Séraphins
Les séraphinsdans la tradition ont six ailes dont ils se couvrent le corps :
« L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l’un à l’autre, et disaient : Saint, saint, saint est le Seigneur des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée. Alors je dis : Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur des armées. Mais l’un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente, qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : Ceci a touché tes lèvres ; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié »
— Isaïe, chapitre 6
Le mot hébreu seraphim est un nom pluriel dérivé du verbe saraph, qui signifie « brûler ». (Lv 4:12.) Le terme hébreu seraphim veut donc dire littéralement « les brûlants ». D’autres sens possibles du mot saraf peuvent être « venimeux », « qui cause une inflammation » et « serpent ». Ainsi dans le Deutéronome (parachatEqev), on trouve ce terme en association avec les animaux peuplant le désert :
« … qui t’a conduit à travers ce vaste et redoutable désert, plein de serpents venimeux (saraf) et de scorpions »
La plupart des historiens de la Bible considèrent que les seraphim bibliques sont dérivés des uraeiégyptiens, ces cobras dotés d’ailes symbolisant la fonction protectrice. Les premières traductions de la Bible hébraïque en grec traduisaient d’ailleurs le mot par « serpents ». Mais, progressivement, la référence aux serpents a été occultée, car les serpents ont une connotation négative dans le monde grec (la Méduseet sa chevelure de serpents, qui faisait mourir d’effroi ceux qui la regardaient). C’est particulièrement vrai concernant le livre d’Isaïe, où les séraphins apparaissent volant au-dessus de Dieu. Au fil du temps, les séraphins ont été représentés comme des créatures ailées, souvent à forme humaine.
Les séraphins apparaissent à plusieurs reprises dans la Bible, notamment dans le Deutéronome, les Nombres ou Isaïe. Ce dernier décrit sa vision en ces termes (Is 6:1-7) :
Dans l’année où mourut le roi Ouzia, moi, cependant, je vis le Seigneur, siégeant sur un trône haut et élevé, et les pans de son vêtement remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Chacun avait six ailes. Avec deux il tenait sa face couverte, et avec deux il tenait ses pieds couverts, et avec deux il volait. Et celui-ci appelait celui-là et disait : « Saint, saint, saint est l’Eternel des armées. Toute la terre est pleine de sa gloire. »
Je dis alors : « Malheur à moi ! Car je suis pour ainsi dire réduit au silence, parce que je suis un homme impur des lèvres et que j’habite au milieu d’un peuple impur des lèvres ; car mes yeux ont vu le Roi, Jéhovah des armées lui-même ! » Mais l’un des séraphins vola vers moi, et dans sa main il y avait une braise qu’il avait prise avec des pinces de dessus l’autel. Alors il toucha ma bouche et dit : « Vois ! Ceci a touché tes lèvres, et ta faute s’est éloignée, et propitiation est faite pour ton péché. »
Le grand théoricien de la hiérarchie céleste reste le Pseudo-Denys l’Aréopagite, dans sa Hiérarchie céleste (vers 490).