Calendrier Julien
Avant, c’était le bazar presque complet. Nous donnons ici pour l’anecdote le paysage du calendrier chez les romains depuis 753 avant Jésus Christ.
À l’époque de la fondation de Rome, en 753 av. J.-C., l’année comptait 10 mois, qui étaient les suivants : 1 Martius 31 jours 2 Aprilis 30 jours 3 Maïus 31 jours 4 Junius 30 jours 5 Quintilis 31 jours 6 Sextilis 30 jours 7 September 30 jours 8 October 31 jours 9 Novembris 30 jours 10 December 30 jours
Ces mois formant une année de 304 jours, on ajoutait donc, après le dernier mois, autant de jours qu’il en fallait pour égaler l’année solaire, sans leur donner de nom; puis on en fit deux mois supplémentaires qui furent placés après décembre.
Le premier de ces mois, placé avant Martius, fut nommé JANUARIUS, en l’honneur de Janus, le plus ancien roi du Latium et dieu de la paix. Le second mois supplémentaire, FEBRUARIUS, demeura un temps après December.
Le total de ces mois donnant 354 jours (soit un nombre pair, c’est-à-dire réputé fatal) on voulut donner à l’année 355 jours, en ajoutant un jour au dernier mois (Februarius) qui passa de 27 à 28 jours (soit un nombre pair), et fut donc considéré comme un mois maudit; il fut consacré à Febro, dieu des morts dans les enfers, d’où son nom de Februarius; c’était un mois de deuil, pendant lequel on faisait les « februalia », purifications en l’honneur des morts; il prit aussi la réputation de mois des maladies (« febris », fièvre). Vers l’an 400 de Rome (354 av. J.-C.), Februarius fut transporté entre Januarius et Martius, et devint donc le deuxième mois. L’année, qui débutait auparavant aux alentours de l’équinoxe de printemps, commença alors au solstice d’hiver, ou peu après.
Cette année de 355 jours égalait, à un jour près, la durée des années lunaires qui étaient de 354 jours. Comme elle était plus courte que l’année solaire sur laquelle se basaient les agriculteurs pour leurs travaux, on essaya de la faire coïncider avec les saisons par l’ajout d’intercalations. Pour ce faire, on décida d’établir le cycle de quatre années, au cours desquelles on devait ajouter, de deux ans en deux ans, un treizième mois, tantôt de 23 jours, placés entre le 24 et le 25 février, tantôt de 22 jours seulement, intercalés entre le 23 et le 24. Ce mois supplémentaire fut appelé « Merkedonius » ou encore « Mercedonius », sous prétexte que les mercenaires étaient payés à ce moment. Dans ce cycle de quatre années, la première était de 355 jours, la seconde de 355 + 22 = 377 jours, la troisième de 355 jours, et la quatrième de 355 + 23 = 378 jours.
Ce nouvel aménagement donnait un total de 1 465 jours pour les quatre années du cycle, alors que quatre années réelles n’en font que 1 461; il y avait donc un excédent de 4 jours. De trop courte, l’année était devenue trop longue !
Afin de remédier à cette situation, les Décemvirs adoptèrent, en l’an 450 de Rome (304 av. J.-C.), « l’octaëtéride de Cléostrate de Tenedos », période de huit ans d’après laquelle, pendant une période de trois octaëtérides, on ne devait intercaler, au lieu de six, que cinq mois de 22 jours. Comme l’excès était de quatre jours en quatre ans, il arrivait à être, pendant trois octaëtérides, c’est-à-dire en 24 ans, de 24 jours. En supprimant, pendant cette période, un mois de 22 jours, il restait encore 2 jours de trop. Pour corriger cet excédent, les pontifes furent chargés d’assigner au mois Merkedonius le nombre de jours requis pour maintenir la concordance entre l’année civile et l’année réelle.
Malheureusement, tout ceci était opéré de façon arbitraire, au gré des intérêts des politiciens, en vue des élections et des magistratures; il en résulta que le désordre, au lieu de cesser, augmenta dans de telles proportions qu’en l’an 708 de Rome (46 av. J.-C.) l’équinoxe civil différait de l’astronomique d’une durée d’environ 3 mois. Les vendanges avaient lieu au mois de janvier !
C’est à ce moment qu’intervint le dictateur et grand pontife Jules César