Domaine de Pluton
Son domaine, ce sont Les Enfers, le monde souterrain. Pluton trônait dans le champ de vérité. Il y jugeait les âmes : les bons et les justes étaient envoyés dans les champs Élysées, lieu de délices et de paix, les mauvais dans les abîmes du Tartare où ils subissaient les supplices mérités. Le Tartare fut peu à peu confondu avec les Enfers.
Sur le mont Soracte, en Italie, Pluton partageait les honneurs d’un temple commun avec Apollon; ainsi, les Falisques, habitants du pays, avaient cru devoir honorer à la fois et la chaleur souterraine et celle de l’astre du jour. Les peuples du Latium et des environs de Crotone avaient consacré au roi des Enfers le nombre deux comme un nombre malheureux; pour la même raison, les Romains lui consacrèrent le second mois de l’année, et, dans ce mois, le second jour fut encore plus particulièrement désigné pour lui offrir des sacrifices.
Pluton est ordinairement représenté avec une barbe épaisse et un air sévère. Souvent, il porte son casque, présent des Cyclopes (fils de neptune), dont la propriété était de le rendre invisible ; parfois, il a le front ceint d’une couronne d’ébène, ou de capillaire, ou de narcisse. Lorsqu’il est assis sur son trône d’ébène ou de soufre, il tient de la main droite soit un sceptre noir, soit une fourche ou une pique. Quelquefois, il tient des clés dans ses mains, pour exprimer que les portes de la vie sont fermées sans retour à ceux qui parviennent dans son empire. Il y a souvent son chien Cerbère à côté de lui.
On le représente aussi dans un char traîné par quatre chevaux noirs.
Son palais est établi au milieu du Tartare. C’est de là qu’il veille, en souverain, à l’administration de ses États, et dicte ses inflexibles lois. Ses sujets, ombres légères et presque toutes misérables, sont aussi nombreux que les vagues de la mer et les étoiles du firmament ; tout ce que la mort moissonne sur la terre retombe sous le sceptre de ce dieu, augmente sa richesse ou devient sa proie. Depuis le jour où il a inauguré son règne, pas un de ses ministres n’a enfreint ses ordres, pas un de ses sujets n’a tenté une rébellion. Des trois dieux souverains qui gouvernent le monde, il est le seul qui n’ait jamais à craindre l’insubordination ou la désobéissance, le seul dont l’autorité soit universellement reconnue.
Mais, pour être obéi, il n’en est pas moins haï et redouté. Aussi n’avait-il sur la Terre ni temple ni autel, et l’on ne composait point d’hymne en son honneur. Le culte que les Romains lui rendaient était distingué par des cérémonies particulières. Le prêtre faisait brûler de l’encens entre les cornes de la victime, la liait, et lui ouvrait le ventre avec un couteau dont le manche était rond et le pommeau d’ébène. Les cuisses de l’animal étaient tout particulièrement consacrées à ce dieu. On ne pouvait lui sacrifier que dans les ténèbres, et des victimes noires, dont les bandelettes étaient de la même couleur, et dont la tête devait être tournée vers la terre. Il était surtout honoré à Nysa, à Opunte, à Trézène, à Pylos, et chez les Éléens où il avait une sorte de sanctuaire qui n’était ouvert qu’un seul jour dans l’année ; encore n’était-il permis d’y pénétrer qu’aux sacrificateurs. Épiménide, dit Pausanias, avait fait placer sa statue dans les temples des Euménides, et, contre l’usage ordinaire, il y était représenté sous une forme et dans une attitude agréable.

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