Parole de Jésus : la circoncision
ont dit à lui ses disciples : la circoncision est-elle utile ou non il leur dit si elle était utile leur père les engendrerait circoncis de leur mère mais la circoncision véritable en esprit a trouvé toute son utilité
À nouveau un rite juif est mis en cause. La réponse de Jésus à ses disciples est aussi précise qu’évidente : à une telle pratique ne peut être accordée une signification religieuse… Ce que le Père a prévu ne pourrait être corrigé par la main de l’homme ! Plus importante toutefois est la transposition du geste rituel vers une réalité spirituelle. Une valeur véritable concerne l’esprit et non pas le zizi…
Dans le logion 27 le jeun fut précisé comme : jeûnez face au monde. Cette recommandation n’invitait pas à un renoncement au monde, mais à un détachement de valeurs superficielles qui régissent le monde inférieur. Le jeun concerne donc le domaine de l’activité. La circoncision est un rituel dont l’acte consiste en un geste concret de détachement . La transposition de ce geste vers l’esprit, lui donne une dimension intérieure et le situe donc dans le domaine de la non-activité .
Activité et non-activité sont intimement liées, car la base de toute action est un repos. Pneuma , l’esprit, se manifeste à travers notre psychisme, comme une énergie dirigeante, qui détermine le choix de nos actions. Plus notre état psychique est harmonieux, plus l’action aura de chances d’être juste. La circoncision en esprit concerne une metanoia , un retournement mental, dans lequel notre esprit se détache de l’attention portée vers le domaine de l’activité, pour se diriger vers celui de la non-activité, du repos dans sa source intérieure.
Dans l’évangile de Matthieu (6. 6) Jésus a cette parole remarquable :
Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre et, ayant fermé la porte, prie ton Père qui est dans le secret et ton Père, qui voit dans le secret, te donnera de retour.
Précisons que la traduction : prie ton Père dans le secret est une transcription inexacte.
À nouveau il s’agit là d’une parole imagée. La chambre dont nous devons fermer la porte est notre chambre intérieure, l’endroit où réside notre conscience. Si nous voulons porter notre attention vers le Père, la source inspiratrice intérieure, il est impératif de détacher l’attention de notre esprit du domaine où il dirige nos actions : la porte doit être fermée . Ceci représente l’état dans lequel notre conscience, libérée de toute implication dans le monde extérieur, peut retrouver un repos intense et conscient , dans lequel sa réceptivité pour les dons de l’Esprit est optimale. Cet état représente la finalité de la prière : une attention dirigée vers le Père, qui lui-même est dans le secret . Le Père «voit», mais nous ne pouvons le «voir»… Pour notre conscience le Père n’est pas accessible… Le but de la prière est de nous rendre réceptifs pour Son inspiration, Son Esprit…
Cet état de conscience, empreint d’une intense spiritualité, correspond pourtant à une logique scientifique. La nature nous apprend en effet que tout état de repos, de potentiel énergétique mineur, correspond naturellement à un état d’ordre ou d’harmonie supérieur. À chaque fois que nous induisons un état de repos intense dans les structures, qui constituent la base physiologique de notre conscience, nous recevons une impulsion d’harmonie par laquelle notre système nerveux central retrouve une fraction de sa pureté originelle. À partir de structures plus ordonnées la qualité de toute expérience, des pensées, des sentiments et des actions, sera donc plus harmonieuse. Ceci est la voie par laquelle l’Esprit et Sa loi naturelle se manifestent dans l’homme.
Les traditions orientales nous apprennent que la pratique de la méditation est la base même de toute évolution personnelle. Le but d’une méditation est de détacher temporairement l’attention de notre esprit du domaine de l’activité et de la diriger vers celui de la non-activité, du repos intérieur. La spécificité d’un état méditatif est que la conscience y reste en éveil, bien que la qualité du repos soit intense. Malgré que cet état spécifique soit un état naturel, les attaches contraignantes de notre esprit à une activité extérieure sont devenues telles qu’une aide est devenue nécessaire pour induire un état de repos méditatif dans notre conscience.
Différentes techniques peuvent être utilisées pour atteindre un tel repos. La plus communément pratiquée est l’utilisation d’un mantra . Un mantra est un son possédant une valeur vibratoire spécifique, qui est produite dans notre cerveau par la pensée répétitive d’un mot sans contenu mental. Le manque de contenu engendre une absence d’activité mentale. Ainsi l’attention de l’esprit est captée et détournée vers le domaine de la non-activité, de l’absence de pensées.
En Occident nous connaissons également la pratique de telles techniques. Les chants grégoriens, la récitation de litanies avec sa succession de «priez pour nous», la pratique du rosaire, ce sont autant de moyens capables d’induire un repos méditatif, à condition de ne pas porter une attention au contenu des mots. Dans l’absence de pensées, qui caractérise l’état de silence méditatif, il n’existe plus de «moi». Chaque individu redevient «être», uni à l’Être, car réceptif pour Son inspiration. La goutte de pluie rejoint l’océan, sa mère naturelle… Cette qualité de repos est le composant devenu nécessaire pour rétablir l’équilibre originel dans le rythme de mouvement et de repos . (voir le logion 50) La condition essentielle pour y parvenir est une circoncision en esprit…
issu de L’évangile de Thomas dévoilé – Sommairewww.unisson06.org
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