Ce qui fait la différence entre le Sage et le disciple
Parce que personne a les mêmes épreuves, personne n’aura les mêmes sensations, ou pas exactement en tout cas, parce que chacun est unique. Même si les rayons sont au nombre de sept et que l’on pourrait croire qu’il n’y a que sept façons d’être divin, à l’intérieur de ces rayons, il y a de toute façon des sous-rayons et à l’intérieur de ces sous-rayons il y a une multitude de libertés que l’homme doit prendre pour vivre tous ces aspects. Donc, aucune douleur ne ressemble à une autre douleur lorsque le disciple marche sur le sentier spirituel.
Il ne sert donc à rien de chercher quelle a été la douleur de l’autre, pour savoir si votre douleur est correcte et si elle correspond à une épreuve, à un passage, à un moment, ou, si c’est parce que vous n’avez pas l’âme d’un disciple et qu’il vous faudra attendre des millions et des millions d’années avant de devenir quelqu’un. Il ne faut ni vous soucier de vous-même, de votre avenir spirituel, ni vous soucier de votre présent, c’est-à-dire de ce que vous avez, de ce que vous n’avez pas, de ce que vous passez ou ne passez pas. Vivez simplement ce qui vient vers vous, et uniquement cela.
Ce qui fait la différence entre le sage et le disciple un peu fou qui voudrait par amour de la lumière avoir un peu trop vite des expériences, un peu trop vite des résultats, parce qu’il ignore en fait ce qu’est la réalité du chemin initiatique, c’est que le sage, en voyant le bien de Dieu partout et la main initiatique du Maître partout, prend tout, autant le silence que le bruit, autant l’épreuve que l’absence de phénomènes.
Il prend tout comme étant un phénomène nécessaire à sa propre évolution. Il ne cherche pas à savoir s’il doit lui arriver cela parce que cela est arrivé à Chrisna Meurty, ou à un autre ou à un de ses amis. Il attend que cela lui arrive à lui aussi. Le sage ne cherche pas à obtenir ce qui a été l’expérience de l’autre, il attend en droite ligne avec son âme ce que Dieu a réservé pour lui. C’est complètement différent dans la démarche.
Celui qui est capable de cette sagesse, de cette attente, prouve qu’il est devenu quelqu’un d’indépendant, quelqu’un de profondément uni avec lui-même et qu’il sait que, le principe de vie qui l’anime est un principe de vie qui est en train de s’individualiser avant de devenir un principe.
Celui qui cherche à obtenir les expériences dont les autres ont parlé, que ce soit les grands Saints ou les amis du quartier, ne comprend pas qu’il cherche selon un esprit qui ne se réfère sans cesse qu’à la masse. C’est-à-dire, l’esprit de quelqu’un qui ne peut être que selon ce que l’autre a été, et si l’on ne peut être que selon ce que l’autre a été, on ne peut être soi-même, on ne peut être cette grande individualité qui signe la marque du disciple et de l’initié.
Pour être un disciple, pour être ou devenir un initié, il faut savoir vivre sa propre vie, il faut savoir vivre et supporter son propre silence, sa propre absence. Celui à qui il n’arrive rien, n’est pas quelqu’un qui a échoué, qui est sur le bord de la route et qu’au milieu de la route passent les disciples, les initiés. La caravane passe, et lui n’arrive jamais à monter, parce qu’il croit qu’il est là, qu’on l’a laissé, qu’il a échoué. « À moi il ne m’arrive jamais rien, je ne vois, je n’entends jamais rien. Je ne crois en rien, je ne sais plus où je suis. Je ne sais même plus pourquoi je suis venu sur ce chemin »
Ce n’est pas qu’il a cessé de croire, mais son cœur est trop fatigué, parce que son cœur a usé son énergie dans l’attente de quelque chose dont parlait la caravane qui passait. Mais la caravane, ce n’est pas toi, c’est les autres, c’est celui qui a vécu telle expérience, qui fait telle chose, mais ce n’est pas toi. Toi, tu as un destin qui t’attend, tu es quelqu’un de spécial en toi-même, et si tu ne t’acceptes pas, comment le chemin pourrait-il te prendre pour t’emmener ? Parce que c’est le chemin qui emmène les gens qui marchent dessus. Mais pour être sur ce chemin, pour pouvoir monter sur ce chemin, il faut que tu aies acquis par l’esprit et dans l’esprit la même vélocité, la même rapidité. Sinon, dès que tu veux monter, le tapis roulant va t’éjecter et te mettre sur le côté.

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Ce texte est magistral de maturité spirituelle.
Parfaitement dit, mystiquement accessible c’est à la fois un signe, une consolation et une directive pour l’adepte en quête de sublimation mais qui cherche à se confondre avec ces autres dont il craint encore et encore le regard et le jugement.
La vois spirituelle qu’elle soit chrétienne, hindoue, soufie, taoiste, bouddhiste s’affine en une voie unique pour chaque élu aussi nul ne sert de copier ou de recopier quiconque… puisqu’un aucun flocon de neige ne se ressemblera jamais…