Les sens intérieurs
Des sens intérieurs prennent vie en l’homme et le font agir spontanément, sans passer par les schémas intellectuels du mental. Il acquiert alors l’état de compréhension dans le silence intérieur entre deux pensées, entre deux sensations, entre deux réactions… et tout à coup, c’est l’éclair qui foudroie !… Le réel est l’intervalle entre deux existences, l’intervalle entre le sommeil profond et la veille… ce que nous appelons « rien »… d’où tout émane…
Les morts ne sont pas dans le monde d’après l’existence. Ils sont ici, ils sont nous, qui dormons et rêvons notre condition humaine.. Nous vivons dans le despotisme du langage qui nous fait oublier que les mots ne sont pas la chose qu’ils représentent. Nous nous mouvons dans un monde d’étiquettes et dans la mémoire codifiée de ces étiquettes. Nous existons au dixième de nos potentialités.
Je comprends l’émotion que je ressentis au cours d’une émission télévisée, lorsque Bernard Pivot posa la dernière question à son invité :« À la fin de votre existence, lorsque vous arriverez devant Dieu, que souhaiteriez-vous qu’il vous dise ? » Peter Brook répondit : « Les répétitions sont finies ».
Je crois qu’à l’instant de la mort, l’énergie-vie-conscience qui se sépare du corps et retourne à sa source emporte, intégrée à son essence, la moisson du vécu au cours de son existence. Moisson organique, psychique, mentale qui sont sa Mémoire cristallisée. Je m’éveille à l’accord d’une résonance qui me fait participer et ne plus subir. C’est une perception inexprimable dans notre langage. Mais à son contact, mes interrogations anxieuses sur le troisième millénaire volent en éclat : il sera la victoire de l’esprit sur l’ego immature de l’humanité.
Au terme de ce deuxième millénaire, le XXe siècle, qui vit ses dernières années, est d’une certaine façon révélateur d’une métamorphose : celle de la puberté de l’âme de l’humanité. L’âge de tous les doutes et de tous les espoirs s’exprime à travers une transformation de l’humain à l’échelle de la planète, répercutée chez les hommes, c’est-à-dire nous-mêmes.
De grands noms marquèrent ce siècle, comme des phares perçant les ténèbres de guerres terriblement meurtrières, d’affrontements sanglants entre les cultures. J’en cite quelques-uns dans l’ordre où ils nous quittèrent : Ramana Maharishi, G.I. Gurdjieff, Aurobindo, Teilhard de Chardin, Schwaller de Lubicz (Aor & Isha), Mère, Nisagardatta, Krishnamurti, K.G. Dürckheim… Je reçus de chacun, en son temps, la nourriture indispensable à la poursuite de ma quête de la Connaissance, et mon attention grandit, me révélant l’attention, voie des métamorphoses.
écrit Par Jeanne Guesné

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