Utilisations de l’ORTIE
Pour les Animaux
Séchée, l’ortie constitue un excellent fourrage et beaucoup de cultivateurs écobiologiques la laissent volontiers proliférer dans leurs herbages à foin et à regain. Jadis, nos anciens hachaient les orties importunes de leurs jardins potagers et la donnaient à manger aux volailles, aux canards, aux cochons qu’elles protégeaient des parasites et des maladies. Les maquignons qui connaissaient ses propriétés, mêlaient l’ortie à l’avoine, cela rendait les chevaux plus fringants et leur donnait un poil plus brillant. Mélangée à la pâtée des poules, elle active naturellement la ponte. (Mulot : Opus cit.)
Horticulture
«Mon voisin utilise les orties également pour détruire les insectes nuisibles et ravageurs de son jardin. Il met de grandes quantités d’orties dans un récipient contenant 300 litres d’eau (on peut évidemment utiliser de plus petites quantités d’orties), où il laisse macérer les orties pendant une période de temps assez longue. Avec ce liquide à base d’orties, il arrose ensuite ses autres plantes, empêchant ainsi les insectes nuisibles d’intervenir, sans utiliser de produits chimiques. Les vers n’entrent plus non plus dans les carottes !» (Maria Treben).
Cuisine
Les orties ont été dégustées depuis les temps les plus reculés, soit en légumes (même préparation que pour les épinards), soit en soupes. Mixée elle devient une soupe délicieuse et raffinée (ajouter une ou deux pommes de terre), cuire dix minutes à la cocotte minute, mixer, ajouter du lait ou de la crème fraîche avant de servir. La « soupe d’orties » de nos grands-mères est un véritable régal. Séchée ou cuite, les orties ne sont plus irritantes (« au contraire, nous dit Mésségué, elles sont douces comme un velours sur la langue…* »).
Dans certaines régions de France, on mange les jeunes pousses de l’ortie blanche (qui elle ne pique pas) soit en potage soit en vinaigrette ou même crues comme au XVIIIe siècle.
Les Orties sont en effet des plantes fort nutritives, riches en fer, (indispensable à la reconstitution des globules rouges, et pour la bonne oxygénation des tissus), magnésium, etc.). L’ortie représente l’avantage sur les épinards de n’être pas trop acide, donc favorable aux rhumatisants, aux goutteux, et aux arthritiques. Elle contient en outre de la sécrétine, une hormone excellente stimulant des glandes digestives de l’estomac, de l’intestin, du foie, du pancréas et de la vésicule biliaire. «Mangez de l’ortie, nous dit Mésségué, le goût en est délicieux, lorsque les feuilles sont choisies bien tendres, et vous y gagnerez en outre la santé.»
Herbier de Santé
Maurice Mésségué, dans son Herbier de Santé dit de l’ortie : «L’ortie, cette herbe que l’on dit cruelle parce qu’elle sait se défendre, peut aussi prendre la défense des autres. J’interdis formellement à mes fermiers de l’arracher, le long des vieux murs, des mares, des terrains vagues ou des jardins bien fumés où elle pousse en vagues épaisses ; et j’envoie mes ramasseurs d’herbes en cueillir de grands sacs trois fois par an… »
Aphrodisiaque
Les vertus aphrodisiaques de l’ortie sont connues depuis l’antiquité. Le poète latin Pétrone préconisait, pour renflouer la virilité déficiente des hommes, de les fouetter avec un bouquet d’orties « au-dessous du nombril, sur les reins et sur les fesses ». Mességué corrobore cette qualité stimulante de la plante en nous contant la cure adoptée par l’un de ses vieux amis gascons qui, « incorrigible coureur de jupons, pour se redonner du coeur à l’ouvrage, se roulait périodiquement dans un champ d’orties… »
Vertus médicinales
L’ortie a un effet thérapeutique de la racine à la tige, des feuilles aux fleurs. La sagesse populaire de nos anciens, préconisait l’urtication, c’est-à-dire la flagellation aux orties, comme révulsif. On l’ordonnait contre les fièvres (typhoïde), les rhumatismes, les crises d’apoplexie et l’absence de règles chez les femmes. Les piqûres du végétal stimulent l’organisme (on disait aux enfants qui revenaient les mollets tout piqués d’orties, qu’ils avaient gagné la santé pour la vie, et qu’en tout cas ils n’auraient jamais plus de rhumatismes). (Mésségué Opus cit.)
En tant que plante médicinale, l’ortie est vraiment prodigieuse. Diurétique (elle est efficace contre les rhumatismes, la goutte, les calculs urinaires, l’énurésie (incontinence) mais également contre la rétention d’urine. Elle est antidiarrhéique : on l’a employée notamment contre le choléra.
Elle arrête les saignements de nez, les crachements de sang, les hémorragies de toutes sortes, ainsi que les écoulements désagréables du rhume de cerveau et des voies respiratoires.
Elle est reconstituante, fait venir le lait chez les femmes qui en manquent, elle régularise les règles ou les fait réapparaître si elles sont interrompues anormalement ; elle est dépurative et combat l’acné et les boutons de fièvre ; elle est vermifuge et révulsive.
En médecine populaire, la tisane à l’ortie est conseillée contre les troubles du foie et de la rate, des crampes et des ulcères d’estomac et intestinaux ou des maladies pulmonaires.
En usage externe, elle donne les meilleurs résultats contre les rhumatismes (ceux des hommes comme ceux des animaux. «C’est avec l’ortie, le chou et la chélidoine que je soigne mes vieux chiens», reconnaît Mésségué. En gargarismes, elle est souveraine contre les infections de la bouche, les aphtes, les gingivites et les angines.
En lotions et en compresses, c’est une herbe de beauté : elle nettoie la peau, fait disparaître l’acné et l’eczéma, et combat la chute des cheveux.
(© Marc Schweizer & APB)

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