Les valeurs de l’Amour

 

par Jean-Claude Genel

(paru dans la magazine Vivre – Québec)

images (9)A travers onze valeurs à vivre, Jean-Claude Genel et ses invités nous ont proposé un parcours spirituel depuis le courage jusqu’à la confiance. La compassion vient clore cette exploration et nous rappeler que nous sommes, avant tout, des êtres capables d’aimer sans condition. 

Au terme de cette réflexion sur les valeurs (1), je suis heureux de vous offrir le témoignage des onze invités à qui j’ai demandé de s’exprimer librement sur la compassion à l’issu de la valeur pour laquelle je les avais intervievés. Je vous fais donc partager cette mosaïque spontanée et inspirée afin que vous y trouviez un écho dans votre propre expérience. 

Pour Rémi Tremblay que j’ai invité à nous parler de la valeur Obéissance, la compassion est la capacité de voir l’autre dans tout ce qu’il est. « Si je l’aime assez, je l’aimerais d’avantage quand j’aurais tout découvert de lui, même s’il y a plein d’affaires que je n’aime pas. Mais la compassion est encore plus que cela, c’est aimer l’autre sans le connaître, en sachant que, derrière la personne, il y a une histoire qui fait ce qu’elle est aujourd’hui. » 

Pour Claire Pimparé qui a témoigné de la valeur Confiance, la compassion est la valeur que l’on doit apprendre à développer pour aimer et partager de façon authentique et vraie.  » La compassion, c’est être empli de passion et dénué de toute peur liée à nos émotions, peur de pleurer ou de toucher l’autre. C’est « être avec » et sentir infiniment la souffrance ou le bonheur de l’autre qui est là, devant nous. Dans la compassion, on est offert dans notre présence. » 

Nous rejoignons maintenant Régent Gariwa Sioui avec qui nous avions partagé la valeur de Justice. Pour Régent, la compassion est forcément (force aimant!) précédée d’un profond sentiment de respect pour tout ce qui vit sur cette terre. « La compassion est empathie, écoute et solidarité. Elle est une force toujours bonne conseillère pour la personne. Elle est intervention active même sous une apparente passivité. Elle donne confiance en l’autre ce qui facilite l’aide possible que l’on est prêt à donner. » 

Jean-François Vézina, psychologie jungien, avait témoigné de la valeur d’Honnêteté. Pour lui, « La compassion nécessite d’être capable de se mettre à la place de l’autre, de faire abstraction de soi, de ce qu’on est, de ce qu’on vit, même de nos croyances pour aller vers l’autre et accueillir ce qu’il est dans ses blessures, dans ses victoires, dans ses défaites. Ce que l’on est ne doit pas « parler trop fort » pour être capable de sortir de son balcon et aller voir le monde tel qu’il est chez un autre. » 

Nous rejoignons maintenant Clément N’Gira Batwaré avec qui nous avions découvert la valeur de Tolérance. Il nous parle de la compassion comme « Une sorte d’entrée dans l’autre, sentir ce que l’autre sent et donc le prendre pour soi. C’est à mon sens le résultat d’un travail sur soi, d’un travail de réalisation. Il faut être porteur d’amour, porteur de foi en l’autre, porteur de sensibilité extrême et de service pour ainsi s’offrir et partager avec autrui jusqu’à ne faire qu’un avec l’autre. » 

Son épouse, Fété Kimpiobi qui nous avait remarquablement parlé de la Tempérance. La compassion, pour elle,  » C’est la capacité à pouvoir prendre en soi toute la douleur de l’autre, toute la joie de l’autre, tout ce que l’autre vit au fond de lui-même. C’est pouvoir ressentir en l’autre le sentiment dont il a le plus besoin et d’être en mesure de le rayonner vers lui. La compassion donne le pouvoir de décharger l’autre de sa peine tout en lui procurant un sentiment profond capable de le soulager. » 

Grâce à Marie Lise Labonté qui nous avait fait partager la valeur de la Persévérance, nous découvrons dans la compassion, l’union de deux forces à l’intérieur de soi. « La force de notre verticalité, symbolisée par notre colonne vertébrale. Et celle de l’horizontalité qui fait qu’on peut prendre l’autre dans nos bras. C’est alors vivre la possibilité d’une grande inclusion dans la conscience de la solidarité universelle de tout ce qui est, et de tout ce qui existe. » 

Notre amie Edith Butler qui avait si bien parlé de l’Humilité me confiait avoir un peu de difficulté avec la compassion. « La misère, la souffrance et la maladie des autres me touchent profondément et me perturbent, comme je le suis concernant ce que les animaux subissent. La compassion, c’est ce qui me fait sortir mon âme, mon coeur. C’est de l’amour, de la générosité semblable à une petite chanson qui sonne bien dans l’oreille de l’autre et qui soulage un peu sa souffrance. » 

Pour Alain Williamson qui nous a si bien parlé de Simplicité, la compassion nécessite d’être capable de se mettre à la place de l’autre, de faire abstraction de soi. « Il faut aller vers l’autre et accueillir ce qu’il est, dans ses blessures, dans ses victoires, dans ses défaites. Ressentir la compassion, c’est aller au-delà du pardon, c’est donc ressentir de l’amour pour l’être qui nous blesse nous ou d’autres proches de nous. Alors, on voit l’autre comme une partie de soi et soi-même comme une partie de l’univers. Alors, on sent le lien qui unit chacun de nous. » 

Quant à Guylaine St-Pierre Lanctôt qui nous apporta son témoignage sur le Courage, « La compassion est liée à la conscience de notre divinité intérieure, au sens d’être divin. Si je suis consciente d’être un être divin, je suis consciente d’être tout. Et à ce moment-là, la compassion est cette capacité de réaliser que je suis tout, et de vivre ce que tous les autres vivent. Cela veut dire partager et m’inclure. C’est donc une grande inclusion dans la conscience de la solidarité universelle. Et que tout ce qui touche les autres me touche automatiquement car je suis les autres. » 

Notre invitée Patience, Louise Brissette, ne peut dissocier amour et compassion, « On est en compassion même dans le bonheur, parce qu’on est en passion avec un être qui est là, dans un coeur à coeur, avec nos sentiments, sans limite, sans barrière. On est près de la personne et cela éloigne la souffrance ; cela nous conduit à un amour inconditionnel. La compassion est alors la gratuité de l’amour. On est gratuit dans notre présence. C’est la vraie compassion. » 

Conclusion

Tous ces témoignages spontanés que j’ai sollicités à l’issue de nos entretiens montrent combien la compassion ne peut se vivre que lorsque nous avons intégré quelques notions de base : l’autre nous ressemble ; comme nous, il porte en lui un amour divin tout aussi puissant. Alors nous pourrons lui offrir, par notre seule présence, la possibilité de grandir et de se retrouver dans sa propre lumière intérieure que l’épreuve a voilée momentanément.

La compassion nous unit aux autres au-delà du paraître, à la source même de l’être. Elle nous fait vivre l’amour divin dans notre dimension humaine. Elle se manifeste tout au long de l’accompagnement par les contacts les plus divers, de la main que l’on tient aux caresses les plus simples. Mais les gestes essentiels n’auraient que peu d’effet s’ils n’étaient guidés par l’âme. La compassion exprime alors une manière d’être qui ne peut pas être raisonnée, qui élève et donne vie à tout. Cette compassion-là s’adresse directement à l’être intérieur de l’autre. Le corps n’est plus un obstacle, il devient le serviteur de cet amour inconditionnel.

(1)   Un ouvrage est en préparation aux éditions « Le Dauphin Blanc » (Québec) 

Issu du site : http://www.gproductions.fr  PRESSE.

 

Publié dans : AMOUR |le 13 octobre, 2014 |Pas de Commentaires »

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