La Mort dans l’Athéisme
Pour les athées la mort ne recèle aucun mystère métaphysique : elle n’est pas plus difficile à appréhender que ne l’est le sommeil profond, et il n’existe pas plus de vie après la mort qu’avant la naissance.
On peut par exemple citer le philosophe grec Épicure :
« Le plus effrayant des maux, la mort, ne nous est rien, disais-je : quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes pas »
Citons encore Wittgenstein, dans le même esprit, mais deux millénaires plus tard :
« La mort n’est pas un événement de la vie. On ne vit pas la mort. Si l’on entend par éternité non la durée infinie mais l’intemporalité, alors il a la vie éternelle celui qui vit dans le présent. Notre vie n’a pas de fin, comme notre champ de vision est sans frontière. »
Il y a une citation de Richard Dawkins qui me semble bien rendre compte de la situation :
«La quantité totale de souffrance qui est vécue chaque année dans le monde naturel défie toute observation placide : pendant la seule minute où j’écris cette phrase, des milliers d’animaux sont mangés vivants ; d’autres, gémissant de peur, fuient pour sauver leur vie ; d’autres sont lentement dévorés de l’intérieur par des parasites ; d’autres encore, de toutes espèces, par milliers, meurent de faim, de soif ou de quelque maladie. Et il doit en être ainsi. Si jamais une période d’abondance survenait, les populations augmenteraient jusqu’à ce que l’état normal de famine et de misère soit à nouveau atteint. Dans un univers peuplé d’électrons et de gènes égoïstes, de forces physiques aveugles et de gènes qui se répliquent, des personnes sont meurtries, d’autres ont de la chance, sans rime ni raison, sans qu’on puisse y déceler la moindre justice. L’univers que nous observons a très exactement les caractéristiques attendues dans l’hypothèse où aucune idée n’aurait présidé à sa conception, aucun objectif, aucun mal et aucun bien, rien d’autre qu’une indifférence excluant toute compassion.»
Un argument athée est que si Dieu existait il n’y aurait pas toute cette souffrance. A quoi on leur répond que c’est l’Homme qui en est la cause. Mais, même en dehors des catastrophes naturelles, même si l’on ne considère que le mal commit par l’Homme, la responsabilité de ce dernier n’est souvent pas évidente. Beaucoup d’éléments laissent penser que l’Homme ne dispose pas de du libre-arbitre (les lois naturelles de la causalité semblent très bien expliquer la formation des différentes personnalités, et comment chacun réagit dans une situation donnée). Le pire, c’est quand une grande partie de la population commet des horreurs en croyant sincèrement faire le bien, voulu par Dieu. On pourrait citer Luther, antisémite vers la fin de sa vie à cause de la non-conversion des juifs, qui voulait que l’on tue les sorcières et les handicapés car selon lui ces gens-là étaient possédés par le diable (lien). Ou bien le cas de certains enfants du Nigéria, considérés comme apportant le malheur (« enfants-sorciers »), qui sont abandonnés ou tués, parfois par des pasteurs (lien). Ou encore les terroristes de la bande de Gaza qui commettent des attentats contre Israël. Dans tous ces cas, il ne s’agit pas d’hommes qui ont délibérément choisi de faire le mal en toute connaissance de cause. Au contraire, ils croient accomplir la volonté de Dieu et ne se rendent pas compte de leur erreur. Ce sont des exemples types pour lequel on se demande pourquoi, si Dieu existe, il n’intervient pas directement auprès de la population pour empêcher que ces horreurs se produisent (auquel cas c’est lui le responsable, et non l’Homme).

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