Bien ou mal…

 Le bien et le mal

Quelle définition peut-on donner de la morale ? 

« La morale est la règle pour se bien conduire, c’est-à-dire la distinction entre le bien et le mal. Elle est fondée sur l’observation de la loi de Dieu. L’homme se conduit bien quand il fait tout en vue et pour le bien de tous, car alors il observe la loi de Dieu. » 

Comment peut-on distinguer le bien et le mal ? 

« Le bien est tout ce qui est conforme à la loi de Dieu, et le mal tout ce qui s’en écarte. Ainsi, faire le bien, c’est se conformer à la loi de Dieu ; faire le mal, c’est enfreindre cette loi. » 

L’homme a-t-il par lui-même les moyens de distinguer ce qui est bien de ce qui est mal ? 

« Oui, quand il croit en Dieu et qu’il veut le savoir. Dieu lui a donné l’intelligence pour discerner l’un de l’autre. » 

L’homme, qui est sujet à l’erreur, ne peut-il se tromper dans l’appréciation du bien et du mal, et croire qu’il fait bien quand en réalité il fait mal ? 

« Jésus vous l’a dit : voyez ce que vous voudriez qu’on fît ou ne fît pas pour vous : tout est là. Vous ne vous tromperez pas. » 

La règle du bien et du mal, qu’on pourrait appeler de réciprocité ou de solidarité, ne peut s’appliquer à la conduite personnelle de l’homme envers lui-même. Trouve-t-il, dans la loi naturelle, la règle de cette conduite et un guide sûr ? 

« Quand vous mangez trop, cela vous fait mal. Eh bien ! C’est Dieu qui vous donne la mesure de ce qu’il vous faut. Quand vous la dépassez, vous êtes puni. Il en est de même de tout. La loi naturelle trace à l’homme la limite de ses besoins ; quand il la dépasse, il en est puni par la souffrance. Si l’homme écoutait en toutes choses cette voix qui lui dit assez, il éviterait la plupart des maux dont il accuse la nature. » 

Pourquoi le mal est-il dans la nature des choses ? Je parle du mal moral. Dieu ne pouvait-il créer l’humanité dans des conditions meilleures ? 

  « Nous te l’avons déjà dit : les Esprits ont été créés simples et ignorants. Dieu laisse à l’homme le choix de la route ; tant pis pour lui s’il prend la mauvaise : son pèlerinage sera plus long. S’il n’y avait pas de montagnes, l’homme ne pourrait pas comprendre que l’on peut monter et descendre, et s’il n’y avait pas de rochers, il ne comprendrait pas qu’il y a des corps durs. Il faut que l’Esprit acquière de l’expérience, et pour cela il faut qu’il connaisse le bien et le mal ; c’est pourquoi il y a union de l’Esprit et du corps. »   

Les différentes positions sociales créent des besoins nouveaux qui ne sont pas les mêmes pour tous les hommes. La loi naturelle paraîtrait ainsi n’être pas une règle uniforme ? 

« Ces différentes positions sont dans la nature et selon la loi du progrès. Cela n’empêche pas l’unité de la loi naturelle qui s’applique à tout. » 

Les conditions d’existence de l’homme changent selon les temps et les lieux ; il en résulte pour lui des besoins différents et des positions sociales appropriées à ces besoins. Puisque cette diversité est dans l’ordre des choses, elle est conforme à la loi de Dieu, et cette loi n’en est pas moins une dans son principe. C’est à la raison de distinguer les besoins réels des besoins factices ou de convention. 

Le bien et le mal sont-ils absolus pour tous les hommes ? 

« La loi de Dieu est la même pour tous ; mais le mal dépend surtout de la volonté qu’on a de le faire. Le bien est toujours bien et le mal est toujours mal, quelle que soit la position de l’homme ; la différence est dans le degré de responsabilité. » 

Le sauvage qui cède à son instinct en se nourrissant de chair humaine est-il coupable ? 

« J’ai dit que le mal dépend de la volonté ; eh bien ! l’homme est plus coupable à mesure qu’il sait mieux ce qu’il fait. » 

Les circonstances donnent au bien et au mal une gravité relative. L’homme commet souvent des fautes qui, pour être la suite de la position où l’a placé la société, n’en sont pas moins répréhensibles ; mais la responsabilité est en raison des moyens qu’il a de comprendre le bien et le mal. C’est ainsi que l’homme éclairé qui commet une simple injustice est plus coupable aux yeux de Dieu que le sauvage ignorant qui s’abandonne à ses instincts. 

Le mal semble quelquefois être une conséquence de la force des choses. Telle est, par exemple, dans certains cas, la nécessité de destruction, même sur son semblable. Peut-on dire alors qu’il y ait prévarication à la loi de Dieu ? 

  

« Ce n’en est pas moins le mal, quoique nécessaire ; mais cette nécessité disparaît à mesure que l’âme s’épure en passant d’une existence à l’autre ; et alors l’homme n’en est que plus coupable lorsqu’il le commet, parce qu’il le comprend mieux. » 

Le mal que l’on commet n’est-il pas souvent le résultat de la position que nous ont faite les autres hommes ; et dans ce cas, quels sont les plus coupables ? 

« Le mal retombe sur celui qui en est cause. Ainsi, l’homme qui est conduit au mal par la position qui lui est faite par ses semblables est moins coupable que ceux qui en sont cause ; car chacun portera la peine, non seulement du mal qu’il aura fait, mais de celui qu’il aura provoqué. » 

  Celui qui ne fait pas le mal, mais qui profite du mal fait par un autre, est-il coupable au même degré ? 

« C’est comme s’il le commettait ; en profiter c’est y participer. Peut-être aurait-il reculé devant l’action ; mais si, la trouvant toute faite, il en use, c’est donc qu’il l’approuve, et qu’il l’eût faite lui-même s’il eût pu, ou s’il eût osé. » 

Le désir du mal est-il aussi répréhensible que le mal même ? 

« C’est selon ; il y a vertu à résister volontairement au mal dont on éprouve le désir, quand surtout on a la possibilité de satisfaire ce désir ; si ce n’est que l’occasion qui manque, on est coupable. » 

suffit-il de ne point faire de mal pour être agréable à Dieu et assurer sa position à venir ? 

« Non, il faut faire le bien dans la limite de ses forces ; car chacun répondra de tout le mal qui aura été fait à cause du bien qu’il n’aura pas fait. » 

Y a-t-il des personnes qui, par leur position, n’aient pas la possibilité de faire du bien ? 

« Il n’y a personne qui ne puisse faire du bien : l’égoïste seul n’en trouve jamais l’occasion. Il suffit d’être en rapport avec d’autres hommes pour trouver à faire le bien, et chaque jour de la vie en donne la possibilité à quiconque n’est pas aveuglé par l’égoïsme ; car faire le bien, ce n’est pas seulement être charitable, c’est être utile dans la mesure de votre pouvoir toutes les fois que votre secours peut être nécessaire. » 

Le milieu dans lequel certains hommes se trouvent placés n’est-il pas pour eux la source première de beaucoup de vices et de crimes ? 

  « Oui, mais c’est encore là une épreuve choisie par l’Esprit à l’état de liberté ; il a voulu s’exposer à la tentation pour avoir le mérite de la résistance. » 

Quand l’homme est en quelque sorte plongé dans l’atmosphère du vice, le mal ne devient-il pas pour lui un entraînement presque irrésistible ? 

« Entraînement, oui ; irrésistible, non ; car, au milieu de cette atmosphère du vice, tu trouves quelquefois de grandes vertus. Ce sont des Esprits qui ont eu la force de résister, et qui ont eu en même temps pour mission d’exercer une bonne influence sur leurs semblables. » 

Le mérite du bien que l’on fait est-il subordonné à certaines conditions ; autrement dit, y a-t-il différents degrés dans le mérite du bien ? 

« Le mérite du bien est dans la difficulté ; il n’y en a point à faire le bien sans peine et quand il ne coûte rien. Dieu tient plus de compte au pauvre qui partage son unique morceau de pain, qu’au riche qui ne donne que son superflu. Jésus l’a dit à propos du denier de la veuve. » 

                        Extrait du Livres des Esprits d’Allan Kardec 

 

Publié dans : LOI NATURELLE |le 24 décembre, 2010 |Pas de Commentaires »

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