Archive pour le 25 septembre, 2013

La mort, c’est la vie

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« La mort fait partie de notre vie. Elle habite avec nous. Souvent masquée, habituellement silencieuse, parfois révoltante et parfois envisagée avec sérénité, elle ne nous est jamais tout-à-fait étrangère. Nous en avons, de fait, une certaine expérience, indépendamment de l’acte de mourir qui reste, lui, fort mystérieux et probablement indicible.

J’ai toujours eu conscience que la mort était une des dimensions de la vie, qu’il fallait l’accepter avec simplicité. Mais les derniers évènements de ma vie m’ont rendue plus fragile, tout simplement parce que la mort on n’en parle pas. Ca dérange, ça met mal à l’aise. Pourtant souvent, je vous avoue, j’ai besoin d’en parler.

La psychanalyste Françoise Dolto aimait à dire aux enfants que chacun meurt quand il a fini de vivre. Explication aussi simple qu’irréfutable ! De même que chacun naît et vit parce qu’il l’a choisi. Les enfants, par leur bon sens naturel, posent souvent les questions importantes à des adultes qui ont déjà renoncé à chercher pour eux-mêmes des réponses. « Pourquoi les gens meurent, ça veut dire quoi la mort, qu’est-ce qu’on fait quand on est ‘à la mort’ ? » sont des interrogations fréquentes chez les enfants aux environs de cinq ou six ans. Il leur arrive même de demander directement : « Toi aussi tu vas mourir ? quand est-ce que tu vas mourir ? » Les parents sont embarrassés, parfois choqués, par l’aspect si direct que prennent ces questionnements pourtant naturels chez toute personne en bonne santé psychique. Ils ne savent que répondre et usent de périphrases pour ne pas dire les choses simplement. « Mamie est à l’hôpital. Ton grand-père est parti. La voisine a perdu son mari. » Françoise Dolto s’amuse à se rappeler quand, enfant, elle entendait une dame dire à sa mère qu’elle avait perdu son mari. « Elle est bête, se disait-elle, pourquoi ne va-t-elle pas le chercher si elle l’a perdu ? Il n’est pas chez nous et ce n’est pas en restant assise là qu’elle va le retrouver ! » Humour d’enfant mais vérité tout de même. Il serait bon de dire les choses et de parler enfin de la mort comme elle se présente. Au moins sur le fait brut de la séparation définitive d’avec les êtres chers, nous pourrions dire la vérité. Quand les questions portent sur l’après-mort, les choses se corsent peut-être, mais chacun peut sentir en lui-même ce dont son enfant à besoin pour continuer de donner du sens au fait d’être vivant. Ici nous sommes déplacés du registre de la réalité effective (nous mourrons tous) à celui de la croyance individuelle (que devient l’esprit, l’âme ou l’être même de la personne qui meurt ?). Il peut alors être bon de saisir cette occasion non pour se rassurer soi-même par un mensonge confortable, mais pour partager ensemble ce mystère qui nous revient en tant qu’humains mortels destinés à mourir. Ou comme le dit Dolto : « C’est cela vivre, avec cette limite qui donne sens à la vie, et sans laquelle la vie n’aurait pas de sens. »

Etre vers la mort - Lisez le livre de Fr. Dolto Parler de la mort 

 

Publié dans:La MORT |on 25 septembre, 2013 |Pas de commentaires »

Le soleil se lève à l’Est et je ne veux pas mourir

Le soleil se lève à l'Est et je ne veux pas mourir dans La MORT images-81

L’Inde bien sûr me hantait depuis longtemps. Trois ou quatre fois, je m’étais apprêté vers elle, mais un obstacle de dernière minute était toujours venu empêcher mon départ. Au point que j’en avais pris mon parti, presque vexé : la plus fabuleuse des civilisations de la terre ne voulait pas de moi ! Je m’était retrouvé vis-à-vis d’elle dans une situation d’enfant boudeur. Elle ne voulait pas de moi ? Je ne voulais pas d’elle non plus. Ce petit jeu stupide se trouva soudain gommé de ma conscience, comme si j’avais franchi une étape dans une invisible initiation et passé un seuil.

Plusieurs seuils, en fait.

C’est une impression que j’avais d’abord nettement ressentie, une fois digérée la première émotion du “ Strümpell Lorrain ”. Avoir été un SEP (personne atteinte de sclérose en plaques), très officiellement, pendant quatorze ans ; m’être littéralement bâti une identité autour de cette maladie – et autour de la lutte menée, jour après jour, contre elle – ; m’être reconnu dans la fraternité des victimes de ce mal mystérieux… pour finalement m’en trouver brusquement exclu… Ce fut un sentiment bizarre, ambivalent.

J’avais déjà entendu des copains frappés par le sida (notamment membres de l’association Narcotiques Anonymes) me raconter comment, quelques années plus tôt, lors de l’arrivée de la tri-thérapie – que tout le monde avait saluée avec un immense soupir de soulagement -, ils avaient dû, eux, faire leur “ deuil du deuil ”. C’est une notion qu’une personne bien portante risque d’avoir du mal à comprendre…

Disons que voilà, vous êtes atteint d’une maladie mortelle. Vous commencez par passer par des états épouvantables… Celle qui a le mieux décrit les étapes successives que vous allez connaître est certainement Elisabeth Kübler-Ross, la psychiatre helvéto-américaine qui fut l’une des principales pionnières des soins palliatifs et de l’art d’accompagner les personnes en fin de vie. Très schématiquement, les étapes que franchit une personne menacé de disparaître sont :

1°) le déni (je refuse de voir et d’entendre) ;

2°) la révolte (contre qui vous voudrez, et c’est souvent nécessaire, surtout si j’ai été toute ma vie un docile ou un gentil) ;

3°) le marchandage (mon Dieu, faites que je tienne le coup jusqu’au retour de mon amour) ;

4°) la dépression (je suis KO, je me vis comme déjà fini) ; et enfin, si j’ai eu la chance d’avoir été bien accompagné, c’est-à-dire par des gens qui n’étaient pas tous dans le mensonge et la terreur (de leur propre mortalité, en fait) ,

5°) l’acceptation (où la légende raconte, mais c’est vrai, j’ai pu le vérifier, que l’on voit alors des personnes très inattendues, notamment des enfants, ou des gens très simples, devenir de vrais philosophes, c’est à dire des professeurs de vie alors qu’ils sont en train de mourir).

Bref, j’en reviens à mes potes atteints par le sida : certains avaient réussi, en quelque sorte, à passer ces différentes étapes et se trouvaient à présent face à l’inconnu, dans l’attente de la fin de leur séjour terrestre. Pour eux, la question n’était plus vraiment de savoir avec qui ils allaient vivre, ni dans quelle maison, ni quel travail allait leur rapporter de quoi vivre, etc. Le passage avait été épouvantablement difficile, mais ils avaient fini par faire leur deuil de tout ça… Et voilà que vlam ! tout d’un coup est arrivée une nouvelle thérapie, qui a remis les compteurs à zéro. Plus question de mourir. Pour eux, il a fallu littéralement renaître, avec ce que ça suppose de violent…

Attention, je ne me reconnais pas personnellement dans le scénario que je viens de raconter. Je fais partie des “ survivors ” tenaces, accrochés à la vie comme des algues à leur rocher ! Mais je peux comprendre. Parce que les étapes du deuil ne concernent pas seulement la mort définitive, la vraie. Toutes les “ petites morts ” qui jalonnent notre vie nous font passer par des stades similaires. Vous pouvez le vérifier même sur un deuil anodin. Vous venez de perdre votre portefeuille. Au début, vous n’y croyez pas. C’est impossible, ce machin doit forcément se trouver quelque part. Il m’est arrivé de refuser d’avoir perdu un objet pendant des semaines ! Ensuite, un bon coup de gueule contre un coupable – réel ou inventé – aide nettement à faire passer à la phase suivante, qui est celle du marchandage… Et il est exact que, parfois, après avoir pesté, pleuré, déprimé pendant des heures sur ce machin qu’on regrette tant, s’ouvre soudain un état de grâce où tout devient très calme et où l’on se sent devenir l’être le plus tolérant du monde : j’ai perdu mon portefeuille, avec plein d’argent dedans et tous mes papiers à refaire, mais je suis là, avec mes jambes et mes deux bras, mon amour me sourit, nous allons dîner et je suis… infiniment heureux !

En un mot comme en mille, aussi absurde que cela puisse paraître, quelque part dans les replis bizarres de mon inconscient, j’ai dû faire le deuil de ne plus avoir la sclérose en plaques !

Quant au Strümpell Lorrain, mon inconscient a dû décider que de tout recommencer serait un peu lourd. Pas question de nier cette nouvelle maladie, ni même de me révolter contre elle, je suis passé directement au marchandage… mais avec l’assurance d’un vieux marchand de tapis. En réalité, je me promettais bien de lui faire un sort.

Le second seuil que j’ai réussi à franchir et qui m’a, je crois, ouvert les portes de l’Inde, a été de réussir ma maîtrise de droit. Avec la mention “ Carrières Judiciaires ”. Là, les choses se sont passées très vite, presque comme dans un film. Ou plutôt un conte de fée. Le problème, c’est que j’avais oublié que les fées peuvent parfois se transformer en sorcières…

Je venais d’apprendre cette bonne nouvelle, en lisant mon nom sur une liste, affichée dans le grand hall central de l’université Paris VIII, et j’étais parti manger, avec un appétit d’ogre, à la cantine de la fac. Quand une ravissante créature de Dieu s’est posée devant moi et m’a demandé si je l’acceptais à ma table. J’ai dit : “ Et comment donc ! ” et cette femme-fille de 20, 25 ans, aux yeux bleu lagon et aux courts cheveux blond vénitien, s’est assise en face de moi. Très vite, nous nous sommes mis à parler de tout et de rien, de nos vies et de nos envies, et elle m’a dit que son rêve était d’aller visiter l’Inde…

Un amour fou s’est embrasé en moi en quelques heures. Un amour qui allait demeurer strictement platonique de bout en bout, ce qui – je l’ignorais encore – ne signifie pas moins de joie, mais surtout pas moins de malheur qu’un amour non-platonique. Je n’allais pourtant pas manquer de la prévenir qu’une amitié entre nous me semblait totalement exclue. Je la trouvais beaucoup trop belle et séduisante pour prétendre jouer à ce jeu-là. Mais elle s’en fichait éperdûment. Et ce qui devait arriver arriva. J’ai accepté de la revoir, une fois, deux fois, trois fois. Et mal m’en a pris…

Mais sur mon chemin d’initiation, Zip (c’était son surnom) était sans doute le prix à payer, pour trouver enfin le début de résolution de ma quête. Peut-être que sans elle, je ne serais finalement jamais parti en Inde.

Quelque temps avant de nous décider à partir, nous avons participé à un jeu étonnant, dans une maison du Faubourg St Antoine, à deux pas de la Bastille. Ça s’appelle le “ Jeu du Tao ”. On est plusieurs, autour d’une table, et chacun doit énoncer une quête. Toutes les quêtes sont admises (sauf les négatives ou les agressives) à condition d’être conjuguées à la première personne du singulier et d’être compréhensibles par les autres joueurs. Le jeu lui-même consiste à traverser quatre mondes : le monde de la terre vous amène à clarifier votre quête et il commence par la question “ Que cherches-tu ? ” ; le monde de l’eau vous aide à trouver en vous les qualités nécessaires à l’accomplissement de votre quête, et il commence par la question “ Quelles sont tes armes ? ” ; le monde du feu vous fait affronter les obstacles qui empêchent l’accomplissement de votre quête, et démarre par la question “ Quelles sont tes peurs ? ” ; enfin le monde de l’air est celui où vous vous engagez publiquement à franchir le premier pas en direction de votre quête, et il s’ouvre par la question “ Quel est ton prix ? ”

Avant de démarrer, les joueurs promettent que, dans la mesure de leurs possibilités, ils aideront le gagnant à accomplir son vœu… Mais en réalité, ce qui est extraordinaire dans ce jeu, c’est que l’entraide a lieu tout le long de la partie. Comme si, quand la règle est bien posée, l’être humain s’avérait bien moins aggressif que ce que l’on dit. Quelque part Jean-Jacques Rousseau doit avoir raison, quoi qu’on dise : nous aimons bien voir s’accomplir les quêtes des autres. Pourquoi ? Je pense que c’est un sentiment extrêmement ancien en nous, datant peut-être du temps où la vie a commencé sur terre : nous sommes peut-être souvent en compétition les uns contre les autres, mais pour l’essentiel, nous sommes surtout dans le même bateau ! Et dans ce fameux Jeu du Tao, faire capoter la quête d’un autre, non seulement ne rapporte pas de points, mais n’aurait aucun sens. Alors qu’il est fantastique de s’apercevoir, à mesure que la partie se déroule, à quel point des quêtes apparemment isolées et individualistes peuvent en réalité entrecroiser leurs questionnements et leurs motivations, au point, à la fin, de ne plus former qu’un seul tissu…

La légende de ce jeu raconte que les parties menées à terme voient leurs quêtes s’accomplir. Ainsi en est-il allé pour nous ce soir-là. Zip avait décidé de jouer comme quête : “ Je voudrais tant partir en Inde ”, et moi : “ J’aimerais vraiment écrire un livre ”…

Au dernier moment, craignant peut-être que, depuis mon fauteuil, je ne lui fasse des avances désobligeantes, ma fée m’a annoncé qu’elle emmenait une amie avec elle. C’est donc à trois que, via la Jordanie, nous avons atterri à Bombay.

Mon premier choc fut de débarquer au royaume des vaches. Et j’ai adoré ça – presque sans blasphème. Comment n’y avais-je pas pensé, avec toutes les blagues qu’on raconte sur les vaches sacrées ? Je n’y avais jamais pensé que sous cet angle : des plaisanteries. Or, immédiatement, j’ai senti l’aspect sacré. Pour moi, qui avais élevé, mais surtout énormément aimé mes vaches pyrénéennes, et qui ne m’en étais séparé qu’avec douleur, ce fut une divine surprise. Comme dans un conte, là encore. Une histoire racontée par un enfant génial et délirant. “ Dans ce pays-là, les vaches pouvaient marcher n’importe où, manger n’importe quoi et personne ne leur disait rien. ” J’ai souvent réfléchi à la fantastique alliance entre les humains et quelques races d’animaux particuliers, qui sont devenus “ domestiques ”. Et j’ai toujours trouvé que, dans ce grand deal cosmique sans lequel il n’y aurait jamais eu de civilisation, les humains modernes se comportaient comme des fous somnambuliques et sanguinaires. Et voilà qu’à peine sortis de l’aéroport, nous voyons des vaches se balader sur la route… Je suis aux anges.

La plupart des temples sont interdits aux touristes occidentaux. Il faut dire que beaucoup ne respectent pas les lieux sacrés. Ils s’affalent sur les statues, rentrent en short dans les temples et beaucoup de femmes le font avec les épaules nues. J’en suis déjà malade de honte.

Bien sûr, dans mon fauteuil roulant, je sors du lot. Un brahmane (représentant de la caste supérieure des lettrés, qui peut être pauvre, comme c’est le cas de celui-ci) m’a repéré.

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Publié dans:La MORT |on 25 septembre, 2013 |Pas de commentaires »

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