Archive pour le 27 avril, 2014

L’état d’amour véritable et la vie pratique

 

 

« L’Amour crée lui-même sa propre discipline », nous dit Krishnamurti. 

imagesVoilà, certes une fois de plus, une affirmation éminemment paradoxale. Il nous semble indispensable de commenter cette pensée de Krishnamurti afin de préciser le climat psychologique de l’homme « intégré » et la façon dont il se comporte vis-à-vis des provocations du milieu ambiant. Nous pourrions illustrer ceci par une comparaison. Supposons un instant qu’un homme se promenant dans la ville croise une jolie femme dont l’attitude est au surplus nettement provoquante. 

Trois réactions sont « grosso-modo » possibles. Dans le premier cas, disons que la vue de cette femme impressionne sérieusement notre promeneur et déclenche en lui soudainement tout un complexe mental imaginatif suivi de désirs. L’homme en question peut être enchanté d’une telle occasion et se laisser aller à toutes les possibilités de l’aventure. Dans le second cas, l’homme est soit indifférent, ou encore évite de porter ses regards sur la jolie femme par peur d’être tenté. Telle est l’attitude de refoulement d’ailleurs très fréquente chez de nombreux religieux. Un troisième cas est possible. Supposons un instant que notre promeneur se trouve dans l’état d’amour véritable constituant l’objet central de nos préoccupations. A peine la silhouette d’une telle femme tomberait-elle dans son champ visuel qu’un tel homme l’examinerait attentivement, dépouillé de toute tendance à l’auto-identification. 

Pour l’homme intégré, fuir n’est pas résoudre. Il regarde les choses en face tout en étant libre d’elles. Il est à chaque instant dans un état d’amour qui le rend incapable de donner suite aux sollicitations d’aventures amoureuses extérieures. A supposer même un instant qu’un résidu d’automatismes mentaux de son « ancienne » personnalité passionnelle subsiste, et que la vue de la jolie femme déclenche en lui un complexe mental érotique, ce complexe effleurera à peine l’intégrité de sa structure psychique. 

Il est comparable à une ride légère se déplaçant à la surface des eaux d’un lac profond.

Les sollicitations mentales viennent se briser en lui comme les vagues d’une mer houleuse se brisent sur un roc. Autrement dit, dans l’état d’amour véritable, ce n’est pas le « moi » individuel qui choisit, qui écarte ou attire, c’est l’état d’amour lui-même qui agit par simple présence. 

Cet état d’amour se manifeste par un véritable envahissement de l’être psychique entier, envahissement capable de conférer une condition d’équilibre supérieur. L’action de ce flux spirituel peut être comparée à celle des principes régulateurs en biologie. Cette action est en vérité celle du principe régulateur suprême dont toutes les autres fonctions régulatrices ne sont que des expressions partielles à des niveaux particuliers. Il semble donc bien exact, ainsi que l’exprime Krishnamurti « que l’état d’Amour véritable crée lui-même sa propre discipline ». Ceci constitue la manifestation sur le plan spirituel d’une loi générale qui s’applique à tous les domaines de l’univers : les conditions d’équilibre profond sont plus difficilement perturbables que les conditions de déséquilibre. 

L’état d’amour véritable est une condition d’équilibre particulièrement stable. Cette condition d’équilibre se matérialise jusqu’à l’échelle biologique des phénomènes dans la nature humaine. Elle se manifeste par une fin de non-recevoir aux perturbations psychiques extérieures. Insistons une fois de plus, que ce refus, n’est pas spécifiquement un refus, mais plutôt un acte de compréhension supérieure et de sublimisation instantanée. A cet acte, apparemment réalisé par le « moi » sur le plan extérieur, préside une inspiration directe du Réel.

 

EXTRAIT de : L’Amour Humain  A L’Amour Divin de Ram LINSSEN -  Editions ETRE LIBRE 1953 -

 

Publié dans:AMOUR |on 27 avril, 2014 |Pas de commentaires »

Les quatre niveaux de LA NATURE DE JÉSUS

 

Les quatre niveaux de LA NATURE DE JÉSUS dans JESUS c0576a07cc

Dans son «Autobiographie de Jésus», Frank LALOU livre près de quarante années d’un combat au corps à corps avec ce personnage nommé Jésus.   L’auteur revisite la métaphysique juive et éclaire  du même coup les événements de son parcours personnel comme celui de tout un chacun. Il lève ici le voile sur les quatre niveaux de la nature de Jésus.

Frank LALOU

L ’introspection et l’honnêteté intellectuelle et spirituelle nous poussent à nous voir comme des millefeuilles.  Pour explorer la nature de l’homme et de celle de Jésus, abordons la notion fondamentale des Quatre Mondes de la Kabbale.  La lumière de l’Un, dite Or Qadum, emplissait l’Infini équanimement avant le grand instant premier du Tsimtsoum, de la contraction de Dieu.  Puis la Kabbale nous décrit une première lumière, Or Nietsal, émanation dans l’espace vide laissé par le Tsimtsoum.  À partir de cette émanation lumineuse s’étagent quatre mondes éternels, secrets.  Ces quatre mondes sont à comparer aux quatre états de la matière: le Feu, l’Air, l’Eau et la Terre.  Une même substance peut selon sa température être extrêmement légère ou terriblement lourde.  Le parcours des émanations est de cet ordre, celui qui passe du monde le plus éthéré d’Atsilouth au monde le plus pesant d’Assiah, l’Action. Le monde de l’Émanation ou du Divin, le olam haAtsilouth Le monde de la Création, le olam haBeryah Le monde de la Formation, le olam haYétzirah Le monde de l’ Action, le olam ‘Assiah

• Le monde de l’Émanation ou du Divin

Le ‘olam haAtsilouth

(les archétypes, les concepts, le mental abstrait)
Ce premier monde est le plus mystérieux, le plus indicible, le plus lumineux.  Son élévation nous prive de mots pour le décrire.  Il est en relation directe avec le Eïn Sof qui créa l’univers.  Son étymologie est Etsel, proche, c’est-à-dire proche de la Source des sources.  En Atsilouth, l’Arbre de vie est dans son énergie la plus pure.  Les Séphirot comprises dans ce monde sont: Kéther, ‘Hokhma, Bina: la première triade de l’Arbre.  Elle est liée à la première lettre du Tétragramme, le Yod, symbole du don, de la puissance du Nom indicible.  Lettre spermatique par excellence.

• le monde de la Création

Le ‘olam haBeryah
(le mental concret, les formes pensées)

Le deuxième monde est celui de la Création.  Il est l’intermédiaire entre le monde de l’Émanation Atsilouth et Yétsirah, le monde de la Formation.  Il contient tout ce qui sera créé dans l’univers.  À partir de lui, les âmes commencent à se distinguer.  Béryah est le tout premier monde émané ex-nihilo.  Sa matière est encore informe.  Il reste le monde des projets potentiels qui pointent mais n’ont pas encore trouvé leur matière.  La Kabbale dit qu’il est le monde des Anges.  Le monde de Béryah est considéré dans la Kabbale comme le monde du trône.  Le royaume d’Atsilouth siège, pour ainsi dire, sur le trône de Béryah.  Le mot trône (kissai) dérive de la racine qui signifie couvrir.  Le trône couvre et cache la lumière et la gloire d’Atsilout.  Le monde de Béryah est l’origine spirituelle de l’intelligence humaine.  Imma, la Mère, (Binah, la compréhension et l’intelligence en général) réside dans le monde de Béryah.

• le monde de la Formation

Le ‘olam haYétzirah
(les émotions, les sentiments, l’astral)

Le troisième monde est le monde du potier (étymologie) qui donne une forme à son projet.  Comme le potier sur son tour, la création se fait par des cercles en mouvement.  À notre échelle humaine, ces mouvements sont nos émotions, positives, comme négatives.  L’énergie émise par Atsilouth, décantée et formulée par Béryah, se prépare par Yétsirah à revêtir une véritable matérialité qui aboutira concrètement dans le monde qui suit: ‘Assiah.  Outre son étymologie qui désigne le potier, Yétser évoque les penchants, les pulsions, les passions.  Par exemple ce qui pousse une personne à agir mal est le Yétser haRa’, sa face sombre.  Ce qui l’invite à bien agir est le Yétser haTov, la face de la Bonté.  Cet aspect passionnel est incontournable pour la suite de ce qui doit advenir, sans le désir, rien ne peut se réaliser, s’incarner.  La Kabbale attribue à chacun des mondes une lettre du saint Tétragramme.  Yétsirah est lié à la lettre Vav qui est celle qui relie tous les antagonismes.

Les 4 mondes

• le monde de l’Action

Le olam ‘Assiah
(la cristallisation)

L’ultime monde est de celui de l’action, le monde physique.  ‘Assiah correspond au monde terrestre sur lequel les humains ont une prise directe. Les actions dans le judaïsme sont extrêmement importantes, il n’est pas une croyance abstraite basée sur des spéculations métaphysiques.  C’est par nos actions que nous pourrons remonter l’Arbre de Vie.  Une célèbre phrase de la Torah dit: na’assé venishma, fais et tu comprendras!  Fais d’abord, agis d’abord.  Ce monde est le nôtre, riche de notre matérialité mais aussi riche de nos questionnements.  Ces deux aspects le constituent.  Le premier est celui où nous devons agir pour subvenir à nos besoins, communs aux autres créatures, manger, dormir, se reproduire, étendre le territoire.  Le monde où chaque chose a sa cause et est elle-même la cause d’une prochaine.  Le deuxième est celui de nos questions, de nos aspirations, celui qui toujours est en appel d’élévation, toujours nostalgique des mondes qui l’ont précédé.
L’homme est comme le funambule de Nietzsche en balance avec sa matérialité et sa spiritualité.  Mais dans ‘Assiah les règles, les lois de la matière ne peuvent pas être évitées.  Pour s’élever l’homme devra conjuguer ses deux natures avec le monde physique qu’il habite.  ‘Assiah n’est pas isolée des autres mondes, elle est l’aboutissement créateur de toutes les énergies qui l’ont précédée.  Voilà comment George Lahy dans son indispensable Dictionnaire Encyclopédique de la Kabbale décrit ‘Assiah: une image pour illustrer: «J’ai le désir de me construire une maison»; les quatre stades suivants seraient engagés de la naissance de l’idée à sa matérialisation: a. une idée générale, mais non encore définie, b. une idée définie de la maison dans mon esprit, c. les plans ou projets précis, d. la construction proprement dite de la maison.

Le monde qui concerne celui des Séphirot sera ce premier, celui de l’Émanation, le Olam haAtsilouth.  La lumière primordiale de l’Eïn Sof opère sa descente dans le monde pour donner son souffle à toutes les créatures animées et inanimées.  Elle s’épanche et se répartit sous la forme de dix saphirs, dix lumières.  Ces Séphirot recèlent chacune une qualité de la puissance de la lumière afin que ce qui doit être, advienne. 

Le mouvement de ces énergies a un double déploiement: un premier vers l’extérieur animant la création et un second vers l’intérieur, attestant dans son intimité la présence cachée du Un dans tout ce qui est.

Les Séphirot respectent un équilibre entre le don de la lumière et la réception.  Tout déséquilibre rendrait le monde impossible.  Chacun a donc une valeur à la fois masculine, spermatique et une autre féminine, matricielle.  Charles Mopsik dans son livre incontournable, Le Sexe des Âmes, précise: Chaque Séphira, et donc l’ensemble de l’Emanation, est à la fois mâle et femelle, épanchant et recevant.  Youssef Gikatila, grand kabbaliste du Moyen âge renforce cette idée de bisexualité des Séphirot: Chacun des degrés sans exception de YHVH possède deux forces; une force reçoit de ce qui est au-dessus d’elle, et sa seconde face épanche de la bonté à ce qui est au-dessous d’elle, jusqu’au nombril de la terre (Malkhout).  Chaque degré sans exception se trouve donc posséder deux instances: une puissance de réception pour recevoir l’épanchement de ce qui est au-dessus de lui, et une puissance d’émission pour épancher du bien à ce qui est en dessous de lui, de cette façon les structures sont dites androgynes, en tant que recevant et épanchant.  C’est là un grand secret parmi les mystères de la foi.
Cette androgynie des Séphirot exprime la nature profonde du Divin qui est à la fois Mâle et Femelle.  La tradition rend cette double essence de Dieu en lui donnant deux noms: YHWH, face féminine, de miséricorde et Élohim, face de rigueur.  Tout cela serait très simple, mais la Bible vient elle-même contrarier ces attributions car il arrive que YHWH soit du côté de la rigueur et que élohim de l’amour.  La Kabbale divise l’arbre des Séphirot en quatre sections qui correspondent à autant de mondes.  Ces quatre mondes ne sont pas successifs mais contemporains, ils coexistent dans un même temps.  Ils sont la rationalisation d’un seul et même monde.  Pour les décrire, l’esprit sépare ce qui est réuni.  Selon le niveau de conscience, chacun percevra les superpositions.  Chaque être forcément, même et surtout à son insu, comme un inconscient, ressent ces quatre états.
Les quatre, plus une, natures de Jésus pourraient, avec une dose avouée de poésie, correspondre à ces quatre niveaux que nous décrit la Kabbale: – Jésus l’homme procèderait du monde de ‘Assyah. – Jésus philosophe hanterait le monde de Yétsirah – Jésus prophète serait nimbé du monde de Béryah – Jésus fils de Dieu serait directement immergé dans le monde mystique de Astilout.

Jésus Dieu, lui, serait dans le dehors des mondes et de l’arbre et serait confondu avec l’Eïn Sof, l’infini ou mieux l’indéfini, source de toute chose.

Ces cinq étapes sont autant de spires d’un seul et même tronc.  On ne peut jamais en retirer une sans abattre le Tout arbre.  Dans le foetus bien au chaud dans le sein de sa mère, se trouve le nourrisson à naître, le bébé qui dit ses premiers mots, l’enfant qui fait ses premiers pas, l’adolescent qui éprouve ses premiers émois à la vue des courbes féminines, le jeune homme qui apprend goulûment le monde, l’homme qui trouve sa place dans la société par son travail, la personne mûre qui enseigne tout un savoir acquis, le vieillard au corps diminué mais riche de sa bibliothèque intérieure, l’agonisant serein ou effrayé qui affronte le terme d’une vie, de sa vie unique.  Le foetus, comme le montre avec splendeur Stanley Kubric dans son 2001 l’Odyssée de l’Espace, tient en lui tous ces âges.  Mais le fait est qu’il les réserve dans les spirales de son ADN, qu’il les réalise dans l’immédiateté.  Ces différentes phases de son être tricotent avec le temps.  Je ne peux pas au sortir de la matrice résoudre des équations ou donner des conseils à des amis dans la détresse.

Être Dieu ne peut pas se donner sans passer par le temps et l’épreuve de la chair.  L’homme est Dieu, de même que l’enfant Albert est Einstein.  Mais ce futur Einstein fait comme ses camarades caca dans sa culotte et pipi au lit, pourtant personne ne peut nier que ce morveux est Einstein, le grand Einstein.  Ce moutard est Einstein à l’âge de deux ans, cet enfant est Einstein à l’âge sept, ce garçon boutonneux est Einstein à quatorze ans.  Il en est de même pour le Dieu en nous qui arrive.  Nous continuons à jouir et souffrir de la chair, mais ce n’est pas pour cela que nous ne sommes pas Dieu.  Nous sommes Dieu à l’état d’homme. Dieu âgé de 13,7 milliards d’années.  Dieu dans l’homo sapiens, tellement cruel, tellement bon, tellement tout.  Dieu dans le Sapiens Sapiens, seulement cent mille ans. Dieu dans l’homo sapiens mutant ayant créé ses propres mutations en déjouant les lois de la génétique.  La jubilation, enjeu universel de Tout, ne peut se réaliser que dans l’exploration des limites.  Sans limite, il n’y a plus de jouir.  Dieu joue à l’homme pour mieux jouir de son oeuvre. L’homme joue à Dieu pour mieux sortir du jeu et découvrir les règles du Grand Jeu.  Que font les scientifiques, les poètes, les mystiques, les ascètes, les libertins, si ce n’est jouer avec le feu de la passion pour soulever le voile qui nous montrera les fils tendus du marionnettiste.  Le grand OH! sera de voir que celui qui agite les Bras d’Albert, c’est Albert, habillé tout en noir pour que les spectateurs ne le voient pas. – Qui es-tu? Il confessa, il ne nia pas, il confessa: – Je ne suis pas le Christ. – Qu’es-tu donc?  lui demandèrent-ils. – Es-tu Elie? Il dit: Je ne le suis pas. – Es-tu le prophète? Il répondit: Non.

(Jean 1, 19-21)

Grâce à Dieu, le maître ne donne jamais une réponse explicite!  En donner une serait créer immédiatement une secte autour de sa personne.  Il doit rester comme Dieu, comme l’homme en face de moi, une essence, une chair à jamais non identifiable.  Ne pas tomber dans la réduction, dans l’univocité, l’unidimensionnalité.  Il restera ainsi pour toujours un mystère.  Le mystère de Jésus, le mystère de l’autre.  Moi-même mystère de moi-même.  Être tout et rien à la fois.  Un et deux.  Deux et Trois.  Femme et homme. Riche et pauvre.  Dieu est ce papier gras qui virevolte sur mon chemin.

Extrait du Magazine Medi@me n°7

Publié dans:JESUS |on 27 avril, 2014 |Pas de commentaires »

Se brancher sur la bonne énergie

Il est aujourd’hui courant parmi les personnes engagées dans la transformation sociétale et personnelle de se référer à cette maxime fameuse attribuée à Gandhi de «devenir soi- même le changement que l’on désire pour le monde».  Je propose d’appliquer ce principe au déferlement quotidien de mauvaises nouvelles qui, jour après jours, nous rend addicts!  Grâce aux spécialistes de la publicité et de la communication, nous savons que la répétition d’un message permet de l’inscrire durablement dans notre esprit.  Ceci est largement démontré pour les produits de lessive comme pour les hommes politiques.  Nos communicants nous apprennent également que, si ces messages s’impriment si facilement, c’est uniquement parce qu’ils rencontrent un écho favorable de notre part.

La fabrique de «La Réalité»

Une question pour la santé de l’esprit s’impose donc: avec quelles informations acceptons-nous de nourrir nos esprits?  A qui, à quoi consentons-nous «de louer notre temps de cerveau disponible» si bien défini par un ancien patron de chaîne télévisuelle?  Il est inexact de dire que les informations diffusées par les médias reflètent «La Réalité».  Elles reflètent des choix, pour certains conscients et pour d’autres inconscients, basés sur des critères allant de l’audimat à la sélection de données qui confortent les systèmes de croyances dominants.  Très souvent, le choix de l’information contribue à démontrer ce que l’on cherche à priori.  Tout le reste, ce qui ne sert pas cet objectif est soit ignoré, soit pas même perçu.  C’est ainsi que dans le traitement de l’information s’opère un premier choix de sujets à fort contenu conflictuel ou problématique, souvent déprimants ou mortifères.

Reflexion

Une poubelle qui brûle

Si l’on en croit les spécialistes, les nouvelles positives et porteuses d’espérance ne suscitent pas la même excitation auprès du public puisqu’elles ne se vendent pas.  Un second choix s’opère ensuite sur le traitement de l’information: plutôt que de vouloir présenter les différentes facettes d’une situation pour un même type d’évènement, seule la facette à forte sensation émotionnelle de préférence choquante et instantanée sera mise en avant.  C’est ainsi qu’une manifestation de quelques jeunes en colère qui brûlent des drapeaux devant l’ambassade américaine fait le tour des caméras alors qu’au même moment plusieurs manifestations pacifiques d’envergure restent invisibles.  Rendre compte de la totalité des faits ou actions est impossible.  Un parti pris préside à la sélection de l’information.  Quel est- il?  Une poubelle qui brûle en banlieue retiendra l’attention alors que le travail patient de citoyens et d’associations sur le terrain n’est même pas mentionné.  Le monde entier est inondé, minute après minute, des moindres informations sur le conflit israélo-palestinien et sur les exactions des groupes islamistes violents.

Le plat de la désespérance

Qui a entendu parler des Congrès Mondiaux pour la Paix entre Imams et Rabbins qui se tiennent depuis environ 10 ans?  Les dizaines de milliers de rencontres, d’actions de transformation et de propositions positives de la société civile en pleine effervescence silencieuse passent inaperçues (lire à ce sujet le dernier numéro spécial de Kaizen sur la France en Transition) alors que la manifestation de personnes en colère contre la hausse des charges est un sujet qui fait dire que la France est au bord de l’implosion.  C’est comme si seuls la violence, la colère et le désespoir étaient des choses sérieuses ou pouvaient permettre de transformer les choses.  Si nous n’osons pas croire que l’espérance, le bonheur et les réalisations de transformations peuvent vraiment changer quoi que ce soit, alors nos médias ont raison de nous servir le plat de la désespérance, de la misère humaine et de la colère.

Je me demande souvent si les actions de transformations positives, créatrices de joie, de bonheur et l’absence de problèmes nous intéressent vraiment.  Imaginons des médias qui diffuseraient des informations constructives tout au long de la journée: seraient-ils crédibles?  Serions-nous aussi intéressés?  L’exploration de l’inconnu, du nouveau, du rêve que nous portons en nous nous mobilise-t-elle plus que l’exposition de nos souffrances?  Je ne suis pas tout à fait certain de notre réponse.  De façon consciente ou inconsciente, nous sommes devenus «addicts» à la négativité ambiante sinon comment expliquer cette consommation massive de stupéfiantes mauvaises nouvelles.

Se débrancher de l’énergie négative

Dans notre regard existe une chose qui se consolide en croisant celui des autres.  Ainsi, nous pouvons voir dans nos vies le triste ou le gai, le triste avec un regard gai ou le gai avec le regard triste, ou encore plus rien du tout.  Cela dépend de notre façon de considérer le monde: quel regard utilisons-nous et de quel point de vue nous plaçons-nous? 

«La Réalité» est une construction interactive avec notre environnement.  A quoi ressemble donc notre création?  Nous réapproprier notre pouvoir d’agir et de changer en soi et autour de soi passe par la prise de conscience de cette dépendance.  Cette prise de conscience nous amène, lorsque nous n’en pouvons plus, à nous débrancher de ce type d’énergie afin de réorienter notre pouvoir créateur vers autre chose que la triste contemplation d’un monde qui se meurt.  Dès que la porte commence à se fermer sur ces dépendances, nous sommes libres de nous intéresser aux multitudes de transformations positives et porteuses d’espérances qui fleurissent aujourd’hui sur notre planète.  Jamais nous n’avons eu autant d’informations à ce sujet. Il suffit de regarder et de choisir.  Il faut oser sortir de l’intoxication des émotions et de la pensée.

Tous co-créateurs

Mon propos n’est pas de nier que les évènements mortifères existent réellement mais de nier que ces évènements constituent la réalité.  C’est comme si, pour décrire la vie d’un quartier ou d’un village sur une journée, on concentrait en les amplifiant tous les heurts, les propos déplacés, les procès d’intention, les échecs, les accidents et les décès en ignorant tout le reste.  Objecter que changer de regard peut permettre d’ignorer ces situations mais pas de les éviter ni de modifier leur réalité est possible.  C’est oublier que nous sommes tous co-créateurs, à la fois conscients et inconscients de ce qui arrive autour de nous.  Sinon qui d’autre que nous, collectivement, a créé la société dans laquelle nous vivons?  En choisissant délibérément d’orienter notre attention, notre regard, notre pensée, notre énergie, notre action vers ce que nous voulons pour le monde, nous contribuons à le changer.  On pourrait aussi tenter de culpabiliser en pensant que la seule façon d’aider un mourant, c’est de rester à son chevet.  Certainement, mais pas en mourant avec lui…

La «Une» de demain…

Il y a un monde qui se meurt avec une partie de nous-mêmes.  C’est celui basé sur la prédation, la conquête, la guerre, le prosélytisme, la domination, les murs de séparation (homme- nature, masculin-féminin, esprit-matière, terre- étoiles), les vérités uniques, l’individu isolé du monde, l’égologie.  C’est lui qui agonise en direct sous nos yeux.  Mais il y a aussi un monde qui naît avec une partie de nous-mêmes.  Il est fondé sur l’équilibre, l’interdépendance de toutes choses, la reliance, la coopération, les vérités multiples incluses dans l’unité, la non séparation (homme- nature, masculin-féminin, esprit-matière, terre-étoiles), la paix intérieure et extérieure, l’écologie.  Ce monde ne fait pas encore la une de l’information!  Nous sommes dans le passage et il nous appartient de savoir choisir quel bout du tunnel nous intéresse.  Avez-vous choisi?

 

L’ouvrage de référence

«Les nouveaux collectifs citoyens» disponible aux éditions du Souffle d’Or (Cliquer ici
Retrouvez Ivan Maltcheff sur www.impulse.fr ou lui écrire: ivan.maltcheff@club-internet.fr

Publié dans:CO-CREATION, ENERGIES |on 27 avril, 2014 |Pas de commentaires »

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