la vie de Marie-Madeleine
Depuis la nuit des temps, au début de l’ère secondaire, à quelques centaines de milliers d’année (-2,4 à – 1,5 million d’année), un phénomène géologique extraordinaire se produit : un massif calcaire surgit du sol. Il s’élève à un peu plus de 1000 mêtres d’altitude. Il laisse au versant nord un lieu propice à l’apparition d’une forêt, celle qui existe toujours à la Sainte-Baume. Cette foret est puissante, luxuriante, vivante, atypique de par sa végétation en Provence. Elle attire à elle des hommes et des femmes désireuses de foi et de culte. Les grecs viennent adorer Artémis, déesse de la fécondité, et les romains viennent adorer Diane, déesse de la chasse et des forets. Au début de l’ère chrétienne, selon la tradition historique, la providence se charge de sanctifier ce lieu par la venue d’une sainte femme. Cette femme n’est autre que sainte Marie-Madeleine. Elle marqua tellement ce lieu que les anciens l’ont nommé sainte-baume ce qui en provençale veut dire sainte grotte. Elle demeura ici les trente dernières années de sa vie avant d’expirer auprès de saint-Maximin, compagnon de prédication de Marie-Madeleine et premier évêque d’Aix, dans le bourg qui porte maintenant son nom. Elle reçoit de ses mains l’eucharistie avant de rendre son dernier souffle de vie terrestre.
Qui est cette femme qui a tant marqué ce lieu et qui le marque encore aujourd’hui. Marie-Madeleine est née, au premier siècle de notre ère dans une bourgade, Béthanie, près de Jérusalem. Les biographes célèbres de la sainte nous disent qu’elle était d’une famille aisée, vivant dans le bien être. Elle a un frère Lazare et une soeur Marthe. Marie dénote de sa famille car elle est libre et belle. Ecoutons Raban Maur, célèbre biographe de la sainte nous peindre sa beauté quant à Marie, lorsqu’elle eut atteint l’âge nubile, brillant alors de tout l’éclat de la plus rare beauté, elle se faisait admirer pour l’élégance et la parfaite proportion de toute sa personne, les charmes de sa figure, la beauté de sa chevelure, les grâces exquises de son langage, la douceur extrême de son caractère, la fraîcheur de son teint, où se mêlaient la blancheur des lis et l’éclat des roses. Enfin, elle brillait de tant de grâces et de beauté qu’elle était regardée comme un des chefs d’oeuvre du Créateur. (Raban Maur, vie de sainte Marie-Madeleine et de sainte Marthe sa soeur, cahiers de la Sainte-Baume Ne 9, p 23)
Marie-Madeleine a donc tout pour elle : la beauté, la position sociale, l’argent. Tous les regards convergent sur elle. Elle est admirée, désirée, voulue. Une foule d’admirateurs vient à ses pieds, elle les dédaigne. Elle va de repas en repas, de festin en festin. Elle vit dans l’insouciance et l’oisiveté. Et petit à petit, le désir de la chair, le désir des honneurs et le désir du gain sont plus forts qu’elle. Elle s’abandonne dans une vie dissolue. De belle brebis qu’elle était, elle devient une brebis égarée qui se perd dans les méandres de l’esprit du monde. Sa réputation se fait connaître. Comme dit le curé d’Ars, Tous les gens de la ville ne la nomment plus que la femme pécheresse et scandaleuse. Vous conviendrez avec moi que voilà un bien mauvais arbre ; si vous avez été aussi loin, il n’en est guère qui l’ait passée. Hélas ! Mes frères, quel fruit d’orgueil n’a pas porté cette tête embellie et ornée avec tant de soin ? Hélas ! Que de fruits de corruption n’a pas produit ce coeur pourri et brûlé par un feu impur ? Et ainsi de toutes les autres passions qui la dominaient. Je crois, mes frères, qu’il est assez difficile de trouver un arbre plus mauvais. Eh bien ! Mes frères, vous allez voir que si nous voulons nous prêter à la grâce, qui jamais ne nous manquera plus qu’à Madeleine, quelque misérables que nous soyons, nous pouvons changer notre arbre, qui, jusqu’à présent n’a porté que de mauvais fruits ; nous pouvons lui en faire porter de bons, si seulement nous voulons nous prêter à la grâce qui vient à notre secours. De mauvais chrétien, nous pouvons devenir bon, et porter du fruit digne de la vie éternelle, ce que nous allons voir dans le retour de Madeleine.
De mauvais arbre qu’elle était, elle va, par le secours du Christ, devenir un si saint et si bel arbre. Par sa vie, Marie-Madeleine nous enseigne qu’il ne faut jamais désespérer de l’oeuvre de Dieu au plus intime de nos malheurs et de nos vies. Avançons pour connaître la manière dont Dieu a pu agir en son être et façonner en elle les germes de la vie éternelle. (cf. le chemin spirituel avec Marie-Madeleine)
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