Archive pour le 23 juillet, 2012

Lorsque la Maison Crie…

   L’ECTOPLASME FAMILIAL  

Lorsque la Maison crie, phénomènes paranormaux et thérapie familiale

A l’époque où les Esquimaux passaient les longues nuits d’hiver bien au chaud dans leurs igloos arrondis comme des seins, « l’ensemble des songes d’une même nuit dans un même igloo était considéré comme un seul discours tenu par la collectivité à travers chacun de ses membres », rapporte Didier Anzieu. Raconté, discuté, analysé, ce grand rêve commun aidait à déterminer les activités de chacun, assurait la cohésion de la communauté et servait à résoudre les tensions issues de la promiscuité. 

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Pour les Aborigènes d’Australie, les songes jouent un rôle encore plus déterminant. Le rêve que vers huit ou neuf ans l’enfant fait d’un animal ou objet spécifique est estimé avoir été transmis par un ancêtre défunt rêvant de lui. Il détermine sa personnalité, son appartenance à un clan qui est beaucoup plus que totémique puisqu’il entraîne l’abandon de l’enfant par sa famille d’origine. Adopté par un groupe de membres du même rêve qui lui apprennent à « rejoindre » sa vision et avec qui il vivra désormais, l’enfant commence à se déplacer le long d’itinéraires sacrés propres au groupe et indiqués eux aussi grâce aux rêves inspirés par les ancêtres.

Le partage des rêves, d’une vitale importance dans la vie des tribus dites primitives, forme aujourd’hui le centre d’une cure psychanalytique familiale, le coeur de ce qu’on a baptisé la thérapie familiale analytique (TFA). 

Si la réflexion sur les groupes et sur la liaison mère-nourrisson en constitue le double soubassement théorique, la pratique de la TFA provient quant à elle de l’éclatement du cadre rigoureux imposé jusque là par Freud à la psychanalyse, remise en question dont l’un des principaux acteurs fut André Ruffiot, psychanalyste et professeur d’université à Grenoble. Ruffiot franchit le premier pas au début des années 70, lorsqu’il admit, brisant les habitudes, la présence d’un étudiant apprenti analyste pendant les séances de thérapie individuelle qu’il conduisait. A la même époque commença à se développer la thérapie de couple qui balaya un autre tabou freudien, celui interdisant les contacts entre analyste et conjoint de l’analysé (pardon, « l’analysant »), ou même entre thérapeutes respectifs des conjoints. Le couple se retrouvait ensemble, dans une pièce sans divan, en présence de deux analystes ! De quoi faire hurler Freud dans sa tombe !

André Ruffiot raconte volontiers que c’est un enfant qui l’incita à ouvrir la cure à la famille toute entière, en lui disant un jour : « Je suis divorcé de mon papa ». Cette petite phrase si pleine de sens et d’implications cachées l’amena à demander à certains couples s’ils souhaitaient être entendus en présence de leurs enfants. Dans de nombreux cas, l’accueil fut plutôt favorable. La pratique de la psychanalyse familiale était née.

En 1978, la rencontre entre Ruffiot, Anzieu et Alberto Eiguer, psychiatre argentin et autre grand fondateur de la TFA, apporta un fondement théorique à cette pratique, et donna le jour quelques années plus tard à l’Institut de Psychanalyse Groupale et Familiale. 

La pratique de la psychanalyse familiale ne diffère pas d’une cure individuelle dans ses principes, bien que la présence d’une famille entière en change considérablement le cadre et le déroulement. Deux thérapeutes au minimum, si possible de sexe différent, reçoivent la famille pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, à raison d’une heure par semaine ou quinzaine, dans une salle où tout le monde est assis en cercle. La présence d’au moins deux générations est indispensable, celle des grands parents étant nécessaire s’ils vivent avec la famille ou en sont très proches, comme par exemple s’ils s’occupent beaucoup des enfants ou sont considérés comme partie prenante du problème. 

Les règles sont identiques à celle de la psychanalyse classique : abstinence et association libre. 

La règle d’abstinence concerne la famille comme les thérapeutes. Tout contact personnel hors séance avec un analyste est banni. Les patients parlent mais ne peuvent que parler, les thérapeutes écoutent puis interprètent, mais ne donnent aucun conseil pratique ou de comportement, ne posent aucune question personnelle, ne poussent personne à s’exprimer. 

Les analysants sont invités à parler librement de leurs problèmes comme de tout ce qui leur passe par la tête, à raconter leurs rêves, à « associer », en évoquant sans souci de logique tout ce qui leur vient à l’esprit au sujet de ce qui a été abordé. Ce code de conduite est le fondement de la pratique psychanalytique. La psychanalyse considère en effet que le propre de l’être humain est la fonction symbolique : par le langage, l’humain donne un sens aux choses, aux personnes, aux émotions, aux sentiments, au monde. En donnant un sens il prend conscience. En prenant conscience, il acquiert les moyens d’évoluer.

Une thérapie familiale analytique demande des thérapeutes une écoute ineffable, un savoir-faire et une délicatesse dont Djohar Si Ahmed avait déjà montré l’importance. De nombreux psychanalystes n’hésitent pas à nommer leur métier un art, et définissent leur écoute comme une « attention flottante », ce qui ne signifie pas qu’elle soit floue ou relâchée mais que, centrée sur le discours du groupe plus que sur celui des individus, elle tente de dévoiler ce que renferment les chaînes associatives familiales, et ne rejette ni ne privilégie aucun détail du « matériel verbal » présenté.

Les questions des thérapeutes se résument donc en général à demander aux patients : « Comment exprime-t-on les problèmes dans votre famille », « A quoi cela vous fait-il penser ? », et à leur faire raconter leurs rêves, pour amener la famille à revenir, à « régresser » jusqu’à un stade de fonctionnement mental spécifique, primaire, proche de l’inconscient, et groupal.

Le déroulement d’une telle thérapie est impossible à décrire, à moins de le rapporter in extenso et de faire de constants va-et-vient entre ce qui est dit et ce qu’il faut comprendre. Il ne s’y passe rien, sinon des échanges de mots dont la valeur symbolique n’apparaît souvent qu’au spécialiste et prend progressivement sens pour la famille. Aucune séance n’apporte soudain le grand déblocage. Aucune péripétie ne marque d’une pierre blanche le moment clé de la cure. C’est un voyage dans l’inconnu, une métamorphose alchimique dont l’évolution de la famille forme le Grand Oeuvre, dont le malaise constitue le plomb, le langage le soufre, l’inconscient familial l’alambic et une famille rénovée l’or final. 

Le processus a clairement sa logique. Les blocages et hésitations qu’imposent les résistances provoquent des détours et des retours en arrière, selon un cheminement dont le thérapeute s’efforce de percevoir la clarté et dont on peut parfois donner quelques exemples. 

Les différents types de familles et les phases d’évolution qu’une TFA révèle démontrent un fait fondamental justifiant l’intérêt que l’on peut y porter, autant que l’inutilité de la culpabilisation dont les parents se sentent ou sont rendus souvent victimes : les modes de communication et de fonctionnement des familles malades ne leur sont pas spécifiques, mais s’appliquent à toutes les familles, à des degrés divers. Seule l’incapacité à en changer au gré des humeurs du moment, des variations de l’ambiance générale, de l’évolution de chacun, relève de la pathologie. La cristallisation, inaptitude à évoluer lorsque l’apparition de problèmes devrait l’imposer, provoque un sentiment inhibiteur d’impuissance, véritable source de la souffrance.

La première étape d’une telle thérapie se caractérise souvent par ce que les psychanalystes appellent une « relation blanche de mode opératoire », où tout est présenté avec une logique froide, sous la forme de mécanismes de cause à effet considérés comme évidents et naturels. La famille va mal suite au chômage du père. Les cauchemars permanents d’un enfant ont pour cause une morsure subie il y a plusieurs mois. Les bagarres incessantes entre frères sont la faute de la télévision, provoquées par les grands ensembles où la famille habite. La toxicomanie du garçon est dûe à un échec scolaire ou à de mauvaises fréquentations. L’anorexie d’une jeune fille vient de ce qu’elle n’arrive pas à se faire des amies, ce qui l’a rendue dépressive. Ne sommes-nous pas tous enclins à pratiquer ce genre d’explications sommaires, par amalgame avec des faits extérieurs corréllaires ? 

Les récits de rêves, auxquels les thérapeutes font appel pour passer cette étape et déclencher vraiment le processus, mettent ensuite généralement en valeur l’illusion groupale qui permet à la famille de continuer à exister et à fonctionner malgré des troubles dont la gravité aurait fait exploser n’importe quelle autre structure. Une illusion familiale communément répandue, particulièrement dans les cas de psychose mais encore une fois pas seulement chez les familles malades, concerne la sexualité ou plutôt l’absence de sexualité. La famille se présente comme asexuée, une communauté de membres égaux en rôles et fonctions. Le père sans pouvoir n’impose ni l’interdit de l’inceste, ni la loi, ni l’autorité, rendue inutile par la négation de tout conflit. La mère n’existe pas plus, elle est la soeur de ses filles et tous dans cette famille sont comme des frères. La confusion des générations règne, dans un double processus de parentification des enfants pris comme confidents adultes et d’infantilisation des parents dont la fonction génitrice est considérée comme accidentelle. Ce n’est plus le partage des tâches, mais le grand mélange ! Par ses propos, la famille s’attache à nier l’existence de tout conflit et à montrer combien chez elle « l’unité et l’affection règnent ». Surtout, remarquent les analystes, depuis que l’un de ses membres est malade ! Les rêves qui illustrent cette confusion font référence à l’espace indifférencié de la relation mère-nourrisson, et au Moi-peau dont parle Didier Anzieu : baignades, groupes d’anges en communion parfaite, mais aussi noyades et monstres dévorants. 

L’illusion familiale d’une unité parfaite fondée sur la similitude s’accompagne de tensions, appelés « clivages », que la famille tente de projeter hors d’elle. Dans le clivage malade-bien portant, les membres auto-proclamés sains se démarquent du malade porteur des troubles dans le but affirmé de ne pas se remettre eux-mêmes en question. « Nous, nous allons bien, c’est lui qu’il faut soigner, de lui qu’il faut parler, si nous sommes venus c’est pour l’aider, » disent-ils, adoptant une attitude proche du « c’est ton problème » ou du « je ne comprends pas comment tu peux être aussi compliqué » utilisé fréquemment pour échapper à une discussion. Le clivage avant-après conduit la famille à demander que le malade soit soigné afin que l’on puisse revenir vite à cet état de communion béate où « tout allait si bien entre tous ». Le clivage dedans-dehors consiste en un renforcement extrême de la tendance naturelle à tout groupe à se fabriquer une image de lui-même valorisante. « Nos problèmes viennent de ce que nous sommes tellement différents, inacceptables pour cette société écrasante. » Illusion groupale et clivages, principalement le dernier de ceux-ci, reviennent à intervalles réguliers au cours de la cure, pour marquer le passage de chaque étape.

Certains mots, certains rêves dénotent l’accession de la famille à de nouveaux stades de la cure. A la quinzième séance d’une thérapie qu’il suit avec sa mère et sa soeur, un jeune psychotique de huit ans rapporte : « Dans la forêt, on a vu un animal noir et blanc, un animal comme un ours mais pas un ours. Cet animal me fait penser à quelque chose d’un peu méchant. Je crois que c’est une bête qui vit dans l’eau… » Il faut être analyste pour comprendre que l’enfant cherche à se reconnaître un père (l’ours), à la fois géniteur (l’eau), représentant de l’interdit et du désir (noir et blanc, un peu méchant) et de l’ouverture au monde (la forêt). Il faut avoir participé à la thérapie depuis son début pour comprendre qu’à ce moment est en train de se forger au sein de la famille l’imago paternelle, jusque là très absente. La séance suivante en fournit bientôt la preuve, avec l’entrée dans la thérapie du papa de l’enfant !

Comme le montre cet épisode, l’association libre permet à la famille de mettre à jour les organisateurs inconscients de la psyché groupale dont il a été question à propos des groupes. Les interprétations des thérapeutes, quant à elles, restent souvent silencieuses. Elles s’inscrivent dans le cadre du transfert, autre spécificité de la méthode psychanalytique, moments où la famille, ou l’un de ses membres, tente de transposer sur les analystes les émotions, sentiments ou blocages ressentis. Là encore, les rêves jouent un rôle prépondérant, fournissant le matériau de base sur lequel porte l’interprétation. Ceux liés au transfert sont généralement clairs. Une mère rêve d’un dentiste soignant toute la famille, sous le contrôle d’inspecteurs. Un père fait un rêve à la Kafka, encombré de bureaux, de dossiers, de surveillants sévères. Un enfant perd son cartable mais le retrouve bientôt, gardé par un gros chien qui se transforme en monstre, puis en géant, et finalement devient… le thérapeute lui-même !

Ainsi peu à peu, de résistances en associations libres, de clivages en rêves révélateurs, la famille franchit les différentes étapes de sa thérapie. L’illusion groupale tend à s’estomper, les organisateurs inconscients apparaissent, les différences ressurgissent, d’abord sexuées, puis personnelles. « J’ai rêvé que je sortais avec un garçon et que je me faisais gronder par maman », dit la jeune fille de quinze ans qui n’a jamais eu d’amies, provoquant une réaction défensive immédiate de sa mère qui s’exclame : « Je voudrais bien que tu aies des amis, mais il n’y a quand même pas que le sexe dans la vie ! ». Les enfants en bas âge sont souvent les catalyseurs de l’évolution, proférant tout à coup, au grand dam de leurs parents qui s’efforcent de ne pas leur porter attention, des paroles parfois crues, violentes, hors de propos, qui exposent au grand jour les pulsions archaïques qui agitent la famille. « Ce matin j’ai vu dans la rue deux chiens qui sont restés collés », s’exclame un petit de quatre ans, à la surprise gênée d’une famille où toute mention de la sexualité est taboue.

L’expression de différences entre les membres de la famille, affirmée ou rêvée (rêves de Belle au Bois Dormant, de grillages, de passages d’une frontière), la disparition ou l’atténuation des symptômes pathologiques, fournissent aux analystes l’indication que la thérapie touche à sa fin. Les familles en prennent elles-mêmes l’initiative, en reconnaissant que tout n’est pas réglé mais qu’elles se sentent désormais la force de faire face seules à leurs problèmes.

Le franchissement de ces étapes successives, dont certaines peuvent se chevaucher, s’intervertir ou manquer totalement, offre à la famille le moyen de sortir de sa cristallisation, les outils du changement. Enrichie de son côté par la pratique, la thérapie familiale analytique permet de dégager une idée de comment fonctionne une famille.

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Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 23 juillet, 2012 |Pas de commentaires »

Les Dames Vertes

Il semble que les dames vertes ne diffèrent des dames blanches, qu’elles soient fées ou spectres, que par la couleur de leur vêtement. Il faut peut-être chercher leur origine dans la tradition du Pays de Galles qui veut que les fées soient habillées de vert afin de mieux se cacher dans les feuillages. Il ne s’agit pas d’une variante exceptionnelle, car elles sont signalées dans de nombreux lieux:

Il existe également des grottes de la Dame Verte en Franche-Comté, telle celle de Les Nans. La dame verte est aussi présente dans le folklore picard.

 

Image illustrative de l'article Château de Brissac

 

 

 

Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 23 juillet, 2012 |Pas de commentaires »

Les Spectres

De nos jours, les dames blanches semblent avoir cessé d’annoncer les décès aristocratiques, mais elles restent très présentes en tant que fantômes de lieux (grande hantise), essentiellement dans des châteaux ou des abbayes, où elles sont fréquemment supposées garder un trésor légendaire :

« En plusieurs endroits se promènent des dames blanches, qui recherchent surtout le voisinage des anciens châteaux.  »

                                                                                                    Image illustrative de l'article Château de Puilaurens
Publié dans:POLTERGEISTS et LEGENDES |on 23 juillet, 2012 |Pas de commentaires »

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