Humaniser la mort
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Les pièges précédents sont enracinés dans les craintes qui limitent la créativité et la liberté humaines. Le défi est d’utiliser notre peur de manière plus constructive afin de promouvoir des attitudes plus saines vis-à-vis de la mort.
Le processus d’humanisation de la mort inclut :
- Parler de la mort, en commençant par la famille et l’école. L’école enseigne la géographie, l’histoire, les mathématiques, l’informatique, mais n’enseigne pas comment mourir. Mourir est tabou.
- Vivre en étant conscients de notre propre mort.
- Participer à des expériences éducatives sur le sujet (cours, lectures, conférences, réunions…).
- Regarder la mort en face en utilisant les opportunités qui se présentent à nous et en réfléchissant sur la signification de ces évènements.
- Apprendre à nommer nos craintes et nos espoirs à propos de notre propre mort et de celle des autres.
- Partager avec les autres nos pensées, sentiments et réactions au sujet de l’agonie et de la mort.
Les dynamiques des 3 centres dans le processus de la mort
La proximité de la mort produit un nombre de réactions et d’attitudes dépendant d’une variété de facteurs : la façon dont nous regardons notre passé, la réconciliation avec notre propre condition de mortel, le soutien des nôtres, l’appartenance à une obédience religieuse, notre philosophie de la vie, la capacité à mobiliser des ressources internes, et les caractéristiques de notre personnalité.
L’Ennéagramme nous invite à comprendre notre expérience de l’agonie et de la mort au travers de notre ennéatype. La séparation d’avec un être cher affecte nos trois centres, instinctif, émotionnel et mental.
Pour l’enfant, la vie commence avec le développement de l’instinct physique de survie (centre instinctif). En second viennent des liens affectifs avec la mère (centre émotionnel). En troisième lieu, l’enfant grandit en développant les processus cognitifs (centre mental).
Dans le processus de la mort et de la séparation, les trois centres fonctionnent selon l’ordre opposé. Par exemple, lorsqu’une maladie grave est diagnostiquée, la personne réagit d’abord en activant le centre mental, en posant des questions sur les implications de la maladie, les risques et les limites des thérapies, les conséquences pour l’avenir, les changements à apporter dans son style de vie, la possibilité de mourir, et les effets que la séparation auraient sur la vie des survivants.
En second lieu, ces pensées engendrent un ensemble complexe de sentiments et d’attitudes. Le centre émotionnel se manifeste à travers un nombre de réactions et d’émotions qui incluent crainte, pleurs, solitude, colère, rébellion, frustration et culpabilité. Le coeur exprime le chagrin en oscillant entre la déception et l’espoir, la communication et le fait de se murer dans le silence, entre la préparation aux adieux et le refus de la réalité.
En troisième lieu, la menace de mort affecte le centre instinctif, qui se manifeste par le besoin de survie et cherche le dépassement de la maladie en utilisant tous les moyens disponibles. La force de ce centre est exprimée par la détermination à se battre pour sa propre vie en utilisant toutes les ressources physiques, mentales et spirituelles disponibles.
La personne malade active le centre instinctif en se concentrant sur sa famille et ses responsabilités sociales, afin de conserver l’espoir, d’avoir des objectifs porteurs de sens et de contrôler la situation.
Ces trois centres internes (mental, émotionnel et instinctif) sont présents dans toute personne, mais avec des intensités différentes. La tendance prédominante à utiliser le mental, l’émotionnel ou l’instinctif est une clef importante pour comprendre les réponses différentes des neuf ennéatypes devant l’agonie et la mort.
Il y a ceux qui réfléchissent naturellement et méditent sur la signification et le mystère de la mort, ceux qui expriment les besoins de leur cœur et enfin ceux qui s’occupent avec des choses à faire.
Bien que chaque personne ait tendance à se sentir plus à l’aise avec les fonctions d’un centre particulier, la pleine intégration de notre finitude demande que nous prêtions attention aux caractéristiques des deux autres centres, et surtout à celles du centre réprimé.
Un prochain article explorera les façons spécifiques par lesquelles les neuf types approchent la mort et quelques-uns des mécanismes spécifiques de défense qu’ils utilisent.
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Arnaldo Pangrazzi est Membre du Comité de Direction de l’IEA, professeur au Camillianum à Rome, à l’Institut International pour la Théologie des Soins de Santé Physiques et Moraux et Président de l’Association Italienne de l’Ennéagramme.

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