contre la dépression saisonnière
Face au syndrome qui nous sape régulièrement le moral chaque année entre novembre et janvier, trouvez des alliés parmi les plantes.
À la fin de l’automne, le nombre quotidien d’heures de lumière décroît pour atteindre son minimum fin décembre. Jours plus courts et grisaille nous sapent régulièrement le moral avec notamment une sensation de fatigue, de tristesse, des problèmes de concentration, de sommeil et des fringales. Point de lumière, point de salut ? Le docteur Daniel Scimeca, qui enseigne la phytothérapie et est l’auteur de Chasser la déprime avec les plantes (éd. Alpen), explique que, en effet, « cette lumière nous est nécessaire pour élaborer nos précieuses hormones cérébrales, au premier rang desquelles la sérotonine, notre hormone du bonheur ». D’après lui, certaines plantes peuvent remplacer le soleil qui fait défaut dans notre environnement. En tête de ses substances végétales, le millepertuis et la bergamote.
La bergamote (Citrus bergamia) pour remplacer le soleil
Durant la journée, notre cerveau, stimulé par la lumière, fabrique de la sérotonine, l’hormone du bonheur et de l’action. La nuit, l’obscurité incite le cerveau à transformer la sérotonine en mélatonine, l’hormone du repos. La baisse d’intensité lumineuse durant l’hiver et nos vies urbaines peuvent dérégler ce fragile mécanisme. Alors que la production de mélatonine devrait se bloquer le matin pour passer le relais à la sérotonine, la faible luminosité perturbe tout : fatigués la journée, nous arrivons épuisés le soir sans pouvoir trouver le sommeil ! « L’huile essentielle de bergamote est un concentré de bonheur et un soutien efficace pour retrouver un sommeil réparateur, explique le docteur Scimeca. Grâce au 5-MOP qu’elle renferme, elle stimule la fabrication de la mélatonine durant la nuit à partir de la sérotonine. »
L’huile essentielle de bergamote est en effet particulièrement concentrée en 5-MOP (5-méthoxypsoralène), une molécule qui stimule notre peau. C’est dans le zeste du fruit du bergamotier, un agrume, que se trouvent les précieuses essences utilisées pour les parfums, les arômes alimentaires ou la fabrication des huiles essentielles. Le docteur Scimeca conseille, si on n’a pas l’aide d’un médecin spécialisé, de se contenter d’une goutte par jour d’huile essentielle de bergamote sur un demi-sucre ou une pointe de miel, 20 jours par mois, de novembre à fin février. Des précautions s’imposent et cette huile essentielle est interdite aux enfants et aux femmes enceintes. De plus, elle est photosensibilisante, aussi faut-il l’éviter avant une exposition solaire et impérativement proscrire les séances d’UV durant sa prise.
Le millepertuis (Hypericum perforatum), la fleur du soleil
Cette jolie plante sauvage aux fleurs jaunes en étoiles est vraiment la plante phare du soleil, et on la surnomme d’ailleurs « herbe de Saint-Jean », en référence à sa floraison à la fin du mois de juin au moment du solstice d’été. Elle est reconnue pour ses propriétés antidépressives et elle a fait l’objet de nombreuses études pour son action sur le système nerveux en général. En fait, ses molécules sont très réactives à la lumière et le millepertuis permettrait d’empêcher la dégradation de la sérotonine qui se forme entre nos neurones, sans avoir les effets secondaires des antidépresseurs. C’est donc une alliée de choix pour accompagner la dépression saisonnière. On peut la prendre en tisane ou en teinture mère, mais son utilisation la plus classique est en poudre sous forme de gélules à raison de 900 mg par jour (généralement un comprimé le matin et un le soir).
Le millepertuis nécessite des précautions d’usage qu’il est important de connaître. En effet, il faut éviter de s’exposer au soleil, car une photosensibilisation est possible. Par ailleurs, en cas de traitement, il est important d’en parler avec son médecin, cette plante interagissant avec certains médicaments (anticoagulants, immunosuppresseurs, contraceptifs, certains antidépresseurs…). Le millepertuis peut faire baisser l’efficacité de ces médicaments, mais son interruption brutale pourrait au contraire provoquer une augmentation de la concentration des molécules. À propos de la bergamote et du millepertuis, le docteur Scimeca souligne qu’ »il est amusant de constater que les plantes qui luttent contre notre manque de soleil sont légèrement photosensibilisantes. C’est assez logique finalement et conforte tout leur intérêt lorsque les fameux mois gris arrivent. »
Le bénéfice de la passiflore et de la griffonia
D’autres plantes peuvent accompagner ces mois de grisaille. En cas d’anxiété associée, la passiflore pourra être utile, et pour les fringales de sucre, la griffonia (Griffonia simplicifolia) permet de mieux réguler la sérotonine (en gélules en fin d’après-midi). À côté des plantes, une bonne hygiène de vie permet aussi de limiter ces désagréments de l’hiver : se coucher assez tôt, éviter les grignotages, sortir et marcher pour profiter des quelques rayons de soleil. Enfin, la luminothérapie, qui reproduit la lumière du jour, est également un soutien efficace.

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