Si l’on est convaincu que l’on a rien à perdre et tout à gagner, il peut sembler absurde d’avoir peur de gagner. Pourtant, cette crainte est insidieuse et fréquente. Beaucoup de personnes ont construit leur quotidien dans la lutte pour survivre, en effectuant des taches, en résolvant des difficultés, en combattant leur maladie, au point qu’ils se sont identifiés à ces actions. Imaginer qu’ils ont la santé, de l’argent, de l’amour les rends nerveux car ils ressentent le vide, ils ne savent plus qui ils sont, ils sont perdus et ils ont l’impression de ne plus exister. Que peuvent-ils faire de ce bonheur s’ils n’ont plus de souffrance ou de problème à traiter?
A titre d’exercice, imaginez, au choix, qu’on vous procure le moyen de bénéficier d’un long séjour dans le pays de vos rêves. Ou si vous préférez, le meilleur compagnon ou compagne correspondant à votre idéal. Ou bien, une grosse somme d’argent. Puis interrogez-vous. Seriez-vous prêt à délaisser vos occupations, vos habitudes? Vous sentez que l’exemple vous fait baver d’envie, ou suscite du plaisir. Si en même temps, vous sentez monter quelques réticences et inquiétudes, ce sont des peurs de l’égo.
Sommes-nous prêts à assumer la joie, la santé, les relations fraternelles? Sommes-nous prêts à nous voir beaux, belles, et rayonnants? Certains sont très dérangés par cette idée. Cela vient que cela comporte une responsabilité, celle de vivre et de prendre sa place pleinement. Bien que cela se fasse naturellement, notre personnalité est à nouveau confrontée par de vieilles blessures, des mémoires où être en lumière nous attirait la jalousie ou l’inimitié, ou même la haine.
Une culpabilité d’être heureux peut aussi être présente, car tellement de gens sont dans la difficulté et la douleur. Ai-je le droit d’aller bien alors que les autres souffrent autour de moi? Vais-je être mal vu, classé dans les nantis, rejeté?
La peur de l’inconnu
La peur de changer résulte du fait que nous ne savons pas vers quoi le présent nous conduit. Nous avançons dans l’inconnu et cet inconnu nous inquiète. Nous ne faisons pas confiance aux poteaux indicateurs et au chauffeur intérieur.
En quoi l’inconnu peut-il nous faire peur? Nous ne nous sentons pas en sécurité. Dans quoi suis-je entrainé? Quel sort cela me réserve-t-il? C’est la peur de perdre son intégrité, peur de ne plus exister en tant qu’être sain et entier. L’inconnu nous semble dangereux et menaçant.
Par contraste, nous avons appris à nous situer en tant que personnalité avec nos rôles sociaux. Nous avons bâti notre vie, parfois durement, en construisant des repères (métier, famille, relations, etc) qui nous permettent de nous sentir en sécurité, du moins tant que ces repères ne s’écroulent pas. Aussi, nous craignons de les perdre. Nous avons peur de voir tous nos efforts anéantis. Nous nous accrochons ferme à ce que nous possédons parce que c’est ce que nous connaissons. Lâcher prise, c’est accepter de nous détacher de ces repères, c’est détacher le bateau de la rive. Mais où nous mènera-t-il? Lâcher prise nous confronte à notre attachement à nos possessions.
Il nous confronte aussi à notre désir de contrôler toutes les circonstances de notre vie, ce qui nous donne l’illusion de la sécurité. Imaginez-vous cesser ce contrôle, quels sentiments surgissent en vous?
Souvent, il y a la crainte d’être non respecté, utilisé, manipulé, abusé pour des fins égoïstes. Ces résistances proviennent de vieilles blessures qui ne sont plus de mise, car elles nous maintiennent dans la coupure avec notre Essence.
Rester attaché à la rive est un choix de vie possible. Pourquoi pas? Jusqu’à ce que la petite voix intérieure intervienne en disant que nous passons notre vie sans être véritablement nous-mêmes, et que nous nous sommes limités, enfermés. Et qu’une autre façon d’être est possible. S’autoriser à lâcher est la plus grosse difficulté que nous rencontrons sur ce chemin. Cela demande de la volonté, du courage et de la confiance.
Toutefois, même si nous restons attachés, le courant de vie est bien présent en nous, et cela nous demandera énergie, peine et fatigue pour résister à sa poussée. Si nous faisons barrage, la pression se fera plus forte et nous devrons lutter de plus en plus fort. Le courant est patient et intelligent, il sait doser et évaluer quand les conditions nous sont favorables.
Or la Terre subit des élévations rapides d’énergie, de fréquence, elle reçoit des impulsions de l’univers et cela a des répercussions sur notre corps, notre énergie et notre Être intérieur (voir La transformation; La transition 2008-2012). Celui-ci est stimulé de plus en plus fort. Demain les énergies seront tellement importantes qu’elles nous entraineront comme un fleuve puissant vers notre devenir.
Vous ne voulez pas vous laisser entraîner par ce fleuve qui vous mène à votre destinée. Cependant, si vous aviez conscience de l’endroit où il vous mène, ce serait avec un immense Amour, une immense joie, que vous lâcheriez ce à quoi vous vous accrochez si désespérément. Si vous lâchez prise, si vous êtes dans l’acceptation, si vous avez enlevé de vous toute crainte, toute violence, tout regret, vous aurez l’impression d’être une plume qui s’envole au gré du vent vers sa destination. Il n’y aura donc aucune souffrance, il n’y aura que légèreté, joie et bonheur. (Monique Mathieu, Les portes de notre destinée)
http://www.spirit-science.fr/doc_spirit/spiritualite.html