Le langage Sumérien
La langue sumérienne ne peut s’apparenter à aucune autre langue connue. On ne put la comprendre et la traduire qu’en ayant recours à des traductions de cette langue en d’autres langues qui nous étaient connues, un peu à la manière de l’égyptien. Ainsi, c’est par des traductions akkadiennes qui avaient été faites en Babylonie ancienne par quelques érudits qu’il devint possible aux étudiants modernes de traduire le sumérien. Il était en effet beaucoup plus aisé de comprendre l’akkadien, dans la mesure où cette langue était sémitique et s’apparentait donc à l’hébreu et à l’arabe.
Quoiqu’il en soit, le génie des sumériens s’exprima de façon éclatante dans l’invention de l’écriture. Et là, l’influence sumérienne perdura plusieurs millénaires. Ce n’est qu’avec la disparition définitive du système d’écriture cunéiforme au 1ersiècle avant Jésus Christ que l’on peut considérer l’influence sumérienne directe sur l’écriture définitivement terminée. Dans la phrase précédente, le mot « direct » est mis en évidence, car l’influence des sumériens sur l’écriture se fait encore sentir aujourd’hui si l’on pense que certaines de nos lettres ne sont que l’évolution plus ou moins lointaine du sumérien primitif, pour s’en convaincre il suffit de jeter un coup d’oeil sur la figure ci-contre.
L’histoire du sumérien et de son écriture : - Les plus vieux exemples d’écriture sumérienne datent d’environ 3000av JC (fin de l’époque proto-littéraire). Au début, l’écriture sumérienne était plus du type pictogramme, un peu à la façon des hiéroglyphes égyptiens. Petit à petit, le dessin fit place à l’abstraction pour donner l’écriture cunéiforme qui, depuis, est devenue dans
l’esprit de beaucoup de gens synonyme de sumérien.
Les premiers exemples d’écriture sumérienne n’étaient que de la comptabilité, l’écrit ne servant que de pense-bête pour se souvenir de ses comptes (le nombre de troupeaux, la quantité de blé, etc…). Les signes étaient incisés ou « imprimés » sur des tablettes d’argile qui avaient été préalablement mouillées avant d’être séchées. Sur ces tablettes, on trouve généralement des incisions à côté du dessin simplifié de l’objet ou de l’animal compté.
- Plus tard, les scribes abrégèrent, simplifièrent et stylisèrent les signes-dessins, ce qui, sur plusieurs générations, aboutit à l’association abstraite d’impressions cunéiformes : l’écriture cunéiforme sumérienne était née ! Avec cette simplification de l’écriture et son évolution vers la rapidité, la souplesse et la rationalisation, le contenu des écrits sumériens tout naturellement se complexifia et conduisit à l’apparition de documents historiques écrits. Evidemment, ces documents n’étaient pas comme maintenant soucieux de l’exactitude historique, ils racontaient plutôt les exploits des héros et des dieux sumériens à la manière d’épopées.
- Vers 2300av JC déjà, le sumérien avait cessé d’être la langue prépondérante en Mésopotamie. L’akkadien avait pris la relève. Dès la fin de l’époque dite « proto-littéraire », les Akkadiens avaient emprunté l’écriture sumérienne et l’avait adaptée aux besoins de leur langue sémitique bien différente du sumérien.
- En 2000av JC, le sumérien n’était plus parlé. L’akkadien, puis l’assyro-babylonien, l’avait définitivement remplacé. Le sumérien devait cependant rester la langue de la religion, de la science, des affaires et du droit pendant encore bien des siècles. Abraham, en 1900av JC, a donc vraisemblablement été en contact d’une manière ou d’une autre avec le sumérien.
On pense que le sumérien, comme langue littéraire, fut en usage jusqu’à la disparition définitive de l’écriture cunéiforme
Le Sumérien Archaïque
3100-2500av JC
Le Sumérien Ancien ou Classique
2500-2300av JC
Le Néo-Sumérien
2300-2000av JC
Le Post-Sumérien
2000-1er siècle av JC
