La fonction du Rêve
Les différents points de vue de la fonction du rêve : par Tristan-Frédéric MOIR
Dès la seconde moitié du XVIIIème, le philosophe allemand Lichtenberg imagine que les rêves seraient un retour à un état précédant la conscience individuelle
1 – Selon Freud : les rêves sont les gardiens du sommeil. Les images oniriques sont l’expression de désirs travestis, de désirs refoulés et donc inconscients, qui peuvent s’accomplir ici sans danger. Si les rêves n’existaient pas, l’homme serait confronté à des pulsions animales venant s’exprimer librement. Les rêves sont donc le réceptacle de l’énergie psychique qui se limite à celle de la libido. Ils sont l’expression même du désir. D’une manière générale, Freud considère que le rêve est insignifiant, qu’il est indéchiffrable sans le secours de l’histoire personnelle du rêveur. Dans son ouvrage, « Le rêve et son interprétation », il fait la démonstration d’une analyse basée sur ce principe. Il se réfère à la notion d’inconscient individuel.
Même si Freud admet l’existence d’une symbolique universelle utilisée pendant le rêve, celle-ci reste souvent obscure et est encombrée d’images personnelles liées à une lente assimilation des événements dans un souvenir incohérent. La lecture du rêve – ou son interprétation – est faite par le rêveur lui-même qui se livre à un jeu d’associations d’idées devant le mener à verbaliser les raisons de son trouble, névrose, psychose, angoisse ou trouble plus profond.
2 – Pour Jung : les rêves ouvrent sur un univers beaucoup plus vaste qu’il nomme l’inconscient collectif. Les images du rêve sont une suite d’archétypes et de symboles précis qui exercent une influence très forte sur le psychisme. Les archétypes contiennent une énergie extrêmement puissante propre à chacun d’eux. Même si le rêveur n’est pas capable de comprendre leur contenu, les symboles utilisés sont communs à l’humanité et possèdent une énergie préexistant au moi ou à la conscience. Pour Jung, les images du rêve sont plus que signifiantes. L’interprétation du rêve sera toujours en deçà de sa véritable portée. Ici, il apparaît que l’histoire relatée par le rêve devient seulement déchiffrable pour un observateur expérimenté, mais qu’elle restera limitée par son orientation.
D’une manière générale, pour Jung, le rêve est le cliché instantané de ce que nous sommes au moment présent. Il participe à notre processus d’individuation. Le rêve agit ainsi comme un œil vigilant et impartial qui peut nous guider, nous rappelant sans cesse à notre nature fondamentale et nous évitant de nous égarer sur des chemins qui ne seraient pas ceux de notre véritable personnalité.
Pour Jung, comme pour Freud, le rêve est la voie royale menant à l’inconscient.
3 – Selon Crick & Mitchison qui comparent le cerveau à un super ordinateur, le sommeil paradoxal servirait à effacer les blocs mémoire des événements de la journée saturés par un flot d’informations inutiles, les images du rêve étant le reflet du stockage des informations choisies et retenues, (hypothèse déjà émise par l’Allemand Robert en 1886 : le rêve-oubli). Cet effacement de mémoires inutiles servirait à préserver une mémoire plus fondamentale, celle de notre individualité, le souvenir de notre identité.
4 – Pour Michel Jouvet : le sommeil paradoxal est nécessaire à la maintenance et à la sauvegarde de notre identité première. Selon lui, le moment du sommeil, serait le meilleur moment pour une reprogrammation du système nerveux, une reprogrammation génétique définissant nos traits particuliers face au conditionnement et à l’oubli. Certaines images du rêve seraient les traces du message contenant les informations primitives de notre Moi, celui que nous étions à la naissance, celui qu’il faut préserver et sans cesse redéfinir face à notre transformation physique et intellectuelle. Michel Jouvet nous rappelle que nos cellules et leur empreinte génétique se renouvellent sans cesse. Nous ne possédons donc plus une seule cellule originelle, celles dont nous étions faits au premier jour. Le rêve intervient pour transmettre les informations nécessaires à la reproduction des cellules et à leur programmation génétique.
ET …..
5 – Pour l’auteur :
1- D’un point de vue formel, les rêves sont la continuité de la vie. Ils peuvent être comparés au désir de la vie qui s’oppose à la mort, une énergie positive écrite sous forme de symboles qui vient résoudre l’angoisse générée par la dissolution de l’ego pendant le temps du sommeil. Le rêve qui est le moment de la plus grande activité cérébrale, vient fixer les pensées abstraites dans une forme, sans volonté du conscient. Il est morphogène. Cette fixation dans une forme, au travers des images du rêve, assure la cohésion de l’individu et de sa pensée pendant la période du sommeil. La tendance vers la forme construite stable est une des caractéristiques de la nature. Si cette détermination de la forme – et de sa cohésion une fois atteinte – n’existait pas, rien n’existerait. Le rêve vient donc résoudre une angoisse fondamentale de l’homme, la perte de son unité, de sa forme ou de sa conscience individuelle au moment du sommeil.
2 – Le rêve est une perception objective de la réalité, la seule qui puisse nous permettre de discerner le mensonge intrinsèque à la réalité subjective de l’état de veille : Culture, éducation, conditionnement, croyances, intox, projections, certitudes, peurs, culpabilité, mauvaise foi, convoitise, jalousie.
Le rêve est un langage authentique qui délivre des messages de l’inconscient vers le conscient. S’il est bien interprété, il nous reconnecte avec notre désir fondamental, notre point initial de cristallisation.
Il est bien évident que tous ces modèles se complètent et que le rêve peut assumer chacune de ces fonctions.
: “Radio Ici & Maintenant !” 95.2 FM C’est ainsi que j’ai appris que Tristan-Frédéric MOIR est Psychanalyste – Psychothérapeute – Onirologue – Analyse et interprète des rêves ; également l’auteur de nombreux ouvrages et aussi que l’on peut le retrouver en direct chaque mercredi de 23h à 1h30 sur cette RADIO

Vous pouvez laisser une réponse.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.