La vie des plantes
Les plantes ne subissent pas leur environnement : elles en perçoivent de nombreuses informations grâce auxquelles elles adaptent leur croissance. Et l’on découvre qu’elles communiquent et qu’elles sont sensibles à la gravité, aux sons, aux déformations mécaniques… Elles sont même dotées d’une perception d’elles-même !
Depuis quand sait-on que les plantes sont sensibles ?
Bruno Moulia : Dès l’Antiquité, notamment chez le philosophe grec Théophraste, on s’est aperçu que des plantes avaient des formes différentes selon leur environnement et qu’elles réagissaient par exemple au vent.
Ensuite, au XIXe siècle, quand la physiologie végétale prend son essor, on s’intéresse aux plantes qui ont une sensibilité mécanique, telles les plantes carnivores ou bien la sensitive (Mimosa pudica) qui se referment au moindre contact. Cependant, ces espèces semblaient être des exceptions rares dans le monde végétal.
Enfin, dans les années 1970 et surtout depuis 2000, les biologistes se sont rendus compte que toutes les plantes perçoivent leur environnement au sens où nous l’entendons pour les animaux.
Précisons la signification de cette perception. Les plantes vertes captent la lumière du Soleil et l’utilisent via la photosynthèse. La perçoivent-elles pour autant ? Non, car dans ce cas, l’énergie reçue est simplement transformée : de lumineuse, elle devient chimique. De même, une cellule photovoltaïque ne perçoit pas les photons qu’elle convertit. Une vraie perception suppose la réception d’un signal qui entraîne une réponse dont l’énergie nécessaire n’est pas dépendante de celle reçue. Cette notion de signal est récente.
On a montré que des plantes perçoivent la lumière réfléchie par des plantes voisines grâce à des capteurs, des pigments photosensibles proches de ceux de nos yeux. Les végétaux détectent la modification de la composition spectrale et adaptent leur croissance pour « échapper » à la concurrence avant même d’être à l’ombre.
Un autre exemple est celui de la régularité des champs de blés, où tous les plants ont la même hauteur. Cette uniformité résulte de la perception de la lumière, et probablement du vent, nous y reviendrons. Chaque pousse évite d’être trop au-dessus des autres, ce qui la rendrait vulnérable. Le mécanisme, actif, fonctionne aussi bien en conditions agronomiques que naturelles. Les agronomes l’ont sans doute exploité, de façon empirique, pour obtenir des couverts homogènes, faciles à gérer.
Les plantes communiquent-elles avec leurs congénères ?

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