Archive pour le 13 juin, 2014

NDE : Réflexions

 avec Patrice van Eersel

Après avoir rencontré tous les pionniers de la recherche sur les NDE depuis une trentaine d’années, Patrice van Eersel a proposé quelques pistes de réflexion autour des expériences de mort imminente lors de la grande conférence INREES du 27 Novembre 2008.
NDE : Réflexions dans La MORT pve1

Si la thématique de la mort est présente dans toutes les cultures depuis des siècles, comme dans le livre tibétain de la mort, ou dans les différents récits religieux, elle reste encore un sujet complexe et tabou pour notre société. Malgré cela, l’expérience de mort imminente est aujourd’hui en train de devenir un phénomène de masse reconnu à travers le monde notamment grâce aux progrès médicaux et en réanimation, un endroit clé des rencontres aux frontières de la mort. c’est sous cet angle que Patrice van Eersel a engagé la conférence : « Ce qui est complètement nouveau, c’est que les NDE se démocratisent parce que les techniques médicales se sont perfectionnés. Un simple accident peut nous amener dans une unité de soin intensif, et c’est dans ce temple des sociétés modernes que ressuscitent des milliers de personnes dont certaines ont vécu ces expériences »

Le film documentaire Aux frontières de la mort projeté avant la conférence nous apprenait ainsi à travers le témoignage d’Evelyn Elsaesser-Valarino, spécialiste du phénomène et membre d’honneur de l’INREES, qu’environ 20% des personnes proches de la mort traversaient une NDE selon une étude publiée aux Etats-Unis. Une statistique confirmée par les recherches de Pim van Lommel, qui après avoir mobiliser une dizaine d’hôpitaux sur une période donnée et comptabilisée toutes les personnes qui y avaient eu un arrêt cardiaque – soit 344 Personnes – a constaté que près de 18% avaient vécu une expérience de mort imminente. Une étude que n’a pas manqué de relayer Patrice van Eersel durant la conférence. « c’est très intéressant, et c’est d’un point de vue scientifique une des études les plus forte qui existe »

Le journaliste et écrivain nous rapportait également quelques anecdotes intéressantes sur le brusque changement de vie des expérienceurs après leurs NDE. « Ils reviennent souvent avec un besoin artistique, comme Oliver Sacks. c’est très frappant. Ce neurochirurgien a été pris d’une folie musicale alors qu’il ne savait pas une note de musique auparavant. » Une évolution qui peut également se traduire sous forme de cheminement spirituel, comme le décrivait l’un des expérienceurs interviewés dans le documentaire : « Actuellement j’ai trouvé un équilibre dans une vie de célibataire car le fait d’avoir eu cet expérience a eu beaucoup d’influence sur ma vie de couple, mais également sur ma vie professionnelle. j’ai une formation technique de monteur en tableau électrique. c’est un métier qui est très cartésien, et j’ai eu beaucoup de mal à intégrer cette expérience qui nous amène vers une nouvelle vision sociale, humaine et spirituelle. » 

Après avoir repris les différentes étapes d’une expérience de mort imminente – le sentiment de calme et de paix, la dé-corporation, le tunnel, le contacts avec d’autres entités, le panorama de la vie, la frontière et le retour – Patrice van Eersel revenait sur une autre caractéristique frappante présentes dans les différents témoignages : cette difficulté à décrire ces expériences. « Il n’y a pas de mot. c’est ce que disent beaucoup d’expérienceurs. Ces personnes disent que la lumière était beaucoup plus fort que le Soleil, mais que ça n’éblouissait pas. qu’à côté, même le plus bel orgasme de votre vie n’est rien, ou bien que tout allait très vite, mais que c’était complètement en même temps immobile… » Voilà quelques-unes des observations qui révèlent la complexité métaphysique de cette expérience et qui montrent l’obligation d’humilité dont doit faire preuve un professionnel de santé dans l’écoute de ces témoignages. 

Et c’est justement sur ce thème qu’a continué Patrice van Eersel, revenant sur le rôle des infirmières, qui ont aidé au fil de l’histoire les personnes en fin de vie et qui ont été les premières à relever certains témoignages. Raymond Moody, précurseur de l’étude des NDE, avait d’ailleurs découvert de la bouche même d’Elisabeth Kübler-Ross que ces expériences n’étaient inconnu des soignants travaillant avec des personnes en fin de vie. « c’est à ce moment là une grande actrice de l’Acte I qui passe le relais à un jeune acteur de l’Acte II »souligne avec sourire Patrice van Eersel, profitant également de cette soirée pour saluer les travaux de l’INREES évoquant notamment le Manuel de description clinique. Le texte fondateur de l’INREES qui sera un ouvrage collectif regroupant et présentant par catégorie la totalité des expériences extraordinaires répertoriées à ce jour, ainsi que les suggestions d’approches thérapeutiques et d’écoute à paraître en 2009.

couv_170 dans La MORTLa Source noire, Patrice van Eersel
LGF – Livre de Poche (Juin 1987 ; 445 pages) 

Aux frontières de la mort Réalisé par Patrice van Eers & Denise GilliandAV3 DISTRI (Novembre 2007) 

Publié dans:La MORT |on 13 juin, 2014 |Pas de commentaires »

Les Champignons magiques

 

téléchargement (2)Nombre de fables et de chansons font allusion à des champignons colorés, aux pouvoirs magiques. Ils sont parmi nous. Mais étrangement, nos connaissances sur leur histoire et sur l’influence qu’ils ont pu avoir sur notre culture occidentale restent sporadiques. Les champignons jouent-ils à cache-cache ?

Dans sa recherche de transcendance, l’homme s’aperçoit dès la préhistoire que certains champignons semblent produire en lui des visions fantastiques. « Les plus vieilles traces représentant des hommes et des champignons à psilocybine remontent à 2500-5000 ans avant notre ère. C’est au sud-est de l’Algérie sur le plateau du Tassili qu’ont été retrouvées dans des cavernes des peintures rupestres. Ces fresques représentent des hommes couverts de champignons ou encore des hommes entourés de motifs géométriques et dansant avec des champignons à la main », rapporte William Belvie, ethnobotaniste et ethnomycologue, dans Le Jardin défendu des fruits de la connaissance

Considérant que ces substances sont des portes précieuses vers des mondes sacrés dont il peut recevoir des enseignements, l’homme élabore alors des cultes en leur honneur. Cueillettes, recettes et usages sont ritualisés de manière précise. De nombreux symboles et objets sont élaborés pour leur rendre hommage. Des histoires sont racontées pour évoquer leur présence et leurs effets. Des petites sculptures en forme de champignons trouvées en Amérique centrale, aux gravures sur pierre représentant des hommes coiffés de champignons en Sibérie, certaines traces de ces rites ancestraux perdurent. Si bien que l’influence de ces cultes sur le folklore de nos ancêtres est avérée. 

Cependant, toucher à ces champignons hallucinogènes n’est pas anodin. « Les champignons hallucinogènes ouvrent un accès à un monde psychédélique et, nous pouvons penser, à tout ce qui constitue la psyché humaine profonde », nous dit Jeremy Narby, docteur en anthropologie à l’université de Stanford. Les sociétés ressentent alors la nécessité d’en réguler l’usage, de le cacher, voir de l’interdire. Ainsi certains cultes disparaissent au fil de l’histoire, notamment en Europe. D’autres ne perdurent que par l’entremise d’initiés utilisant des symboles codés pour les transmettre. Reste-t-il des influences de ces rites et de ces légendes dans notre culture contemporaine ? Un héritage serait-il parvenu jusqu’à nous ? 

Les champignons, le retour

Après avoir passé des siècles à voyager incognito et à rester quasi invisibles à l’œil occidental, les champignons hallucinogènes vont ressurgir de manière assez fortuite au beau milieu… de New-York. Dans les années 50, Robert Gordon Wasson, un banquier et sa femme, se prennent d’une véritable passion pour les champignons – quels qu’ils soient. Recherches et expéditions deviennent des maîtres mots pour ce couple de New-Yorkais. Se rendant notamment au Mexique, ils y trouvent la trace d’une guérisseuse mexicaine, Maria Sabina, qui les initie aux champignons hallucinogènes. Les voilà intrigués. 

Cherchant à mieux comprendre leur expérience, ils emmènent dans leurs aventures des experts tels que Roger Heim, mycologue français qui était par ailleurs directeur du Muséum d’histoire naturelle de Paris, Richard Evans Shultes, conservateur du Musée de botanique de Cambridge et considéré comme le père de l’ethnobotanique, ou Albert Hoffman, le chimiste découvreur de la molécule du LSD. Les Wasson sont aussi amis avec le rédacteur en chef de Life, un important magazine américain de l’époque. L’histoire des champignons magiques se retrouve en couverture dudit magazine. Nous sommes en 1956, à la veille des années beatnik, hippies, et leur envie d’ouverture psychédélique. Les champignons font un retour en force en Occident. 

Des charades à décrypter

Cette découverte de l’existence d’un savoir ancestral autour des champignons va aiguiser la curiosité des spécialistes réunis par les Wasson. Voyageant à travers le monde tout autant qu’à travers les livres, ils se mettent à la recherche des traces des champignons hallucinogènes dans l’histoire de l’humanité. Leur principale difficulté est de déchiffrer un savoir qui fut longtemps caché et qui s’est parfois éteint. Mais qui cherche trouve. 

Premier constat : les cultes aux champignons ont été étonnamment bien camouflés au long de l’histoire. « Par exemple, bien que le peyotl était connu au Mexique, le culte des champignons est resté caché pendant 5 siècles de colonisation. Ce qui est extraordinaire, parce qu’il est très répandu », explique Michel Sitbon, fondateur des Editions du Lézard. En effet, rares sont les observateurs européens de l’époque qui signalent ces substances dans leurs recherches. Pourquoi plus de mystère autour de ces substances plutôt que d’autres ? Les champignons auraient-ils l’esprit cachotier ? Quoi qu’il en soit, leurs adeptes ont su longtemps préserver leur secret. 

Deuxième constat : leur usage semble pourtant être véritablement répandu. « L’équipe réunie par les Wasson découvre des éléments liés aux champignons bien sûr dans les traditions amérindiennes, mais aussi dans le chamanisme continental, dans l’Inde ancienne, l’Egypte antique, dans la Grèce antique…» , poursuit Michel Sitbon. En fait, partout où poussent les champignons hallucinogènes, les hommes semblent les avoir utilisés dans des rituels sacrés. « Et ces chercheurs constatent non seulement que de nombreux peuples utilisent encore les champignons pour certains rites, mais que, bien que leur usage ait été stoppé en Occident, un noyau culturel continue à y perdurer inconsciemment », poursuit William Belvie. 

Des champignons dans la culture occidentale

Influence d’un héritage ancestral ? Apparition d’une nouvelle iconographie beatnik ? Présence d’archétypes fondamentaux et impermanents liés aux champignons dans la psyché humaine ? Le constat est qu’une iconographie des champignons est aussi présente dans notre culture contemporaine. Elle semble même bénéficier d’un certain capital sympathie parmi les jeunes générations. Livres et dessins animés d’enfants sont remplis de champignons colorés – souvent des Amanites-tue-mouche, l’un des champignons hallucinogènes principaux. 

Du Petit chaperon rouge, qui se disait en allemand et en anglais Le petit chapeau rouge, aux lutins et gnomes généralement représentés assis sur des champignons. De Tintin qui est confronté à d’énormes champignons rouges et blancs dans L’Etoile mystérieuse, aux Schtroumpfs, petits personnages vivant dans des champignons que Gargamel cherche à mettre dans une potion magique. De Rantanplan qui mange des champignons rouges tachetés de blanc dans La ballade des Daltons et hallucine des saucisses, à Astérix et Obélix qui boivent une potion magique dont les ingrédients sont secrets… la liste est longue. « Aldous Huxley, un auteur visionnaire qui s’est beaucoup intéressé aux psychédéliques, a participé au scénario deFantasia de Walt Disney, dans lequel à un moment des champignons type Amanite-tue-mouche dansent en rond. Il faut aussi savoir que Lewis Caroll, qui a écrit Alice au pays des merveilles, était ami avec un anthropologue qui a étudié le chamanisme sibérien de l’Amanite-tue-mouche. Il s’en serait inspiré notamment quand Alice mange du fameux champignon et quand elle boit du liquide qui s’appelle « boit-moi ». Aussi lorsqu’elle rétrécit et qu’elle passe sous une porte, et qu’elle grandit de nouveau jusqu’à devenir géante, car certains effets de l’Amanite-tue-mouche provoquent des sensations de déformation corporelle – il peut paraître plus grand ou plus petit », raconte William Belvie. 

« Nous retrouvons l’Amanite-tue-mouche dans de nombreuses mythologies européennes jusqu’aux jardins d’enfants où ils sont fréquemment représentés », conclut Jeremy Narby. Il semblerait que notre culture contemporaine n’ait pas fini de jouer avec la représentation de ces petits champignons colorés, qui continuent de garder un certain mystère.

source INREES
Publié dans:NATURE, PLANTES |on 13 juin, 2014 |Pas de commentaires »

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