Comment notre cerveau se reconstruit jusqu’à la fin

 

Entretien avec le Pr Hervé Chneiweiss

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C’était un dogme inébranlable : notre système nerveux se bâtit pendant l’enfance et, dès la fin de l’adolescence, c’est fini, nous devrons nous débrouiller notre vie durant avec le même stock de neurones – promis à une sénilité quasi automatique au-delà d’un certain âge, quand le stock se trouvera épuisé. Mais voilà, les neurobiologistes ont découvert que ce dogme était faux.

Tant qu’il y a de la vie, tout se renouvelle, y compris le système nerveux – à condition de le faire fonctionner, en agissant, en communiquant, en réfléchissant… ou en méditant  ! En fait, c’est toute une vision rigide de la vie qui s’efface depuis quelques années. Comme si les cadres dogmatiques qui encadraient notre compréhension du vivant depuis un siècle et demi (normal après tout, la biologie est une science très jeune) se dissolvaient peu à peu, pour laisser place à une vision bouillonnante, incroyablement créative et même vertigineuse : la plasticité de la vie est telle qu’on ne sait plus où cela s’arrête.

Des biologistes comme Albert Jacquard affirment qu’en réalité, il n’y a pas de différence entre l’animé et l’inanimé. D’autres, comme Jean-Claude Ameisen, démontrent que la mort est en réalité un outil de la vie : c’est elle qui « sculpte » les formes vivantes dans l’indifférencié. D’autres encore, comme Henri Atlan, nous préparent à accueillir des formes d’humanité inconcevable, élaborées dans des utérus artificiels ! Après avoir désenchanté le monde, partout, les scientifiques le réenchantent… même si, pour nous, simples citoyens, cela ressemble parfois, comme chez l’enchanteur Merlin, à de la sorcellerie. Fécondation in vitro, clonage, manipulation génétique, séquençage du génome humain, tout va si vite que nous sommes complètement dépassés. N’est-ce qu’un mauvais cap à passer ? Se pourrait-il que les percées foudroyantes des sciences du vivant soient vraiment porteuses d’espoir ? Pour tenter de faire le point, nous sommes allées à la rencontre du neurobiologiste Hervé Chneiweiss, directeur de recherche au CNRS, professeur au Collège de France, membre du comité éthique de l’INSERM, conseiller pour les sciences du vivant auprès du Ministre de la Recherche entre 2000 et 2002, auteur avec Jean-Yves Nau, journaliste au Monde, de Bioéthique, avis de tempêtes (éd. Alvik). Avis de tempête ?

 

Propos recueillis par Sylvain Michelet et Patrice Van Eersel

Publié dans : MAITRISE, MEDITATION |le 15 décembre, 2013 |Pas de Commentaires »

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