ORIGINE DE L’AURORE BORÉALE
De même que les lumières polaires de Mars, Vénus et Mercure proviennent de leurs soleils centraux, de même sur la Terre le merveilleux spectacle de l’aurore boréale est la conséquence du rayonnement de notre soleil central à travers l’ouverture arctique. Les variations de ce rayonnement sont dues à la formation de nuages à l’intérieur. Ces nuages, en se déplaçant, escamotent par moments la lumière du soleil central, et provoquent de ce fait des fluctuations dans le reflet qu’on en voit dans le ciel.
L’aurore boréale, nous l’avons dit, n’est pas causée par le magnétisme ou des décharges électriques. Cela a été largement prouvé par les observations des explorateurs arctiques montrant qu’il n’y avait aucune perturbation dans le fonctionnement de la boussole lorsque l’aurore était à son maximum d’intensité, et qu’on n’entendait pas non plus ces crépitements qui accompagnent toujours les décharges électriques. Gardner ajoute :
« Il y a encore d’autres considérations qui prouvent que l’aurore est due à la réflexion du soleil intérieur dans le ciel polaire. Le Dr Kane, dans le récit de ses explorations, nous dit que c’est quand elle est blanche que l’aurore est la plus brillante. Cela prouve une chose : lorsque la lumière blanche du soleil central est reflétée dans son intégralité, elle offre une luminosité plus intense que lorsqu’elle est découpée en couleurs prismatiques. Ce dernier cas se produit quand l’atmosphère (à l’intérieur de la Terre) est humide et dense – avec, comme résultat, la formation d’un arc-en-ciel. On conçoit fort bien que la manifestation aurorale soit alors moins éblouissante que lorsqu’elle apparaît sans rencontrer le moindre obstacle, l’atmosphère étant à ce moment claire et dégagée, et la lumière du soleil intérieur pouvant donc se refléter pleinement et directement dans le ciel.
« Si l’aurore boréale est donc bien une réflexion du soleil central, nous devons nous attendre à ne la voir complètement qu’à proximité de l’orifice polaire, et à n’en saisir des fragments que lorsque nous nous serons éloignés vers le sud. Or, c’est précisément ce qui se passe. Le Dr Nicholas Senn, dans son livre intitulé Au cœur de l’Arctique, écrit » L’aurore que nous apercevons seulement par intervalles sous nos latitudes n’est que l’ombre de ce que l’on peut voir dans la région polaire. «
« En conclusion, l’aurore n’est pas une perturbation magnétique ou électrique, mais la manifestation éblouissante du rayonnement solaire intérieur. Si ce soleil réchauffe les continents et les mers de l’intérieur de notre globe, si, comme nous l’avons vu, les oiseaux trouvent là un refuge pour se nourrir et se reproduire, si, d’autre part, on a découvert dans l’Arctique des troncs d’arbres, des graines, de la poussière de pollen venant, semble-t-il, d’un endroit inconnu, n’y a-t-il pas là suffisamment de preuves pour confirmer notre hypothèse : à savoir qu’il existe une vie à l’intérieur de la Terre ? »
EXTRAIT du livre : La Terre Creuse de Raymond Bernard aux Editions Albin Michel
