Archive pour le 15 décembre, 2013

La Biologie qui fait peur

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Nouvelles Clés : Autrefois, la biologie et les neurosciences nous émerveillaient. Aujourd’hui, elles font plutôt peur, alors qu’a priori, elles visent quand même à soigner. Comment s’y retrouver ?

Hervé Chneiweiss : Nous traversons un passage difficile parce nous en savons aujourd’hui beaucoup plus. Or, la science commence toujours par désenchanter le monde… avant de le réenchanter. Il faut comprendre que la biologie a fini par entièrement s’intégrer au grand courant de la démarche scientifique, où l’on passe de l’approximation à l’accumulation des connaissances. Grâce au microscope optique ou électronique, on a pu observer les cellules, leur développement, leurs assemblages. Le séquençage du génome humain – grand rêve de quelques pionniers lancé le lendemain même du jour où Armstrong mettait le pied sur la lune, quand James Watson (Découvreur, avec Francis Crick, de la structure de l’ADN, en 1953. Prix Nobel en 1962.) a convaincu les autorités d’en faire la « next frontier » du rêve américain – a été réalisé deux à trois fois plus vite que prévu. Avec, au passage, la première aventure industrielle menée par la recherche fondamentale (qui n’en a pas été dépossédée comme avec l’atome), et même un moratoire d’un an sur les recherches, décidé en 1974 à la suite d’une rencontre, à Asilomar en Californie, de tous les scientifiques travaillant sur la génétique. Une année à réfléchir aux enjeux éthiques et à mettre au point les protocoles de confinement des labos ! Bref, on a fait entrer la vie dans le monde technique, où tout est mis à plat, révélé. Les questions éternelles (d’où vient la vie ? pourquoi vit-on ?), simples au départ, ne relèvent plus du « grand mystère de la vie » dont parlaient les théologiens. Du moins en apparence ! Car une fois que l’on a dit cela, tout le mystère réapparaît : on découvre qu’il n’y a rien de pré-déterminé vraiment, rien de pré-écrit vraiment, mais un ensemble de possibles.

Comment passe-t-on d’une cellule d’un centième de millimètre – où se trouve cependant un ruban d’ADN mesurant, déplié, environ un mètre – à un individu fait de centaines de milliards de cellules assemblées à peu près correctement en organes, qui va vivre environ 90 ans, interagir avec son environnement, se nourrir, aimer, penser, et tout ça avec des molécules ? Comment est-ce possible ? Les questions éternelles restent les mêmes, avec ceci de merveilleux : le mystère n’est plus « fermé », on a posé le pied sur un continent nouveau, l’atome conduit au quark appelé « charmant » ou « étrange », la cellule montre qu’il ne suffit pas d’avoir lu ses gènes pour comprendre comment elle marche, tout comme il ne suffit pas de voir l’activité du cerveau pour comprendre la conscience – ou de connaître les lettres pour faire de la poésie.

N. C. : En entrant dans l’ère de la complexité, la biologie ne fait-elle pas exploser tous ses dogmes ?

H. C. : Si ! À chaque découverte, un dogme explose. Quand j’étais étudiant, on considérait le gène, constitué d’ADN, comme une simple unité de codage des informations permettant, via l’ARN-messager, de produire une protéine. Gène, ARN, protéine, chacun avait sa fonction, comme un interrupteur allumé ou éteint. C’était simple. On sait aujourd’hui que la moindre protéine interagit avec une centaine d’autres, en fonction d’une multitude de facteurs qui lui donnent une formidable palette d’expressions, comme un être humain que l’on trouve habillé différemment selon les lieux, les époques de l’année ou de la vie. Quant à l’ARN, on a découvert qu’il n’était pas seulement un intermédiaire entre l’information génétique et la protéine. Il existe plusieurs ARN, et chacun a un sens. Certains fragments, les SIRNA (small inhibitory ribo nucleic acid) peuvent même empêcher l’expression des autres… Inutile de dire que le gène lui-même se révèle d’une complexité extrême, bien loin de l’idée : un gène = une fonction !

N. C. : Et du côté du cerveau ?

H. C. : C’est la même chose : les dogmes s’écroulent et ça change tout ! On vivait depuis 1904 dans le dogme du neurone : la cellule qui transmet l’information, c’est le neurone – soit seulement 10 à 15 % des 500 milliards de cellules du cerveau. Le reste – la « glie » – a été considéré pendant un siècle comme du remplissage. Il fallait bien que ça tienne, elle était là pour ça. Or, pas du tout ! On sait aujourd’hui que les cellules gliales entrent en interaction avec les neurones, codent de l’information de façon spécifique, interagissent les unes avec les autres et provoquent, quand elles se dérèglent, l’immense majorité des maladies neurologiques. Les astrocytes, qui constituent la majorité de ces cellules gliales, jouent un rôle primordial dans la constitution de l’architecture cérébrale au cours du développement : ils servent de « rails » lors de la migration des neurones immatures vers les couches externes du cortex. Par ailleurs l’astrocyte est le seul lieu de stockage du glucose dans le système nerveux, donc la seule source énergétique des neurones.

N. C. : L’idée selon laquelle nous n’utilisons que 10 % de notre cerveau est donc fausse également ?

H. C. : Tout comme celle disant que l’on naît avec un stock de cellules à peu près fixe, avec quelques ajustements jusque vers l’âge de trois ans et qu’ensuite, jusqu’à sa mort, on va conserver ce capital – tout en l’usant ! Ce n’est pas vrai du tout, nous renouvelons des cellules pendant toute notre vie, grâce aux fameuses cellules souches présentes dans tous nos organes. Nos os se remanient sans arrêt, notre tube digestif change chaque semaine. Mieux , notre système nerveux lui-même a sa plasticité : chaque neurone remodèle en permanence son « arbre dendritique » – l’endroit où il reçoit de l’information – sous l’influence des cellules gliales, qui déterminent quelle synapse doit être mise en place ou remaniée pour travailler avec plus d’efficacité. Plus encore : deux zones du cerveau (la zone sous-ventriculaire et la zone sous-granulaire de l’hippocampe) abritent des cellules souches qui donnent naissance à de nouveau neurones tout au long de la vie, y compris à l’âge adulte. Il existe également des cellules souches adultes capables de donner naissance aux différentes lignées cellulaires du système nerveux central, dont des neurones, dans d’autres régions du cerveau (le striatum, la moelle épinière). Toutefois ces cellules restes inactives tant que tout est normal dans la physiologie du système nerveux. D’où une idéée simple : l’environnement local conditionne la capacité des cellules souches à proliférer et à se différencier.

Autrement dit, cette nouvelle complexité nous montre que les mécanismes d’apprentissage sont infiniment moins déterminés qu’on le pensait. Nous pouvons continuer d’apprendre jusqu’à un âge très avancé, et même jusqu’à la fin de notre vie, aucune fatalité ne s’y oppose. Tant que nous nous servons de notre système nerveux central – en agissant, en communiquant, en réfléchissant – notre réseau de cellules gliales continue d’établir de nouvelles passerelles synaptiques entre nos neurones, et ceux-ci peuvent même, dans certains cas, se renouveler !

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Publié dans:ADN, ESPRITS, LOI NATURELLE, PEUR |on 15 décembre, 2013 |Pas de commentaires »

Comment notre cerveau se reconstruit jusqu’à la fin

 

Entretien avec le Pr Hervé Chneiweiss

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C’était un dogme inébranlable : notre système nerveux se bâtit pendant l’enfance et, dès la fin de l’adolescence, c’est fini, nous devrons nous débrouiller notre vie durant avec le même stock de neurones – promis à une sénilité quasi automatique au-delà d’un certain âge, quand le stock se trouvera épuisé. Mais voilà, les neurobiologistes ont découvert que ce dogme était faux.

Tant qu’il y a de la vie, tout se renouvelle, y compris le système nerveux – à condition de le faire fonctionner, en agissant, en communiquant, en réfléchissant… ou en méditant  ! En fait, c’est toute une vision rigide de la vie qui s’efface depuis quelques années. Comme si les cadres dogmatiques qui encadraient notre compréhension du vivant depuis un siècle et demi (normal après tout, la biologie est une science très jeune) se dissolvaient peu à peu, pour laisser place à une vision bouillonnante, incroyablement créative et même vertigineuse : la plasticité de la vie est telle qu’on ne sait plus où cela s’arrête.

Des biologistes comme Albert Jacquard affirment qu’en réalité, il n’y a pas de différence entre l’animé et l’inanimé. D’autres, comme Jean-Claude Ameisen, démontrent que la mort est en réalité un outil de la vie : c’est elle qui « sculpte » les formes vivantes dans l’indifférencié. D’autres encore, comme Henri Atlan, nous préparent à accueillir des formes d’humanité inconcevable, élaborées dans des utérus artificiels ! Après avoir désenchanté le monde, partout, les scientifiques le réenchantent… même si, pour nous, simples citoyens, cela ressemble parfois, comme chez l’enchanteur Merlin, à de la sorcellerie. Fécondation in vitro, clonage, manipulation génétique, séquençage du génome humain, tout va si vite que nous sommes complètement dépassés. N’est-ce qu’un mauvais cap à passer ? Se pourrait-il que les percées foudroyantes des sciences du vivant soient vraiment porteuses d’espoir ? Pour tenter de faire le point, nous sommes allées à la rencontre du neurobiologiste Hervé Chneiweiss, directeur de recherche au CNRS, professeur au Collège de France, membre du comité éthique de l’INSERM, conseiller pour les sciences du vivant auprès du Ministre de la Recherche entre 2000 et 2002, auteur avec Jean-Yves Nau, journaliste au Monde, de Bioéthique, avis de tempêtes (éd. Alvik). Avis de tempête ?

 

Propos recueillis par Sylvain Michelet et Patrice Van Eersel

Publié dans:MAITRISE, MEDITATION |on 15 décembre, 2013 |Pas de commentaires »

Caractères de l’homme de bien

 

images  AA quels signes peut-on reconnaître chez un homme le progrès réel qui doit élever son Esprit dans la hiérarchie spirite ?
 » L’Esprit prouve son élévation lorsque tous les actes de sa vie corporelle sont la pratique de la loi de Dieu et lorsqu’il comprend par anticipation la vie spirituelle. « 

Le véritable homme de bien est celui qui pratique la loi de justice, d’amour et de charité dans sa plus grande pureté. S’il interroge sa conscience sur les actes accomplis, il se demandera s’il n’a point violé cette loi ; s’il n’a point fait de mal ; s’il a fait tout le bien qu’il a pu ; si nul n’a eu à se plaindre de lui, enfin s’il a fait à autrui tout ce qu’il eût voulu qu’on fît pour lui.
L’homme pénétré du sentiment de charité et d’amour du prochain fait le bien pour le bien, sans espoir de retour, et sacrifie son intérêt à la justice. Il est bon, humain et bienveillant pour tout le monde, parce qu’il voit des frères dans tous les hommes sans exception de races ni de croyances.
Si Dieu lui a donné la puissance et la richesse, il regarde ces choses comme UN DEPOT dont il doit faire usage pour le bien ; il n’en tire pas vanité, car il sait que Dieu qui les lui a données peut les lui retirer.
Si l’ordre social a placé des hommes sous sa dépendance, il les traite avec bonté et bienveillance, parce qu’ils sont ses égaux devant Dieu ; il use de son autorité pour relever leur moral, et non pour les écraser par son orgueil.
Il est indulgent pour les faiblesses d’autrui, parce qu’il sait que lui-même a besoin d’indulgence et se rappelle cette parole du Christ : Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre. Il n’est point vindicatif : à l’exemple de Jésus il pardonne les offenses pour ne se souvenir que des bienfaits, car il sait qu’il lui sera pardonné comme il aura pardonné lui-même.
Il respecte enfin dans ses semblables tous les droits que donnent les lois de la nature, comme il voudrait qu’on les respectât envers lui.

 Issu du livre d’Allan Kardec : Le livre des Esprits – Livre II

Publié dans:MAITRISE, MEDIUM |on 15 décembre, 2013 |Pas de commentaires »

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