Archive pour le 8 juillet, 2014

Moi aussi, je vais mourir

 

images (1)C’est la mort des autres qui nous fait prendre conscience de notre mortelle condition. « Moi aussi, je vais mourir. » Un constat propre à l’homme et impossible pour l’animal qui vit dans l’ignorance du sort qui l’attend. Etre un homme c’est craindre la mort et inventer des rituels pour marquer son passage. Les spécialistes de la préhistoire ne parlent d’ »hominisation » qu’à partir du moment où les grands singes velus que nous tenons pour nos premiers ancêtres se sont mis à honorer leurs morts par des rites funéraires. Pourquoi ont-ils, dans la foulée, inventé les religions ? Probablement pour essayer de donner un sens à la vie et des images à la mort, univers de l’invisible et du non-représentable par excellence. Ce n’est pas un hasard si la majeure partie de la littérature philosophique s’emploie à nous aider à la penser. Pour mieux la dénier. « Il est inutile d’y songer, déclare Epicure. Tant que nous sommes là, elle n’est pas ; quand elle est là, nous ne sommes plus. » Ou pour nous persuader de l’accepter avec sérénité. Grâce à la philosophie. « On peut apprendre à mourir », assure Montaigne.

« A 40 ans, je constate qu’autour de moi on commence à développer des cancers, observe Emmanuel, la mort a cessé d’être un “accident” pour entrer dans un certain quotidien. Surtout, j’ai peur pour mes parents : ils vieillissent et j’imagine que d’ici à quelques années, ils seront impotents… Après, forcément, ce sera la mort. »

Si craindre la mort de parents, de proches, malades ou vieillissant, est légitime, être obsédé par la perspective du décès de tous les êtres qui nous entourent est névrotique. Tout comme la crainte perpétuelle de certaines mères pour la vie de leurs enfants. Pour la psychanalyse, ce type de symptômes est l’effet de vœux inconscients de mort transformés dans la conscience en obsession permanente de la mort.

Vouloir rester en vie, pour ceux qui ont besoin de nous, est une autre préoccupation très courante. « Quand mon mari et moi partons en voyage, nous ne prenons jamais le même avion, avoue Estelle, 40 ans, mère de deux garçons de 10 et 13 ans. Pour que nos enfants ne soient pas orphelins. Statistiquement, il est impossible que deux catastrophes aériennes surviennent coup sur coup. » Eviter les situations susceptibles de causer prématurément notre décès n’a rien de pathologique. En revanche, se sentir en situation de danger permanent, sans raison, est plus problématique. On ne monte jamais dans une voiture, ni dans un bateau, on est obsédé par la pensée que nos proches vont disparaître… Certains individus, par superstition névrotique, frémissent d’horreur dès qu’ils lisent ou entendent le mot « mort », signe qu’il pourrait leur arriver une chose terrible.

En psychanalyse, la sensation constante de mort imminente, les angoisses morbides chroniques ont généralement leur source dans des conflits psychiques non résolus. « Grâce à ma thérapie, je me suis rendue compte que ma peur venait de la relation que j’avais eue avec ma mère, confie Sylvia. Enfant, je n’avais jamais pu me fier à elle. Adulte, je n’avais pas davantage confiance en la vie : j’imaginais que rien de bon ne pouvait m’arriver. »

Que subsistera-t-il de notre moi ?

Pourquoi meurt-on ? Que se passe-t-il après ? De la mort dans sa concrétude, on ne sait rien. Nous n’avons que des fantasmes, c’est-à-dire un savoir inventé pour se rassurer, insiste Françoise Dolto. Les religions – fantasmes collectifs, selon Freud – nous font espérer un au-delà, une survie de « l’âme » : expliquer que Dieu rappelle très tôt à lui ceux qu’il aime est une façon de mieux supporter ce scandale absolu qu’est la mort d’un enfant. Elles ont aussi insufflé l’idée que la mort est, à l’occasion, une libération, le remède le plus efficace aux blessures de la vie. Mais leur perte d’influence laisse l’Occidental d’aujourd’hui plus démuni que jamais. Il ne dispose plus des mots et des gestes qui permettaient jadis de faire face à la Grande faucheuse. D’où sa tendance à cloîtrer dans les hôpitaux, à éloigner de son regard malades et vieillards et à négliger les rites funéraires.

Puisque la mort ne peut être pensée qu’à partir de l’unique expérience dont nous disposons – la vie –, l’illusion est nécessaire : après le moment fatal, quelque chose de notre moi subsistera. D’où nos préférences sur la façon dont sera traité notre cadavre. 

« Je tiens à être enterrée pour qu’on vienne me voir, qu’on se souvienne. Le nom sur la tombe continue de maintenir une sorte d’existence », explique Marie. « Je voudrais être incinérée pour que mes cendres soient dispersées, pour être libre, explique Laure. Léguer mon corps à la science ? Pas question d’être charcutée ! » Cette impossibilité de réaliser que, une fois morts, notre moi cessera d’exister, est à la base d’un fantasme très répandu : la peur d’être enterré vivant. Plus que la mort abstraite, c’est le « mourir » qui nous effraie. Evoquer ce moment de passage entre vie et trépas, où l’on se dirait « je meurs », donne le vertige.Mais au-delà de cette crainte métaphysique, il existe aussi la crainte très banale de la « sale » mort, celle qui fait souffrir. La plupart d’entre nous souhaite périr dans son sommeil, sans rien savoir de ce « mourir ». Mieux vaut une crise cardiaque brutale à la lente agonie qui laisse le temps de penser à l’inévitable.

La mort, moteur de la vie

La mort impersonnelle, abstraite, nous la refusons tous : « Chaque individu veut mourir de sa mort “à lui” », constatait Freud dans ses Essais de psychanalyse (Payot, 1989). C’est pourquoi il agit, tente de se construire son propre destin. Selon les psychanalystes, c’est l’aiguillon de la mort qui nous pousse à faire des enfants grâce auxquels nous survivrons au-delà du néant. C’est lui aussi qui incite l’artiste à créer pour immortaliser son nom. James Joyce, auteur de textes particulièrement obscurs, l’affirmait clairement : « J’écris pour donner du travail aux universitaires pour les siècles à venir. »

En fait, vivre éternellement serait sans doute d’un ennui sans fin. Car le désir de vivre, de créer, d’aimer se nourrit d’obstacles. Et, sans l’horizon de la mort, cette énergie intérieure s’éteindrait probablement à tout jamais. Autrement dit, nous avons psychologiquement besoin de la mort pour vivre.

Eros contre Thanatos

Plus nos décennies filent, plus la conscience de notre statut de mortel s’ancre dans nos esprits. « Tant que j’avais mes parents, j’y pensais rarement, assure Louisa, 59 ans. Maintenant que je suis grand-mère, je me dis qu’est venu mon tour. »

Rédiger son testament est sans doute l’acte qui nous confronte le plus à la mort. Néanmoins, nous n’y croyons jamais concrètement. « Dans l’inconscient, chacun est persuadé de son immortalité », écrit Freud dans ses Essais de psychanalyse (Payot, 1989) : l’inconscient ignore le temps et, par conséquent, la mort. Même si nous avons vu des parents, des amis disparaître, notre inconscient nous murmure à l’oreille : « Toi, tu ne mourras pas. » Le malade qui demande à être euthanasié ne croit pas davantage qu’il va mourir : il veut surtout abréger ses souffrances. Mais, à cet élan qui nous jette parfois dans les bras de la mort, il existe une autre explication. Selon Freud, en nous s’affrontent deux types de pulsions : les pulsions sexuelles, d’auto-conservation (qu’il nomme « Eros ») et la pulsion de mort (qu’il appelle « Thanatos ») présente en nous dès la naissance. 

Chez l’individu normal, les deux sont associées et c’est cette union qui produit un mouvement vers la création ou la procréation. Cependant, il arrive que les péripéties de l’histoire personnelle d’un individu (mauvais traitements, abandon ou deuils précoces mal surmontés) entraînent une disjonction de ces forces. Et là, la mort mène la danse…

Yasmina, 25 ans : “J’ai annoncé à mon père qu’il allait mourir”

« Plus que trois mois à vivre… » Ces mots, le jeune interne des hôpitaux de Paris n’a pas su les dire à mon père, qui, à 77 ans, entrait en phase terminale d’un cancer du fumeur. Ma mère non plus : « Je n’y arriverai jamais… » 
Je lui ai répondu, la gorge serrée, que papa détestait le mensonge et qu’il avait le droit de savoir… Me voici assise devant lui, au salon. Le vide s’est fait autour de nous… « Papa, ils nous ont menti, il ne te reste pas beaucoup de temps, trois mois au mieux. Tu as une tumeur dans un poumon, en plus de celle dans ta gorge, et des métastases partout… Rien à faire, c’est fini… » 

Il répond d’abord avec ses yeux, surpris que l’émissaire désigné soit la troisième de ses enfants : moi qui, à 25 ans, continue à refuser qu’il me quitte. J’ai su lire dans son regard : il n’était pas trop inquiet pour lui-même, il était enfin parvenu à accepter l’idée de la mort. Après ce silence, il me répond : « Je le sais bien : les brûlures sont de plus en plus fortes dans ma gorge, dans mon dos… Chaque jour, c’est pire, mais moi ça va, j’ai bien vécu. » C’est décidé, il mourra à la maison, ne veut pas d’infirmière et demande qu’une belle grille soit mise autour de sa tombe. Ces paroles sans réserve nous ont permis à tous de mieux vivre ce passage vers l’inconnu. Sa mort a été comme un instant de grâce : dans sa maison, entouré de ceux qu’il a aimés, il a eu droit au bonheur, même au bord du trépas. Je suis sûre que mes mots y ont été pour quelque chose.

 Source Psychologie.com

Publié dans:La MORT |on 8 juillet, 2014 |Pas de commentaires »

LES 4 NIVEAUX de la Nature de Jésus

 

4-mondes

L’introspection et l’honnêteté intellectuelle et spirituelle nous poussent à nous voir comme des mille feuilles. Pour explorer la nature de l’homme et de celle de Jésus, abordons la notion fondamentale des Quatre Mondes de la Kabbale. La lumière de l’Un, dite Or Quadum, emplissait l’infini équanimement avant le grand instant premier du Tsimtsoum, de la contraction de Dieu. Puis la Kabbale nous décrit une première lumière, Or Nietsal, émanation dans l’espace vide laissé par le Tsimtsoum. A partir de cette émanation lumineuse s’étagent quatre mondes éternels, secrets. Ces quatre mondes sont à comparer aux quatre états de la matière : le Feu, l’Air, l’Eau et la Terre. Une même substance peut selon sa température être extrêmement légère ou terriblement lourde. Le parcours des émanations est de cet ordre, celui qui passe du monde le plus éthéré d’Atsilouth au monde le plus pesant d’Assiah, l’Action.

Le monde de l’Emanation ou du Divin, le olam haAtsilouth.

Le monde de la Création, le plan haBeryah.

Le monde de la formation, le olam haYétzirah.

Le monde de l’Action, le olam Assiah.

 

LE MONDE DE l’EMANATION OU DU DIVIN

 Le olam haAtsilouth (les archétypes, les concepts, le mental abstrait).

Ce premier monde est le plus mystérieux, le plus indicible, le plus lumineux. Son élévation nous prive de mots pour le décrire. Il est en relation directe avec le Ein Sof qui créa l’univers. Son étymologie est Etsel, proche, c’est à dire proche de la Source des sources. En Atsilouth, l’Arbre de vie est dans son énergie la plus pure. Les Séphirot comprises dans ce monde sont : Kéther, Hokhma, Bina : la première triade de l’Arbre. Elle est liée à la première lettre du Tétragramme, le Yod, symbole du don, de la puissance du Nom indicible. Lettre spermatique par excellence. 

LE MONDE DE LA CREATION 

Le olam haBeryah (le mental concret, les formes pensées) 

Le deuxième monde est celui de la Création. Il est l’intermédiaire entre le monde de l’Emanation Atsilouth et Yétsirah, le monde de la Formation. Il contient tout ce qui sera créé dans l’univers. A partir de lui, les âmes commencent à se distinguer. Béryah est le tout premier monde émané ex-nihilo. Sa matière est encore informe. Il reste le monde des projets potentiels qui pintent mais n’nt pas encore trouvé leur matière. La Kabbale dit qu’il est le monde des Anges. Le monde de Béryah est considéré dans la Kabbale comme le monde du trône. Le royaume d’Atsilouth siège, pour ainsi dire, sur le trône de Béryah. Le mot trône (kissai) dérive de la racine qui signifie couvrir. Le trône couvre et cache la lumière et la gloire d’Atsilout. Le monde de béryah est l’origine spirituelle d el’intelligence humaine. Imma, la Mère, (Binah, la compréhension et l’intelligence en généralà réside dans le monde de Béryah. 

LE MONDE DE LA FORMATION 

Le olam haYétzirah (les émotions, les sentiments, l’astral) 

Le troisième monde est le monde du potier (étymologie) qui donne une forme à son projet. Comme le potier sur son tour, la création se fait par des cercles en mouvement. A notre échelle humaine, ces mouvements sont nos émotions, positives, comme négatives. L’énergie émise par Atsilouth, décantée et formulée par néryah, se prépare par Yétsirah à revêtir une véritable matérialité qui aboutira concrètement dans le monde qui suit : assiah. Outre son étymologie qui désigne le potier, Yétser évoque les penchants, les pulsions, les passions. Par exemple ce qui pousse une personne à agir mal est le Yétser haRa, sa face sombre. Ce qui l’invite à bien agir est le Yétser haTov, la face de la Bonté. Cet aspect passionnel est incontournable pour la suite de ce qui doit advenir, sans le désir, rien ne peut se réaliser, s’incarner. La Kabbale attribue à chacun des mondes une lettre du saint Tétragramme. Yétsirah est lié à la lettre Vav qui est celle qui relie tous les antagonismes. 

LE MONDE DE L’ACTION 

Le olam Assiah (la cristallisation) 

L’ultime monde est de celui de l’action, le monde physique. Assiah correspond au monde terrestre sur lequel les humains ont une prise directe. Les actions dans le judaïsme sont extrêmement importantes, il n’est pas une croyance abstraite basée sur des spéculations métaphysiques. C’est par nos actions que nous pourrons remonter l’Arbre de Vie. Une célèbre phrase de la Torah dit : na’assé venishma, fais et tu comprendras. Fais d’abord, agis d’abord. Ce monde est le nôte, riche de notre matérialité, mais aussi riche de nos questionnements. Ces deux aspects le constituent. Le premier est celui où nous devons agir pour subvenir à nos besoins, communs aux autres créatures, manger, dormir, se reproduire, étendre le territoire. Le monde où chaque chose a sa cause et est elle-même la cause d’une prochaine. Le deuxième est celui de nos questions, de nos aspirations, celui qui toujours est en appel d’élévation, toujours nostalgique des mondes qui l’ont précédé. 

L’homme est comme le funambule de Nietzsche en balance avec sa matérialité et sa spiritualité. Mais dans Assiah les règles, les lois de la matière ne peuvent pas être évitées. Pour s’élever l’homme devra conjuguer ses deux natures avec le monde physique qu’il habite. Assiah n’est pas isolée des autres mondes, elle est l’aboutissement créateur de toutes les énergies qui l’ont précédée. Voilà comment George Lahy dans son indispensable Dictionnaire Encyclopédique de la Kabbale décrit Assiah : une image pour illustrer : « J’ai le désir de me construire une maison » ; les autres stades suivants seraient engagés de la naissance de l’idée à sa matérialisation : 

a)    Une idée générale, mais non encore définie,

b)    Une idée définie de la maison dans mon esprit,

c)    Les plans ou projets précis,

d)    La construction proprement dite de la maison. 

Le monde qui concerne celui des Séphirot sera ce premier, celui de l’Emanation, le Olam haAtsilouth. La lumière primordiale de l’Ein Sof opère sa descente dans le monde pour donner son souffle à toutes les créatures animées et inanimées. Elle s’épanche et se répartit sous la forme de dix saphirs, dix lumières. Ces Séphirot recèlent chacune une qualité de la puissance de la lumière afin que ce qui soit être, advienne. Le mouvement de ces énergies a un double déploiement ; un premier vers l’extérieur animant la création et un second vers l’intérieur, attestant dans son intimité la présence cachée du Un dans tout ce qui est.

 Les Séphirot respectent un équilibre entre le don de la lumière et la réception. Tout déséquilibre rendrait le monde impossible. Chacun a donc une valeur à la fois masculine, spermatique et une autre féminine, matricielle. Charles Mopsik dans son livre incontournable, Le Sexe des Ames, précise : 

« Chaque Séphira, et donc l’ensemble de l’Emanation, est à la fois mâle et femelle, épanchant et recevant. Yousssef Gikatila, grand kabbaliste du Moyen âge renforce cette idée de bisexualité des Séphirot : Chacun des degrés sans exception de YHVH possède deux forces ; une force reçoit de ce qui est au-dessus d’elle, et sa seconde face épanche de la bonté à ce qui est au-dessous d’elle, jusqu’au nombril de la terre (Malkhout). Chaque degré sans exception se trouve donc posséder deux instances : une puissance de réception pour recevoir l’épanchement de ce qui est au-dessus de lui, et une puissance d’émission pour épancher du bien à ce qui est en dessous de lui, de cette façon les structures sont dites androgynes, en tant que recevant et épanchant. C’est là un grand secret parmi les mystères de la foi ». 

4mondes

 Cette androgynie des Séphirot exprime la nature profonde du Divin qui est à la fois Mâle et Femelle. La tradition rend cette double essence de Dieu en lui donnant deux noms : YHWH, face féminine, de miséricorde et Elohim, face de rigueur.  Tout cela serait très simple, mais la Bible vient elle-même contrarier ces attributions car il arrive que YHWH soit du côté de la rigueur et que élohim de l’amour. La Kabbale divise l’arbre des Séphirot en quatre sections qui correspondent à autant de mondes. Ces autre mondes ne sont pas successifs mais contemporains. Ils coexistent dans un même temps. Ils sont la rationalisation d’un seul et même monde. Pour les décrire, l’esprit sépare ce qui est réuni. Selon le niveau de conscience, chacun percevra les superpositions. Chaque être forcément, même et surtout à son insu, comme un inconscient, ressent ces quatre états. 

Les autre, plus une, natures de jésus pourraient, avec une dose avouée de poésie, correspondre à ces quatre niveaux que nous décrit la Kabbale :

-       Jésus l’homme procèderait du monde de Assyah

-       Jésus philosophe hanterait le monde de Yétsirah

-       Jésus prophète serait nimbé du monde de Béryah

-       Jésus fils de Dieu serait directement immergé dans le monde mystique de Astilout. 

 Jésus Dieu, lui, serait dans le dehors des mondes et de l’arbre et serait confondu avec l’Ein Sof, l’infini ou mieux l’indéfini, source de toute chose. 

Ces cinq étapes sont autant de spires d’un seul et même tronc. On ne peut jamais en retirer une sans abattre le Tout arbre. Dans le fœtus bien au chaud dans le sein de sa mère, se trouve le nourrisson à naître, le bébé qui dit ses premiers mots, l’enfant qui fait ses premiers pas, l’adolescent qui éprouve ses premiers émois à la vue des courbes féminines, le jeune homme qui apprend goulûment le monde, l’homme qui trouve sa place dans la société par son travail, la personne mûre qui enseigne tout un savoir acquis, le vieillard au corps diminué mais riche de sa bibliothèque intérieure, l’agonisant serein ou effrayé qui affronte le terme d’une vie, de sa vie unique. Le fœtus, comme le montre avec splendeur Stanley Kubric dans son 2001 l’Odyssée de l’Espace, tient en lui tous ces âges. Mais le fait est qu’il les réserve dans les spirales de son ADN, qu’il les réalise dans l’immédiateté. Ces différentes phases de son être tricotent avec le temps. Je ne peux pas au sortir de la matrice résoudre des équations ou donner des conseils à des amis dans la détresse. 

Etre Dieu ne peut pas se donner sans passer par le temps et l’épreuve de la chair. L’homme est Dieu, de même que l’enfant Albert est Einstein. Mais ce futur Einstein fait comme ses camarades caca dans sa culotte et pipi au lit, pourtant personne ne peut nier que ce morveux est Einstein, le grand Einstein. Ce moutard est Einstein à l’âge de deux ans, cet enfant est Einstein à l’âge sept, ce garçon boutonneux est Einstein à quatorze ans. Il en est de même pour le Dieu en nous qui arrive. Nous continuons à jouir et souffrir de la chair, mais ce n’est pas pour cela que nous ne sommes pas Dieu. Nous sommes Dieu à l’état d’homme. Dieu âgé de 13,7 milliards d’années. Dieu dans l’homo sapiens, tellement cruel, tellement bon, tellement tout. Dieu dans le Sapiens Sapiens, seulement cent mille ans. Dieu dans l’homo sapiens mutant ayant créé ses propres mutations en déjouent les lois de la génétique. La jubilation, enjeu universel de Tout, ne peut se réaliser que dans l’exploration des limites. Sans limite, il n’y a plus de jouir. Dieu joue à l’homme pour mieux jouir de son œuvre. L’homme joue à Dieu pour mieux sortir du jeu et découvrir les règles du Grand Jeu. 

Que font les scientifiques, les poètes, les mystiques, les acètes, les libertins, si ce n’est jouer avec le feu de la passion pour soulever le voile qui nous montrera les fils tendus du marionnettiste. Le grand Ohi sera de voir que celui qui agite les Bras d’Albert, c’est Albert, habillé tout en noir pour que le spectateur ne le voient pas. 

-       Qui es-tu ?

Il confessa, il ne nia pas, il confessa :

-       Je ne suis pas le Christ.

-       Qu’es-tu donc ? lui demandèrent-ils.

-       Es-tu Elle ?

Il dit : Je ne le suis pas.

-       Es-tu le prophète ?

Il répondit : Non.

(jean 1. 19-21) 

Grâce à Dieu, le maître ne donne jamais une réponse explicite. En donner une serait créer immédiatement une secte autour de sa personne. Il doit rester comme Dieu, comme l’homme en face de moi, une essence, une chair à jamais non identifiable. Ne pas tomber dans la réduction, dans l’univocité, l’unidimensionnalité. Il restera ainsi pour toujours un mystère. Le mystère de Jésus, le mystère de l’autre. Moi-même mystère de moi-même. Etre tout et rien à la fois. Un et deux. Deux et Trois. Femme et homme. Riche et pauvre. Dieu est ce papier gras qui virevolte sur mon chemin. 

Texte issu du livre de Frank Lalou : Autobiographie de Jésus aux Editions EDM

Son site : http://www.lalou.net

 

Publié dans:JESUS |on 8 juillet, 2014 |Pas de commentaires »

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