La découverte du chamanisme dans l’histoire des occidentaux
Nous avons extrait ces quelques lignes de l’excellent ouvrage ANTHOLOGIE DU CHAMANISME de Jérémy Narby et Francis Huxley, paru aux éditions Albin Michel.
Il y a 5 siècles, les Européens se mirent à explorer les Amériques et rencontrèrent un peu partout des individus qui affirmaient pouvoir communiquer avec les esprits afin de guérir les gens et de connaître la vie. De nombreux textes ont été écrits à ce sujet par les explorateurs qui qualifiaient ces individus de magiciens, ministres du diable, sorciers, magiciens et autres.
Au 18e siècle les Russes rencontrèrent en Sibérie, des individus qui affirmaient pouvoir entrer en communication avec les esprits. Chez les Toungouses de Sibérie orientale, on appelait ceux-ci saman ou shaman.
Ils jouaient des tambours, chantaient, se livraient à la ventriloquie et à des tours de passe-passe, imitant des cris d’animaux….
Enfin, vers la fin du 19e siècle, certains anthropologues comprirent que ces gens n’étaient pas fondamentalement différents d’eux-mêmes. Au début du 20e siècle, ils se mirent à prendre en compte les préjugés de leur propre vision des choses, ce qui leur permit d’améliorer la qualité de leurs observations et d’écrire un nombre de rapports détaillés sans précédent sur les chamanes. Ils commencèrent aussi à leur donner la possibilité de s’exprimer avec leurs propres termes.
“La véritable sagesse ne peut être trouvée que loin des gens, dans la profonde solitude. On ne la rencontre pas à travers le jeu, mais seulement dans la souffrance. La solitude et la souffrance ouvrent l’esprit humain. C’est donc là que le chamane doit puiser sa sagesse”.
GJUGÂRJUK, INUIT
Mircéa Eliade pressentit que le chamane allait devenir un personnage attractif et il présageait l’explosion de l’intérêt pour le chamanisme, qui allait culminer dans le mouvement du New Age.
Ce qui caractérise les chamanes ce sont les étonnants pouvoirs de l’esprit dont ils disposent pour agir sur les événements de n’importe quel secteur de l’existence humaine et pour communiquer avec tous les niveaux du monde vivant. Ces pouvoirs de l’esprit viennent en fait de leur façon très particulière d’utiliser leur conscience et aussi de certaines pratiques énergétiques.
Après avoir été pendant des millénaires un art de guérisseur magicien, le chamanisme est passé, voici quelques décennies, dans la catégorie des démarches personnelles grâce à quelques anthropologues, dont le principal est Carlos Castaneda qui, pendant 30 ans d’initiation, a pu recueillir de son maitre, ces techniques de conscience et de travail énergétique.
Chaque être vivant est relié physiquement, psychiquement et affectivement à tout ce qui l’environne par d’innombrables connexions énergétiques qui s’échelonnent du niveau le plus matériel au niveau le plus subtil. Nous sommes nés de la terre et du soleil, la lune rythme les marées de nos océans et conditionne la vie des milliards d’animaux qui peuplent la terre, donc la nôtre. La terre elle-même nous fournit l’eau, l’air et la nourriture sans lesquels nous ne serions pas là. Plus loin encore, les milliards de galaxies d’étoiles de l’univers lointain nous envoient des fréquences d’énergie dont nous ne soupçonnons même pas encore toute l’importance, et qui règlent certainement nombre de nos équilibres intérieurs. Tous ces liens et bien d’autres encore, d’ordre émotionnel, mental, corporel, génétique et social nous conditionnent profondément, et parfois d’une façon négative, que nous ressentons comme une lourde dépendance.
À ces conditionnements de nature extérieure s’ajoutent encore de nombreuses dépendances que nous nous créons nous-mêmes en nous attachant à diverses routines mentales, émotionnelles, comportementales, alimentaires, etc. qui se révèlent peut-être les plus douloureuses, car, une fois devenues conscientes, elles installent en nous un conflit permanent entre mémoire et volonté de libération.
Finalement, l’expérience de la vie, que nous arrivons, avec le temps, à observer comme un grand spectacle où nous avons le premier rôle, et à condition de se donner la peine d’une réflexion sur le sens de notre présence dans ce gigantesque événement, nous montre à quel point nous sommes peu libres. Si le bonheur est le sujet de cette réflexion, une question surgit alors : « peut-on être vraiment heureux, enserré par un tel réseau de liens et de conditionnements ? Est-il possible de se sentir plus libre ? »
Extrait d’un texte de PAUL DEGRYSE

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