Archive pour le 2 février, 2014

Lettre Sur la tolérance

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John Locke   


     »La tolérance à l’égard de ceux qui ont des opinons religieuses différentes, est si conforme à l’Evangile et à la raison qu’il semble monstrueux que des hommes puissent n’y point voir dans une si claire lumière. Quant à moi, je ne veux pas accuser ici l’orgueil ou l’ambition des autres, leurs excès et leur fanatisme privé de charité et de mansuétude; ce sont là des vices qui ne peuvent peut-être être extirpés des choses humaines. Mais ils sont néanmoins d’une telle nature que personne ne veut ne subir ouvertement le reproche; il n’y a quasiment personne qui, dévoyé par ces vices, ne recherche la louange après les avoir cachés sous une honnête apparence. Mais afin que personne ne donne pour prétexte à une persécution et à une cruauté peu chrétienne le souci de l’État et le respect des lois, et afin, au contraire, que d’autres, sous le couvert de la religion, ne cherchent pas la licence des moeurs et l’impunité de leurs crimes; afin, dis-je, que personne, soit comme sujet fidèle du prince, soit comme croyant sincère, n’en n’impose ni à lui-même, ni aux autres, j’estime qu’il faut avant tout distinguer entre les affaires de la cité et celle de la religion et que de justes limites doivent être définies entre l’Eglise et l’État. Faute de quoi, on ne pourra apporter aucune solution aux conflits soulevés entre ceux qui ont véritablement à coeur, et ceux qui font semblant d’avoir à coeur, ou bien le salut des âmes ou bien le salut de l’État ».

Lettre sur la toléranceP.U.F. trad. R. Polin, p.9-11.

Publié dans:TOLERANCE |on 2 février, 2014 |Pas de commentaires »

La peur est l’ennemi de l’homme

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Swami Prajnanpad    


     »  La peur est le plus grand ennemi de l’homme. Cette peur peut prendre des formes aussi diverses que la honte, la jalousie, la colère, la mauvaise humeur, une conduite arrogante et insolente, une manière désinvolte de parler aux autres, en fonction de ce qui fait plaisir à soi-même et sans tenir aucun compte des sentiments de l’autres, etc. Quelle est la cause de la peur? Le manque de confiance en soi. Pourquoi ce manque de confiance? A cause d’une action qui a été désapprouvée par quelqu’un d’autre et pour laquelle on a été rejeté, battu, blâmé. On fait des erreurs seulement parce que l’on ignore ce qui est juste et qu’on accepte comme correct ce que disent les autres, spécialement les aînés. On en vient à considérer ses propres actions comme des erreurs. Plus tard dans la vie, face à une situation semblable ou potentiellement semblable, apparaît dans le mental l’impression: « non, ce n’est pas bien. et immédiatement apparaissent en conséquence les émotions de peur et de honte: « c’est incorrect d’agir ainsi, que vont dire les autres! etc… Mais quand le mental refuse d’accepter cette manière de penser, on commence à ressentir: « non, ce n’est pas moi qui ai fait quelque chose de mauvais, ce sont les gens qui sont méchants; c’est pourquoi ils disent que mon action est mauvaise ». On tombe alors sous l’emprise de la colère, de la jalousie etc. et le comportement devient arrogant; on ne se contrôle plus et on se livre à des excès aussi bien en parole qu’en action. Alors voyons, où est la cause de tout ce trouble? Vous avez fait quelque chose; quelqu’un d’autre a fait des remarques sur votre action; vous vous êtes trouvé dans un état de confusion et vous avez, en conséquence, accepté comme vrai ce que les autres ont dit. Vous n’avez pas découvert vous-même ce qui était réellement juste. »

La vérité du bonheur, édition l’originel, p. 53-54.

Publié dans:PEUR |on 2 février, 2014 |Pas de commentaires »

Entre frénésie et pédagogie animale

 

images (3)Vers les années 1990, pas franchement plus lucide que la moyenne, j’ai accompagné plusieurs groupes d’humains « civilisés » à la rencontre de groupes de dauphins « sauvages » de type Tursiops (le plus médiatique, les frères de Flipper), ou, plus fin et certainement plus raffiné, ou Stenella Frontalis (dauphins tâchetés), notamment au sud de la « Floride alabamienne » (l’Alabama s’est fait rouler, cette côte devrait lui revenir) et au large des Bahamas. J’avoue que, lorsqu’en pleine mer, sur un « spot » repéré d’avance, un groupe de dauphins accepte de jouer, non plus seulement avec l’étrave de votre bateau, mais avec tout un groupe de bipèdes plus ou moins nageurs, qui se jettent à l’eau en poussant des cris stridents, l’effet est saisissant. La force de ces êtres permettrait à n’importe lequel d’entre eux de ratatiner n’importe quel humain en une fraction de seconde ! Au lieu de quoi, ils entrent en interaction, dans des danses aquatiques si belles que, parfois, tâchant de les suivre dans leurs cabrioles sous l’eau, vous en oubliez de respirer ! L’incroyable contact velouté de leur peau (quand vous avez de la chance qu’ils vous touchent – vous-même, ne le faites jamais), la façon dont ils vous sondent avec leur « sonar » (ça, à tous les coups), ce sixième sens à écholocation qu’ils se sont inventé pour survivre, ultrason imperceptible légèrement électrique, la sensualité et la drôlerie de leurs comportements, tout cela fait de la rencontre avec eux un moment inoubliable. Puis ils disparaissent, après une étourdissante mêlée d’un quart d’heure, ou d’une demi-heure, et vous remontez sur votre bateau, en proie à une euphorie incontrôlable.

Certains en demeurent marqués à vie. Dans l’instant, tous ceux qui ont participé à l’événement, strictement tous (même le non-nageur qui a osé se jeter à l’eau avec une bouée sous les bras) ont des révélations exceptionnelles à vous faire : sur les dauphins, sur les baleines, sur la mer, sur la vie, sur le cosmos, sur eux-mêmes, sur la condition humaine et sur la société qui règne actuellement sur cette planète. Mais aussi sur l’âme, sur le souffle, sur l’esprit, sur l’inspiration poétique, sur les anges…. Bref, le contact avec le dauphin vous fait lâcher prise et vous ouvre à la créativité la plus large. Ce serait un excellent animateur de brain storming ! Vous voulez réveiller votre inspiration créatrice et votre enthousiasme originel ? Nagez donc avec un dauphin libre !

(nous nous refusons à entrer en contact avec de pauvres dauphins prisonniers, même si leurs geôliers ont d’implacables alibis pour justifier que l’on enferme des princes des mers dans des bassins ridicules, notamment celui qui consiste à dire qu’en emprisonnant une poignée de dauphins otages, les marinelands vous expliqueront qu’ils font en sorte que le public laisse les dauphins sauvages tranquilles).

La pédagogie de ces rencontres inter-espèces est simple : voilà des êtres intelligents et sensibles, qui vivent sur cette planète depuis trente à cinquante millions d’années, sans en avoir rompu les grands équilibres, et ceci alors même que certains de leurs représentants, en particulier les orques, sont les plus grands prédateurs, craints même des grands requins blancs et constituant le bout de la chaîne alimentaire océanique, comme nous avons longtemps constitué le bout de la chaîne continentale (aujourd’hui, notre gasteropolis est mondiale). Mais comparés à eux, nous, qui vivons sur cette même planète depuis à peine deux millions d’années (et encore, la maîtrise du feu ne date-t-elle que de cinq cent mille ans), nous faisons figure d’antibiotique léthal, de poison monstrueux, de prédateur dément, puisque, dans ce très court laps de temps, nous avons réussi à mettre toute la biosphère en danger. La grande différence entre les cétacés et nous, disions-nous, est qu’ils n’ont pas de mains et ne fabriquent donc rien, alors que notre génie manuel nous a fait métamorphoser notre environnement tout entier…

Ne dit-on pas, depuis Darwin (qui de ce point de vue demeure très pertinent), que les espèces disparaissent par leurs points forts ? Aujourd’hui, nous savons que la métamorphose de l’environnement par l’homme est allée trop loin et que, comme le préconisent les sages, de Lao Zi à Pierre Rabhi, nous ferions bien de nous rappeler que nous avons aussi la capacité de communiquer et de jouir, de donner et de contempler, de rire et d’aimer, autant de verbes qui peuvent se conjuguer même si l’on n’a pas de mains et qu’on ne fabrique rien.

article extrait de http://www.cles.com/enquetes

 

Publié dans:ANIMAUX |on 2 février, 2014 |Pas de commentaires »

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