Le temps est venu de prendre conscience que la médecine allopathique n’est plus seule à pouvoir garantir une bonne santé. Toute science, et surtout la médecine et la pharmacie, doit principalement nous éduquer à nous responsabiliser pour entretenir notre corps et le maintenir en bonne santé. L’individu peut et doit s’adapter à son environnement et choisir les moyens les plus adéquats pour le faire. Aucune médication n’est à l’abri des critiques et des interrogations y compris la médecine conventionnelle. Les médecines traditionnelles aux substances naturelles ont toujours montré à travers l’histoire leur efficacité. Jusqu’au dix-huitième siècle, l’homme a assidûment employé la phytothérapie pour se soigner lui-même ainsi que les animaux qui l’entourent. Si le dix-neuvième siècle a connu le développement de l’industrie pharmaceutique des plantes et la création des médicaments mono et bi-moléculaires, la fin du vingtième siècle est marquée par un retour considérable des médecines alternatives. L’aromathérapie, multicentenaire, est aujourd’hui en train de gagner du terrain dans le monde médical, cosmétique, agro-alimentaire et vétérinaire. Des chercheurs scientifiques confirmés du monde entier sont déterminés à rendre le mérite à cette discipline en assurant de grands efforts dans divers domaines de recherches fondamentales et appliquées.
Reconnues pour leurs puissantes propriétés thérapeutiques et utilisées depuis des millénaires en Chine (cannelle, anis, gingembre), en Inde, au Moyen Orient (khella, pin, fenouil…), en Egypte, en Grèce, en Amérique (Aztèques, Mayas, Incas : bois de Hô, sassafras) et en Afrique (encens, myrrhe, ravensare), les huiles essentielles tombent dans l’oubli au Moyen Age. A ce moment, l’Europe connaît un retour à la barbarie avec un déclin général du savoir. Il faudra attendre l’arrivée des Arabes pour assister à un nouvel essor de la médecine par les plantes qui retrouvent alors une place de choix dans l’arsenal thérapeutique de l’époque.
L’extraction des huiles essentielles par distillation à la vapeur d’eau naît à l’époque de la révolution industrielle et permet le développement de produits alimentaires et de parfums. Au début du XXème siècle, des chercheurs (Chamberland, Cadéac, Martindale) démontrent, par leurs expérimen tations, le pouvoir antiseptique des huiles essentielles. Mais les véritables «pères» de l’aromathérapie sont Gattefossé puis Valnet et ses disciples. R.M. Gattefossé, pionnier de la parfumerie moderne se brûlant les mains lors d’une explosion dans son laboratoire, a le réflexe génial de plonger ses mains dans un récipient rempli d’huile essentielle de lavande. Soulagé instantanément, sa plaie se guérit avec une rapidité déconcertante. Etonné par ce résultat, il décide d’étudier les huiles essentielles et leurs propriétés. L’aromathérapie moderne était née. Toutefois, malgré son incontes – table efficacité, l’aroma thérapie ne reçoit pas des médecins, l’accueil qu’elle était en droit d’attendre. La concurrence des laboratoires de produits chimiques de synthèse, financièrement beaucoup plus puissants, et une mauvaise utilisation des H.E. suite à une méconnaissance des différentes variétés pour une même espèce sont les raisons du demi-succès de l’aromathérapie à cette époque. Aujourd’hui, des médecins (Valnet, Duraffourd, Lapraz, d’Hervincourt, Belaiche) et des chercheurs de haut niveau (P. Franchomme), des pharmaciens (D. Baudoux) ont définitivement assis la réputation, l’efficacité et l’extraordinaire richesse des huiles essentielles.
CRITÈRES DE QUALITÉ DES HUILES ESSENTIELLES CHÉMOTYPÉES
Les substances chimiques de synthèse sont des substances mortes dont les déchets non éliminés et stockés dans certains organes perturbent et dévitalisent l’homme. A l’inverse, les huiles essentielles sont des produits naturels qui développent une revitalisation intense de l’organisme. Pourtant, l’obtention d’une huile essentielle de qualité thérapeutique se révèle être un processus particulièrement délicat car cette H.E.C.T. doit impérativement répondre à de nombreux critères de qualité
HUILES ESSENTIELLES CHÉMOTYPÉES
Les techniques d’analyse chimique très performantes actuellement mises à la disposition des chercheurs (chromatographies ‘CCM, CCC, CG’, spectroscopie de masse ‘SM’, résonance magnétique ‘RMN’) nous ont permis d’avoir une connaissance plus approfondie des structures moléculaires présentes dans les huiles essentielles. Une huile essentielle contient des corps chimiques très complexes. Il s’agit de plusieurs assemblages moléculaires très divers, ayant chacun des propriétés
différentes. La nécessité d’une connaissance approfondie de ces constituants chimiques est fondamentale pour un thérapeute. Dans une même espèce botanique, cette variation chimique nous permet de définir précisément la nature des sous-espèces, des variétés, des cultivars et des taxons des plantes aromatiques. Cette variation chimique génère la notion de : CHÉMOTYPE ou RACE CHIMIQUE. Une notion capitale en aromathérapie. C’est une forme de classification chimique, biologique et botanique désignant la molécule majoritairement présente dans une huile essentielle. Cette classification dépend des facteurs liés directement aux conditions de vie spécifiques de la plante à savoir le pays, le climat, le sol, l’exposition des végétaux, les facteurs phytosociologiques et la période de récolte qui peuvent influencer la composition de l’huile essentielle. On parle d’une HUILE ESSENTIELLE CHÉMOTYPÉE « H.E.C.T ».