un aqueduc. Il me demandait une sépulture car pour lui, ce rituel était indispensable pour pouvoir sereinement rejoindre la lumière. 

Que faudrait-il faire pour libérer ces âmes errantes ?
Elles ont besoin d’être guidées par ceux qu’on appelle des médiums, des intermédiaires ou des passeurs d’âmes, qui vont les aider à comprendre ce qui leur est arrivé, et à passer de l’autre côté. Certains esprits peuvent attendre de l’aide et continuer d’errer durant des siècles… Ils sont comme des badauds perdus qui, en pleine nuit, demandent leur route. Chaque fois qu’on leur indique le chemin à suivre, leur soulagement est immédiat.

 Source INREES

Publié dans:La MORT |on 23 avril, 2014 |Pas de commentaires »

La communication induite avec les défunts

 

Eye3Perdre un être cher… La douleur d’une vie pour de nombreuses personnes. Comment apaiser sa peine et revivre normalement ? Et s’il était possible de communiquer avec l’esprit d’un défunt ? La méthode Allan Botkin, basée sur l’EMDR, change notre façon d’envisager la thérapie du deuil.

Durant ses années d’expérimentations, le Dr Allan Botkin constate que ses patients ressentent généralement trois types d’émotions : la colère, la culpabilité et la honte. Il s’aperçoit que derrière se cache souvent une profonde tristesse et que le travail sur cette émotion en particulier agit également sur les autres. Il demande donc à ses patients de se focaliser principalement sur la tristesse. 

Une fois que celle-ci a diminué, et après le balayage oculaire, le thérapeute demande au patient de garder les yeux fermés. Il a ainsi plus de facilité à se mettre en état de réceptivité sans attente particulière afin d’être ouvert à toute information pouvant provenir du défunt. D’après le Dr Olivier Chambon, le contact s’établit dans environ deux tiers des cas. Le patient reçoit alors des informations « sous forme de contact physique, de voix entendues télépathiquement et de visions qui tout à coup se sont imposées à lui », peut-on lire dans son livre. Pour lui qui a expérimenté cette technique sur lui-même avec l’aide d’un autre thérapeute et l’emploie sur des patients ayant des difficultés à se remettre d’un deuil, il ne s’agit « ni d’hallucination, ni de rêve, ni de mécanisme de défense, ni même de désir inconscient. ». Les messages des défunts peuvent d’ailleurs aller à l’encontre de ce qu’attend le patient. Il peut s’agir d’informations extrêmement précises concernant par exemple une assurance vie, rangée dans tel tiroir dont le vivant ignorait l’existence, ou d’avertissement sur une situation à venir comme un problème de santé. Le Dr Olivier Chambon aime à dire que les défunts sont « de bons psychothérapeutes ». La plupart du temps, « ils précisent qu’ils vont bien, qu’ils sont pleins d’amour pour les vivants, qu’ils leur ont pardonné ceci ou cela ou qu’ils demandent pardon pour certaines choses faites de leur vivant et qu’ils regrettent maintenant. » C’est ce qu’a vécu Priscilla il y a tout juste un an. Agée de 28 ans au moment des faits, elle consulte le Dr Olivier Chambon pour des crises d’angoisse. Au cours d’une séance d’EMDR, elle travaille sur une problématique de sentiment d’abandon. Son angoisse diminue et soudainement, l’image de sa grand-mère maternelle lui apparaît. Priscilla la voit seule, dans sa chambre, couchée dans la position du fœtus. C’est ainsi qu’elle a été découverte 5 ans plus tôt après son décès. Priscilla s’adresse à elle et s’excuse au nom de sa famille de ne pas avoir été plus présents de son vivant, pensant que cela aurait pu changer les choses. A ce moment précis, elle réalise qu’elle porte en elle une culpabilité dont elle ne soupçonnait aucunement l’existence. Elle sent ensuite comme une présence sur sa droite et entend mentalement les propos de sa grand-mère : « Je ne vous en veux pas. Mon heure était arrivée et de toute façon, même si vous aviez été là, cela n’aurait rien changé. »Priscilla voit ensuite l’image de son grand-père, décédé 15 ans plus tôt. Sa grand-mère se tourne vers lui et s’adresse de nouveau à sa petite-fille : « Aujourd’hui je suis avec mon papy (c’est de cette manière qu’elle appelait son mari) là où je suis. Même si j’en avais la possibilité, pour rien au monde je ne voudrais revenir. Dis à tes frères et à ta mère que je les aime et que je ne leur en veux pas. » Priscilla a du mal à réaliser ce qu’il vient de se produire. Pourtant, au plus profond d’elle-même, elle sait qu’il ne s’agit pas d’un rêve. Et même si ce contact est plutôt furtif, ces paroles réconfortantes lui apportent beaucoup. Elle se sent immédiatement libérée de la culpabilité dont elle n’avait pas conscience. Elle observe par ailleurs que le sentiment d’abandon qu’elle ressentait très fortement dès qu’elle se retrouvait seule la quitte progressivement. « Depuis cette séance, j’ai le sentiment d’avoir grandi, de mieux me connaître » analyse-t-elle.

Une transformation instantanée pour le patient

La technique de l’IADC est une « super thérapie du deuil » estime le Dr Olivier Chambon. Dans son livre, il observe que les spécialistes de la thérapie du deuil reconnaissent que les anciennes recommandations consistant à oublier le défunt, ne pas conserver d’objets lui appartenant, et à ne pas entretenir de conversations intérieures « étaient inadaptées et potentiellement dommageables. Au contraire, il faut entretenir la relation qui a finalement changé de niveau : cette relation est devenue plus subtile, mais les liens d’amour peuvent être cultivés plus profondément. » Ainsi, selon lui, la méthode Allan Botkin « accélère incroyablement le processus de deuil ». Les personnes qui vivent cette expérience « en retirent du réconfort, de la compréhension, et une bien meilleure acceptation de la mort. La relation est maintenue, elle n’est pas finie, elle est juste d’une autre nature, elle reste dynamique, interactive, et les gens s’aperçoivent que leurs défunts n’ont pas souffert. » Leur rapport à la mort change: « guand ils ont un contact avec un défunt, les patients savent qu’ils le retrouveront. Ils ont moins peur de la mort et de leur propre mort » confie le Dr Olivier Chambon.

Une expérience « transpersonnelle » bouleversante pour les patients comme pour les thérapeutes. La méthode Allan Botkin permet d’ajouter de nouveaux témoignages de contacts avec des défunts aux milliers d’autres déjà recueillis à travers le monde lors d’autres phénomènes péri-mortels tels que les EMI (Expériences de mort imminente). La vie après la vie, une hypothèse pour certains, une réalité pour de plus en plus de thérapeutes et de personnes.La communication induite avec les défunts dans CHANNELING couv_1186Expériences extraordinaires autour de la mort, Olivier Chambon & William Belvie
Editions Trédaniel (Juin 2012 ; 256 pages) 

Publié dans:CHANNELING, La MORT |on 6 avril, 2014 |Pas de commentaires »

On ne meurt jamais

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La vie ne s’arrête jamais. Elle est courbe. Elle est même sphérique. Il ne s’y trouve pas de point fixe. Pas de ligne droite découpable en segments, mesurable à point nommé. Mais un flot continu. Un torrent silencieux d’énergie circulaire. Une danse, une ronde. Une rayonnance qui respire. Se gonfle, se retire. Avance, recule. Rapidement. Lentement. Éternellement.

Je ne meurs jamais. le corps que je porte, je m’en dévêts un jour, une fois pour toutes, après les nombreuses mini-morts d’heure en heure, de ces millions de cellules qui tombent comme feuilles d’automne. Mourir, ce n’est pas « rendre l’âme » comme si le corps « avait une âme », mais rendre le corps. (La « dépouille » mortelle exprime d’ailleurs cette idée.) Comme si on s’allégeait pour entrer dans la mer. Je porte ce corps comme une robe, un coquillage que j’abandonne. Je me déleste d’un poids pour monter comme la flamme. D’un caisson, pour éclater comme un obus.

Ceux qui durant cette vie pratiquent la sortie du corps (OBEout-of-body experience), soit systématiquement, comme cela se faisait à l’époque des mystères initiatique de l’Égypte, d’Éleusis ou au Tibet; et de nos jours au laboratoire du business-man Robert Monroe, soit spontanément comme des milliers de personnes qui se voient en train de regarder leur corps immobilisé par un accident, par une maladie ou simplement par la fatigue, ces personnes ne craignent plus de mourir, puisqu’elles y sont passées bien souvent de façon consciente et se sont vues détachées du corps, tout en maintenant une conscience et une mobilité plus vaste et plus vives, qu’à aucun autre moment de leur vie.

Les recherches récentes sur la mort s’insèrent dans la grande montée de la surconscience, qui s’est manifesté tout d’abord par les perçées de la Beat Generation (années 50), suivies par les explorations psychédéliques des hippies, qui ensemble déclenchèrent l’avalanche contreculture — Slater, Roszak, Reich, Dylan, Hendrix, Beaz, Leary, Ram Dass, Berrigan, Keen, les Beatles, les « encounter groups », le groupe d’Esalen, le groupe New Dimensions, Findhorn, Whole Earth, et la cascade de cultes et de gourous: les New Religions de Needleman, qui ont envahi l’Amérique et l’europe.

Cette effervescence qui ressemble bien à une gestation, à l’annonciation d’une nouvelle naissance, produisit, après ces sorties plutôt agressives et désordonnées (mais sans doute nécessaires), une soudaine rentrée en soi-même — faisant suite au retour des vétérans du Viet-Nam et au repliement-sur-soi de l’affaire Watergate. La rentrée en soi-même, la méditation, les études sur la conscience sont maintenant pratiquées sur une large échelle et pénètrent même laboratoires et prisons d’Amérique, entraînant à leur suite de nombreux chercheurs européens.

Rien d’étonnant à ce que l’inquiétude devant une survivance dramatiquement menacée par les excès croissants de la cupidité humaine et son insensibilité aux écosystèmes, se soit transformée en une méditation sérieuse sur la précarité de la vie et le rôle de l’homme dans l’univers. La bombe et ses séquelles ont fait explosé les mythes de l’homme moderne — son droit au stockage et au forage illimité, la valeur d’un progrès continu, la solidité de la science, le nationalisme comme source de grandeur, la maîtrise universelle de l’homme — sa supériorité, en somme.

Même les courses à la conquête de l’espace n’ont pas réussi à leurrer l’homme. Ces excursions ressemblent de plus en plus à ce que les alcooliques appellent une « cure géographique » – « si je pouvais seulement aller vivre à Vancouver ou à Hawaï, là je pourrais enfin me débarrasser de mon problème. »

Désormais, la vraie libération ne peut être qu’intérieure, parce que c’est là que se rencontrent les limites de l’homme à la racine de tous ses comportements de surface. Il fallait sans doute passer (felix culpa) par ces excès industriels, technologiques et militaires, pour retrouver les fondements de l’harmonie personnelle et sociale, pour être forcé de revenir à l’essentiel. Car l’intériorisation, la reprise de soi, le travail sur soi-même, ne sont plus de simples loisirs de dilettante, ils sont désormais des nécessités radicales. C’est toute la terre qui est prise dans un même réseau de conflits. Or, c’est en l’homme que se trouvent tout d’abord ces conflits et les situations extérieures — on l’a bien compris — en sont le reflet exact.

Une des étapes les plus importantes de cette intériorisation est la démythisation de la mort. Nous qui persistons à grimer nos morts pour qu’ils aient toujours l’air d’être vivants (nous n’acceptons pas de regarder la mort en face, c’est le cas de le dire), nous nous apercevons que cette mascarade n’est plus nécessaire, nos craintes de la mort étaient inutiles. Nous n’avions rien compris. (Peut-être n’est-ce là que le symbole de tout ce jeu illusoire que nous appelons si fièrement notre culture, ce système de croyances, cette maya dont il ne faut jamais « vendre la mèche », sans quoi tout s’écroulerait de cette belle façade de pièce montée.)

Nous avons découvert, ce que quantité d’individus connaissaient sans oser l’avouer publiquement et ce qu’avaient identifié et cartographié les traditions les plus anciennes et les plus sûres, que la mort n’est pas souffrante, qu’elle est belle, qu’elle est une immense joie, une libération, une re-naissance, une rentrée, le congé essentiel. Les Tibétains dans leur Livres des Morts nous avaient déjà appris que les phantasmes ou apparitions que rencontre le mourant dans l’au-delà — sous forme de démons ou de dieux — ne sont en réalité que des projections du mental, dont les désirs, craintes et regrets n’ont pas encore achevé leurs cours. On s’est aperçu que ceux qui « voient » le monde démoniaque ou en sont « attaqués » sont tout d’abord et seulement des gens qui croient à ces choses comme à des réalités objectives. Notre peur de l’enfer, des démons, du jugement a changé de sens: c’est de nous, comme le fil sortant de l’araignée, que sortent tous ces concepts. Non pas qu’ils soient irréels (l’enfer, c’est la souffrance bien réelle de celui qui dans l’au-delà endure en détail, à partir du point de vue de ses victimes, tout le mal qu’il leur a fait), mais leur réalité est liée à notre degré de conscience qui est en fait l’univers qu’il projette.

On s’est aperçu que ce n’est pas la mort qui est souffrante, mais la naissance. Que la mort n’est pas le pôle qui s’oppose à la vie, mais à la naissance — le tout étant LA VIE avec ses entrées et sorties sur la scène du visible. Le grand avantage qui résulte de la nouvelle conscience de la mort, c’est qu’elle a perdu son aspect tragique, qu’elle reprend sa vraie place.

On ne peut s’identifier au corps, après ce que nous a appris la « sortie du corps » (OBE) où la conscience est non seulement détachée de celui-ci (quoiqu’il y ait un lien — le fil d’argent — entre le corps astral, qui habille la conscience, et le corps étendu sur le lit), mais où cette conscience est incomparablement plus claire, plus libre, plus universelle et plus heureuse. Il apparaît alors évident à l’expérimentateur que c’est vraiment cela que l’on est – plutôt que ce corps que l’on peut « discarter », sans perdre la conscience totale. On découvre que l’on n’est pas son corps, comme d’ailleurs nous le rappelaient les plus anciennes sagesses. En fait, la libération pour la tradition la plus ancienne, la védantique, éminemment représentée par Ramana Maharshi, consiste à se libérer de toute identification au corps. Le libéré-vivant (jivan-mukta) c’est celui qui réalise, qui traduit dans tout son être, cette évidence: « je ne suis pas mom corps ».

Pour un tel être, la mort n’a plus de surprises, pas plus qu’elle n’a d’importance: le « départ » est déjà intégré, le détachement déjà assumé. Rien de nouveau ne peut lui faire perdre son équilibre. Cet être est au-delà de la mort, de la mort de son ego. Il est ressuscité. D’une résurrection qui consiste à naître au niveau spirituel (la Seconde Naissance, le deux-fois né, le dvija du Véda), à devenir conscient de sa dimension éternelle, à en vivre comme de l’unique nourriture. La résurrection est une réalité spirituelle – la réalité spirituelle, sinon la Réalité tout court. Elle est signifié par les symboles suivants: le nouvel homme (par rapport au vieil homme), le Christ en nous, l’ « esprit » de saint Paul par rapport à la « chair », le Vide ou le Néant de Jean de la Croix et d’Eckhart, le tao de la tradition chinoise, le nirvana (l’extinction du feu) du bouddhisme, le jivan-mukta et l’atman de l’hindouisme, le fana-baka du soufisme, le tiferet de la kabbale. On y entre par la purification, l’ascèse, le baptême, la metanoia (qui veut dire l’acte de transcender la pensée, plutôt que de renvoyer tout d’abord à un changement moral).

Pour quelqu’un qui est ressuscité ici-bas — qui selon l’expression évangélique à la vie éternelle (réalité transcendant espace et temps, donc dans l’ici-maintenant), c’est-à-dire quelqu’un qui est en vie éternellement, il n’y a plus de crainte de la mort ni d’intérêt à reprendre un corps tel qu’il est connu ici-bas. Aussi, la tradition chrétienne ne voit-elle pas la « résurrection du corps » comme la reprise du même corps, mais plutôt comme l’assomption d’un corps spirituel (ou « de gloire »), qui n’est plus soumis aux limitations habituelles, puisqu’il peut à volonté traverser la matière et disparaître, mais plutôt doué de propriétés que l’on ne reconnaît pas aux corps physiques grossiers. Sans doute que le corps de la Transfiguration et celui du Ressuscité s’apparentent moins au corps physique qu’au corps astral, avec tous ses dons de légèreté, de transparence, de fluidité, d’incandescence, de liberté absolue et de joie parfaite.

Ainsi, la Voie peut être dite le cheminement de la Vie à l’intérieur de la mort, puisque la vie courante est une espèce de mort lente, multiple et continuelle dans sa variété. Cheminer sur la Voie, c’est apprendre à mourir, non pas tout d’abord physiquement, mais dans son coeur, dans ses attaches, dans son ego. Le je doit mourir , sans qu’on ait pour autant à le tuer, mais « de sa belle mort », en cultivant l’attention, l’éveil, la conscience de plus en plus envahissante et centrale.

téléchargement (3)Et en faisant cela, en vivant cette seconde qui passe, en l’acceptant pleinement, comme si c’était la dernière, on se préparera aussi, bien sûr, au dernier instant sur terre, qui est, selon le bouddhisme et d’autres traditions, le moment clé de la vie. Car l’habitude de vivre dans cet éveil constant ne se perd plus au-delà d’un certain seuil. En effet, selon le dicton populaire: « On meurt comme on a vécu ». Mais, contrairement à ce qui est cru, cela veut dire non pas que le moment de la mort fait la moyenne de la vie, mais qu’en mourant, l’esprit va là où l’habitude est la plus forte, où la pente est la plus naturelle.

Placide Gaboury http://placidegaboury.com/

Publié dans:La MORT |on 22 mars, 2014 |Pas de commentaires »

illusions de la mort

 

images (6)Les morts sont comme partis en vacances et qu’ils nous envoient des cartes postales.  

Sur terre, nous sommes uniquement de passage. Ce ne sont même pas des vacances, plutôt des missions de survie à réaliser, un apprentissage en quelque sorte. Nous avons pris un sérieux handicap, nous avons enfilé une armure très lourde à porter qui nous plombe dans tous nos mouvements : notre corps de chair. 

Dans l’Au-delà, c’est là, la vraie vie, disent de nombreuses entités contactées par différents mediums. Beaucoup disent y être heureux. Nous passons sur terre au maximum une centaine d’années à chaque incarnation. Proportionnellement, c’est moins que le temps passé à dormir sur cette terre dans une seule vie !

Dans l’Au-delà, nous pouvions nous déplacer à la vitesse de la lumière, sur terre, nous sommes essoufflés après dix minutes de course ! Il nous faut nous plonger dans l’eau pour retrouver un peu de cette mobilité paradisiaque. Cela ne nous autorise pas pour autant à rejoindre précipitamment, cet espace de vraie vie, de notre propre volonté, par le suicide. 

Nous avons des amis dans l’Au-delà avec qui nous avons décidé d’avancer, de découvrir les mille et une facettes de la vie des hommes sur terre. Nous les avons emmenés avec nous dans cette aventure, dans ces aventures et nous nous retrouvons ensemble, après notre mort terrestre, pour tirer le bilan de nos actes et reprendre le chemin de la terre, après un repos bien mérité. A la suite d’une période de formation adaptée, nous pouvons choisir un nouveau scénario, parmi ceux qui nous seront proposés. Il nous fait encore voir, sentir, comprendre d’autres choses afin de progresser et nous améliorer en Amour.  

Parfois, la mission ne se passe pas comme prévu, nous ne sommes pas aussi bons que nous l’avions souhaité, nous ratons des épreuves et certains de nos amis peuvent nous en vouloir si nous leur avons fait du mal. 
L’analyse de nos vies antérieures nous permet de connaître les liens existant dans ces vies précédentes avec les intervenants de notre vie actuelle. Elle nous montre également les conflits non résolus que nous avons ramenés avec nous dans cette vie. Il nous faudra les régler au mieux, sous peine de les emmener avec nous pour, encore, pouvoir les dénouer dans la ou les prochaines vies !  

Il faudra équilibrer ces situations dans d’autres vies afin que les souffrances infligées soient pardonnées, que les souffrances vécues soient acceptées et que chacun ait vécu les épreuves nécessaires, qui seules peuvent nous faire progresser et nous faire mériter le « paradis ». Il s’agit, en fait, de la fin du cycle des réincarnations.  

Notre évolution dépend avant tout de notre travail personnel, de nos efforts pour aller dans le bon sens et en aucun cas d’une grâce quelconque ou d’une prédestination.   

Mais ce n’est pas encore la fin de tout, car nous allons, à partir de ce moment « monter en grade ». Nous serons des guides pour d’autres élèves débutants que nous conseillerons, épaulerons dans leurs vies d’apprentissage sur terre avec amour et compréhension.  

La suite reste, pour nous, encore un mystère, mais cela en fait quand même beaucoup moins que dans les religions du livre ! Nous espérons que tout ceci vous apportera une certaine sérénité dans la vie de tous les jours.

copyright 44825 et 48052. Issus du site AU DELA DU MIROIR

 

Publié dans:La MORT |on 18 février, 2014 |Pas de commentaires »

N’ayons pas peur de mourir

Extraits du livre de

Nicole Montinéri

téléchargement (3)Je n’ai pas « vu » Dieu, cet Absolu qui n’a pas de nom. Cela aurait été une image de plus, une simple production de l’esprit. C’est le mental qui attribue à ce mot de Dieu une entité qu’il personnalise.  Cependant, je savais être en présence d’une Intelligence qui se conçoit Elle-même, se manifestant en une énergie qui pénètre tout et en laquelle est tout pouvoir.

           Au sein de cette énergie lumineuse qui se meut éternellement en elle-même, je perçus clairement la Transcendance qui répondit à Moïse : Je Suis Cela qui Est. Immédiatement, sans ambiguïté, une communication s’installa. Ce qui est depuis toujours apparut dans l’espace libre de ma conscience. Celle-ci recevait des informations dont elle percevait instantanément la signification. Tout était clair. Chaque information était parfaitement adaptée à ma conscience. Elle était investie de perceptions qui la dotaient d’une compréhension profonde et subtile de la vie. Tout était accessible, comme si ma conscience ouverte et la Conscience cosmique se reflétaient parfaitement, dans cet accomplissement d’une existence voulue par Elle.

           Les informations semblaient toutes arriver simultanément, dans cette dimension atemporelle. Elles ne constituaient pas un savoir, ne passaient pas par la formulation de mots, l’élaboration de pensées ou d’images. La conscience, parce qu’impersonnelle et transparente, était devenue connaissance. La compréhension était directe et sans effort. Elle ne produisait aucune réaction, aucune émotion, car j’étais vide de toute mémoire. Elle dépassait de loin les capacités mentales. C’était comme si je percevais avec l’Intelligence, comme si je voyais avec Son regard. J’étais le fragile réceptacle de vérités intransmissibles, car intraduisibles par des mots. Ce que j’ai perçu se situe au-delà de l’expression de notre langage. Les mots ne peuvent traduire que des images ou des concepts liés à la dimension terrestre espace-temps au sein de laquelle nous évoluons. Ils ne pourront jamais exprimer les perceptions connues dans cette autre réalité. Bien que mon cerveau fût inactif durant toute cette expérience, je me souviens cependant avec précision de la connaissance essentielle de l’origine de l’univers et du sens de la vie à laquelle j’ai eu accès. Je compris la signification de l’univers, perçu comme un ensemble cohérent, comme un tout harmonieux qui me donna la certitude d’appartenir à une unité cosmique. Je saisis la raison d’être de tout ce qui existe. Rien ne se crée en vain. Chaque chose a sa juste place. L’Intelligence sait parfaitement ce dont la création a besoin, ce qui lui convient pour son développement. Je perçus la cohérence des évènements de tous les temps, leur enchaînement sans commencement ni fin. Un processus cosmique, ayant un sens, se déroule. Il s’agit, pour ses créatures, de se laisser guider, de s’abandonner sans réserve à l’énergie de l’Intelligence qui façonne sans cesse la marche du cosmos. Tout, absolument tout, est contenu en elle : nos existences, bien sûr, mais aussi la moindre de nos pensées.

           J’avais le sentiment que mon identité était parfaitement connue de cette Intelligence. Ce qui suggère un lien permanent indéfectible et montre l’extrême importance de notre vie sur la terre, de nos actions,  de nos relations avec les autres, placées dans ce contexte du sens de la création et du rôle de nos existences en son sein. L’Intelligence ne m’est pas apparue comme une pure abstraction. Toutes les formes manifestées de l’univers sont inséparables de Sa conscience. Tout provient d’Elle et y retourne. Tout ce qui existe dans l’univers a sa source en Elle, sa substance en Elle, son sens en Elle.

           La vie se présenta à moi éclairée depuis sa source. C’est dans la lumière de la Conscience suprême que se crée l’univers, que les formes naissent et se dissolvent. Cette lumière est aussi la substance de la part de notre conscience qui demeure reliée à la vibrante réalité. Cette conscience pure, conscience sans objet, est la claire connaissance. Elle est immuable, éternelle, absolue. C’est pourquoi elle est réelle. Elle est même la seule réalité. Elle est notre véritable nature. L’univers entier se trouve en son sein. Il n’y a rien qui soit à l’extérieur, parce que le monde et ses manifestations ne peuvent être appréhendés que par la conscience. Sans son miroir, on n’aurait aucune image, aucune représentation.            

           Lorsqu’on comprend que chaque chose fait partie de nous, on connaît tout de l’action de l’énergie cosmique sur l’univers, sur notre monde changeant et multiple, sur nos existences fragiles. C’est une compréhension sans la moindre réflexion, car aucun de nos raisonnements, aucune de nos facultés intellectuelles ne peuvent cerner la réalité ultime. La connaissance suprême ne prend pas sa source dans le mental, mais dans la conscience impersonnelle. Tout est perçu intensément dans la lumière qui la baigne, qui la fond dans la Conscience cosmique. Au sein de cette Conscience, notre propre conscience est légère, car vide. Seulement conscience-de-soi, et non conscience d’un objet. Débarrassée du poids de l’ego, dépourvue de toute identification. Ce vide, potentiel infini, est plénitude. Les anciens textes sacrés indiens expliquent que la vacuité est la plus haute forme d’énergie et que d’elle émerge la multitude des manifestations de l’univers. C’est cette plénitude que ressent la conscience lorsqu’elle s’immerge totalement dans l’énergie vide d’objet. Une plénitude vibrante d’amour et de connaissance, l’un toujours uni à l’autre. Un espace sans direction, immobile, non créé et qui permet à toutes choses d’exister. Notre conscience est alors Je Suis. Pleine de la Présence divine. Ce fut la plus haute connaissance qui me fut révélée.

VU su http://www.laconscience-espace.com

Publié dans:La MORT |on 8 février, 2014 |Pas de commentaires »

La mort est bien le terme, mais n’est pas le but de la vie

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Il est certain qu’à la plupart, la préparation à la mort a donné plus de tourment que n’a fait la souffrance.  Il fut jadis véritablement dit, et par un bien judicieux auteur :

« minus afficit sensus fatigatio quam cogitatio »

Le sentiment de la mort présente nous anime parfois de soi-même d’une prompte résolution de ne plus éviter chose du tout inévitable. Plusieurs gladiateurs se sont vus, au temps passé, après avoir couardement combattu, avaler courageusement la mort, offrant leur gosier au fer de l’ennemi et le conviant. La vue de la mort à venir a besoin d’une fermeté lente, et difficile par conséquent à fournir.  Si vous ne savez pas mourir, ne vous chaille : Nature vous en informera sur-le-champ, pleinement et suffisamment ; elle fera exactement cette besogne pour vous, n’en empêchez votre soin.

Incertam frustra, mortales, funeris horam
Quœritis, et qua sit mors aditura via! 

Pœna minor certam subito perferre ruinant,
Quod timeas gravius sustinuisse diu
.

Nous troublons la vie par le soin de la mort, et la mort par le soin de la vie. L’une nous ennuie, l’autre nous effraie.  Ce n’est pas contre la mort que nous nous préparons ; c’est chose trop momentanée, Un quart d’heure de passion sans conséquence, sans nuisance, ne mérite pas des préceptes particuliers,  A dire vrai. nous nous préparons contre les préparations de la mort. La philosophie nous ordonne d’avoir la mort toujours devant les yeux, de la prévoir et considérer avant le temps et nous donne après les régies et les précautions pour pourvoir à ce que cette prévoyance et cette pensée ne nous blessent. Ainsi font les médecins qui nous jettent aux maladies, afin qu’ils aient où employer leurs drogues et leur art. Si nous n’avons su vivre, c’est injustice de nous apprendre à mourir et de difformer la fin de son tout. Si nous avons su vivre constamment et tranquillement, nous saurons mourir de même. Ils s’en vanteront tant qu’il leur plaira. «Tota philosophorum vita commentatio mortis est.» Mais il m’est avis que c’est bien le bout, non pourtant le but de la vie ; c’est sa fin, son extrémité, non pourtant son objet. Elle doit  être elle-même à soi sa visée, son dessein ; son droit étude est se régler, se conduire, se souffrir. Au nombre de plusieurs autres offices que comprend ce général et principal chapitre de savoir vivre, est cet article de savoir mourir, et des plus légers, si notre crainte ne lui donnait poids.

 A les juger par l’utilité et par la vérité naïve les leçons de la simplicité ne cèdent guère à celles que nous prêche la doctrine, au contraire. Les hommes sont divers en goût et en force ; il les faut mener à leur bien selon eux, et par routes diverses. 

Quo me cumque rapit tempestas, deferor hospes

 Je ne vis jamais paysan de mes voisins entrer en cogitation de quelle contenance et assurance il passerait cette heure dernière. Nature lui apprend à ne songer à la mort que quand il se meurt. Et lors, il y a meilleure grâce qu’Aristote, lequel la mort presse doublement, et par elle, et par une si longue prévoyance. Pourtant fut-ce l’opinion de César que la moins pourpensée mort était la plus heureuse et plus déchargée,  « Plus dolet quam necesse est, qui ante dolet quam necesse est. » L’aigreur de cette imagination naît de notre curiosité. Nous nous empêchons toujours ainsi, voulant devancer et régenter les prescriptions naturelles.

Essais, III, 12. Montaigne  

Publié dans:La MORT |on 26 janvier, 2014 |Pas de commentaires »

L’expérience de la mort de Ramana Maharshi à 16 ans

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     « C’était environ six semaines avant que je ne quitte Madura pour de bon que le grand changement survint dans ma vie. Ce fut tout à fait soudain. Je me tenais seul dans une pièce située au premier étage de la maison de mon oncle. J’étais rarement malade, et ce jour-là ma santé n’était pas en cause, mais une soudaine et violente peur de la mort me surprit. Rien dans mon état de santé ne justifiait cela, et je n’essayais pas de le justifier ou de découvrir s’il y avait quelques raisons de crainte. Je sentis simplement « je vais mourir » et je me mis à penser à ce qu’il fallait faire. Il ne me vint pas à l’esprit de consulter un docteur, mes aînés ou des amis. Je sentais qu’il me fallait résoudre le problème sur le champ. Le choc produit par la peur de la mort conduisit mon esprit vers l’intérieur et je me dis à moi-même mentalement « Maintenant la mort est venue ; que signifie-t-elle ? Qu’est-ce qui meurt ? C’est ce corps qui meurt. Et aussitôt, j’interprétais intimement la scène de la mort. Je m’étendis, les membres allongés, aussi raides que si la rigidité de la mort était intervenue, et j’imitai un cadavre de façon à donner une plus grande réalité à la recherche. Je retins mon souffle et gardai les lèvres étroitement closes afin qu’aucun son ne puisse s’échapper, afin que ni le mot « Je » ni aucun autre ne puisse être articulé. « Eh bien ! Maintenant, me dis-je, ce corps est mort. Tout rigide, il va être porté au bûcher et là brûlé et réduit en cendre. Mais suis-je mort avec la mort de ce corps ? Le corps est-il « Je » ? Il est silencieux et inerte, mais je sens toute la force de ma personnalité et même la voix du « Je » en moi, qui s’en distingue. Donc, je suis Esprit transcendant le corps. Le corps meurt mais l’esprit qui le transcende ne peut être atteint par la mort. Cela signifie que je suis l’Esprit qui ne meurt pas.

     Tout ceci n’était pas qu’une vague pensée, mais jaillissait en moi avec intensité en tant que vérité vivante que je percevais directement, presque sans aucune intervention de la pensée. « Je » était quelque chose de très réel, la seule chose réelle dans mon état présent, et toute l’activité consciente liée à mon corps était centrée sur ce « Je ». A partir de ce moment le « Je » ou Soi concentra son attention sur lui-même par une puissante fascination. La peur de la mort s’était évanouie une fois pour toutes. Dès lors, l’absorption dans le Soi continua, sans interruption. D’autres pensées pouvaient aller et venir comme les différentes notes de musique, mais le « Je » continuait comme la note fondamentale shruti, qui est sous-jacente et se mêle à toutes les autres notes. Que le corps s’adonnât à la parole, à la lecture, ou quoi que ce soit, j’étais toujours centré sur le « Je ». Avant cette crise, je n’avais pas de perception claire de mon Soi et je n’étais pas consciemment attiré par lui. Je ne ressentais pas d’intérêt perceptible ou direct pour lui, moins encore quelque inclination à m’y établir en permanence ».

Œuvres réunies, Éditions traditionnelles. p. 7-10. de Ramana Maharshi  

Publié dans:La MORT |on 22 janvier, 2014 |Pas de commentaires »

Le jugement des âmes après la mort

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     »Socrate Oui, Calliclès, à condition qu’il ait une chose que tu lui as plusieurs fois accordée, je veux dire qu’il se soit ménagé le secours qui consiste à n’avoir rien dit ni rien fait d’in juste ni envers les hommes, ni envers les dieux. Car cette manière de se secourir soi-même, ainsi que nous l’avons reconnu plus d’une fois, est la meilleure de toutes. Si donc on nie prouvait que je suis incapable de m’assurer cette sorte de secours à moi-même et à un autre, je rougirais d’être convaincu devant peu comme devant beau coup de personnes et même en tête à tête avec moi seul, et si cette impuissance devait causer ma mort, j’en serais bien fâché; mais si je perdais la vie faute de connaître la rhétorique flatteuse, je suis sûr que tu me verrais supporter facilement la mort. La mort en soi n’a rien d’effrayant, à moins que l’on ne soit tout à fait insensé et lâche; ce qui est effrayant, c’e l’injustice; car le plus grand des malheurs est d’arriver chez Hadès avec une âme chargée de crimes. Si tu le veux, je suis prêt à te faire un récit qui te le prouvera. Calliclès Eh bien, puisque tu as achevé ton exposition, achève aussi de traiter ce point. Socrate

     LXXIX. — Ecoute donc, comme on dit, une belle histoire, que tu prendras, je m’en doute, pour une fable, mais que je tiens pour une histoire vraie; car je te garantis vrai ce que je vais dire. Comme le dit Homère ‘ Zeus, Poséidon et Pluton, ayant reçu l’empire de leur père, le partagèrent entre eux. Or au temps de Cronos, il y avait à l’égard des hommes une loi, qui a toujours subsisté et qui subsiste encore parmi les dieux, que celui qui a mené une vie juste et sainte aille après sa mort dans les îles des Bienheureux ‘ pour y séjourner à l’abri de tout mal dans une félicité parfaite, et qu’au contraire celui qui a vécu dans l’injustice et l’impiété aille dans la prison de l’expiation et de la peine, qu’on appelle le Tartare. Or, au temps de Cronos et au début du règne de Zeus,les juges étaient vivants et jugeaient des vivants, le jour même où ceux-ci devaient mourir. Aussi les jugements étaient mal rendus. Alors Pluton et les surveillants des îles Fortunées allaient rapporter à Zeus qu’il leur venait dans les deux endroits des hommes qui ne méritaient pas d’y séjourner. « Je vais mettre un terme à ces erreurs, répondit Zeus. Ce qui fait que les jugements sont mal rendus, c’est qu’on juge les hommes tout vêtus; car on les juge de leur vivant. Aussi, poursuivit-il, beaucoup d’hommes qui ont des âmes dépravées sont revêtus de beaux corps, de noblesse et de richesse, et, à l’heure du jugement, il leur vient une foule de témoins pour attester qu’ils ont vécu selon la justice. Les juges sont éblouis par tout cela. En outre, ils jugent tout habillés eux aussi, ayant devant leur âme, comme un voile, des yeux, des oreilles et tout leur corps. Cet appareil qui les couvre, eux et ceux qu’ils ont à juger, leur offusque la vue. La première chose à faire, ajouta-t-il, c’est d’ôter aux hommes la connaissance de l’heure où ils doivent mourir, car ils la connaissent à l’avance. Aussi Prométhée a déjà été averti de mettre un terme à cet abus o° Ensuite il faut qu’on les juge dépouillés de tout cet appareil. Il faut aussi que le juge soit nu et mort, pour examiner avec son âme seule l’âme de chacun, aussitôt après sa mort, et que celui qu’il juge ne soit assisté d’aucun parent et qu’il laisse toute cette pompe sur la terre afin que le jugement soit équitable. J’avais reconnu ce désordre avant vous; en conséquence j’ai établi comme juges trois de mes fils, deux d’Asie, Minos et Rhadamanthe, et un d’Europe, Eaque.Lorsqu’ils  seront morts, ils rendront leurs jugements dans la prairie, au carrefour d’où partent les deux routes qui mènent, l’une aux îles des Bien heureux, l’autre au Tartare. Rhadamanthe, jugera les hommes de l’Asie, Eaque ceux de l’Europe. Pour Minos, je lui réserve le privilège de prononcer en der nier ressort, si les deux atitres sont embarrassés, afin que le jugement qui décide du voyage des hommes soit aussi juste que possible. Voilà, Calliclès, ce que j’ai entendu raconter et que je tiens pour vrai, et de ces récits je tire la conclusion suivante. La mort, à ce qu’il me semble, n’est pas autre chose que la séparation de deux choses, l’âme et le corps. Quand elles sont séparées l’une de l’autre, chacune d’elles n’en reste pas moins dans l’état où elle était du vivant de l’homme. Le corps garde sa nature propre avec les marques visibles des traitements et des accidents qu’il a subis. Si par exemple un homme était de haute taille de son vivant, soit par nature, soit grâce à son régime, soit pour les deux causes à la fois, son corps est également de grande taille, après sa mort; s’il était gros, son cadavre est gros et ainsi de suite; s’il affectait de porter des cheveux longs, son corps garde sa chevelure; si c’était un homme à étrivières et, si, pendant sa vie, il portait sur son corps les traces cicatrisées des coups de fouet ou d’autres blessures, on peut les voir sur son cadavre; s’il avait des membres brisés ou contrefaits, tan dis qu’il était en vie, ces défauts sont encore visibles sur Son cadavre. En un mot, les traits de son organisation physique pendant la vie restent tous ou presque tous visibles après la mort durant un certain temps. Il me paraît, Calliclès, qu’il en est de même à l’égard de l’âme et que, lorsqu’elle est dépouillée de son corps, on aperçoit en elle tous les traits de son caractère et les modifications qu’elle a subies par suite des divers métiers que l’homme a pratiqués. Lors donc que les morts sont arrivés devant le juge, par exemple ceux d’Asie devant Rhadamanthe, celui-ci les fait approcher de lui et il examine chaque âme, sans savoir à qui elle appartient. Souvent mettant la main sur le Grand Roi ou sur tout autre souverain ou potentat, il constate qu’il n’y a rien de sain dans son âme, qu’elle est toute tailladée et balafrée par les parjures et l’injustice dont chacun des actes de l’homme y a marqué l’empreinte, que tout y est tordu par le mensonge et la vantardise et que rien n’y est droit, parce qu’elle a été nourrie loin de la vérité, et qu’enfin la licence, la mollesse, l’insolence et l’incontinence de sa conduite l’ont remplie de désordre et de laideur. A cette vue, Rhadamanthe la renvoie ignominieusement tout droit à la prison pour y subir les châtiments qui lui conviennent.

   LXXXI. — Or ce qui convient à tout être qu’on châtie, quand on le châtie justement, c’est de devenir meilleur et de tirer profit de la punition, ou de servir d’exemple aux autres, afin qu’en le voyant souffrir ce qu’il souffre, ils prennent peur et s’améliorent. Mais ceux qui tirent profit de l’expiation que leur imposent, soit les dieux, soit les hon sont ceux qui n’ont commis que des fautes remédiables. Toutefois ce profit ne s’acquiert que par des douleurs et des souffrances et sur cette terre et dans l’Hadès, car c’est le seul moyen de se débarrasser de l’injustice. Quant à ceux qui ont commis les derniers forfaits et sont par suite devenus incurables, ce sont eux qui servent d’exemples. Eux-mêmes ne tirent plus aucun profit de leurs souffrances, puisqu’ils sont incurables; mais d’autres profitent à les voir éternellement souffrir, à cause de leurs fautes, les plus grands, les plus douloureux, les plus effroyables supplices, et, suspendus comme de vrais épouvantails, là-bas, dans la prison de l’Hadès, servir de spectacle et d’avertissement à chaque nouveau coupable qui arrive en ces lieux. - ».

Gorgias  par Platon  

Publié dans:AME, La MORT |on 21 janvier, 2014 |Pas de commentaires »

Les sens intérieurs

imagesDes sens intérieurs prennent vie en l’homme et le font agir spontanément, sans passer par les schémas intellectuels du mental. Il acquiert alors l’état de compréhension dans le silence intérieur entre deux pensées, entre deux sensations, entre deux réactions… et tout à coup, c’est l’éclair qui foudroie !… Le réel est l’intervalle entre deux existences, l’intervalle entre le sommeil profond et la veille… ce que nous appelons « rien »… d’où tout émane…

Les morts ne sont pas dans le monde d’après l’existence. Ils sont ici, ils sont nous, qui dormons et rêvons notre condition humaine.. Nous vivons dans le despotisme du langage qui nous fait oublier que les mots ne sont pas la chose qu’ils représentent. Nous nous mouvons dans un monde d’étiquettes et dans la mémoire codifiée de ces étiquettes. Nous existons au dixième de nos potentialités.

Je comprends l’émotion que je ressentis au cours d’une émission télévisée, lorsque Bernard Pivot posa la dernière question à son invité :« À la fin de votre existence, lorsque vous arriverez devant Dieu, que souhaiteriez-vous qu’il vous dise ? » Peter Brook répondit : « Les répétitions sont finies ».

Je crois qu’à l’instant de la mort, l’énergie-vie-conscience qui se sépare du corps et retourne à sa source emporte, intégrée à son essence, la moisson du vécu au cours de son existence. Moisson organique, psychique, mentale qui sont sa Mémoire cristallisée. Je m’éveille à l’accord d’une résonance qui me fait participer et ne plus subir. C’est une perception inexprimable dans notre langage. Mais à son contact, mes interrogations anxieuses sur le troisième millénaire volent en éclat : il sera la victoire de l’esprit sur l’ego immature de l’humanité.

Au terme de ce deuxième millénaire, le XXe siècle, qui vit ses dernières années, est d’une certaine façon révélateur d’une métamorphose : celle de la puberté de l’âme de l’humanité. L’âge de tous les doutes et de tous les espoirs s’exprime à travers une transformation de l’humain à l’échelle de la planète, répercutée chez les hommes, c’est-à-dire nous-mêmes.

De grands noms marquèrent ce siècle, comme des phares perçant les ténèbres de guerres terriblement meurtrières, d’affrontements sanglants entre les cultures. J’en cite quelques-uns dans l’ordre où ils nous quittèrent : Ramana Maharishi, G.I. Gurdjieff, Aurobindo, Teilhard de Chardin, Schwaller de Lubicz (Aor & Isha), Mère, Nisagardatta, Krishnamurti, K.G. Dürckheim… Je reçus de chacun, en son temps, la nourriture indispensable à la poursuite de ma quête de la Connaissance, et mon attention grandit, me révélant l’attention, voie des métamorphoses.

écrit Par Jeanne Guesné

Publié dans:HUMANITE, La MORT |on 7 décembre, 2013 |Pas de commentaires »

Si on tapait www.lamort.org

MM

 

Je me suis surprise à taper « la mort » sur Google. Je l’y ai trouvée car il semble qu’elle aussi veuille avoir une vie digitale. Ainsi se déploie-t-elle sur des blogs et sites spécialisés, jusqu’au pfg.fr où elle expose ses tarifs. 

La mort reste la grande affaire des vivants, et nous ne sommes guère étonnés de la voir, comme nous, se promener sur la Toile. Mais quand elle débarque dans le réel, elle nous trouve plus désemparés que jamais. Nous la nions, la tenons en respect, inventons même l’amortalité, tant et si bien que lorsqu’elle nous rattrape, elle nous frappe de stupeur. 
 

Serions-nous plus vulnérables que nos prédécesseurs ? D’abord, plus nous nous éloignons du vrai, plus la mort nous y ramène. Sa charge de concrétude, de vérité, nous paralyse. Et puis, autrefois, la mort était avant tout une affaire de famille. Elle restait dans les maisons, sortait peu. Aujourd’hui, elle hante les hôpitaux, les maisons de retraite, et ses médiateurs se nomment personnel soignant. La médicalisation l’a déracinée et elle erre, des soins palliatifs aux urgences, se frayant un chemin dans des couloirs aux peintures pastel, des chambres aseptisées et des lits électriques. C’est là qu’elle m’a saisie, accrochée aux barres métalliques de la couche d’un proche. Je sais désormais quel dévouement anime les professionnels qui prennent en charge ces derniers moments auxquels ils ne s’habituent jamais totalement, même s’il leur vient, à force, des gestes, des mots, des automatismes, pour le mourant et sa famille. 
 

On a aussi inventé des produits pour soulager, accompagner. Qui va-t-on blâmer de ce marketing de la mort ? Il est rare qu’un besoin aussi universellement partagé ne trouve pas de marchand sur sa route. Cela ne signifie nullement que nous l’appréhendions mieux. Notre perplexité culmine avec la cérémonie. Là, nous avons perdu les clés, si tant est qu’on les ait jamais eues. Que dire des crémations laïques, du sentiment de vide et d’attente qu’elles diffusent, de l’absence de nécrologie, fréquente, et du désarroi brut qui déferle alors sur l’assistance, pendant que le feu fait son œuvre en silence ou, pire, au son d’une musique qui tue le mort une deuxième fois ? 
 

Ironie des temps, nous lorgnons nombreux, même athées, du côté des religions et de leurs rites. Ainsi, par exemple, la vieille Eglise reprend-elle du service. Il se trouve qu’elle avait pas mal réfléchi à la question, depuis quelques siècles. En des temps où on n’avait pas grand-chose dans son agenda, et davantage d’occasions de penser à la mort. Je ne suis pas la seule à m’être accommodée de ses réponses. Dans notre arrogance d’Homo digitalis, il nous arrive de rester, comme Pascal, au bord du catherine-charrierfameux pari. On ne sait jamais. Allez, va pour l’au-delà, il a de beaux restes. 

article de Catherine Charrier

 Publicitaire, Catherine Charrier est également romancière. 

Elle est l’auteure de “L’Attente” (Kero, 2012).

Publié dans:La MORT |on 28 novembre, 2013 |Pas de commentaires »

Que dire aux personnes en fin de vie ?

 

par Dr Hervé Mignot, fondateur d’EKR-France dans l’article intitulé Elisabeth Kübler-Ross : elle a apprivoisé la mort

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Mais que leur dit-elle exactement ? Rien, répond-elle ! Elle ne fait que les écouter, eux si isolés dans leur souffrance, plongés par les soignants et leur entourage dans un silence pesant. Elle les questionne : “Que pensez-vous de votre maladie ? Que vous ont dit les médecins ?
Allez-vous guérir ? L’avenir vous fait-il peur ?

Que ressentez-vous ?” Ces questions ouvertes permettent aux malades de rompre la conspiration du silence et de s’épancher. Un jour, un groupe de futurs pasteurs frappe à sa porte. Un de ces jeunes gens lui dit : “Dans notre prochain ministère, nous allons devoir accompagner les fidèles aux portes de la mort ; or, nous ne connaissons rien de cet événement et ne savons pas comment nous y prendre ; pourriez-vous nous former ?” Elle propose à ce groupe d’étudiants de réaliser des entretiens et d’en consigner le contenu. Elle repère donc des patients en fin de vie dans les services du Billings Hospital de Chicago où elle exerce, et leur soumet cette proposition. La plupart accepte. Elisabeth mène l’échange en informant les patients que derrière ce miroir sans tain se tiennent les étudiants qui prennent des notes. Plus de deux cents interviews seront ainsi consignées. Elisabeth en vient à décrire le parcours psychologique des malades en fin de vie en révélant plusieurs stades de leur cheminement : le choc à l’annonce du diagnostic, le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Elle rédige un ouvrage qu’elle intitule Les Derniers Instants de la vie (Éd. Labor et Fides). Elle le dépose chez un éditeur.

En même temps, une journaliste du célèbre Life Magazine qui a entendu parler d’elle vient assister à ses consultations. Ne souhaitant pas être mise en exergue, elle désigne à cette journaliste une jeune femme leucémique qui relatera son parcours psychologique et la nature de ses entretiens avec Elisabeth. Le magazine décide de mettre ce sujet à la une et son livre sort. Nous sommes en 1969. C’est un formidable succès. Un raz de marée atteint Elisabeth, sollicitée de toute part pour prendre la parole ; des sacs entiers de courrier lui parviennent des mois durant, qui mobilisent tout son entourage afin que chaque lettre reçoive une réponse. Le destin a basculé. Jamais plus Elisabeth ne sera anonyme.

Ses confrères n’apprécient que peu ce succès soudain qui ne met pas leur médecine en valeur. Quant au Billings Hospital, il s’insurge contre cette mauvaise publicité faite à l’établissement sensé être un modèle de soins… et de guérison : on ne meurt pas à l’hôpital ! Leur collaboration finira donc là.

Une révolution tranquille se déroule alors dans les couloirs feutrés des hôpitaux. Au seuil de la mort, l’homme malade et ceux qui se sont donnés pour mission de les accompagner ne sont plus seuls. Les soins palliatifs sont en marche. L’accompagnement devient le maître mot de cette nouvelle discipline qui vient remettre la mort à sa place : dans la vie. Des groupes de travail se constituent, des unités de soins palliatifs, des hospices, des services de soins à domicile se développent, animés de cette nouvelle philosophie.

Une longue fin de vie

Elisabeth mettra huit ans à mourir, handicapée, installée dans un lit médicalisé, entourée d’une chaise percée et d’un déambulateur. Septuagénaire, retirée en plein désert arizonien au milieu des cactus, des serpents, des coyotes et des oiseaux cardinaux aux couleurs chatoyantes, son totem indien et un tepee toujours plantés devant sa maison, servie par une indienne consciencieuse, Elisabeth offre le spectacle d’une grand-mère bien banale, souvent tyrannique, qui maudit le ciel de ne pas la rappeler. Des visiteurs affluent toujours dans le désordre invétéré qu’elle a su reconstituer dans sa maison remplie de talismans. Qu’un journaliste vienne, qu’une caméra la filme, aussitôt elle se redresse et retrouve sa verve : “Il faut protéger la terre ; le xxie siècle verra l’avènement des femmes ; les hommes devront s’ouvrir à la spiritualité et à l’amour inconditionnel.” Ses yeux brillent. Le ressort n’est pas cassé ; c’est là son drame ! Elle a encore envie d’écrire et publie durant ces années Mémoires de vie, mémoires d’éternité (Éd. Lattès et Pocket) et La mort est une question vitale (Éd. Albin Michel et Pocket). Elle accepte de refaire un travail personnel avec un thérapeute. Il l’aide à apprendre la patience, à se détacher, à accepter que les choses soient comme elles sont. Elle entame l’écriture d’un dernier livre, On grief and grieving, et à peine la dernière page écrite, meurt chez elle, entourée des siens, à l’âge de soixante dix-huit ans. Nous sommes le 24 août 2004. “On ne peut quitter cette terre tant que l’on n’a pas fait tous ses deuils”, disait-elle. Elle n’aura pas échappé à ce sort qui, pour elle, aura été un travail d’Hercule.

Site d’EKR-France : Issu du site http://www.cles.com

 DISCOURS SUR LA MORT ICI ………

Publié dans:La MORT |on 21 novembre, 2013 |Pas de commentaires »

Une vie après la mort, comment être sûr

 

par Jean-Claude Genel

La certitude d’une vie après la mort ne repose pas encore sur des preuves matérielles. Et c’est au cœur de l’expérience de deuil que nous est donnée l’opportunité de découvrir les signes sans doute les plus rassurants et les plus durables.    

Une vie après la mort, comment être sûr   dans La MORT images-11

Comment être sûr ?… En fait, rien ne peut être démontré à la personne qui vient d’être touchée par la disparition d’un être cher. Pourquoi ? Parce que dans un premier temps, sa disposition d’esprit lui ferait attendre des preuves exclusivement matérielles, capables de la persuader que rien n’a changé, que l’être aimé n’est pas vraiment mort. C’est dans un second temps que les choses deviennent intéressantes, quand la personne ne s’enferme pas dans la douleur et ressent que l’approche d’une vie après la mort est avant tout une question d’intuition, de foi, une question de résonance en soi. Le premier indice repose sur un souhait, un souhait qui se dégage quand le choc de la séparation fait éprouver le besoin de chercher l’être disparu, c’est-à-dire de l’espérer en vie, quelque part. C’est bien la première démarche vers une représentation de l’autre totalement différente de l’image avec laquelle on avait l’habitude de vivre. C’est un besoin subtil qui nous renvoie à nous-mêmes car on ne rencontre l’autre qu’au niveau de son cœur, que dans ce que l’on a su éprouver avec lui et qui est de l’ordre d’une « reliance » d’âmes.

L’hypothèse d’une survivance
Même si on ne croit en rien de particulier ou si on ne se pose aucune question, le choc de la mort produit presque toujours le besoin de croire à une survivance. Il déclenche un mécanisme de recherche d’un signe, d’une présence, dans nos impressions et nos ressentis. Beaucoup de personnes vivent l’expérience de cette « présence » au cœur de l’absence et les témoignages abondent : « Un bref instant, j’ai cru qu’il était présent, comme s’il était là physiquement. Je me suis retourné mais il n’y avait personne. » Et cela se produit avec une telle force qu’une question se pose : « Et si la personne était vraiment là ? » Cette interrogation se pose en soi et on ne va plus y réfléchir intellectuellement mais intuitivement. C’est de l’ordre de : « Qu’est-ce que j’ai ressenti ? Qu’est-ce que ça me disait ? Pourquoi cette impression ? » Sans le savoir, on flirte avec quelque chose que l’on découvre, qui n’existe pas objectivement, mais qui nous « pénètre », nous fait bouger et qu’on associe à la présence du bien-aimé qui nous a quittés. Cette tournure de pensée nous fait accepter l’hypothèse d’une survivance. Cela nous allège d’un attachement souvent trop humain vis-à-vis de la personne. En étant moins dans la tristesse, on devient intelligent – par une compréhension – de ce qui se passe. Une rencontre intérieure avec soi se profile, elle n’est plus intellectuelle car envisager l’hypothèse nous fait déjà du bien. On pense autrement, c’est-à-dire non plus en fonction de ce qu’on a toujours cru mais selon ce qu’on n’a jamais voulu se dire et qui, pourtant, est en train de surgir.

Vers un monde plus subjectif

La période du deuil peut être riche de cette démarche intérieure si l’on est conscient. Elle permet de passer un protocole d’accord avec soi-même pour se rapprocher davantage de l’être aimé par l’intérieur de ce que l’on est. Certes, on aborde-là un monde plus subjectif, un monde imaginaire. Mais pour ceux qui en font l’expérience, il est une réalité aussi consistante que la terre sur laquelle reposent leurs pieds. C’est à partir de ce “ nouveau monde ” qu’ils exercent leur talent et construisent un quotidien qui ne viendra de personne d’autre que d’eux-mêmes. C’est une manière de se reconstruire intérieurement en y gardant la place de l’être disparu. À chaque mort d’une personne, notre famille se déstructure – même s’il y a des naissances –, mais on comprend que l’on construit à l’intérieur de soi une famille spirituelle où chacun prend sa place dans une autre expression de vie. On élabore progressivement une autre façon de penser et d’utiliser la vie quotidienne pour ressentir ce qu’elle offre dans sa dimension spirituelle. En l’absence de l’être cher, on se hisse à sa présence en devenant soi-même vivant de ce que l’on est dans notre for intérieur. C’est cette rencontre qui insuffle dans tout notre être la certitude que le visible et l’invisible ne forment qu’un seul monde, que les vivants et les morts ne sont jamais séparés. Un véritable retournement de conscience s’accomplit dans le silence de notre intimité.

Un voile se déchire
C’est donc depuis notre sanctuaire personnel, secret, que la certitude rayonne parce que l’on fait appel à des valeurs en soi dans lesquelles on se sent bien. Le bien-être à vivre ainsi devient en quelque sorte une preuve, elle n’est pas une croyance de remplacement. La vie de l’autre rive fait partie peu à peu de notre propre vie à travers la lumière qui anime notre existence. Elle stimule en permanence notre recherche de l’essentiel à travers l’apparence. Alors, tout ce que l’on comprend et tout ce que l’on devient a valeur de certitude. On ne réclame plus les preuves d’avant notre deuil parce que la seule certitude est que tout est mouvement, changement et passage. Après avoir traversé immanquablement la dénégation de la mort (voir plus bas), la révolte quelquefois, le chantage souvent et la dépression parfois, on atteint le doux rivage de l’acceptation qui nous fait abandonner toute peur. Un voile se déchire et l’on peut voir avec le cœur, comme le disait Saint-Exupéry. Il est alors plus facile de capter les signes venant de l’autre rive qui préviennent d’une manifestation de l’être aimé. L’amour humain s’estompe au profit d’un amour qui est complicité intérieure, regard plus juste, contemplation sereine.

La certitude nous allège du poids de l’ignorance et devient le marchepied d’une vision plus claire, pour ne pas dire d’une clairvoyance. On devient en effet son propre intermédiaire, son propre « médium » capable de relier les impressions personnelles du monde du dedans et les informations du monde du dehors. La certitude nous maintient en mouvement mais toujours dans l’axe de l’amour retrouvé et partagé.

5 étapes pour voir clair
En accompagnant des milliers de personnes en fin de vie, Elizabeth Kübler-Ross a pu déterminer cinq phases par lesquelles passe tout être humain confronté à sa propre mort.

Ces cinq phases du mourir sont - 1) le déni – 2) la colère – 3) le marchandage – 4) la dépression – 5) l’acceptation.

On peut aisément transposer ces phases au sujet de cet article, chacune d’elle permettant à la personne de s’ouvrir à sa propre dimension intérieure. Toutes ne sont pas aussi flagrantes dans leur manifestation mais elles montrent comment fonctionne la psychologie humaine. Le déni est le “ non ” catégorique à l’annonce de la mort d’un proche. La colère ou révolte est la logique opposition à notre impuissance face à l’inévitable. Le marchandage marque la tentative de négocier un retour en arrière. La dépression est l’état dans lequel on se réfugie pour puiser à d’autres forces en soi. L’acceptation enfin est la conscience indéfectible (certitude !) que chacun – physiquement ou en esprit, ici ou ailleurs – est à sa place et reste relié à la grande intelligence de l’univers. La période du deuil n’est pas autre chose que la plus ou moins lente maturation de ces étapes chez la personne qui cherche à passer du « vivre sans la présence physique » à « vivre avec la présence spirituelle ».

G. PRODUCTIONS

 

Publié dans:La MORT |on 7 novembre, 2013 |Pas de commentaires »
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