Le Poltergeist à travers les siècles
Pour les deux scientifiques, Roll et Pratt, les circonstances de ce cas semblent correspondre à la structure que présentent les nombreux comptes rendus compilés de mamfestations semblables. Le premier cas de poltergeist jamais recueilli, probablement, est rapporté dans un papyrus égyptien. Dans son ouvrage Deutsche Mythologie (1835), Jacob Grimm décrit un cas remontant à 355 après J.-C., où il est question d’une maison dans laquelle se produisirent des lancers de pierres, des coups frappés sur les murs, ses habitants se voyant même projetés hors de leurs lits.
Les premiers observateurs de poltergeists voyaient dans ces manifestations mystérieuses une origine diabolique. Ainsi, en 1716-1717, un poltergeist se produisit dans la maison de Samuel Wesley, père de John Wesley, fondateur de l’Eglise méthodiste. La conclusion de la famille Wesley fut qu’un démon était à l’origine de ces manifestations.
Plus tard, les chercheurs furent conduits à émettre l’hypothèse que ce sont les vivants, plutôt que les morts, qui, au moyen de la PK, sont responsables des phénomènes de poltergeist. Parmi les premières personnes à faire ce lien entre poltergeist et PK, on trouve deux chercheurs suédois, Hjalmar Wijk et Paul Bjerre. Dans un cas de poltergeist suédois, rapporté en 1905, ils hypnotisèrent une femme, avec laquelle les événements semblaient connectés. Le poltergeist cessa, apparemment comme résultat de l’hypnose.
On sait que les manifestations de poltergeist sont associées à des adolescents, ou bien des personnes présentant une instabilité émotionnelle. Le refoulement d’une profonde colère est présent habituellement. Les tests psychologiques concernant Julio Vasquez permirent de déceler dans son caractère d’impétuosité, de fureur et de frustration, et nous avons vu combien le comportement de son employeur l’indignait.
Lorsque les chercheurs étudiant un cas de poltergeist dans la vie réelle, tel le cas Vasquez, il leur faut examiner toutes les hypothèses possibles ayant pu causer ces événements. A l’évidence, ce n’est pas parce qu’un objet vient à se déplacer ou se briser dans des circonstances mystérieuses, que l’hypothèse d’une manifestation psi doit être retenue. Les chercheurs ont d’abord à s’assurer que les événements qu’on leur rapporte sont bien réels et ne sont pas le simple produit de l’imagination, ou même un canular délibéré des personnes impliquées. Souvent l’investigation vient révéler que les mouvements mystérieux et les bris d’objets n’ont d’autre cause qu’une farce ourdie par des personnes de la famille ou du bureau. Si aucune farce n’est décelée, alors les investigateurs doivent déterminer si les manifestations mystérieuses pourraient s’expliquer par le seul hasard, ou bien être des événements physiques normaux mal interprétés. De nombreux « poltergeists » se révèlent n’être que des craquements causés par la résolution naturelle de tensions dans les matériaux de la maison, ou bien des bruits relatifs au passage d’avions supersoniques. Les écureuils logés dans les greniers sont connus pour les bruits étranges qu’ils produisent la nuit, et les craquements nocturnes dans la maison peuvent être pris pour les pas de quelque esprit, par un dormeur soudainement éveillé. Il arrive parfois que plusieurs explications différentes soient à considérer pour le même cas, quel qu’il soit.
Après élimination des hypothèses ordinaires, les investigateurs tentent de reconstituer la séquence des événements inexpliqués, en faisant la description précise et l’analyse des bruits, mouvements et autres événements. Il leur faut interroger tous les individus impliqués, llur demandant de porter sur une carte la position qu’ils avaient et les déplacements qu’ils affirment avoir observés. Afin d’accroître la précision de leurs observations, s’ils ne sont pas limités financièrement ou par le manque d’espace, les chercheurs peuvent installer, sur les lieux mêmes, un équipement de mesure et d’enregistrement sonore et vidéo (magnétophones, magnétoscopes, etc.). Hans Bender, de l’Université de Frelburg (Allemagne), une des autorités mondiales en matière de poltergeist, emploie de plus en plus largement de tels équipements. Grâce à cela, dans quelques cas rares cependant, des mouvements physiques inexpliqués ont pu être filmés (8).
L’activité de tyre poltergeist pourrait être une forme de PK inconsciente. Etant donné que cette PK survient apparemment de façon spontanée – indépendamment de la volonté consciente de l’homme – et qu’elle peut se produire de façon répétitive, on l’a dénommée psychocinèse spontanée et répétitive (PKSR). Roll pense que le terme de PKSR convient parfaitement pour décrire les événements produits dans l’entourage de Vasquez ; pour lui, « les troubles constatés à Miami peuvent très raisonnablement être interprétés comme un cas de PKSR (9) ». Cette dénomination de Roll permet d’envisager une relation entre un aspect du psi démontré en laboratoire, la PK, et un phénomène étrange observé sur le terrain. Si des personnes sont capables d’influencer par PK la chute d’un dé, peut-être qu’en certaines occasions des personnes seraient susceptibles, sans en avoir conscience, de provoquer par cette même PK des mouvements d’objets relativement lourds, comme lors des événements survenus autour de Vasquez. Ces incidents de Miami ne seront probablement jamais élucidés complètement, mais ils ne doivent pas être ignorés pour autant car les chercheurs peuvent très bien, de l’étude de tels événements aujourd’hui inexpliqués, acquérir des informations sur la façon dont le psi se manifeste. Cependant, il faut rappeler l’extrême difficulté qu’on rencontre pour décider ce qui peut ou non être du psi.
Références :
1) Rogo, S. (1974), Apparitions, Hauntings and Poltergeists, in : Mitchell, E., Psychic Exploration, New York : Putnam.
2) Roll, W.G. (1977), Poltergeists, Handbook of Parapsychology.
3) Bender, H. (1969), New developments in poltergeist research, Proceedings of the PA, 6 (81-102).
4) Flammarion, C. (1923), Les maisons hantées, Paris, Lib. Ernest Flammarion.
5) Bozzano, E. (1923), Les phénomènes de hantise au moment de la mort, Paris, Ed. de la B.P.S.
Cet article est extrait du Cd-rom Psi-explorer réalisé par Mario Varvoglis en 1995, et ayant pour but de présenter au grand public de façon vulgarisée les recherches parapsychologiques et leurs implications.
Site originel : http://www.metapsychique.org/
Vous pouvez laisser une réponse.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.