Signification de la réincarnation
La doctrine de la réincarnation, très populaire de nos jours, est un point de vue déformé sur le processus d’interaction entre le monde des esprits et le monde terrestre. Pour comprendre la part de vérité que contient cette doctrine, il faut revenir à ses sources orientales. L’hindouisme et le bouddhisme partent du principe que l’individualité ne survit pas à la mort. La célèbre exploratrice Alexandra David-Néel soulignait qu’on ne peut parler de réincarnation sans poser la question : << Qu’est que cela qui se réincarne ? >> car, selon la doctrine orientale, le « moi » n’a aucune permanence.
La tradition monothéiste judéo-chrétienne affirme au contraire que l’esprit de chaque être humain reste éternellement individualisé. Nous ne pouvons donc transposer la doctrine de la réincarnation d’un contexte dans l’autre, sans préciser de quoi nous parlons.
En définitive, il faut comprendre que ce n’est pas l’individualité qui se réincarne, mais le karma lui-même. En quittant son corps de chair, une personne laisse derrière elle un karma qui va se « réincarner » dans d’autres vies terrestres. En même temps, elle reste liée à cekarma et donc également aux personnes terrestres qui en héritent, jusqu’à sa résolution finale.
Quant aux prétendus « souvenirs de vies antérieures », obtenus soit spontanément, soit sous hypnose, ils s’expliquent en réalité par les relations très fusionnelles qui peuvent exister entre un esprit et une personne incarnée. En fait, ce qui est interprété comme une « vie antérieure » n’est, souvent, que les souvenirs terrestres réels d’un esprit désincarné.
Ce qui est interprété comme une « vie antérieure » n’est, souvent, que les souvenirs terrestres réels d’un esprit désincarné.
L’hypnose, souvent utilisée pour faire « régresser » une personne dans ses « vies antérieures », favorise en réalité la perméabilité psychique et rend une personne incapable de distinguer ce qui lui appartient en propre de ce qui s’est infiltré dans son esprit par une source extérieure. Il est reconnu depuis longtemps que l’utilisation de l’hypnose ou d’autres techniques psychothérapiques dites « régressives » génère fréquemment de « faux souvenirs ».
Un lien fusionnel avec un esprit, pouvant donner l’impression de la réincarnation, peut aussi être obtenu de façon accidentelle. A titre d’exemple, étudions brièvement les célèbres 20 cas suggérant le phénomène de réincarnation de Ian Stevenson.9 Le scénario général de tous ces cas est le suivant : après une maladie ou une perte de connaissance, un enfant a des troubles d’identité. Il ne reconnaît plus ses parents et se prétend une autre personne qui s’avère avoir vécu à quelques kilomètres et être décédée quelques années auparavant de mort violente ou prématurée. La majorité de ces cas se passe en Inde.
Plusieurs éléments militent ici fortement pour l’hypothèse de la possession plutôt que celle de la réincarnation : la distance et le temps très courts qui séparent le décès du moment où l’enfant changera d’identité ; le fait que ce changement survienne chez un enfant, et à l’occasion d’une maladie, condition doublement favorable à la perméabilité psychique ; le fait que ces troubles de l’identité s’accompagnent chez l’enfant de graves symptômes névrotiques et retardent sa croissance psychologique ; enfin, le fait que les décès en question sont tous des morts violentes ou prématurées, ce qui, comme on sait également, peut entraîner chez certains un refus violent d’accepter leur mort et un désir puissant de revenir sur Terre.
