Archive pour le 28 juillet, 2014

Quand l’amour rend visite

…  

Nous ne connaissons pas les effets a posteriori de nos histoires d’amour sur le monde invisible. C’est pourtant ce qui détermine la qualité du dialogue avec l’au-delà.

 

images (4)Parmi les rencontres avec « l’autre rive » qui m’ont particulièrement ému, je me souviens de cette femme désirant éclairer différents points de son existence et mieux comprendre qui elle était. Alors que nous parlions ensemble, un halo de lumière se manifeste à ses côtés, dans lequel doucement apparaît la silhouette d’un jeune homme. Il reste là un instant, semble regarder par-dessus l’épaule de cette femme. Ce type de manifestation n’étant pas si fréquente, je m’arrête de parler afin de mieux entendre en moi cette présence ; « Vous êtes avec ma mère, quant à moi je suis mort dans un accident de moto. » Je suis un peu troublé par cette annonce car, d’une part la personne en face de moi ne m’a rien dit de particulier et d’autre part si la mort du jeune homme vient de se produire, je ne me vois pas l’annoncer même avec quelque prudence. Comprenant mon inquiétude – la ressentant surtout – le jeune homme ajoute ; « Mais elle le sait, il y a plus d’un an que cela s’est produit. »

Présent dans cette brillance

Avec mille précautions, je préviens la personne qu’un jeune homme souriant se tient à ses côtés et qu’il la regarde avec beaucoup d’affection. Je ne dis rien d’autre, dans l’attente de sa réaction. Je ne connais pas l’histoire de cette femme, ni celle de ce jeune homme et je ne veux pas la choquer. Le jeune homme est toujours présent dans cette brillance, son image semble bouger comme si j’assistais à une projection sur un écran qui ondulerait légèrement, faisant perdre parfois la netteté. Mon regard se fixe de nouveau sur cette dame. Les larmes aux yeux, elle me dit ; « C’est mon fils. Vous le voyez, il est venu. » Sa réaction m’encourage et son émotion me rassure. En fait, je comprends qu’elle est venue pour cela.

Soulagé, porté par le bonheur de cette femme et l’amour qu’il lui porte, je suis tout écoute. De la même manière qu’il devait lui parler de son vivant, le jeune homme confie à sa mère ; « Je vais bien. Je suis en paix, il n’y a pas de souffrance. Je ne suis pas mort sur le coup comme tu le sais, quelques instants après. Mais le choc a été si violent que c’est comme si j’avais été projeté hors de mon corps. Et la seule pensée que j’ai eue, c’est… Oh, maman va être inquiète. Aussitôt, je me suis retrouvé auprès de toi. Tu servais du café à tes collègues de service où tu étais de garde au centre hospitalier. La pendule sur le mur indiquait minuit passé. Tu riais tout en ayant le souci de tes malades, je le ressentais. Je savais que tu ne me voyais pas, que tu ignorais tout. Puis j’ai pensé à ma sœur et instantanément je me suis retrouvé au pied de son lit. Elle dormait et je l’ai contemplée. Et c’est parce que je l’ai regardée qu’elle a bougé, ouvert les yeux et qu’elle m’a vu. Elle en a été surprise, mais a cru à un rêve. A nouveau, j’ai vu mon corps, mais cette fois étendu sur une table et j’ai compris alors que j’étais mort. »

Un monde de ressentis
Et ce fils d’expliquer à sa mère tout l’amour qu’il éprouve pour elle, « pas l’amour que mon cœur de fils te portait de son vivant… il s’agit d’autre chose. » Il attendait de pouvoir communiquer avec elle. Pour lui, le temps n’existe pas mais il ressent l’impatience de sa mère. Et c’est maintenant que devait se faire cette rencontre, partager ce bonheur. Il lui dit aussi qu’il a beaucoup à faire, qu’avec d’autres, dans un ailleurs comme l’on dit sur Terre, il a choisi d’accueillir et d’aider ceux qui sont victimes de mort violente. Et il demande à sa mère de ne pas chercher à reprendre contact avec lui et dit qu’il donnera de ses nouvelles par rêve. Qu’elle sache simplement qu’il est bien, heureux et qu’il y a toujours une partie de moi qui est là, qu’il ne vit pas ailleurs, qu’il est juste là avec ceux qu’il a aimés, qu’il lui est difficile de trouver les mots mais qu’il pourrait dire ceci ; « Il n’y a aucun éloignement entre les êtres que vous prétendez morts et vous autres qui êtes vivants. C’est juste une autre façon de vivre. Notre vie est parfaitement réelle tout autant que la vôtre. Elle est organisée autrement, c’est un monde fait de ressentis, de vagues successives d’amour. » Et cet homme confie à sa mère que, chaque fois qu’elle pense à lui, une vague d’amour le submerge. Il la reconnaît car seule sa mère peut l’aimer ainsi et penser à lui de la sorte. Il est alors aussitôt avec elle. Cette même force comporte d’autres fréquences vibratoires et c’est ainsi qu’il reconnaît s’il s’agit de sa sœur ou de son père. Il sait toujours qui pense à lui, qui l’aime autant. Il est donc omniprésent dans le cœur de tous, mais aussi sur le plan humain à les accompagner.

Le rejoindre en esprit

Par rapport à sa mère, il explique que, non seulement, il perçoit ses pensées mais il continue de vivre avec elle au niveau de l’âme, au niveau intérieur. C’est comme si elle le portait. En effet, bien que l’âme de sa mère soit au cœur d’une expérience humaine (l’incarnation), leurs âmes ne sont pas assujetties à la matière. Sur leur plan de conscience, elles se rejoignent, sont toujours complices. L’âme d’une mère porte l’âme de son enfant. C’est ce qui permet les retrouvailles au moment de la mort, retrouvailles prévues car l’amour ressenti et vécu intensément a des conséquences sur un plan spirituel. Les liens ne sont plus seulement physiques, mais deviennent des liens spirituels éternels. Cela explique pourquoi le jeune homme demande à sa mère de ne pas chercher à l’appeler uniquement sur un plan humain. Désormais, leur relation se poursuit à un niveau plus subtil et il lui explique avec une grande délicatesse qu’elle doit, parce qu’elle le peut, le rejoindre en esprit, communiquer avec lui davantage à travers sa pensée et son cœur. Et pour cela, elle doit écouter en elle et faire confiance à ce qu’elle ressent.

A la fin du contact, il lui redit tout son amour. La maman est en larmes d’émotion et de bonheur. Elle retrouve son calme et m’explique enfin l’histoire qui s’est révélée en tout point exacte. Elle est infiniment heureuse de ce contact et ne doute pas un instant que son enfant de dix-neuf ans est toujours vivant, même si son absence physique lui pèse parfois. La perte d’un être cher est toujours difficile, alors celle d’un enfant…

J’étais moi-même très heureux qu’elle ait retrouvé son fils et qu’elle sache que lorsque des émotions surgissent en elle, c’est parce qu’elle le porte toujours comme au moment de sa grossesse ; que leurs âmes dialoguent dans une autre dimension de l’esprit.

Quelques mois plus tard

Quelques mois plus tard, une jeune femme demande un entretien. Au cours de celui-ci, le jeune homme se présente de la même manière : présence d’un halo lumineux dans lequel s’installe une forme plus précise. Il semble touché de voir cette jeune femme. Sans me prêter davantage attention –il sait que je le vois – il me dit qu’il s’agit de sa belle-sœur envoyée par sa mère. Cette dernière n’a pas osé revenir parce qu’il le lui avait déconseillé. C’est alors qu’une force en moi me fait dire à la jeune femme : « Christian est là et m’explique qui vous êtes, que vous venez aux nouvelles car sa maman n’a pas osé le faire. Les nouvelles sont toujours les mêmes, c’est-à-dire aussi lumineuses, agréables et pleines d’amour. Il prie pour que votre espoir qui est aussi son souhait se réalise, celui d’avoir un enfant. Est-ce bien cela ? » La jeune femme est interloquée. Et comme il l’avait fait avec sa mère, Christian recommande à sa jeune belle-sœur de ne pas renouveler l’expérience ; elle doit compter sur elle-même, sur sa foi, sur ce qu’elle est, sur sa force intérieure. Car en vérité, tout ce qu’elle a envie de vivre et qu’elle ne se sent pas capable d’affronter humainement, elle l’a décidé avant de venir au monde et la réussite est prévue. Elle doit donc avoir confiance. Puis il me remercie avant de se fondre dans la lumière qui semble l’emmener en se refermant sur lui.

En séchant ses larmes, la jeune femme m’avoue qu’elle ne croit pas à tout cela, que sa belle-mère lui a effectivement demandé ce service et qu’elle a accepté en voyant toute sa peine. Elle me remercie du réconfort que lui ont procuré les propos de Christian.

Deux ans plus tard…

Deux ans après, la maman de Christian est revenue. Je ne l’ai pas reconnue mais son fils s’est de nouveau présenté. Avant même de s’adresser à elle, il tient à m’expliquer certaines choses qui rejoignent en tous points différents témoignages de personnes décédées puis : « Elle a besoin d’être réconfortée, je le comprends bien mais il faut aussi qu’elle saisisse l’enseignement que mon amour lui donne. » Je transmets alors le message d’amour de Christian à sa maman, nuancé de recommandations ; il lui rappelle ce qu’il lui avait suggéré la première fois. Elle réagit en s’adressant à lui directement : « Mais ça me fait tellement de bien. Ne refuse pas d’avoir des contacts avec moi, sinon ça veut dire que je te dérange. » Et Christian d’expliquer : « Ce n’est pas de dérangement dont il s’agit, parce qu’il n’y en a pas. Mais comment peux-tu devenir consciente de ma présence en toi et avec toi en chaque instant si tu utilises toujours un intermédiaire ? Pour beaucoup d’autres, ça reste nécessaire, mais de là où je suis, je sais ce dont tu as besoin. C’est pourquoi je t’incite à t’appuyer sur ta foi et sur la confiance que tu éprouves. En consultant, tu les remets en question et c’est comme si tu recommençais à zéro. Bien sûr que je ne t’interdis rien et je te donne ce conseil uniquement pour que l’au-delà fasse peu à peu partie de ta propre vie, devienne ta propre lumière, ta quête, ta vérité. Pour le moment, c’est toujours la vérité d’un intermédiaire même si tu connais les faits et que, par émotion, tu sais que cela est juste avec tous les détails qui la portent. Il serait tellement mieux pour ton évolution spirituelle que tu puisses grandir seule à cette vérité, te l’affirmer et la vivre dans la réalité. C’est ainsi que mon absence physique te pèsera moins. Tu vas me sentir vivre pleinement dans ton quotidien. Tu dois réussir à t’éveiller à ta propre richesse spirituelle comme à celle que moi-même je véhicule.

Dans ton for intérieur

images (5)Nous ne sommes pas désunis mais bien ensemble. Tu le crois, c’est bien, mais tu dois le vivre ; alors, seulement tu comprendras que je ne suis pas mort mais que je reste vivant. Tu le sauras parce que tu vas aborder cette vie-là chaque jour un peu plus dans ton for intérieur. C’est là que tu peux déjà me retrouver sans que tu sois obligée de mourir au plan humain. Maman, à ce moment-là, ma mort te devient « utile » dans ta quête personnelle parce que je t’ai ouvert une fenêtre sur un autre monde que tu aurais  toujours voulu ignorer mais que désormais tu veux vivre. Tu comprends mieux pourquoi je te déconseillais de revenir ? C’est juste pour que tu comprennes qu’en prenant contact avec toi-même, tu te place dans ma force qui vit en toi. Tu vas savoir utiliser tes valeurs et non pas tes manques. Chaque fois que tu es en demande, tu l’es à travers tes manques. Cela t’aide psychologiquement et sur un plan spirituel, mais d’une manière plus lente. Voilà, chère maman, mon message qui nous relie aujourd’hui et jusqu’au jour où je t’accueillerai. »

La maman a parfaitement compris ce que disait son fils parce qu’elle l’a ressenti au plus profond d’elle-même. Au fur et à mesure que je traduisais en mots ce que Christian me disait, la vie se révélait en elle. Je n’ai plus jamais revu cette femme, ni même qui que ce soit de la famille. Avant de s’en aller, Christian s’adresse à moi : « C’est la dernière fois que l’on se voit car maman a ressenti tout ce que je lui ai dit et, puisqu’elle a compris, elle me laisse à ma présence et donc par notre amour réuni, nous existons ensemble. »

Retrouvez d’autres témoignages
dans Ce que la mort m’a confié

Publié dans:AMOUR, MULTIDIMENSIONNALITE |on 28 juillet, 2014 |Pas de commentaires »

Nous sommes tous des créatifs

images (3)Il nous est naturel d’avoir des idées. Malheureusement, nous sommes souvent découragés de les exprimer. Si individuellement cela peut nous intimider, essayons autrement : partageons-les, pour nous aussi créer l’avenir de notre société.

La créativité, la pensée originale… Des aptitudes qui permettent l’innovation, l’invention, le progrès. Si ces capacités lui étaient peu innées, l’homme n’aurait pas pu faire éclore les Arts, développer sa pensée, ouvrir son regard sur le monde… Notre Histoire est jalonnée d’idées extraordinaires ; l’homme est naturellement créatif, il aime chercher, imaginer, trouver. Et pourtant, étrangement, il semblerait que ces précieuses qualités soient peu encouragées au sein de notre société post-moderne. 

Bloqués dans notre créativité par le système ?

D’après Sir Ken Robinson, expert mondialement reconnu sur l’éducation et la créativité, cette tendance s’observe dès les bancs de l’école, où nous sommes peu encouragés à essayer de faire les choses différemment, à innover, car nous avons peu le droit à l’erreur. « Je ne dis pas que se tromper équivaut à être créatif », souligne Sir Ken Robinson. « Mais nous savons que si nous ne sommes pas préparés à nous tromper, nous ne pourrons jamais développer quelque chose de nouveau. Et arrivés à l’âge adulte, la plupart des enfants ont perdu cette capacité : ils ont développé la peur de l’erreur. (…) Nous gérons des systèmes éducatifs où la pire chose que nous pouvons faire, c’est se tromper. Le système nous forme ainsi à nous éloigner de nos capacités créatives. » Et effectivement, une grande étude sur la pensée divergente, cette « qualité essentielle de la créativité, la capacité de penser latéralement », montre que 98% des enfants en maternelle en seraient des petits génies, mais que cette capacité se perdrait au fur et à mesure des années scolaires. Pourquoi ? Parce qu’ils « ont passé 10 ans à l’école où on leur assène qu’il y a seulement une seule bonne réponse : elle est à l’arrière du livre mais il ne faut pas regarder ! », affirme Sir Ken d’un clin d’œil malicieux devant la RSA en 2008. 

Cyril de Sousa Cardoso, entrepreneur dans le domaine du développement personnel, est d’accord : nous sommes tous naturellement des créatifs, « tout d’abord pour la bonne raison que nous sommes tous les descendants de créatifs. Des créatifs qui ont eu les bonnes idées pour survivre, inventer des outils, inventer l’agriculture, inventer l’écriture », dit-il lors de TEDx Vaugirard Road. Mais il relève une autre dynamique : dans notre société actuelle, tout le monde ne peut avoir des idées. Cyril l’observe autour de lui, jusque dans sa propre famille. Son père est maçon, mais il est également passionné de musique et de lecture. Le problème ? « Ses idées, tout le monde s’en fout. Et c’est normal… Qui va écouter les idées d’un maçon ? (…) Notre société est vraiment construite sur ce modèle pyramidal qui place en haut le petit nombre de ceux qui ont le droit d’avoir des idées, et en bas, la masse, très large, de ceux qui écoutent. » Aurait-on oublié que tout un chacun peut faire une contribution valable à la société, qui s’en retrouverait gagnante ? 

Nous serions ainsi bloqués dans l’expression de notre créativité par un mythe : que les grandes idées surviennent à un petit nombre de privilégiés uniquement. Et qu’en plus, elles arrivent d’un seul coup, comme un TGV, les faisant crier « Eurêka ! » « On nous raconte l’histoire de la créativité, des idées, comme l’histoire d’individus géniaux, qui seuls, de manière indépendante du monde, voient émerger en eux des idées géniales quasiment de manière divine », explique Cyril de Sousa Cardoso. Mais la réalité est bien différente : « une idée émerge bien souvent de manière multiple, chez plusieurs individus, de manière indépendante », comme l’on peut le constater de la photographie au téléphone en passant par la machine à écrire. 

Essayons autrement: partager les idées

En 2014, temps où tellement de choses semblent possibles, socialement, technologiquement, spirituellement, ne serait-il pas temps de lâcher ces croyances et de repenser notre vision de la créativité ? Si on osait se remettre à essayer, mais cette fois, ensemble ? 

« Ce qui différencie une personne d’une autre en matière de créativité c’est avant tout son habitude créative », explique Cyril de Sousa Cardoso, nous rappelant que les génies tels que Picasso ou Léonard de Vinci avaient développé l’habitude, pendant toute leur vie, d’accueillir quotidiennement leurs idées, sans les juger, afin de leur laisser le temps de mûrir. « Une grande idée n’est que rarement le fruit d’une grande intuition comme la pomme de Newton, mais plutôt, d’une lente maturation. D’une lente intuition. Une idée s’enrichissant peu à peu à la rencontre d’autres idées. Pour finalement devenir une grande idée. » 

Mais l’habitude créative n’est pas tout. « La créativité, c’est avant tout une affaire d’habitude, mais aussi de partage. (…) Une idée est le fruit de la collectivité humaine : elle n’est pas tant le fruit d’un individu, que de ses interactions avec son environnement, avec les personnes l’entourant, avec les idées de son époque, et les idées passées », rappelle Cyril de Sousa Cardoso. Ainsi, deux têtes valent réellement mieux qu’une, et plusieurs valent mieux que deux. Cyril y croit à fond : en partageant nos idées, « nous permettons leur rencontre. Nous permettons aux idées de s’entrechoquer, de rebondir les unes sur les autres. Voire de fusionner pour créer de nouvelles idées. » Et c’est ainsi qu’il a créé, avec un associé, la plateforme web Wydeez : un lieu d’échange interactif, ouvert et gratuit dédié à l’expression et au partage des idées, pour favoriser la créativité individuelle et collective. Le but ? Contribuer à la création de la société de demain, car « c’est en diffusant nos idées, et en les partageant, que nous pouvons changer les choses. » Pour renouer avec une des grandes beautés de l’être humain, et pour, nous aussi, apporter notre petite pierre à la construction de notre avenir. Alors, si on s’y mettait tous ? 

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Publié dans:CO-CREATION, DEVELOPPEMENT |on 28 juillet, 2014 |Pas de commentaires »

Les arbres nous ressourcent

 

images (2)Embrasser un arbre ?

 « Une expérience insolite », assure Patrice Bouchardon pour Psy.com. Pour l’animateur de séminaires en forêt, les arbres, malgré leur silence apparent, sont vivants. Et peuvent donc nous aider à retrouver notre tonus, à mieux respirer, à développer nos sens.

Debout, l’oreille posée contre un arbre, j’écoute, comme le faisaient autrefois les Indiens avec la terre. L’expérience donne à découvrir des chuintements, des bourdonnements, des bruits de ville », raconte Idalgo, 42 ans, pourtant doté d’un esprit cartésien. Ce samedi matin, la forêt de Fontainebleau est le théâtre de curieuses expériences. Une vingtaine de personnes écoutent, touchent, hument en chœur… les arbres !

Derrière cette activité insolite se cache un homme jovial, Patrice Bouchardon, animateur de « stages nature » (renseignements au 02.47.52.62.45) pas tout à fait comme les autres. Ingénieur de formation, il a toujours nourri un vif intérêt pour les arbres qui l’a conduit à une réflexion sur notre rapport à la nature. En quoi ce contact contribue-t-il à notre équilibre ? Comment développer notre perception de ces végétaux ? Au-delà du simple engouement pour l’aventure sportive et l’écologie (91 % d’entre nous déclarent aimer la forêt, sondage Sofres 2000), notre fondu de futaies insiste sur les bienfaits des chênaies et autres sapinières.

Retrouver son tonus

« Allez vous adosser contre un arbre qui vous inspire, détendez-vous et concentrez-vous sur votre respiration, propose Patrice Bouchardon à ses stagiaires. D’où part-elle ? De votre ventre ? De votre gorge ? » Cette exploration attentive du souffle a pour effet immédiat une sensation de tonus retrouvé… qui s’explique : les arbres ont une influence positive sur la qualité de notre atmosphère. « Ce sont eux qui transforment l’oxyde de carbone en oxygène, si précieux pour notre vitalité », rappelle Jacques Fleurentin, pharmacologue.

En forêt, chaque arbre en produit environ sept litres par jour. Plus qu’il n’en faut à l’homme, dont les besoins quotidiens tournent seulement autour de un demi-litre. De plus, cet oxygène naissant au sortir de la feuille est « anionisé », c’est-à-dire qu’il est accompagné d’ions négatifs. Ces derniers présentent trois caractéristiques majeures : ils favorisent la dilatation des vaisseaux sanguins, améliorent l’oxygénation des tissus et luttent contre le stress. Pendant une séance de respiration avec un arbre, nous pouvons en quelque sorte prendre rendez-vous avec notre vitalité d’une manière plus « végétale ».

Développer ses sens

Quand le corps est noué, nos sens ne remplissent plus leur mission et nous avançons dans la vie comme des robots. Dans la forêt, narines et oreilles ouvertes, nos gestes perdent, au contraire, de leur automatisme : une étape importante pour mettre le mental au repos. Patrice Bouchardon l’assure : « Les arbres peuvent nous aider à ouvrir nos portes sensorielles afin de mieux habiter notre corps. » D’où les quatre exercices qu’il propose.

Elargir son champ de vision

« Déroulez vos pieds sur le sol et plongez votre regard dans le feuillage de l’arbre en amoureux du voir », suggère le gourou forestier. Notre vue est tellement sollicitée que nous regardons souvent sans voir. « Au début, mon regard s’arrêtait au premier rideau d’arbres, témoigne Inès, 37 ans. En découvrant les espaces entre les arbres et les feuilles, j’ai compris que l’on pouvait aiguiser sa vue et aller au-delà des obstacles. Comme dans la vie. »

Explorer le toucher

Notre peau recèle deux millions de récepteurs sensoriels. Malgré cela, le toucher est devenu tabou dans notre société : comme nous n’établissons souvent qu’un contact visuel, l’image mentale prédomine sur la sensation. Pour rendre la place qu’il mérite au premier des sens, l’exercice consiste à occulter la vue. « Yeux fermés, mains tendues, j’ai parcouru le tronc, enjambé les racines… Ça m’a rappelé mon enfance », raconte Carlos, 26 ans. C’est vrai, ces retrouvailles sont souvent de l’ordre d’une jubilation enfantine. Mais ce n’est pas seulement pour raviver nos souvenirs que Patrice Bouchardon encourage ce contact, c’est aussi « pour renouer avec la spontanéité de l’enfance et reprendre confiance dans ses capacités physiques. »

Apprendre à sentir

Sentir au lieu de penser, serait-ce le secret ? Sentez le tronc d’un arbre, les bourgeons, les feuilles. Identifiez les odeurs. Derrière chacune se cachent des images, donc des émotions. « Le cerveau de l’olfaction, appelé aussi rhinencéphale, fait partie du système limbique, le siège de nos émotions et du plaisir », explique Benoît Schaal, biologiste au CNRS. « Un jour, dans un verger de pommiers, mon corps s’est mis à pétiller, raconte Thérèse, 45 ans. Quand je suis morose, je me replonge dans cette sensation. »

Ouvrir ses oreilles

Aujourd’hui, nous ne prenons conscience d’un son que lorsqu’il nous agresse ! « Si vous posez votre oreille contre un arbre, c’est bouleversant… » Patrice Bouchardon parle de mille bruits différents : des craquements graves, sourds ou aigus. Premier bénéfice : la détente cérébrale. Le mental encombrant et trop bavard est congédié, laissant la place à notre sensibilité et à notre réceptivité. Pratiquée régulièrement, cette technique permet d’être davantage à l’écoute de soi et des autres.

Avez-vous déjà fait cette expérience ?

Et qu’avez-vous ressenti ?

Venez répondre sur «  La Vie Devant Soi « 

Publié dans:ENERGIES, NATURE |on 28 juillet, 2014 |Pas de commentaires »

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