Chez les Blackfeet
Les Blackfeet ou Piegan, qui se désignent eux-mêmes par le nom de Pikunis, sont une tribu amérindienne blackfoot qui vit actuellement au sein de la Nation Blackfoot, dans le nord-ouest du Montana. La population est concentrée dans la ville de Browning.
Le Confédération des Pieds-Noirs est le nom collectif donné à quatre tribus amérindiennes des Grandes Plaines, trois de l’Alberta(Canada) et une du Montana (États-Unis). Bien que cette dénomination n’ait recouvert aucune alliance formelle, elle a constitué dans les faits une véritable nation.
Bien qu’isl pratiquaient un peu l’agriculture, les Pikunis étaient partiellement nomades. Ils se déplacèrent vers l’ouest en partie à cause de l’introduction des chevaux et des fusils, et adoptèrent la culture des Indiens des Grandes Plaines au début des années 1900. À l’époque, on estimait la population pikuni à environ 20 000, alors qu’aujourd’hui ils sont environ 25 000. La population était parfois bien moins nombreuse, car les Pikuni souffraient de la maladie, de la famine et de laguerre. Leur territoire s’étendait sur une grande partie de l’Alberta et du Montana, alors qu’aujourd’hui la réserve pikuni a la taille du Delaware, et les trois réserves en Alberta sont plus petites.
La Nation des Pieds-Noirs comprend les Peigan, répartis entre Peigan du nord (Aapatohsipiikanii) et Peigan du sud (Aamsskaapipiikanii), les Kainai (ou Gens-du-sang) et les Siksika (Pieds-Noirs proprement dits). Les Peigan du sud vivent au Montana et les trois autres groupes en Alberta. On donne généralement à ces peuples l’appellation Blackfoot au Canada anglais (Pied-noir en français), et Blackfeet aux États-Unis. Ils se nomment eux-mêmes les Niitsitapii (le « vrai peuple »). Tous ces groupes ont en commun une même culture et une mêmelangue qu’ils nomment Niitsipussin (le « vrai langage »), avec seulement de légères différences dialectales.
Les Pieds-Noirs pratiquaient traditionnellement le nomadisme, se déplaçant en permanence d’un bout à l’autre de leur territoire, vivant principalement de la cueillette et de la chasse, en particulier de la chasse au bison. Ils étaient également des guerriers redoutés. Leur territoire recouvrait le sud de l’Alberta et le nord du Montana actuels, s’étendant de la rivière Saskatchewan-nord en Alberta jusqu’à la rivière Yellowstone au Montana, et depuis les contreforts des Montagnes Rocheuses jusqu’aux Collines Cyprès (Cypress Hills), à la frontière de l’Alberta et de la Saskatchewan.
L’unité sociale de base des Pieds-Noirs était la bande, qui variait de 10 à 30 foyers, soit environ 80 à 240 personnes. La taille du groupe était suffisamment grande pour lui permettre de se défendre contre les attaques et pour chasser collectivement, mais aussi suffisamment petite pour faire preuve de souplesse. Chaque bande était constituée d’un chef respecté et de sa proche famille, mais également d’autres personnes n’appartenant pas à sa famille. En effet, une bande étant surtout définie par son lieu de résidence, la parenté était accessoire, et un individu pouvait librement la quitter pour en rejoindre une autre. Ainsi, lorsqu’une bande faisait face à des temps difficiles, ses membres pouvaient se séparer et rejoindre d’autres bandes. En pratique, les bandes se formaient et se dispersaient en permanence. Cette organisation très flexible était idéale chez un peuple de chasseurs.
Les Pieds-Noirs ne pratiquaient pas l’agriculture, et leur vie était étroitement dépendante des bisons d’Amérique du Nord, qui servaient de base à leur nourriture et à leur habillement. Pendant le long hiver du nord qui durait environ la moitié de l’année, les Pieds-Noirs installaient leurs campements à proximité d’une vallée boisée, ne se déplaçant que lorsque la nourriture (pour les hommes et pour les chevaux) ou le bois pour le feu faisaient défaut. Lorsque bois et gibier étaient disponibles en quantité, plusieurs bandes pouvaient partager le même campement. Durant cette période, les bisons hivernaient dans les régions boisées ; ils y trouvaient une certaine protection contre les tempêtes et la neige qui, en entravant leurs mouvements, en faisaient des proies faciles. Le printemps revenu, les bisons se dirigeaient vers les prairies pour y brouter l’herbe nouvelle. Les Pieds-Noirs ne les suivaient pas immédiatement, par peur des blizzards tardifs, mais, lorsque les ressources s’épuisaient, les bandes se séparaient et reprenaient leur vie nomade de chasseurs de bisons.
Au milieu de l’été, lorsque les baies d’amélanchier (saskatoon), important ingrédient dans la fabrication du pemmican, arrivaient à maturité, la tribu se regroupait pour sa plus importante cérémonie tribale, la danse du soleil. C’était la seule occasion dans l’année où la tribu tout entière pouvait se rassembler, renforçant ainsi à la fois les liens sociaux entre les différents groupes, et l’identité tribale de chacun des individus. Des chasses collectives au bison étaient menées à cette occasion, fournissant à la fois la nourriture de base et les langues de bison, mets particulièrement délicat, pour les cérémonies. Après la danse du soleil, les diverses bandes de la tribu reprenaient à nouveau leur vie nomade.
À l’automne, les populations, tout en se dirigeant peu à peu vers leurs emplacements d’hivernage, préparaient leur grande chasse au bisons. Celle-ci demandait la collaboration de nombreux individus, et s’effectuait dans des sites bien choisis, tel le Précipice à bisons Head-Smashed-In. Les bisons, qui se déplaçaient au fur et à mesure du dessèchement progressif des herbages en fin d’été, finissaient par atteindre naturellement des lieux de pâturage proches du site de chasse. Les Pieds-Noirs les tuaient alors en grandes quantités, et préparaient ainsi leurs provisions de viande séchée et de pemmican pour l’hiver et les périodes où le gibier faisait défaut. À la fin de l’automne, les Pieds-Noirs rejoignaient leurs campements d’hiver.
Les Pieds-Noirs ont conservé leur mode de vie traditionnel basé sur la chasse au bison jusqu’à la quasi extinction de ce dernier vers 1881, qui les a forcés à s’adapter aux changements provoqués par l’installation des colons européens sur leurs territoires ancestraux. Aux États-Unis, ils furent d’abord cantonnés aux territoires qu’on leur assigna par le Traité de Fort Laramie en 1851, puis on leur attribua une réserve distincte par le Traité de Sweetgrass en 1887. En 1877, les Pieds-Noirs du Canada signèrent le Traité n° 7, et s’installèrent dans des réserves au sud de l’Alberta. Commença alors pour les Pieds-Noirs une période particulièrement difficile, pendant laquelle ils durent s’adapter à un mode de vie entièrement différent, tout en étant confrontés à des maladies nouvelles que leur peuple n’avait encore pas connues. Ils finirent cependant par établir une économie viable basée sur l’agriculture, l’élevage et l’industrie légère, et leur population s’accrut de nouveau, pour atteindre aujourd’hui environ 16 000 personnes au Canada et 15 000 aux États-Unis. Grâce à leur nouvelle stabilité économique, les Pieds-Noirs sont parvenus à adapter leur culture et leurs traditions à leur situation nouvelle, renouant ainsi les liens qui les unissent à leurs racines ancestrales.
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