Comment Etre devant la Présence Divine
La première fois que je fus confronté à la Présence Divine, je crus nettement à un effet de mon imagination. Je me disais que, compte tenu de mon infériorité d’évolution, il n’était pas possible que je puisse atteindre un tel niveau de dégagement spirituel conscient. Comme si l’au-delà voulait absolument me faire écarter cette hypothèse, on me fit revivre la même expérience quelques mois plus tard, dans des conditions en tout point similaires.
Il me fut impossible par la suite de pouvoir en nier la pleine réalité.
Les deux fois, j’étais seul, assis à la table de la cuisine. Je retravaillais certains passages de livres. Alors que je n’y attendais pas, je me sentis subtilement m’élever en esprit en sortant en dehors de mon corps. Bien que je gardais un contact conscient avec ce dernier, je montai très haut, comme si mon Esprit allait s’imprégner de l’énergie bienfaitrice des niveaux vibratoires les plus subtils.
Soudain, je me sentis comme en état de compréhension de l’Etre suprême. Je ne pouvais Le voir, mais Sa Présence intime, bien qu’encore très éloignée, m’enlaçait complètement de Ses effluves d’Amour. Je vécus alors ce que j’appellerais une expérience de conscientisation de la Nature Divine.
Dans un premier temps, l’Amour que je ressentis de cette Etre sublime m’inspira une vision très petite de moi-même. Cet Amour se voulait tellement inconditionnel que Sa pureté semblait se raffiner à l’infini. Je me perçus très indigne d’une telle grandeur d’Etre. Ensuite, un désir indéfinissable de Le rejoindre me fit comprendre en un seul cop toute la pertinence des efforts courageusement appliqués à notre épuration spirituelle. Dans l’état où je me trouvais, un pressant sentiment d’impatience m’étreignait de toutes parts. J’aurais accepté les pires épreuves d’incarnation pour me permettre d’atteindre au plus tôt le niveau vibratoire de cet Etre dont l’Amour me parut presque étouffant pur mon humilité encore trop fragile.
Malgré ce sentiment, une joie mêlée d’une vive espérance m’étreignait ; joie de comprendre la grandeur où conduit le chemin et vive espérance en percevant l’aboutissement accessible de la route.
La deuxième édition de cette expérience privilégiée me plongea dans une profonde analyse de ce que j’avais vécu. Encore imprégnée par l’intensité du phénomène, une réflexion sur Dieu se déclencha en moi. Celle-ci devait me permettre se saisir encore mieux Sa nature, du moins sur deux aspects que je compris davantage.
Le premier aspect qui frappa ma réflexion concerne Son rayonnement. Je ne vous en donnerai malheureusement qu’un aperçu car les mots me manquent pour vous décrire que j’ai réellement senti. Son rayonnement semble constitué essentiellement d’amour et de vie. Bien qu’il ait été encore très loin de moi pendant l’expérience, j’ai senti que ces deux éléments s’interpénétraient pour former un genre d’alliage énergétique indissociable. Cette énergie pénètre en nous comme une brillance pétillante qui vient vibrer dans chaque cellule subtile de notre être. L’effet en est presque enivrant de bien-être.
En pénétrant en nous, le rayonnement divin nous fait découvrir la source première et continue de toute forme de vie. Il est plus que vivant. Il est la Vie. Il n’a nul besoin de forme oud e visage, car il est tout ce qui existe. Il est toute l’énergie répandue dans le moindre atome matériel ou pseudo-matériel de toute la création infinie et de tous les mondes de l’Esprit. En fait, j’ai clairement senti dans mon esprit que rien ne pouvait exister sans qu’il participe à son existence.
Le deuxième aspect concerna Sa perfection e t Sa grandeur. J’ai été fort surpris par le malaise que je ressentais en comprenant davantage ce qu’il était vraiment. La conception que je m’en étais faite, malgré tous les échanges que j’avais eus sur Lui avec mes frères de Lumière, me laissait supposer qu’un grand bonheur devait envahir tout Esprit qui s’approchait de Dieu. Or, l’expérience que je vécus me démontra qu’il n’en était pas nécessairement ainsi. La subtilité de Ses vibrations d’amour nous fait comprendre toute notre infériorité. Devant une telle grandeur, notre orgueil est bien éprouvé. C’est là que j’ai compris pourquoi nous pouvions choisir des incarnations si difficiles à l’état d’Esprit. J’ai bien vu que c’était réellement nous-mêmes qui tenions à remettre la moindre dette pour nous assurer d’être vraiment dignes d’une telle présence. Car dès que nous sommes conscients de ce qu’Il est, nous ne pouvons supporter l’idée d’avoir pu transgresser Ses Lois sans en avoir assumé nous-mêmes les conséquences. Car il est justice pure et équité sans fin.
Nous aspirons tellement à pouvoir Le côtoyer en toute aisance, que nous en oublions la cherté du prix à payer. L’attirance est tellement forte qu’elle provoque un véritable aveuglement d’impatience. Ce phénomène est vécu par tout Esprit qui sait que nous ne pourrons véritablement l’atteindre que dans la perfection. Nous voulons donc accélérer la montée par des pas toujours plus grands ; heureusement pour nous que Dieu autorise Lui-même chacun de nos plans de vie, ce qui nous garantis que les exigences de nos incarnations ne sont jamais au-dessus de nos forces. De plus, il veille sagement à ce que ces plans soient scrupuleusement respectés, au risque de nous laisser faussement penser de Lui, dans les séquences difficiles, qu’il nous abandonne dans la souffrance.
Ce qui accentue encore plus cette impression d’humiliante petitesse, c’est Son regard hors du temps qu’Il jette sur nous. Dieu qui perçoit déjà l’aboutissement final de notre progression spirituelle semble nous regarder comme si nous étions déjà parfaits. Cette impression nous rend très mal à l’aise, car en Esprit, notre lucidité nous fait bien voir toutes nos faiblesses encore existantes et tout le chemin qui reste à parcourir. Cet aspect m’a ainsi fait comprendre pourquoi, à notre niveau, nous ne voyons pas nécessairement Dieu après notre mort. C’est qu’Il ne veut pas empêcher le bonheur relatif que nous pouvons avoir mérité.
C’est là aussi que j’ai réellement compris l’importance de faire taire le plus possible notre orgueil pendant notre incarnation. Car dans l’au-delà, cette faiblesse peut bloquer notre accès au monde vibratoire des bonheurs proches de Dieu. Trop obnubilés par les déchirements qu’elle provoque en nous, nous risquons de nous éloigner de la Lumière, craignant d’être humiliés par la pureté du Regard Divin.
Après avoir vécu cette expérience, mon regard sur les misères du monde terrestre se transforma. Je compris vraiment qu’aucune force ne pourrait résister devant une telle grandeur, d’autant plus que cette force n’existerait que par l’autorisation de Sa volonté. Je sais maintenant qu’il n‘y a pas de véritable guerre entre le bien et le mal. S’il en était autrement, le mal ne pourrait même pas voir le jour puisque Dieu n’est que bien et amour. En fait, tout ce que nous appelons le mal n’est que l’expression de l’ignorance spirituelle de chacun de nous, c’est à dire la manifestation des degrés inférieurs de l’évolution progressive à laquelle Dieu seul à échappé.
La proximité du mal qui nous entoure nous sert implicitement d’outil de progression spirituelle. En combattant le mal, nous confirmons nos acquis tout en assistant nos frères incarnés qui sont aujourd’hui à l’échelon d’ignorance où nous étions hier. Mais la lutte se fait pour nous et par nous. Quant à l’intervention divine, Elle ne cherche qu’à nous assister dans nos efforts de progression, en respectant le plan de vie élaboré par chacun d ‘être nous lequel plan est intimement relié à nos acquis, à nos dettes à payer et aux buts que nous nous sommes fixés. Bien sûr, mon expérience m’a rendu encore plus conscient de la longue route qu’il reste à parcourir, mais j’ai bien vu que cet aboutissement nous était réellement accessible. De plus, constater que Dieu nous regarde déjà comme si nous étions tous élevés jusqu’à Lui nous confirme à l’avance que nous parviendrons tous à gravir la montée.
J’aurais aimé découvrir d’autres aspects de Dieu et vous en faire part, mais je crois que cette pensée constitue en elle-même l’expression d’une certaine ingratitude envers Lui. Je Le remercie donc de m’avoir permis de vivre une pareille manifestation de Son amour et de permettre maintenant que je puisse la partager avec vous.
propos de Serge GIRARD dans QUAND L’AU-DELA SE MANIFESTE
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