Archive pour le 27 novembre, 2015

Pour aider nos enfants à grandir

Et si, pour aider nos enfants à grandir, il suffisait de leur donner envie de rejoindre notre monde ? Explications d’une psychiatre.

Marie Rose Moro dirige la Maison de Solenn qui, à l’hôpital Cochin, à Paris, accueille des adolescents en souffrance *. Selon elle, les adultes sont les premiers responsables du refus de grandir de beaucoup de jeunes. 
 

Enfants qui grandissent

Comment expliquez-vous qu’aujourd’hui, le seuil de l’âge adulte soit devenu difficile à franchir pour beaucoup de jeunes gens ? 

Auparavant, anthropologiquement et psychologiquement, l’âge adulte était une évidence. Il n’y avait quasiment pas d’adolescence : on passait du stade d’enfant à celui d’adulte. Il y avait une sorte de certitude qui n’est plus du tout vraie aujourd’hui. L’un des principaux signes de cet état de fait est l’allongement de la période adolescente. On reste longtemps dépendant de ses parents, de son entourage et on ne décide ni de soi-même, ni de sa vie, ce qui est le signe de la maturité. Il y a plusieurs explications à cela. Premier élément : le monde des adultes est devenu compliqué, exigeant, désidéalisé. Pour qu’un jeune ait envie de s’engager dans l’âge adulte, il faut lui donner les moyens de rêver y aller. Or, ce monde n’est plus désirable. Pourquoi ? C’est une question qui se pose aux parents, aux éducateurs, aux soignants, mais également à toute la société. Deuxièmement, je crois qu’on a fait grandir nos enfants trop vite et trop tôt. On exige beaucoup d’eux, on accélère le processus de développement et, en fin d’adolescence, c’est comme s’ils manquaient d’enfance et cherchaient donc à y rester. Troisième élément : le manque de valeurs et d’idéaux. Les jeunes en ont besoin et, on le voit ces temps-ci, ils les trouvent parfois dans des idéologies meurtrières qui donnent un sens à leur vie. Pour devenir adulte, il faut croire en quelque chose qui transcende le quotidien. 
 

Ne leur a-t-on pas, a contrario, transmis un idéal de valeur lié exclusivement à la famille ? 

Effectivement, la famille est devenue, pour les jeunes gens, une valeur refuge. Bien entendu, c’est important : elle apporte la confiance et la sécurité pour affronter le monde extérieur, à condition que la famille elle-même valorise ce monde extérieur. Aujourd’hui, celui-ci est devenu objet de méfiance et de menace. Après avoir haï la famille en 1968, on l’adule et on la transforme en un havre de paix qui ne connaît pas le conflit. Or, chacun sait qu’une famille, c’est forcément un endroit de tensions, pas le lieu idéal pour rester au chaud avec papa-maman. 
 

Est-ce que certaines fois, cela n’arrange pas papa-maman de garder leur enfant au chaud ?

Bien sûr, parce que les parents eux-mêmes n’ont pas une grande confiance dans le monde des adultes. Ni un grand optimisme. Et beaucoup sont dépendants du regard que les adolescents portent sur eux. Il n’y a pas si longtemps, ils assumaient que leurs enfants passent par un âge où ils les détestaient. Nous, nous voulons être aimés par nos ados. L’idée qu’ils puissent nous rejeter est très difficile à accepter pour beaucoup de parents qui veulent maintenir la tendresse, la proximité. Mais pour devenir adulte, les adolescents ont besoin d’être en colère, de s’opposer. Il faut accepter de ne pas être « aimables ». 
 

En quoi est-ce moins facile, pour les adultes, de transmettre leurs valeurs ? 

Nous – écoles, parents… – ne sommes plus seuls à transmettre à nos enfants. Il y a de nombreuses sources d’information et, d’ailleurs, nous les éduquons en les rendant actifs, en les poussant à poser des questions, à chercher des réponses par eux-mêmes. Ce n’est plus une transmission hiérarchique du style : « Je vais te dire ce que tu dois penser », mais une transmission plus riche et plus complexe : « Je vais te donner envie de découvrir quelque chose et te donner les moyens d’être acteur de cette découverte. » Collectivement, c’est une forme de renoncement des adultes, comme si nous ne nous sentions pas à la hauteur de nos connaissances et de nos valeurs. Heureusement, dans les moments tragiques comme les attentats de janvier, on retrouve miraculeusement cette capacité de défendre ce à quoi nous sommes attachés. Mais trop souvent, il y a une sorte d’effacement de la responsabilité des adultes dans la transmission. Et cela concerne au moins autant les parents que le collectif.
 

Comment peut-on aider ces jeunes gens à aller vers l’âge adulte sans qu’ils aient le sentiment de sauter dans le grand vide ?

Aujourd’hui, l’adolescence a sa singularité, ses particularités. Elle va même finir par être plus longue que l’enfance qui, elle, a tendance à raccourcir. Il nous faut donc réinventer les concepts et les outils pour l’aborder. Par exemple, le suicide est une des premières causes de décès des adolescents. 8 à 10 % d’entre eux disent avoir eu des pensées suicidaires ou être passés à l’acte. Comment prendre en compte cette souffrance ? Soit les adultes considèrent que ça fait partie du « paquet » crise d’adolescence, ils banalisent : « Ne t’inquiète pas, c’est normal à ton âge » ; soit ils pensent que parler suffit de les empêcher de passer à l’acte, ce qui est irréaliste. Pour aider les jeunes à devenir adultes, il faut repérer ces difficultés particulières. Tout le monde doit se former, les professionnels de l’école, les parents, les soignants, les éducateurs… C’est à nous que revient la responsabilité de mesurer et de prendre en compte la souffrance des adolescents. Le regard tout entier de la société doit changer. Pousser vers l’âge adulte, c’est être crédible, authentique, cohérent, tenir bon dans la tempête et donner envie de nous rejoindre.

Extrait de : « Le monde des adultes ne fait plus rêver les ados » de Marie Rose Moro

 *Elle vient de publier « Les ados expliqués à leurs parents » (Bayard, 2015), et a dirigé « Devenir adulte, chances et difficultés » (Calmann-Lévy, 2014)

Publié dans:ENFANTS |on 27 novembre, 2015 |Pas de commentaires »

A propos du sacré

 sacré

Dans l’esprit de nombreuses personnes, la notion de sacré est liée aux religions et, par extension, à Dieu. La plupart des croyants pensent en effet que c’est Lui qui a inspiré le Messie ou le Prophète auquel se rattache la religion qu’ils suivent, mais également ceux qui en ont rédigé les textes fondateurs, conçu les rites et défini les symboles. Par voie de conséquence, ils considèrent que ces textes, ces rites et ces symboles sont sacrés, c’est-à-dire d’inspiration et de nature divines, et manifestent à leur égard le plus grand respect. C’est vrai notamment pour les Livres sur lesquels reposent le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam, en l’occurrence l’Ancien et le Nouveau Testament, et le Coran.

Les lieux de culte sont considérés également comme sacrés par les fidèles. Selon la religion qu’ils suivent, une église, une synagogue, une mosquée ou autre temple est en quelque sorte la«maison de Dieu». Lorsqu’ils s’y trouvent, seuls ou avec d’autres personnes partageant leur foi, ils ont le sentiment qu’Il est là, présent, prêt à entendre leurs prières et à y répondre. En principe, aucune pensée, aucune parole, aucune action profane ne doit être émise ou commise en ces lieux. Ce serait là un sacrilège, c’est-à-dire, par définition, «un manque de respect pour ce qui est considéré comme sacré». Pire encore est la profanation, qui va jusqu’à détruire des lieux ou des objets que les fidèles de telle ou telle religion considèrent comme sacrés.

Si tous les croyants étaient tolérants les uns vis-à-vis des autres, ils respecteraient ce qui est sacré aux yeux de toutes les religions. Les Chrétiens pourraient prier indifféremment dans une mosquée ou une synagogue, les Juifs dans une église ou une mosquée, les Musulmans dans une église ou une synagogue… Malheureusement, on en est très loin. Ce manque de tolérance est dû au fait que chaque religion a tendance à revendiquer le monopole de la foi et de la vérité. Dès lors, les fidèles tendent eux-mêmes à se comporter comme si celle qu’ils suivent était la plus sacrée d’entre toutes. Dans les cas extrêmes, ils en viennent à faire preuve d’intégrisme et de fanatisme.

A priori, on pourrait penser qu’un athée n’éprouve aucun respect pour le sacré ; il n’en est pas ainsi. Il vous est certainement arrivé de visiter une église, une cathédrale ou autre en compagnie de personnes qui ne croyaient pas en Dieu, et de constater qu’elles n’étaient pas irrespectueuses du lieu où elles se trouvaient. Pourquoi ? Parce qu’elles ont été capables de faire abstraction de leur athéisme et d’avoir une attitude positive à l’égard de ce qui se présentait à leurs yeux. Peut-être aussi parce que leur âme (car ils en ont une) a été sensible, pas nécessairement au décorum, mais à l’ambiance régnant dans cet endroit. Il est d’ailleurs probable que des athées soient devenus croyants après avoir été impressionnés par un lieu considéré comme sacré.

En relation avec les remarques précédentes, il est intéressant de noter qu’il existe une approche laïque du sacré, en ce sens qu’il n’est pas rare d’entendre des athées dire que «la vie est sacrée»,«la liberté est sacrée»«la personne humaine est sacrée»«les droits de l’homme sont sacrés»,«la République est sacrée», etc. Ces expressions courantes montrent bien que le mot «sacré», même lorsqu’il n’est pas employé dans un contexte religieux, véhicule un sens profond, à tel point qu’il est très difficile de lui trouver un synonyme : «la vie est …»«la liberté est…», «la personne humaine est…», «les droits de l’homme sont…», etc.

Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix

Publié dans:ENERGIES |on 27 novembre, 2015 |Pas de commentaires »

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