la pécheresse pardonnée
Le Christ vient, il est invité chez Simon le pharisien. Marie-Madeleine prend cette opportunité pour aller à sa rencontre. Elle la prépare. Elle ira troubler le repas. Elle surgira dans la salle où les convives seront rassemblés. Peu importe si son acte scandalise, la ridiculise, l’humilie. Elle ira vers lui pour déposer à ses pieds tous ses péchés. Et s’il est vraiment le médecin des âmes, il la relèvera. Le soir venu, alors que tous les convives écoutent le maître parler, Marie-Madeleine surgit. Elle se place derrière Jésus, et s’installe à ses pieds. Elle s’agenouille. Elle baisse la tête et fond en larmes. Ses larmes sont abondantes. Elles sont le reflet de tous ses péchés commis jadis. Elle voit le temps des larmes défiler tous les actes de sa vie dans lesquelles elle a fourvoyé et son âme, et son coeur, et son corps. Elle voit dans ce moment où elle est aux pieds du Christ, tous les actes posés, dépourvus de bon sens et appauvris de moral, irréfléchis. Elle voit tous ses actes qui ne regardaient que le bien personnel de l’instant présent et non le bien qui construit et qui élève l’âme et celle des autres. Elle n’a aux pieds de Jésus qu’une seule raison d’être, tout déverser. Elles sont abondantes, ses larmes. Le moment est venu d’essuyer les larmes déposés sur les pieds du Christ. Pour ce faire, elle a prévu de prendre ce qui l’a rendu si belle et si attrayante pour beaucoup. Elle veut se servir de ce qui la rendait si éclatante aux yeux du monde et des hommes. Elle veut utiliser ce qui lui prenait le plus de temps et de soin pour l’éclat de sa beauté. Elle délie ses cheveux, les pose sur les pieds du Christ, essuie les pieds de Jésus. Ses cheveux, à ce moment, ne sont plus là pour séduire mais pour montrer son ardeur à vouloir changer de vie, de manière de penser, de manière d’agir, de manière d’être. Après avoir versé ses larmes et après avoir essuyé les pieds du Christ avec ses cheveux, Marie-Madeleine dépose sur les pieds du Christ autant de baisers qu’elle en a déposé sur les hommes qui sont tombés sous le charme de sa beauté. Tous les baisers donnés sur ses amants n’étaient que le reflet de sa solitude, de son manque de vrai amour. Par les baisers qu’elle dépose sur les pieds du Christ, elle guérit toute sa sensualité, tout son désir d’un plaisir effréné de séduction. Les baisers déposés sur les pieds du Christ marquent un nouvel élan d’amour véritable vers celui qui est son sauveur et son médecin. Vient enfin le moment tant espéré et tant médité où elle va déverser le parfum qu’elle a acheté pour le Christ. Elle prend le flacon qu’elle avait apporté. Elle l’ouvre. Sans même en verser une goûte, l’odeur agréable de ce nectar si précieux embaume toute la salle où les convives sont assis. Elle a choisi chez le parfumeur le plus précieux parfum. Dans ses folles années, elle n’avait encore jamais choisi un parfum si pur. Aucun de ses amants n’avait eu la chance de sentir sur son corps une si délicate odeur. Ce parfum, Madeleine l’a réservé pour le seul homme à qui elle va offrir sa vie comme lui va offrir sa vie pour tous les hommes. Elle reconnaît en Jésus toute la puissance miséricordieuse et divine qui permet à tout homme qui le veut la guérison et de l’âme, et du coeur, et du corps. Ce parfum est précieux mais il ne vaut pas le prix du baume que le Christ applique pour guérir tout coeur blessé par les péchés.
Nous pouvons nous demander si Marie-Madeleine avait tout prévu ? Oui, sa venue est pour le coup pensé, mesuré, réfléchi. Sinon, elle serait déjà partie. Elle n’aurait pas eu le courage de supporter aux pieds de Jésus le regard méprisant des invités et de Simon, le maître de maison. Ce dernier n’ose rien dire mais il n’en pense pas moins. Si Jésus était prophète, il saurait que cette femme est une pécheresse publique. Comme prophète Jésus lit les pensées de Simon, et il prend la défense de Madeleine. Le Christ réagit aux pensées de Simon. Regarde cette femme, lui dit le Christ, depuis que je suis arrivé, elle n’a pas cessé de me montrer la haine qu’elle a envers son péché et le désir qu’elle a de changer de vie. Elle n’a pas cessé de me dire combien elle a honte d’avoir aimé aussi facilement les plaisirs et combien, elle désire, maintenant, se mettre à l’école de Dieu pour aimer véritablement comme Dieu aime. Elle n’a pas cessé depuis que je suis là de pleurer, d’essuyer ses larmes sur mes pieds avec ses cheveux, d’embrasser de sa bouche mes pieds, d’y déposer ce si précieux et si fin parfum. Elle vient car elle a compris que je suis le médecin de son âme. Je peux arrêter la source de ses larmes. Je peux par le baume de la miséricorde cicatriser les douleurs d’un coeur triste, révolté et désordonné. Je peux par ce baume rendre la joie à son coeur attristé. Je peux par ce baume apaiser la révolte de son coeur divisé. Je peux par ce baume unifier son être. Oh Simon, ne sois pas si dur avec elle. Regarde comme cette femme aime. Ouvre ton intelligence aux merveilles de la puissance du Seigneur, ton Père et mon Père, notre Père. Comme mon Père m’a envoyé vers cette femme, il m’envoie aussi vers toi. Comme elle, tu as besoin de te reconnaître pécheur et tu as besoin de la miséricorde de mon Père.
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