Lavandières de la nuit
Les lavandières de la nuit, souvent considérées comme des revenantes condamnées à expier leurs fautes passées.
Selon Collin de Plancy :
« En Bretagne, des femmes blanches, qu’on appelle lavandières ou chanteuses de nuit, lavent leur linge en chantant, au clair de lune, dans les fontaines écartées; elles réclament l’aide des passants pour tordre leur linge et cassent les bras à qui les aide de mauvaise grâce.»
Selon le dictionnaire Littré :
« Nom donné en Normandie et en Bretagne à des fées qui, d’après la superstition populaire, battent le linge avec une main de fer dont elles assomment le curieux indiscret. »
En fait le mythe des lavandières de nuit est présent dans de nombreuses régions, sous des noms divers :
- Angleterre : Night washerwoman
- Bretagne : Kannerez-noz(Breton)
- Écosse : Bean nighe
- Ile de Man : Ben niaghyn
- Irlande : Bean niochain
- Pays Basque : Lamina
- Portugal : Lavandeira Da Noite
- Suisse romande : Gollières à noz
La légende
Les lavandières nocturnes appartiennent à la grande famille des dames blanches. Si la raison de leur présence connait de nombreuses variantes, elles ont pour l’essentiel des caractéristiques communes :
- Elles ne se manifestent que la nuit, et plutôt les nuits de pleine lune ou de la Toussaint.
- Elles n’apparaissent qu’aux hommes seuls.
- Elles sont un mauvais présage et sont dangereuses si on les approche.
- Elles sont souvent âgées, d’un aspect pitoyable, mais restent robustes.
- Elles sont les fantômes de femmes mortes qui reviennent pour expier une faute dont l’origine varie
Citation de George Sand : « Les véritables lavandières sont les âmes des mères infanticides. Elles battent et tordent incessamment quelque objet qui ressemble à du linge mouillé, mais qui, vu de près, n’est qu’un cadavre d’enfant. Chacune a le sien ou les siens, si elle a été plusieurs fois criminelle. Il faut se garder de les observer ou de les déranger ; car, eussiez-vous six pieds de haut et des muscles en proportion, elles vous saisiraient, vous battraient dans l’eau et vous tordraient ni plus ni moins qu’une paire de bas. »
Selon les légendes des Corbières occidentales en Languedoc, les fées lavandières peuplent les grottes et les endroits ténébreux, sortent la nuit et vont laver leur linge avec des battoirs d’or dans le Lauquet (rivière affluant de l’Aude) ou les ruisseaux voisins. Elles sont terrifiantes d’aspect et peuvent avoir deux têtes. On les trouve largement représentées dans toutes les Corbières occidentales et le Limouxin (Rennes-les-Bains, Sougraigne, Fourtou, Laroque-de-Fa, Ginoles, Couiza, Limoux, Brugairolles, Malviès, etc.).
Les risques encourus
Lorsqu’un passant s’approche, les lavandières lui demandent de les aider à essorer en les tordant leurs linges ou linceuls. Il faut alors impérativement le tordre dans le même sens qu’elles pour qu’elles se lassent et abandonnent. Malheur à celui qui se trompe, il a les bras happés et brisés par le linge qui finit par l’entourer jusqu’à l’étouffer. S’il refuse de les aider elles l’enroulent dans les linges et le noient dans le lavoir, tout en le frappant avec leurs battoirs.

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