L’esprit humain peut varier au-delà du temps et de l’espace
L’inconscient ouvre sur le transcendant.
Aux États-Unis, la psychologie transpersonnelle est un courant reconnu. « Après Freud et Jung, des chercheurs comme Stanislav Grof ont montré que l’inconscient humain est beaucoup plus vaste que ce que l’on croyait. Il contient plus que les éléments biographiques, et même plus que l’inconscient collectif de l’humanité. En fait, l’esprit humain peut varier au-delà du temps et de l’espace, jusqu’à des expériences d’identification avec tout l’univers, de conscience cosmique. »
Ces phénomènes que l’on retrouve dans les expériences chamaniques ou les expériences de mort imminente sont, de surcroît, des expériences hyper-conscientes. L’individu ne décrit pas un état de conscience altéré, mais au contraire décuplé, centuplé.
Alors où s’arrête réellement la conscience ?
De l’expérience transpersonnelle et mystique, à la folie, il n’y a qu’un pas… en arrière. Pour le psychiatre Henri Grivois, tout délire est mystique: les patients se prennent pour Dieu, ou Dieu leur parle. Son confrère Serge Tribolet embraie. Pour lui, la folie, ou psychose, c’est « l’inconscient à ciel ouvert », et le «fou » a non pas une case en moins, mais « une case en plus », Il est un voyant, au sens où il voit ce que personne ne voit. « Sa perception se situe au-delà du voir, comme Adam et Ève avant qu’ils croquent la pomme et que leurs yeux s’ouvrent », dit Serge Tribolet.
L’inconscient ouvre-t-il à la conscience les portes d’un au-delà du soi ?
L’étude de la conscience a en tout cas de beaux jours devant elle, et Mario Beauregard nous rappelle, avec Teilhard de Chardin, qu’ « au niveau cosmique, seul le fantastique a des chances d’être vrai » .
Ce modèle a été bâti en distinguant les activités conscientes et non-conscientes. Surprise : l’activité non-consciente domine largement, mais surtout, elle est également capable de traiter l’information! Dans Le Nouvel inconscient (Odile Jacob, 2009), Lionel Naccache raconte l’odyssée de l’inconscient « cognitif» (engagé dans des activités de traitement de l’information).
Les expériences dites d’amorçage ou de masquage reposent ainsi sur la perception subliminale, donc non-consciente. Et elles montrent sans aucun doute possible que les informations non-perçues consciemment sont traitées jusqu’au niveau sémantique (signification d’un mot ou valeur d’un chiffre par exemple), et modulent nos réactions conscientes à notre insu. L’inconscient cognitif est lui-même sous l’influence … de la conscience.
«À chaque instant, notre posture psychologique consciente façonne et modifie certains des nombreux processus mentaux inconscients qui nous habitent, et tout cela opère à notre insu! », écrit Lionel Naccache. Allons bon! Évacué par les pourfendeurs de la psychanalyse, voila que l’inconscient revient par la fenêtre des neuroscientifiques. Et Naccache de saluer en Freud le découvreur involontaire, le Christophe Colomb du continent « inconscient ».
article de Jocelin Morisson sur le blog de Francesca http://channelconscience.unblog.fr/
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