Origine des Fées
Plusieurs théories, plus ou moins sérieuses, coexistent pour expliquer l’origine des fées. La plus largement reconnue par les folkloristes, historiens, ethnologues, archéologues et écrivains voit dans les fées la survivance des divinités et esprits mentionnés dans les croyances païennes, notamment greco-romaines et celtiques, dont la fonction s’est trouvée modifiée avec la venue du monothéisme et surtout du christianisme en Europe, diabolisant ou rationalisant ces êtres.
Ainsi, dès le vie siècle, Martin de Braga dit que les esprits des arbres et des eaux sont des démons chassés du ciel. L’érudit Alfred Maury explique qu’à son époque, les auteurs faisaient descendre les fées des nymphes, des Parques et des druidesses Walter Scott fait des sylvains, satyres et faunes, créatures sylvestres et champêtres des mythologies, les ancêtres des fées écossaises :
« Ces sylvains, ces satyres et ces faunes, dont la superstition peuplait les rives touffues et les bois élevés de cette contrée romantique, furent obligés de faire place à des déités dont le caractère ressemblait beaucoup au leur, et qui probablement tiennent quelques-uns de leurs attributs de leurs prédécesseurs classiques [...] nous voulons parler des fées [...]. »
— Walter Scott, Histoire de la démonologie et de la sorcellerie
Les différentes théories ne sont pas forcément exclusives, le mélange de certaines d’entre elles peut expliquer l’origine de divers personnages féeriques en Europe de l’Ouest. D’autres auteurs restent dans le domaine mythologique, tel l’Irlandais William Butler Yeats pour qui les Tuatha Dé Danann devinrent les fées lorsqu’ils furent vaincus, certains se faisant invisibles, d’autres gagnant Tir Na Nog et les derniers se cachant sous les tertres. Pierre Dubois remonte à la cosmogonie de la mythologie nordique, où le géant Ymir, démembré, donne naissance aux alfes (alfes sombres, alfes noirs etalfes lumineux), qui eux-mêmes engendrent tout le petit peuple.
Les écrivains ont parfois livré leurs propres visions, souvent poétiques, de l’origine des fées. C’est le cas de J. M. Barrie qui raconte dans un chapitre du roman The Little White Bird au sujet de Peter Pan, en 1902, que « lorsque le premier bébé rit pour la première fois, son rire éclata en un million de fragments qui se dispersèrent en tous sens. Ce fut le commencement des fées ».

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