Les faux revenants

 

Selon plusieurs récits légendaires du moyen-âge, il arrive que des morts récents se manifestent et semblent refuser de se laisser mener au tombeau. Selon une tradition largement partagée, les morts « habitent » leurs tombeaux et il est malvenu de les y déranger. Il arrive que le défunt manifeste lui-même son mécontentement et menace l’intrus de l’amener à le rejoindre.

Une autre catégorie concerne les défunts qui sont contraints de revenir parmi les vivants à cause d’opérations de nécromancie. Dans son roman Métamorphoses écrit au IIe siècle, Apulée fait le récit d’un prophète égyptien qui fait revenir un cadavre à la vie :

« Il y a ici un Égyptien nommé Zatchlas, prophète du premier ordre. Dès longtemps il s’est engagé avec moi, au prix d’une somme considérable, à évoquer temporairement une âme du fond des enfers, et à lui faire animer de nouveau le corps qu’elle aurait quitté. »

« Un léger soulèvement se manifeste vers la poitrine du mort, son pouls recommence à battre, ses poumons à jouer ; le cadavre se met sur son séant; la voix du jeune homme se fait entendre : J’avais déjà bu l’eau du Léthé, dit-il, et presque franchi les marais du Styx. Pourquoi me rengager dans les tristes devoirs de cette vie éphémère? Cessez, cessez, de grâce, et me rendez à mon repos. Ainsi parla le cadavre. »

Selon une ancienne légende polonaise du XVIe siècle, un sorcier du nom de Pan Twardowski qui, tel Faust, aurait vendu son âme au diable en échange de pouvoirs surnaturels, réalisa l’apparition de la défunte reine de Pologne Barbara Radziwiłł à la demande de son époux, le roi Sigismond II.

                 Les faux revenants dans POLTERGEISTS et LEGENDES

Lucie Desjardins et Pascal Bastien ont des domaines d’intérêt complémentaires. La première est spécialiste du XVIIe siècle, le deuxième du XVIIIe siècle. «Plusieurs œuvres littéraires des XVIIe et XVIIIe siècles mettant en scène des revenants puisent leurs sources dans une véritable croyance, affirme Pascal Bastien. La figure du revenant est un prétexte pour dialoguer sur les liens entre histoire culturelle et fiction». Beaucoup de récits, par exemple les canards, ces petites brochures souvent vendues pour quelques sous, s’inspirent de faits divers riches pour l’historien qui explore les archives judiciaires et criminelles de l’époque.

Pascal Bastien a relevé une cinquantaine de cas d’escroquerie de faux fantômes, de faux revenants ou de fausses maisons hantées. Les stratagèmes que les escrocs mettent en œuvre pour faire croire à un revenant ou à une maison hantée, dans un but malhonnête, sont une source d’information précieuse.

Publié dans : POLTERGEISTS et LEGENDES |le 5 juin, 2012 |Pas de Commentaires »

Vous pouvez laisser une réponse.

Laisser un commentaire

Homosexualité dans la société |
madioucisse |
Les anniversaires des stars |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Sénégal Junior Intelligence
| Anglais pour non-spécialist...
| bobs3